Gerfaut
Toi et moi, affamé·es de lumière, mourrons d’inanition. Les malheurs cognent les nerfs et l’éclat du gong assourdit. Pour survivre, il faudra nous élever. Avale les comètes au vol pour une pétarade virevoltante d’étincelles ! J’attraperai sous la langue un rayon solaire et il crépitera de tendresse. Éclair blanc sous la voûte du crâne ! Aveuglante clarté ! Éblouissement mystique… Perce soudain le cri du gerfaut, dessinant des ocelles électriques au-dessus des nuées. Il sait que nous nous restaurons du lustre et de ses reflets. Le chatoiement des astres le nourrit lui-même. Il descend en piquée, ni trop loin ni trop près. Veillerait-il à ne pas nous faire peur ? Calmes, nous marchons jusqu’à lui. Il nous fixe du puits de ses yeux, alors tu caresses de la courbe d’un doigt son plumage moucheté de brun. Une serre croche, tendue au-dessus de ma paume, se relâche. Il en tombe une pépite dessertie.
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