Chapitre 5

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« Marc, comment ça v- ? commença Adrien avant d'être violemment bousculé par une jolie blonde qui venait de se ruer sur Edouard.»

Ce dernier émit un glapissement de surprise qui se transforma en gémissement de douleur lorsque la demoiselle hurla d'une voix perçante :

« Edouardineeeeeeet ! »

Adrien échangea un regard complice avec Marc et ils s'éclipsèrent tous les deux, abandonnant Edouard à l'étreinte fougueuse de la jeune fille.

Marc chuchota avec un air coquin :

« Moi, je te le dis, demain soir, on les retrouve dans le même lit... et pas forcément très habillés ! »

Adrien se tourna vers lui, impassible.

« Du moment qu'ils font pas ça dans ma chambre, et qu'ils se protègent... Rien à foutre, déclara-t-il en haussant les épaules.»

Marc soupira, désespéré devant l'absence de réaction de son ami. Mais il changea rapidement d'expression. Un sourire mielleux apparut doucement sur ses lèvres.

« Dis moi, Driri, et toi, les amours... Ça avance ? »

Adrien lui jeta un regard noir et ne répondit pas.

« Ah, ça recule, alors ? »

Adrien pressa le pas, ignorant royalement l'humour pourri son ami. Il s'arrêta soudain. Marc lui fonça dans le dos.

« Mais qu'est-ce que tu f...? »

Personne n'entendit jamais la fin de la question de Marc. En effet, cette dernière fut interrompue par le hurlement strident d'une excentrique aux flamboyants cheveux roses.

«EMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!!! »

Une étrange punk gothique, avisant la folle, leva les yeux au ciel. Une charmante demoiselle aux grands yeux bruns se tenait à ses côtés, à quelques mètres des deux garçons. Elle semblait morte de honte. Elle souffla à sa flamboyante amie :

« Chacha, tais-toi, on nous observe ! »

La chevelure rose fut balayée d'un coup de main vigoureux. Sa propriétaire parcourut la cour d'un regard conquérant qui s'arrêta quelques secondes sur les deux garçons.

« Ils ne nous observent pas, Emi-chérie, ils nous admirent. »

Et elle étouffa tendrement ses deux amies.

Edouard arriva à ce moment, l'air légèrement exaspéré. Il s'interloqua devant l'air hébété de ses amis.

« J'ai loupé quelque chose ? »

Adrien lança un regard blasé à son ami.

« Oh non, rien du tout. On vient juste d'ajouter deux folles à la liste des ''filles à éviter à tout prix''... »

Edouard haussa un sourcil.

« Des meufs totalement imbaisables, quoi, spécifia Marc.»

La perplexité quitta le visage d'Edouard, il avait compris.

« Elles sont si moches que ça ? »

Adrien se retourna, contempla chacune des trois filles des pieds à la tête et revint vers ses amis.

« Bof, elles n'ont rien d'extraordinaire. »

Comme la conversation ne présentait plus aucun intérêt à ses yeux, Marc se dirigea vers cafétéria, en quête de cibles plus intéressantes. De toutes manières, la sonnerie retentirait bientôt, annonçant le début des cours et de l'année scolaire.

****

Emi, M.-A. et Charlotte allèrent consulter le panneau d'affichage sur lequel on avait affiché les classes.

« Vous avez vu les mecs tout à l'heure ? Quels canons, en plus y en a un qui avait un de ces culs! Miam ! ronronna Charlotte.

- Chacha ! s'exclama Emi, outrée, Ça va pas de dire des choses pareilles !

- En même temps, sur ce point, elle a raison, marmonna M-A.»

Emi se retourna vers elle, choquée.

« Tu es en train de me dire que tu serais prête à les pécho ?! »

M-A haussa les épaules.

« Je dis juste qu'ils étaient pas mal, j'ai pas dit que j'allais aller plus loin dans l'exploration de leur anatomie. Je peux mater sans coucher. »

Emi accéléra le pas, fuyant ainsi ses deux tarées d'amies.

Les deux autres éclatèrent de rire devant son air dégoûté.

« C'est les hormones, chérie, tu connaîtras ça un jour. J'en suis sûre ! lui souffla Charlotte avec un baiser.

- Tais-toi ! J'en ai déjà assez avec mes parents ! En ce moment, j'ai toujours peur de les surprendre dans une position gênante quand j'ouvre une porte. »

Elles se mirent à rigoler comme des débiles. Malheureusement pour les oreilles de leurs camarades, déjà meurtries par les bavardages bruyants des trois filles, la sonnerie retentit à ce moment. Emi alla donc dans sa classe, se séparant à regret de ses meilleures amies.

Leur professeur principal arriva enfin. Il s'agissait d'un jeune homme blond qui serait également leur professeur de maths. Il les plaça par ordre alphabétique et Emi eut la joie de se retrouver à côté d'une fenêtre. Un jeune homme prit place à ses côtés. Emi se tourna vers lui lorsqu'il la salua, et piqua un fard monstre en se rendant compte que c'était le jeune homme de tout à l'heure. Celui dont Charlotte avait admiré le beau fessier !

« Hey ! Moi c'est Marc. Ça va ? Tu es toute rouge... Tu es malade ? »

Emi le fixa, les yeux exorbités. Elle devait avoir l'air stupide.

« Si... ça va... Moi c'est...c'est Emilie. Enchantée. »

Le jeune homme la scruta longuement.

« C'est toi qui a une pote ultra cheloue ? Avec les cheveux roses ? demanda-t-il.

- Elle n'est pas ''ultra cheloue'', elle est très... libérée. Elle n'a pas honte de sa personnalité.

- Alors ça, tu peux le dire ! s'esclaffa-t-il. Mais t'inquiète, ajouta-t-il devant son air vexé, Mes potes aussi sont super chelous, ça ne change rien au fait qu'ils sont adorables. »

Emi lui sourit.

Ils continuèrent ainsi, à discuter de tout et de rien toute l'heure. Ils s'entendaient très bien et Emi se surprit à être bavarde. Il fallut que le professeur les reprennent pour qu'ils se taisent.

Lorsque la fin du cours arriva enfin, Emi et Marc sortirent les derniers, tellement pris dans leur discussion qu'ils mirent longtemps à ranger leurs affaires. Dehors,leurs quatre amis les attendaient. Les deux jeunes filles semblaient perturbées par la bonne entente qui régnait. Le sourire d'Emi était totalement épanoui.

Les deux voisins de classe rejoignirent leur groupe respectif en blaguant encore.

« T'es sérieuse là ?! glapit Charlotte, D'où tu lui parles ? C'est un mec, chaton !

- Je sais Chacha, c'est mon voisin de classe. Il est super sympa et vraiment drôle.

- Alors comme ça, tu nous remplaces ! s'indigna la jeune fille.

-Mais non, patate de banane, vous êtes mes meilleures amies, lui, c'est mon bout-en-train de voisin de classe. Tu es bête, soupira-t-elle.»

M-A la fixa avec désintérêt. Elle savait qu'Emi ne la remplacerait jamais.

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