A — Brrr…

F — Fait froid ?

A — Pas vraiment !

F — Alors?

A — Alors quoi?

F — Tu fais « brrr »

A — Le chien…

F — Quoi le chien ? Il n’est pas avec toi ?

A — Qui ?

F — Médor !

A — Pourquoi ?

F — Pourquoi quoi ?

A — Dors, tu m’dis !

F — Mais non ! Le chien!

A — Bin il est dans sa niche, je pense !

F — Tu penses ou t’es sûr ?

A — C’est sûr que je pense.

F — Moi aussi. Et alors ?

A — Brrr… ça donne froid dans le dos!

F — Toi aussi ?

A — Si tu penses à ce que je pense.

F — Et tu penses à quoi ?

A — À c’qui s’passe avec le chien.

F — Qu’est-ce qu’il a le chien ?

A — Il a rien. Pourquoi veux-tu qu’il ait quelque chose !

F — Mais c’est toi qui parles du chien ! Pas moi !

A — Mais j’ai jamais parlé chien !

F — T’as fait brrr

A — Brrr c’est pas ouaf !

F — Alors pourquoi brrr ?

A — Parce que ça fait froid dans le dos. Je t’ai dit.

F — C’est froid ou tiède ?

A — Pourquoi tiède?

F — C’est toi qui dis que tu tiédis!

A — P’tain ! j’ai jamais dit ça !

F — T’as dit quoi alors ?

A — Rien !

Lorsque la porte s’était ouverte et que Arthur avait fait irruption, le pas mal assuré, son frère François était devant la télé, une bière à la main.

On frappe à la porte. Entre le père qui les trouve en pleine crise de fou-rire, se roulant par terre sur le carrelage.

P — Qu’est-ce que vous foutez les garçons ? Ça fait dix minutes que je me les pèle dans ce froid de canard. Un temps à ne pas mettre un chien dehors et vous, vous glandez au chaud devant la cheminée !

A — Ah tu vois! j’te l’avais dit que le chien était mort de foie de canard !

F — Dans le dos ?

A — Oh! Non! Ça va pas recommencer !

P — C’est quoi cette histoire de chien mort et de foie de canard ?

Les garçons à l’unisson — On sait pas. C’est toi qui viens de le dire !

P — ? Vous êtes encore bourrés comme des coings !

F — Pas autant que le canard que tu viens de gaver !

P — Mon Dieu ! Qu’est-ce que j’ai fait au ciel ? C’est malade et ça picole !

Le père se dirige vers le téléphone

« Allo. Le 15 ? »

Les psychotropes et l’alcool ne font jamais bon ménage !