Chapitre 36 : les projets d'Eko

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L'hélicoptère se posa enfin. La porte latérale s’ouvrit, laissant descendre les trois individus. Un homme de petite taille à l’âge avancé et aux cheveux grisonnant se tenait là, un grand sourire aux lèvres. C’était Eko. Celui-ci salua grandement ses invités avant de les entrainer dans les entrailles de l’Hajiro.

-J’ai l’intention de te concevoir les meilleurs réacteurs, Junker ! Grâce aux données que tu m’as fournies la dernière fois, j’ai pu creuser la question. Aujourd’hui, la technologie des Jetpack te serait insuffisante.

- Vous pouvez vraiment lui permettre de voler ? Demanda Diamounder.

- Il faudra bien ça pour réparer le satellite. Je pourrai très bien me contenter de simples propulseurs spatiaux mais je souhaites faire beaucoup mieux ! Après tout ce que tu as fait, tu mérites bien ça !

- Je vous remercie, Eko.

Ils arrivèrent dans le grand entrepôt. Là, l’ingénieur en chef demanda au biomech s’il pouvait observer ses ailes, ce qu’il accepta. L’homme passa quelques minutes à manipuler les membranes de ses bras et de son dos. Quentin, quant à lui, observait les schémas sur un tableau.

-Mes prototypes étaient approximatifs, vu que je n’avais pas les mesures. Maintenant, le vrai travail va pouvoir commencer ! Il me faut tout d’abord définir une source d’énergie. Un simple carburant ne te fournira que peu d’autonomie. Junker, j’aurai besoin d’un échantillon de ton fluide vital.

- Pourquoi donc ? demanda Diamounder.

- Je souhaite l’analyser pour identifier ses propriétés.

- Bien.

L’humanoïde orange serra le poing, se servant de ses griffes pour se transpercer la paume. Eko lui apporta une fiole dans laquelle Junker laissa s’écouler le liquide bleu fluorescent.

-Parfait, je te remercie. Tu trouveras du bandage là-bas.

L’ingénieur parti faire son analyse et l’humanoïde se pansa la main avant de rejoindre Quentin. Diamounder, elle, était partie explorer l’entrepôt.

-Eh bien, il est surexcité.

- Tu parles. Junker ? Qu’arrivera-t-il quand le monde apprendra votre existence ?

L’être orange le regarda. A présent, il devait bien faire plus d’un mètre soixante-quinze, contre un mètre soixante pour le jeune homme. Et dire qu’il y a quelques mois, il était aussi grand que lui. Junker se reporta sur la question, réfléchissant. Jusqu’à présent, les quelques humains à l’avoir rencontré avaient démontrés une grande curiosité, mais pas une once de peur, sûrement à cause du contexte. Surtout qu’il les avait protégés et côtoyer un peu. Cela leur avait permis de s’habituer à lui avant qu’il ne révèle sa véritable nature.

-Eh bien… je n’en sais trop rien. Je pensais que cela ferait peur aux humains, mais maintenant que j’en ai rencontré quelques-uns, je pense que cela causera d’abord curiosité, surtout si Diamounder et moi l’annonçons.

- C’est sûr que vous n’êtes pas les plus terrifiants ni les plus méchants, ricana Quentin. Mais plus sérieusement, crois-tu que cela soit envisageable ?

- Je… je ne sais pas.

Eko arriva alors, déclarant que le fluide vital de Junker était emplie d’une sorte de quintessence brute. Celle-ci ne constituait qu’un faible pourcentage du mélange d’éléments mais cela permettrait de produire suffisamment d’énergie.

-Malheureusement, je n’ai pas la technologie nécessaire pour l’extraire. La quintessence de ton organisme est bien trop pure pour ça.

- Junker est donc… fait d’énergie pure ?

- De toute évidence. Cela explique aussi certainement sa résistance. Quoi qu’il en soit, j’ai déjà une piste. Si je ne peux pas extraire ta quintessence, je peux l’utiliser comme carburant ! Junker, viens avec moi, j’aimerai te faire tester un premier prototype.

L’humanoïde le suivit et Eko l’équipa d’un mono-propulseur fixé par des sangles. Il l’équipa également d’une nouvelle aile de queue plus sophistiquée que les précédentes.

-Maintenant, je verse ton fluide dans le réservoir.

Une fois quelques gouttes de liquide intégrées, le réacteur s’activa presque aussitôt, prêt à fonctionner.

-Waouh ! Dit Quentin.

- Pour démarrer et éteindre le réacteur, appui sur le bouton qui se trouve sur ton torse. C’est simple.

- Oui.

Junker s’exécuta. Aussitôt, il fut propulsé à vitesse grand V.

-Junker ! S’exclama Diamounder en le voyant passer au-dessus d’elle.

L’humanoïde parvint in-extremis à tourner. Le propulseur explosa, le faisant chuter. Tout le monde accourut.

-Ça va ? Demanda Quentin en l’aider à se relever.

- Oui, ne t’inquiètes pas.

L’ingénieur ramassa une pièce de métal par terre.

-Ta quintessence est trop puissante pour une telle machine. Je vais devoir travailler sur quelque chose de plus performant, même si je ne vois pas trop comment…

- On vous laisse gérer, dit Quentin. Je crois que ce n’est pas la peine que Junker serve de cobaye.

- Ne t’inquiètes pas, ça va. Il faudra plus que ça pour avoir raison de moi.

- Moi aussi je veux des réacteurs ! Lança Diamounder.

- Pourquoi faire ? Tu sais voler.

La petite humanoïde bouda, amusant son grand frère. Eko se dirigea vers son ordinateur et commença à y entrer des données. Avec une tablette graphique, il effectua un croquis.

-Au travail !

Il ne lui fallut que quelques heures pour mettre au point un nouveau prototype.

-Cette fois-ci, j’ai mis quatre réacteurs !

- Un peu excessif, dit Quentin.

Junker enfila le gilet. Il avait deux réacteurs dans le dos, et deux autres sur le poitrail.

-Ce n’est pas très confortables.

- Peu importes, ce n’est pas la version finale. Gère la puissance grâce à ces deux joysticks

L’humanoïde les attrapa.

-Oui, ce sont des accessoires de jeux vidéo, mais je n’avais que ça.

Junker testa le jetpack qui n’explosa pas. Néanmoins, il eut du mal à se déplacer avec, même avec ses ailes et sa queue.1

-Si seulement je pouvais savoir de quoi tu es fait, ça m’aiderai. Vous savez quoi ? Allez dormir, je termine un truc.

- D’accord. On vous remercie.

Ils quittèrent le grand hangar et se dirigèrent vers les quartiers de Goei. Une fois arrivée devant la porte d’une chambre, Quentin se tourna.

-Diamounder, peux-tu prendre une chambre à part, s’il te plais ?

- Pourquoi faire ?

- Avec Junker, on aimerait un peu de tranquillité, pour une nuit. On souhaiterait être seuls, tu vois ?

La biomech bleue consulta son grand frère du regard. Elle voyait bien qu’il était sur la même longueur d’onde que le garçon aux yeux rouges.

-Bon, d’accord… Mais on manges tous ensembles, hein ?

- Oui, la rassura son congénère.

Junker et Quentin entrèrent dans la chambre. L’humanoïde se tourna.

-Alors ? Quelle est la raison ?

- Depuis qu’on enchaine les missions, nous n’avons guères de moments à nous. Diamounder est un peu collante, tu en conviendras.

- Je ne l’en blâme pas, rétorqua le biomech. Nous sommes comme ses frères, après tout. Moi aussi si j’avais une famille…

- Mais tu as une famille.

Quentin lui saisit délicatement le visage.

-Le jour où nous nous sommes rencontrés, nous étions dès lors une famille. Et elle s’est agrandie. Là où Diamounder nous as, tu étais seul.

- Oui, tu as raison.

- Junker, toi plus qu’aucun être humain sait ce qu’est la solitude. C’est difficile, je te l’accorde, mais c’est derrière toi. Alors focalises-toi sur l’avenir, comme tu sais bien le faire, d’accord ?

Il accompagna ses paroles d’un petit baiser. Par la grande baie vitrée, le soleil était en train de se coucher. Quentin le laissa seul le temps d’aller prendre une douche et l’humanoïde s’assit sur lit, ôtant ses bandages noirs. Il était prévu que sa cape comporte des manches larges pour ses ailes et qu’il ait une sorte de pantalon. Des améliorations qui devraient moins le gêner en mission.

Lorsque le jeune homme ressorti, Junker et lui allèrent chercher Diamounder et se rendirent au petit pub de l’Hajiro. Lorsque le serveur arriva, il ne put s’empêcher de faire de l’œil à Quentin, mais le regard de l’Humanoïde orange apaisa aussitôt ses ardeurs.

-Junker, dit le garçon après que le serveur soit parti avec les commandes. T’étais obligé ?

- C’est mon regard habituel.

Mais son compagnon semblait peu convaincu. Junker était incorrigible. Lorsqu’ils furent servis, tous se régalèrent. Quentin s’amusa même à faire gouter son plat au Biomech orange qui lui rendit la pareille. Il n’oublia pas Diamounder pour autant, lui offrant une bouchée.

Ce furent épuisés que les trois compères gagnèrent leurs chambres. Junker et Quentin ne furent pas longs à s’endormir, blottis l’un contre l’autre. Quant à Diamounder, elle ne tarda pas à les rejoindre. Après tout, dormir seule n’était pas vraiment dans ses habitudes.

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