La cellule se transforma.

Les murs se plièrent, se tordirent, et s’ouvrirent sans un bruit sur un corridor organique, fait de matière vivante et luminescente. Un souffle chaud et silencieux l’enveloppa, comme si la structure elle-même respirait.

Elle hésita.

Puis marcha.

Chaque pas résonnait comme dans un rêve. Elle traversa des salles vides, des couloirs incurvés, des parois réactives qui pulsaient au rythme de ses pensées. Les entités ne se montraient pas. Mais elles l’observaient.

À un moment, elle crut entendre une voix, la sienne, résonner dans le vide :

"Tu ne cherches pas Kael. Tu cherches ta vérité."

Elle s’arrêta net. Ce n’était pas elle. Ce n’était pas Lyra. C’était eux.

– "Pourquoi m’avoir capturée ?!"

"Parce que tu es née d’un pont entre deux mondes."

Puis les murs s’ouvrirent sur une salle plus vaste.

Au centre flottait un objet sphérique, couvert de symboles vivants. Un ancien artefact, pulsant d’une lumière bleue.

Quand elle posa sa main dessus… tout changea.

Elle fut projetée dans une vision.

Elle vit Lyra, jeune, lors de la mission Séléné. Elle la vit découvrir une structure dans l’espace – une conscience vivante, une race qui ne parlait pas avec des mots, mais avec des émotions pures, des fréquences de lumière.

Elle vit Lyra fusionner avec eux.

Et enfin, elle vit quelque chose d’encore plus bouleversant :
Elle-même. Bébé. Sur Terre.
Et Lyra, qui la confiait à une base secrète, avant de repartir dans l’espace.

"Elle t’a cachée pour te protéger. Tu es née d’elle… et d’eux."

Alisra tomba à genoux.

– "Je suis… moitié alien ?"

"Non. Tu es le lien. L’évolution."

Quand elle revint à elle, le sol vibrait.
Une alarme silencieuse. Quelque chose changeait.
Elle leva les yeux vers la paroi.

Une silhouette approchait.

Pas Kael.

Pas un humain.

Un être immense, translucide, sans visage, dont le corps semblait fait de lumière figée. Il ne parlait pas. Il ressentait.

Et ce qu’Alisra ressentit, c’était de la peine.

"Kael… est en train de céder."