Chapitre 43 : Junker Celestia

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Ivre de fureur, Junker pourchassait Langryf dans le ciel de Paris. L’insectomech tentait d’échapper à son poursuivant qui crachait sur lui de redoutables jets de feu blanc. Soudain, le biomech au corps bleu accéléra et percuta son adversaire. Lui saisissant la corne entre les crocs, il l’envoya soudainement au sol.

Quentin, aidé de Diamounder, sorti du bâtiment lorsque le biomech vert tomba devant eux.

-Mais !

- J’abandonne ! Lança Langryf, terrifié. Je me rends !

Junker se posa face à lui, grondant. La bête reprit son apparence humanoïde et se dressa au-dessus de son adversaire qui recula sans pour autant se redressé.

-Pitié ! Je t’en pris, je ne ferais plus de mal aux humains ! S’il te plais !

Junker s’avança. Il le regarda.

-Part, dit-il simplement. J’ai le cœur trop noble pour mettre fin à ton existence. Puisse cette expérience t’apporter une nouvelle vision du monde humain.

Langryf ne se fit pas prier. Changeant d’aspect, il s’envola et disparu dans la nuit.

-Grand frère !

Celui-ci se tourna. Il eut un sourire en voyant Quentin et Diamounder sains et sauf.

-Où est Mikaëla ?

- Je l’ai reconduite à l’hôtel, indiqua la petite biomech. Elle est sous bonne garde.

- Bien.

Quentin s’avança et son compagnon posa un genou au sol. Le jeune homme vint lui caresser la joue.

-Tu es… incroyable.

- Pour toi, Quentin, je suis prêt à tout. Tu le sais.

- Merci Junker.

Il vint déposer un baiser sur ses lèvres. L’humanoïde ferma les yeux, savourant ce contacte. Diamounder eut un petit sourire. Alors, Junker détourna la tête.

-Un problème ?

Le biomecha leva les yeux vers l’astre lunaire. Ses cornes se mirent à scintiller.

-Tout va bien ?

- J’ai entendu… comme un appel.

Soudain, le corps de Junker devint lumineux et une sphère blanche l’entoura. Diamounder attrapa Quentin et s’envola en arrière.

-Junker ! hurla le jeune homme.

Celui-ci regardait autour de lui. Il était dans une grande forêt de bouleau. Les arbres étaient parés de leurs plus belles feuilles d’automne et un soleil rasant donnait une douce lueur orangée à cet endroit. Le biomech cligna des yeux, intrigué. Il regarda autour de lui. Il n’y avait aucun bruit, si ce n’était une douce bise qui faisait bruisser les feuillages. Junker commença donc à marcher. Mais plus il avançait, moins il savait où il allait.

-Junker Celestia ?

L’humanoïde fit volteface. Ses yeux s’arrondirent de surprise. Un autre biomech ! Celui-ci était grand et semblait porter une armure de combat. Il arborait un visage paisible. Ses yeux étaient bleus foncés, contrastant avec son exosquelette blanc tel l’ivoire. Son armure avait des reflets orangés dû au soleil rasant.

-N’ai pas peur, mon jeune ami. Je ne te veux aucun mal.

L’être de métal ne sentait aucune hostilité de sa part.

-Tu dois te poser beaucoup de question, continua l’autre d’une douce voix indubitablement masculine.

-Qui… qui êtes-vous ?

Le biomech s’avança.

-Mon nom est Solus. Je suis… du Clan Céleste.

Junker ne compris pas. Son homologue lui expliqua alors que le Clan Céleste était composé de toutes les âmes défuntes, quelles qu’elles soient. Il raconta comment ces êtres ne disparaissaient jamais véritablement, prenant la forme d’une étoile dans l’univers.

-Et… que voulez-vous ?

- Moi ? Rien de particulier. Je suis ici pour saluer ta noblesse d’âme. L’amour que tu portes à la race humaine est si pur qu’il t’a permis d’accéder à un pouvoir aussi ancien que mystique.

- La forme Céleste.

Solus eut un sourire et s’approcha. Il vint poser ses deux mains sur les épaules du jeune biomech.

-Seul un cœur noble et dévoué peut prétendre à un tel pouvoir. Et cela n’est que le commencement. Le Pouvoir des Anciens t’accordera encore bien des facultés. Mais pour cela, tu dois évoluer.

- Evoluer ?

- Ton corps actuel est incapable de supporter toute la puissance que les Anciens t’accordent. Une fois ton évolution achevée, tu auras accès à un potentiel bien plus important.

- Et j’en ferai bonne usage. Je l’ai promis à Quentin.

- Ton cœur est celui d’un véritable chevalier, Junker.

Alors, une épée massive se matérialisa dans la main de Solus. Sa lame était d’un blanc immaculée tandis que la garde et le pommeau étaient noir. Junker le regarda et s’agenouilla.

-Junker Célestia, tu es sage et bienveillant. Tu as l’âme noble. Par les pouvoirs qui me font conférés, j’en appelle aux Anciens pour faire de toi Knight Junker, le Chevalier Céleste. Puisses-tu honorer ce titre, jeune Predamech, et toujours suivre la voix de ton cœur.

- C’est avec honneur que je m’évertuerai à agir selon mes convictions.

Solus eut un sourire et le biomech se redressa.

-Maintenant, retourne auprès de celui que tu aimes, Junker. Si ton histoire est encore longue, la vôtre ne fait que commencer.

L’intéressé acquiesça. Alors, il changea d’aspect, se transformant en dragon. Il était encore sous sa Forme Céleste. La bête inclina la tête avant de s’envoler. Junker ferma alors les yeux.

La lueur qui entourait le biomech s’estompa alors. Quentin et Diamounder restèrent sans voix. L’humanoïde orange avait retrouvé sa forme initiale mais il était à présent bien différent, notamment au niveau de la tête. Ses imposantes cornes se trouvaient désormais de chaque côté de son visage et étaient incurvées vers l’arrière, s’évasant légèrement vers l’intérieur. Elles entouraient quelque peu ses yeux et de plus petites cornes ornaient son front. Le biomech était plus robuste. Ses ailes bleues étaient désormais démesurées, si bien qu’il pouvait s’enrouler dedans sans difficulté. De plus petites ailes ornaient le bas de son dos, à la base de sa queue.

-Junker ! Dit Quentin.

A peine fut-il déposé au sol qu’il accourut pour se jeter dans les bras de son bien-aimé.

-Mais que t’est-il arrivé ?

- C’est une bien drôle d’histoire…

Junker entreprit de leur raconter ce qu’il venait de vivre, sa rencontre avec Solus et la découverte du Clan Céleste. Il expliqua d’où venait l’immense pouvoir qu’il possédais et pourquoi il pouvait y accéder.

-D’après Solus, je ne suis pas encore en mesure de maitriser l’immense pouvoir que m’ont offerts les Anciens. Plus je deviendrai fort, et plus je pourrai dévoiler de nouvelles facultés.

- C’est génial…

Junker reprit sa forme partiellement humanoïde. Ses cornes se rejoignaient presque à l’arrière de sa tête, formant ainsi une pointe. Il semblait porter une espèce de casque. Ses quatre ailes avaient comme disparues. Malheureusement, son gouvernail était toujours incomplet.

-Ne t’inquiètes pas, dit Quentin avec un sourire. On remédiera à ça.

Il lui donna un petit baiser. Alors, des sirènes retentirent.

-Ils en auront mis, du temps, ricana le biomech. Allez, viens-là, toi.

Prenant Quentin par la taille, il grimpa le long d’une gouttière jusqu’au sommet d’un immeuble, imité par Diamounder.

-Dis, il voulait quoi l’autre affreux ?

- Je n’en sais trop rien. Le plus important est qu’il n’y ait pas de victimes.

Diamounder acquiesça. Tous les trois s’assirent pour regarder le ciel étoilé et la pleine lune. Alors, Junker tourna la tête pour regarder Quentin. Aussitôt, celui-ci rougit, ne parvenant pas à se défaire de ce magnifique regard bleu plein de vie. Le biomech posa une main sur la sienne et souri.

-C’est dingue tout ce que tu es capable de faire. A côté, je suis bien impuissant.

-Et pourtant, c’est de toi que je tire ma force, Quentin. Tu le sais très bien. C’est grâce à toi que je parviens à surmonter les obstacles.

L’intéressé eut un petit ricanement, heureux.

-Peu importe ce qu’il arrivera. J’ai compris que je me préoccupait trop de l’avenir. Pour moi, seul le moment présent compte. Tu sais ce que m’a dit Solus ?

Quentin secoua doucement la tête. Junker empoigna les mains de son bien-aimé. Ils passèrent de longues secondes à se regarder dans les yeux sans un seul mot.

-Si mon histoire était encore très longue, la nôtre ne faisait que commencer. Et je sais que jamais elle ne se terminera.

-Je n’en ai jamais douté. Mon amour.

Alors que Quentin allait l’embrasser à nouveau, Diamounder s’incrusta entre eux avec un sourire, les faisant tous deux ricaner. Junker était à présent sûr d’une chose. La vie qu’il avait eu tant de mal à commencer s’éclaircissait enfin. Lui qui était né orphelin, à l’écart du monde, avait trouvé la plus belle famille qu’il n’aurait sans doute jamais pu trouver.

A suivre…

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