CHAPITRE 14 : l'enlèvement

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Visiblement, les individus prenaient le camion d’escorte pour un convoyeur de fonds. Bientôt, ils commencèrent à frapper. Les vitres étaient heureusement blindées. Junker regarda Quentin, une lueur d’inquiétude dans le regard. Alexander annonça qu’il allait falloir mettre le plan à exécution. L’être de métal acquiesça et mis ses bandes sur son visage. Il tourna la tête et avisa Mikaëla.

-Êtes-vous prêtes ?

- Oui.

Quentin attrapa alors la main de son compagnon d’aventure. Tout indiquait qu’il ne souhaitait pas le voir partir. Junker plongea son regard dans le siens et ils restèrent ainsi quelques longues secondes. Finalement, l’humanoïde perça le toit blindé de quelques coups de griffes.

-Je rêve…

Il bondit et tendit aussitôt la main. Mikaëla ne se fit pas prier et le rejoignit. Autour les individus ressemblaient à des zombies avides de chaire. Junker les avisa. Il en dégagea un d’un coup de pied.

-Accrochez-vous à mon dos.

- Quoi ?

- Ne perdez pas de temps.

Il en fit voler un autre. La jeune femme ne tarda pas à s’exécuter, passant ses mains autour du coup de Junker qui bondit alors. Il vint s’accrocher à un mur et monta jusqu’au toit. Mikaëla hurla. Finalement, il la déposa.

-Ne refais… plus jamais ça !

- Vous êtes précieuses. S’ils vous avaient capturés, cela aurait pu mal finir. Ici, nous devrions être en sécurités.

Junker observa autour de lui, cherchant la ville. Celle-ci n’était pas loin, fort heureusement. Il jeta un regard en bas. Les hommes de Goei semblaient s’en sortir. Il soupira. Abandonner Quentin ne lui plaisait guère, mais il n’avait pas d’autres choix. Alors, il baissa ses bandes.

-Vous allez monter sur mon dos.

- Co… comment ?

- Je suis suffisamment fort pour me déplacement avec une personne sur moi. Ainsi, vous arriverez vite.

- Mais… et les immeubles ?

- Cela ne me posera pas de problème. Allez.

Il tomba à quatre pattes, déployant ses ailes et sa queue. Sa tête se changea en museau. Mikaëla soupira et s’installa. Elle replia les jambes autant qu’elle put. Alors, Junker s’élança. Par réflexe, la jeune femme s’accrocha aux cornes du dragon métallique. Celui-ci bondit entre deux immeubles avec aisance. A la réception, il continua sa course folle.

Quentin frappa un homme.

-Mais pourquoi ils nous attaquent ?!

- Ils veulent nous piller !

- J’espère que Junker s’en sortira. A la première occasion, je file l’aider !

- Certainement pas, tu seras plus un fardeau pour lui.

Quentin ne répondit rien. Son supérieur avait tort. Mais pour l’instant, il ne pouvait guère espérer rejoindre son bien-aimé. Il repensait à tout ce qu’ils avaient vécus jusqu’à présent.

-Alex ? Dit un homme. Tu es sûr que le p’tit robot arrivera à escorter la demoiselle ?

- Absolument, répondit alors Quentin sans attendre. S’il y a quelqu’un qui saura la protéger, c’est bien Junker. Il n’en a pas l’air, mais quand il a un objectif, il s’y tient coute que coute. Mikaëla est plus en sécurité avec lui que dans un char blindé.

- Tu m’en dira tant. Dégage enfoiré !

Plus loin, l’être de métal bondissait. Sa passagère avait oublié sa peur, remplacée par le plaisir procuré par les sauts. L’espace de quelques secondes, elle avait l’impression de voler. Soudain, Junker s’arrêta.

-Il n’y a plus d’immeuble.

Mais le biomech n’attendit pas qu’elle trouve une solution. Il sauta dans le vide et se réceptionna sur un vieux véhicule qui amorti la chute. Sans attendre, il s’élança. Il bondit au-dessus d’une barrière de béton et continua ainsi sa course. Il s’arrêta près d’un pont et laissa Mikaëla descendre avant de se redresser.

-Avez-vous votre portefeuille ?

- Pourquoi ?

- Votre tenue. A quelle heure est la conférence ?

- Ce soir, vingt heure.

Junker acquiesça. Il se drapa et replia ses ailes et sa queue. Ils se mirent ensuite en route. Normalement ils ne devraient pas rencontrer de problèmes. Ils traversèrent le pont. Junker se sentait mal à l’aise dans cet environnement si grand où régnait autant d’activité.

-Tu as peur ?

- Je suis stressé. Cette boutique à l’air bien. Allez-y, je vous attends.

Mikaëla acquiesça et entra. L’humanoïde s’installa de sorte à ce qu’il n’attire pas l’attention. Mais il sentait les regards interrogateurs des passants. Junker les ignora autant qu’il put. Et dire qu’il y a peu, il n’aurait jamais penser fréquenter les humains d’aussi près. Il se surprit à prier pour que la jeune femme termine bientôt ses achats. A son grand soulagement, elle ne fut plus bien longue à sortir.

-Nous pouvons y aller, Junker.

- Bien.

Ils partirent ainsi. L’être de métal jetait des regards furtifs autour de lui, à l’affut du moindre danger. Mikaëla posa une main rassurante sur son épaule et lui sourit. Cela ne le rassura pas plus pour autant. Alors, des bruits de course se firent entendre dans son dos. Junker fit aussitôt volteface mais quelque chose vint le frapper avec violence, l’assommant. Il s’écroula au sol. Avant de sombrer, il entendit le cri de Mikaëla. Il avait baissé sa garde.

Quentin leva la tête.

-Eh, le môme ! C’est pas le moment de rêvasser !

- C’est Junker. J’ai un mauvais pressentiment.

L’être de métal ouvrit les yeux. Il ne tarda pas à comprendre qu’il était suspendu la tête en bas, le corps fermement enroulé dans des chaines. Un bâillon lui entravait les mâchoires. Il observa autour de lui, ne tardant pas à localiser Mikaëla, assise sur un canapé et partiellement dénudée. Elle aussi avait été attachée, mais moins que lui. De simples menottes la retenaient. Des hommes à l’aspect peu sympathique se tenaient non loin, à rigoler. Junker émit un grondement.

-Tien, on dirait que notre machine de guerre est réveillée…

Trois individus s’avancèrent vers lui, ricanant.

-Alors c’est ça, le robot en charge de la protection de la révolutionnaire ? La vache, il est bien fabriqué.

- Qu’est-ce que je donnerai pas pour en avoir un pareil.

Junker commença à s’agiter, mais sans succès.

-Essai toujours, ricana l’un des trois.

L’être de métal mâchonna la barre en acier dans sa bouche. Ces hommes l’avaient sous-estimés. Néanmoins, il préférait attendre. L’un de ses kidnappeurs lui saisi une corne.

-Dis-moi, le tas de boulons, que feras-tu si on viole ta protégée ?

Sur le canapé, Mikaëla écarquilla les yeux. Elle aussi avait un bâillon qui l’empêchait de parler.

-Dis, Gerard, tu crois que je pourrai l’engrosser ?

- On pourrait tous le faire, proposa un homme depuis la petit table.

-Je propose qu’on la garde jusqu’à demain. Pour être sûr que ça ait marché.

L’élément qui obstruait la bouche de la jeune femme l’empêcha de hurler. Junker émit un grondement peu rassurant. Ces individus n’avaient pas été engagés. Alors, l’un d’eux s’avança vers Mikaëla et lui arracha sans douceur son soutient-gorge. Il lui saisie un sein.

-Mais c’est que c’est moelleux tout ça, ricana-t-il.

- Eh, laisses-nous en !

Aussitôt, tous se dirigèrent vers elle. C’était maintenant ou jamais. Junker commença à cracher de petites flammes pour geler la barre de fer. Pendant ce temps, Mikaëla subissait les mains qui parcouraient son corps. L’être de métal sentait sans mal l’excitation des individus. Tels des chiens en rute, ils n’avaient qu’un objectif : assouvir leurs pulsions. Junker intensifia ses flammes, mais le travail demandait pas mal d’énergie. Il devait refroidir suffisamment le fer pour ensuite effectuer un choc thermique grâce à sa glace brûlante. Alors, l’un des hommes laissa tomber son pantalon.

-Je ne tiens plus ! Je dois me la faire !

L’être de métal se mit à bouger dans les sens pour se libérer tout en grondant. Ses tentatives vaines amusaient les kidnappeurs.

-Une vraie bête !

- Bah, oublis-le. Ce n’est qu’une machine.

Mikaëla fut jetée au sol à plat ventre. Elle senti qu’on lui retirait son dernier sous-vêtement. Elle se débattit mais sans franc succès. Bientôt, elle sentit l’un des hommes venir se frotter à elle. Et le tissue du caleçon n’attenuait en rien la sensation de la chose longue et dur qui glissait entre ses fesses. Bientôt, le tissue disparu. C’était la chaire contre la chaire.

Soudain, Junker parvint à se libérer par une force qui n’avait rien d’humain. Se changeant en dragon, il se jeta aussitôt sur les hommes. D’un coup de queue, il fit voler l’individu qui allait violer Mikaëla et ses griffes en tailladèrent un autre. Sous l’effet de la rage, Junker broya le bras d’un homme et cracha sa glace brûlante au visage d’un autre. Dans un rugissement, il bondit sur un individu grand et costaud, le jetant à terre. Sans attendre, il mordit violemment la jambe du dernier kidnappeur. Il se redressa, la bouche et les griffes maculées de sang. Il poussa un grondement et tourna la tête, avisant le dernier individu encore indemne. Celui qui allait violer la jeune femme. Il s’avança.

-Je n’aime pas faire souffrir des humains… mais ce que vous avez fait…

- Pitié ! S’exclama l’autre en reculant. S’il vous plait…

Il tomba en arrière. Junker s’avança jusqu’à le coincer contre le mur. Cet homme semblait terrifié. Il ouvrit les mâchoires, prêts à tirer sur lui une attaque mortelle. Mais au dernier moment, son regard croisa celui de sa victime. Finalement, il se ravisa.

-Estimes-toi heureux que je t’épargne.

Puis il retourna auprès de Mikaëla, la couvrant de sa cape qu’il ramassa. Il lui ôta son bâillon en sectionnant la lanière de cuir. La jeune femme se redressa.

-Merci…, dit-elle simplement.

 Junker acquiesça sans un mot, la couvrant davantage.

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