Nous nous roulions des pelles depuis une bonne dizaine de minutes. J’étais assis sur le fauteuil dans mon salon et elle était sur moi. Mes mains glissèrent vers le bas de son corps dans le but de lui enlever son maillot. Elle ôta ses lèvres des miennes, me regarda tendrement, caressa ma barbe et jeta un rapide coup d'œil vers mes fenêtres. Soudain elle poussa un cri sourd et retentissant, elle tomba à la renverse d’un côté et m'entraîna dans sa chute. Nous étions au sol mais elle continua de crier :
– Une guêpe !!! Une guêpe est rentrée Valentin !
Elle se releva d’un rapide bond.
– Calme-toi, dis-je en me redressant.
Mais je savais très bien que c’était impossible, dès qu’elle apercevait un insecte volant c’était l’hystérie.
La guêpe tournait toujours autour de mes velux que j’avais laissés entrouverts. Elle ne paraissait pas agressive, juste curieuse. En m'approchant d’elle tout en balançant mes bras, j'essayai tout de même de la chasser, mais elle avait visiblement décidé de rester dans les parages.
Bien mal lui en a pris, car je vis tout d’un coup ma partenaire débarquer avec une bombe aérosol, elle ferma les yeux, cria un “Attention !” , puis commença à gazer la guêpe (ainsi que moi-même) d’insecticide.
Après de longues secondes elle s’arrêta enfin. Mes yeux me piquaient et je toussais.
– Elle est morte ? questionna-t-elle encore inquiète.
– Si avec ça elle ne l’est pas !
Plus ou moins rassurée, Eloïse s'intéressa enfin à moi :
– Ça va mon chéri ?
– Ouais, je viens probablement de me choper dix-huit cancers d’un seul coup avec les trois hectolitres de produit que tu as balancé mais ça va !
Je repris peu à peu mes esprits et vis la guêpe qui gisait à mes pieds.
– Il faut vraiment que tu te calmes avec les insectes ! m’énervai-je.
– Je ne le fais pas exprès, c’est une vraie peur, tu ne la prends pas au sérieux ! C’est parce-que tu es Scorpion ça !
– Et donc tu vas me dire que cette scène c’était dû au fait que tu es Balance ascendant Chaise de jardin, où je ne sais quoi ? m’exclamai-je en levant les yeux au ciel.
Elle me répondit par un fort soupir et un regard noir. Elle tourna les talons, prit ses affaires et son sac et claqua la porte de l’appartement.
Je me trouvais fin, cinq minutes avant nous allions passer du bon temps, et maintenant j’étais seul dans mon salon qui empestait l’aérosol. Je me dirigeai vers mon frigo et me claquai une bière. Ma technique pour me calmer était de regarder des images de chatons et de chiots mignons sur Internet. Défilant les photos et sirotant ma bière, je me calmai assez vite; puis le regret commença à poindre.