Chapitre 9 : Ce qu'il fallait dire
Après le concours, tout le monde les félicita. Ils avaient gagné le premier prix. Maya ne s’en souvenait même plus.
Sur le trottoir devant le lycée, le soleil tombait lentement. Les voitures passaient. Le monde continuait.
Leo se tenait en face d’elle. Moins sûr. Moins bruyant. Vrai.
« Tu n’as rien dit tout à l’heure, » dit-il.
Maya inspira profondément.
« Parce que j’avais trop à dire. Et j’avais peur que ça sorte de travers. »
Il haussa légèrement les épaules.
« Tu peux dire n’importe quoi. J’écouterai. »
Elle le fixa. Son cœur battait si fort qu’elle avait l’impression qu’il allait parler à sa place.
Alors elle dit, calmement :
« Moi aussi. Je t’aime. Et j’ai arrêté de me le cacher le jour où tu as su réciter ce poème de Rilke sans le lire. »
Il rit.
« Tu t’en rappelles ? »
« Je me rappelle tout. »
Il avança, lentement. Il lui prit la main. Cette fois, elle ne la lâcha pas.
Et pendant un instant, tout fut silencieux, sauf eux.
Deux cœurs. Deux voix.
Et tout ce qu’ils avaient encore à vivre entre les lignes.
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