Le baiser.

11 minutes de lecture

  • _Je t’ai fait couler un bain chaud, il t’attend ainsi qu’un plateau repas. Mange, bois, relaxe-toi et parfume-toi pendant que je m’occupe de J. Après tu m’attendras dans ma chambre en position nadu. La porte est ouverte tu verras en face de mon lit il y a un canapé en cuir rouge. Place toi nue au milieu du tapis avec ton collier et ta laisse, referme la porte. Bandes toi les yeux. Je te donne une heure et demie pour exécuter mes ordres.

***2

Sans nul doute je n’étais peut-être pas le Maitre qu’elle aurait choisi, mais les quelques soumises qui avaient fait l’expérience de ma domination ne s’étaient jamais plaintes, du moins pas devant moi. Si je n’étais pas l’incarnation de l’homme sexy que toute femme espère, je supposais que C, devait ignorer la réponse de son corps face à un animal de ma trempe. Il était certain, que je saurai entre autres chose faire ronronner de plaisir son intimité. Pour le meilleur ou pour le pire, elle allait découvrir la douceur de mes gifles, la méchanceté de mes caresses et ce que j’aimais pardessus tout, distiller ce sentiment de malaise qui se mêlerait au désir de ma proie. Son corps serait prisonnier de ma volonté, il ne pourrait choisir entre l’extase, le désarroi et la douleur. Et mon devoir était de parvenir à ce résultat.

Maintenant il s’agit de s’occuper de J, je sais que je peux, que je dois avoir la main lourde. Je sais aussi qu’elle aimera cela.

J’ai pris tout mon temps.

La nuit s’installe peu à peu, les collines de châtaigniers bleuissent. La forêt s’éveille.

***3

Respirant profondément et calmement, en ce moment, elle doit s’agenouiller au centre du tapis. Elle attend mon arrivée, elle commence à hyperventiler. Elle espère une nuit pleine de plaisirs de toutes sortes. C, sait que ce soir, il s’agit de satisfaire ses propres envies. Je le lui ai promis. Toute une nuit, pour satisfaire son besoin de se soumettre. Pour la première fois depuis longtemps, elle prendra du plaisir avec quelqu’un qui n’est pas son mari, avec quelque chose qui ne fonctionne pas avec des piles. Cette perspective la trouble, elle sait que je peux être violent. Mais je crois que d’une certaine façon mon ennemi n’est pas celui auquel on pense.

C, est bêtement croyante, mais il est vrai que les catholiques sont les meilleures soumises, les meilleures masochistes… pensez ! passer sa vie à genoux devant le plus grand des masos, cela vous forge une âme d’esclaves.

***4

J’ouvre la porte. Elle entend le pas lourds de mes Helstons qui s’approchent. C, garde la tête baissée. Je m’accroupis à quelques centimètres d’elle.

  • Eh bien, C, dans une chambre, c’est une première pour toi et moi.

Ma main rugueuse lui caresse le visage. Mes doigts s’attardent sur son avant-bras. Elle place sa main dans la mienne, qui est beaucoup plus grande beaucoup plus épaisse. La sienne me fait penser à un fragile oiseau.

Une décharge ! Je la sens qui frissonne lorsqu’elle reçoit ce contact anodin, elle arrête de respirer lorsque ma main se referme sur la sienne. Je la sens qui palpite comme un petit cœur.

C, se demande à quand remonte la dernière fois que quelqu’un l’a touchée pour que son corps tout entier frémisse ainsi d’impatience ? Jamais peut être. Elle se retient de se passer la langue sur les lèvres

  • Tu sais, soumise, c’est bon de t’avoir contre moi.

Ma main libre, légère, explore son corps. Je prends soins d’éviter toutes ses zones érogène. J’ai tout mon temps et il est bon de reconnaitre son champs de bataille. L’ongle de mon pouce se promène sur son dos, sur sa colonne vertébrale. Je lui taquine ses épaules rondes.

Pour elle ce sont de délicieuses sensations qui surgissent partout où mes doigts passent.

Malgré son bandeau, elle se doute que j’épie ses moindres mouvements. Du fait d’un reflex atavique propre au femme devant un homme, elle détourne la tête par gêne.

  • Redresse la tête ! soit fière, tu n’as pas à être timide. Tu dois afficher ton statut en toutes circonstances, cambre-toi mieux, écarte mieux les cuisses. Il ne faut pas deviner, il faut voir ton sexe béant. Il faut qu’il soit humide pour ton maitre. L’est-il ?

C, obéit, et réajuste sa position.

  • Oui maitre, je mouille pour vous.

J’en profite pour lâcher sa main et lui retirer le bandeau.

C, se sent glisser vers ce lieu qu’est la soumission, elle ne veut qu’une chose, faire ce que je souhaite.

  • Regarde-moi. Je prononce cet ordre calmement. Sans hausser le ton. Elle reconnait l’intonation du Maitre. C’est quelque chose qu’elle adore déjà.

Quand elle croise mon regard, elle sait que son obéissance me fait plaisir.

  • Parle sans crainte. Quelles sont tes limites, petite chose humide ?
  • Pour les golden showers, c’est non, je ne suis pas prête. Je n’aime pas non plus être emballée comme un cadeau, et avec les animaux c’est un non catégorique.
  • Tu vois que ce n’est pas comme : « je le désire » comme tu me le disais tantôt. Dans nos pratiques l’honnêteté doit toujours être très importante. Je peux comprendre pour les golden showers et la zoophilie, ce sont des trucs bien particuliers qu’on aime ou qu’on déteste. Pour ma part, je n’ai aucun apriori, vu que ce n’est pas moi qui subis. Vois-tu, un bourreau n’a presque jamais de remords. Je ne suis que l’exécuteur de tes pensées, de tes envies les plus malsaines, je suis le tourmenteur bienveillant qui rendra tangible tes perversions. Disant cela mes mains continuent d’explorer ce corps longiligne. Il me rappelle celui d’une danseuse. Je reprends sur un ton badin : je peux imaginer, tes réticences et je vais donc prendre acte de tes craintes. De toute façon pour l’instant je n’envisage pas cela pour toi. Sinon j’aurai commencé par autoriser J. à faire ce qu’elle voulait de toi dans les WC.
  • Merci Maitre.

Je lui donne une gifle mais pas trop forte, en disant :

  • Ouvre la bouche ! et je lui crache dedans. Ça c’est pour m’interrompre quand je parle.

Je lui en redonne une.

  • j’attends ?
  • Merci maitre.
  • Voilà qui est mieux. Je reprends, Pour nos ébats, je prévois de t’attacher pour ne pas que tu puisses te soustraire à ce qui t’attend, je veux métriser pleinement ton corps. Maintenant, avant de commencer, j’ai besoin de savoir si tu préfères le sexe sur le lit ou ailleurs ?
  • Où voudra le maitre.
  • Lève-toi ! Petite chose humide.

Le bout de mes doigts effleure ses seins.

Je vais m’assoir sur le Chesterfield. Mon pantalon de cuir crisse sur le divan.

  • Viens t’assoir sur mes genoux.

Elle se déplace un peu gauchement. Puis comme une belle enfant sage, elle s’assied sur moi. Nerveusement elle cherche à se caler. Mon bras la tient par les épaules, instinctivement, elle sait que je vais lui donner du plaisir, alors elle entrebâille ses cuisses blanches. Du coin de l’œil, je réfléchis à ce que je vais faire sur chaque parcelle de ce corps offert. Je me demande si un musicien envisage une improvisation comme moi une séance de domination… bien sûr il y a les incontournables, les valeurs assurées, mais c’est jouer petit bras. Non ce soir, je veux qu’elle atteigne ce que nous les hommes nous ne pouvons qu’imaginer. Je la fixe sans rien dire, mon regard sexuel et calculateur jauge sans le toucher la moiteur de son sexe, le durcissement des tétons la carnation de ses joues. Il convient pour moi de me maitriser, de résister à cette frustration animale que je sens monter en moi. Je ne la baiserai que lorsqu’elle sera à bout, pantelante, misérable. Mes yeux parcourent encore et encore ses formes comme une caresse alors qu’elle écarte plus encore les cuisses.

  • Nous commencerons sur le canapé.

Son regard s’illumine et se transforme en un océan de désir. Un sourire mutin autant provocateur qu’inattendu se dessine sur ses lèvres.

  • Tu ne le regretteras pas, petite chose humide.

Je place ma main entre ses cuisses, et les écarte davantage. Si près de moi, elle sent la chaleur qui se dégage de mon corps. Ma main abandonne l’entrecuisse pour lui prendre doucement le visage.

  • Quel est ton safe word, petite chose ?
  • Aucun, Maitre. je ris.
  • Aucun ? Comme « Juste » dans un Diner de Cons ? Ou aucun pour respecter mes désirs ?
  • Aucun, pour vous respecter Maitre.
  • Je pense qu’on va bien s’amuser, toi et moi, petite chienne. Alors laisse toi faire.

« Personnellement je pense que toute histoire de domination devrait commencer par un baiser. Tout d’abord, tout comme durant une séance il faut laisser grimper la température avant de passer à des choses plus sérieuses ! On apprécie toujours plus ce que l’on doit attendre un tout petit peu. Selon la médecine indienne, le « nadi », qui est un canal d'énergie, réside dans notre bouche, et plus particulièrement sur nos lèvres, pour nous les hommes il relie la lèvre inférieure à notre pénis. Pour elle, c'est la lèvre supérieure, là où elle rencontre l'attache du nez. Alors, plus cette zone est stimulée, plus l'excitation grandit. Mon baiser ne sera pas celui d’un amoureux transi, mais celui d’un dominateur qui doit investir une place forte, qui ici, ne demande qu’à tomber. Mais tout assaut demande préparations, alors pour faire monter la tension, au lieu de sauter aux lèvres de ma soumise à la façon d’un hussard, je plonge d’abord mes petits yeux de fouine affamée dans les siens, j’approche doucement mes lèvres en souriant, je ferme les yeux, du coup elle aussi, (c’est fou cette manière qu’elles ont de nous imiter) je les rouvre, elle non. Je promène mes lèvres sur les siennes. J'effleure. Cela la surprend et ajoute à l'attente du vrai baiser. Mon but étant de faire monter son désir et de l’exciter un peu plus. La barbacane est tombée, il y a déjà longtemps qu’elle a entrouvert la porte, mais pour moi ce n’est pas encore le bon moment. Comme un bon sapeur, sans qu’elle ne s’en rende compte, je continue à placer mes mines, je suce doucement sa lèvre supérieure, puis je tire dessus en la pinçant légèrement. Encore une fois je ne parle pas d’un baiser d’amoureux… non ici, c’est à la fois une arme de guerre et un contrat de soumission que j’impose, un rapport de force à mon avantage.

Bon assez de théorie passons à la pratique. »

On recommence ma bouche se retire, maintenant, mon pouce effleure sa lèvre inférieure, puis plus longuement sa lèvre supérieur provoquant quelque chose que je ressens chez elle comme un petit spasme. Là je me dis mon gars c’est quitte ou double, soit elle aime, et elle a vraiment une âme de soumise. Soit elle déteste, et là, va falloir sortir les rames, car un baiser raté n’est pas de bon augure, il sonne plutôt le signal de la retraite.

Il ne faut pas perdre de vue que bien embrasser, c’est le début du sexe. Et, quand on commence un vrai baiser, nos corps pressés l’un contre l’autre nous poussent avec voracité à l'étape suivante. Or que se passe-t-il si on accorde au baiser plus de temps ? je veux dire tout le temps nécessaire ? On est submergées d'émotions fortes. Si j’étais un écrivain je dirai que C. à ce moment est subjuguée par un feu d’artifice. Ensorcelée par cette étrange caresse. Elle reste immobile, attend que je bouge.

Je passe une main dans ses cheveux, que je tire en arrière comme pour l’éloigner, puis lentement je bascule ma tête vers elle, et je l’embrasse doucement, affleure de lèvres. Puis je scelle sa bouche à la mienne. J'aime bien pour ce baiser, forcer avec ma langue le passage de ses dents et de sa bouche, c'est proche de la pénétration. Sa surprise est totale.

Ma barbe doit lui piquer le menton. Ses lèvres sont fines mais douces comme du satin, elles s’entrouvrent alors que ma langue perce le barrage de ses dents.

Enfin elle soupire et s’ouvre à moi. Elle gémit au fond de sa gorge, face à cette invasion sensuelle. Ma langue caresse la sienne l’enveloppe la contourne, je pousse mon avantage en l’enfonçant plus profondément, je lui baise la bouche comme un soudart déchainé. A nouveau je lui saisis les cheveux d’une main et force sa tête en arrière, j’exerce sur elle mon autorité de Maitre. Je me retire, je la fixe du regard. Elle gémit.

Je la gifle.

  • Hein chienne ! que t’aime ça ?
  • Oh oui ! Maitre.
  • Ouvre grand !

Je lui crache dedans avant que ma langue ne reparte à l’assaut. Je dévore sa bouche avec ma langue. Mes dents lui mordillent les lèvres, la langue. Je l’aspire, la suce. Une main la maintient fermement alors que je plonge davantage. Je voudrai que ma langue puisse explorer ce corps de l’intérieur en connaitre tous les replis, tous les recoins.

Rapidement, ma domination implacable lui ôte toutes ses appréhensions. Elle se laisse aller, comme une poupée de chiffon, alors que mes mains glissent sur son dos et que je plaque son corps nu contre moi. Elle est comme une brindille entraînée dans le courant du désir. C. est subjuguée, enveloppée par mon autorité, à l’intérieur comme à l’extérieur, je devine que cela déchaine chez elle, un flot de sensations nouvelles, allume les feux d’un désir inconnu. Mes baisers l’envoûtent, ils ne sont qu’échanges longs et ardents, comme une drogue subtile, qui fait tout disparaître, sauf son Maitre. Je suis certain que C. avait déjà été embrassée auparavant, mais jamais comme cela : mes étranges baisers occultent tout, effacent tout le reste, elle est absorbée par ce plaisir inattendu. Sa chatte bat au rythme de son cœur en chamade. Ses mamelons durcissent plus encore devenant des pointes dures et douloureuses.

C’est fou ce qu’un baiser peut faire ! Il fait cogner le cœur et tourner la tête. N’oubliez jamais à quel point c’est bon, un baiser… c’est comme s’il étreignait son âme et la prenait dans ses bras. Je retire ma bouche de la sienne. Elle gémit, elle en veut encore de ses baisers enivrants qu’elle ne connaissait pas.

Elle ouvre les yeux, j’y lis son désir de prendre ma verge. Tout indique qu’elle veut sentir les coups de boutoir de ma bite. J’ai à peine commencé, qu’elle rêve déjà d’être prise comme une chienne. Elle est conquise, je lui ai montré avec mon baiser, que j’avais pris le contrôle de sa bouche et que maintenant j’allais prendre le contrôle de tout le reste et faire en sorte qu’elle comprenne ce que signifie être soumise à un Maître

  • Et si on jouait à des jeux les plus coquins ? Je la soulève et la pose à califourchon sur ma cuisse droite. Allez petites chienne, branle-toi sur ma jambe. Je veux entendre le cri de ta chatte !

Je la retiens sur ma jambe en pinçant ses tétons entre mes pouces et index. Elle miaule autant de plaisir que de douleur. Et cette salope adore cela, sa jouissance inonde le cuir de mon pantalon.

J’ai une nuit pour la soumettre à ma volonté. Elle m’obéissait déjà pour le paraitre, pour les sensations nouvelles que cela lui prodiguait. Mais bientôt elle sera une soumise qui n’aura de cesse que de s’abandonner à ma volonté sans poser de questions. Car c’est ainsi qu’elle s’épanouira pleinement.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire sergent ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0