-5- Le dernier titan

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— Je crois que j’en contrôle un… Je n’en suis pas sûr parce que la cervelle marche moins bien qu’avant…

— Alors ne perds pas de temps ! s’exclama Kaerys. Tire sure les autres ! L’homme de fer est le plus dangereux.

— Oui, mais il est très solide, beaucoup trop pour les dards des frelons.

* * *

Le premier frelon arriva rapidement à la hauteur des deux intrus. Il se tourna vers Hogar et pointa son dard dans sa direction.

Puis, un violent éclair zébra le corridor… Le frelon chuta lourdement sur le sol en dégageant une épaisse fumée sombre.

Hogar osa risquer un œil vers les autres créatures.

Le second frelon tournait autour de l’homme de fer et le bombardant d’éclairs, ce dernier tentait maladroitement de s’en saisir. Le frelon était rapide, l’homme de fer était résistant, et ses coups étaient redoutables.

Et soudain, le bras de l’homme de fer saisit son adversaire et lui arracha ses ailes. Le frelon tomba à son tour tandis que l’homme de fer releva la tête à la recherche d’un nouvel ennemi. Son bras se tourna dans la direction d’Hogar, mais il interrompit son geste et s’immobilisa.

— Il n’en reste qu’un ! s’exclama Kodo. Il n’en reste qu’un et je le contrôle !

— Alors descendez, ordonna Hogar. On a assez perdu de temps.

Ils poursuivirent leur exploration et, au détour d’un couloir, aperçurent deux formes humanoïdes allonngées.

— Encore des hommes de fer, fit Harek.

Les créatures en avaient effectivement la même couleur grisâtre.

— Je n’en suis pas sûre, répondit Kaerys. On dirait qu’ils portent des vêtements gris. Or les hommes de fer n’ont pas de vêtements, ils ont juste la même couleur…

Ils approchèrent, et tous furent bien obligé d’admettre que Kaerys avait raison.

Les créatures allongées étaient des cadavres.

— Sûrement des explorateurs, conclut Hogar. Ils ont dû être tués par les frelons.

— C’est peut-être des titans, s’interrogea Kaerys. En tout cas, ils n’ont pas été tués par les frelons, sinon leurs vêtements seraient troués.

— Depuis combien de temps sont-ils là ? Demanda Kodo. Ils sont complètement ratatinés, c’est bizarre.

— Ce n’est pas bizarre ! répliqua Hogar. C’est normal. Quand il n’y a pas de prédateurs pour dévorer les cadavres, ils deviennent aussi secs que des galettes.

— C’est justement ça qui est bizarre, reprit Kodo qui n’avait visiblement pas envie d’abandonner. S’ils sont là depuis longtemps, les autres titans – car je suis absolument persuadés que ce sont des titans – auraient dû les déplacer. On ne laisse pas les cadavres des siens pourrir devant sa maison.

— Kodo a raison, renchérit Kaerys. Si les autres titans les ont abandonnés ici, c’est certainement parce qu’ils avaient d’énormes problèmes à régler… Peut-être se faisaient-ils la guerre entre eux.

— Continuons ! Conclut Hogar On verra bien de quoi il retourne.

* * *

Reprenant leur route, ils arrivèrent bientôt dans une vaste salle remplies d’artefacts magiques plus étranges les uns que les autres. Les murs étaient recouverts de lucarnes lumineuses semblables à des miroirs dans lesquelles se reflétaient d’autres parties du souterrain. Sur l’une d’entre elle, on pouvait voir le passage emprunté par les explorateurs un peu plus tôt, avec les restes des frelons, alors que la plaque voisine montrait les corps des titans qu’ils avaient découvert juste après.

Debout au milieu de ce bric à brac, un jeune titan s’agitait frénétiquement sur une grosse boite magique reliée aux lucarnes. C’était un enfant d’une dizaine d’année aux yeux bridés et au regard halluciné.

— Cassé ! Cassé ! Cassé ! Tous cassés ! gémit-il pitoyablement.

Puis il se précipita sur Hogar et lui martela la poitrine de ses petits poings.

Une baffe suffit à le mettre hors de combat… Hogar lui en aurait volontiers administré une deuxième, mais Kaerys arrêta son geste.

— Ça suffit Hogar ! Tu vois bien que c’est un enfant… et particulièrement faible.

— Particulièrement idiot aussi, ajouta Hogar.

— Raison de plus pour ne pas le maltraiter. Ramenons le au sorcier, il saura quoi faire.

— Le sorcier, Toujours le sorcier ! Ce n’est pas lui qui a risqué sa vie pour affronter les titans. La seule chose qu’il fera, ce sera de voler nos découvertes nos découvertes et…

— Venez voir ! C’est incroyable ! S’exclama Kodo.

— Quoi ? Grogna Hogar, aussi furieux que surpris d’avoir été interrompu.

— Mais tout ça ! Ajouta Kodo en montrant les lucarnes reliées à d’énormes boites en métal. Vous ne savez pas à quoi ça sert ? Et bien je vais vous le dire : c’est une cervelle d’homme de fer géante. Elle permet de contrôler tous les hommes de fer et tous les frelons du royaume des titans, et probablement ceux qui sont à l’extérieur si ce n’est pas trop loin. Regardez ! Je peux diriger celui que nous avons laissé dans le couloir, les frelons sont trop abîmés mais si on pouvait les réparer, ou trouver d’autres hommes de fer, on pourrait les diriger tous à la fois.

— Tu as raison, ajouta Hogar. C’est incroyable !

Puis il se mit à réfléchir…

— Et pour ce qui est du petit bonhomme, ajouta-t-il, le mieux est effectivement de le conduire au sorcier, il pourra sans doute obtenir de lui d’autres informations… Mais d’autres titans pourraient revenir alors… je vais rester ici pour surveiller le repaire en attendant votre retour.

Kaerys, Harek et Kodo se dévisagèrent. Ce changement d’attitude n’était pas naturel.

— Et bien ? Repris Hogar. Vous n’êtes pas d’accord ?

— Si, bien sûr acquiessa Harek. Nous serons de retour d’ici quelques jours, le temps de le ramener et de préparer un chariot pour prendre tout ce qui sera récupérable. Tu as assez de vivres pour tenir jusque là ?

— Oui oui, confirma Hogar ne vous inquiétez pas pour moi.

Son plan avait réussi.

* * *

Le silence était revenu dans la grande salle ou Hogar surveillait les lucarnes. Tout marchait pour le mieux, ses compagnons étaient bel et bien repartis avec le titan idiot. Personne ne viendrait le déranger.

Il se dirigea d’un pas alerte vers un coin de la pièce dont il était le seul à avoir pressenti l’intérêt.

Il y avait une énorme boite en fer avec une longue barre en métal en guise de poignée. Une chauve-souris à trois ailes était dessinée.

— Voleur de sorcier ! murmura-t-il. C’est certainement ici que les titans cachent leurs trésors les plus précieux… peut-être trois ou quatre hommes de fer en bon état qu’il suffisait de remettre en route, ou peut-être des armes encore plus terrifiantes. De quoi faire de lui, Hogar, le plus grand guerrier de la tribu. Et pourquoi pas s’en servir pour dominer les autres tribus et créer un royaume dont il serait le maître incontesté ?

D’un geste lent, il tourna la barre en métal et la porte s’ouvrit.

L’intérieur de la boite était vide.

Poussant un cri de rage, Hogar se précipita à l’intérieur et frappa les parois de toutes ses forces. Ce n’était pas possible, il y avait forcément une cachette ou le trésor des titans était bien à l’abri. Tout ce qu’il avait à faire, c’était de trouver le faux-mur qui dissimulait ces trésors. Alors il frappa la paroi, sans épargner le moindre recoin.

Mais il tomba épuisé sans avoir rien trouvé. Et en plus, il avait mal à la tête… à cause du vacarme provoqué par ce gadget ridicule qu’Harek avait oublié de reprendre…

« bliblipe ! bliblipe ! bliblipe ! »

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