Reviens-moi

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A toi, et à ta promesse si parfaite, si parfaitement rompue.

Maintenant, tu dois m'expliquer.

Maintenant que cela fait deux semaines que tu m'as trahie, tu dois m'expliquer.

Maintenant que cela fait deux semaines que je pleure en pensant à ton nom, tu vas m'expliquer.

"T'expliquer quoi ?" me diras-tu.

Et moi, à la seule vue de ton visage, je m'écroulerais.

Je m'écroulerais par terre, parce que, évidemment, tu ne me rattraperas pas.

Non, c'est vrai, tu as bien mieux à faire dans ton infini groupe "d'amis", qui ne sont pas vraiment des amis, superficiels qu'ils sont, puisqu'à chaque fois que tu révises tu te retrouves à manger seul le midi, c'est vrai que tu as bien mieux à faire avec eux, plutôt que de rester avec moi de temps en temps et de tenir ta promesse.

Parce que, tu vois, moi, j'y ai cru.

Quand tu m'as promis que tu serais là, que tu ne me laisserais pas tomber. Quand tu m'as promis que, si j'avais besoin d'un ami, tu serais là, avec moi. Quand tu m'as promis que je pourrais compter sur toi.

Oui, j'y ai vraiment cru.

Vraiment.

J'ai cru que tu resterais, que malgré tes amis trop envahissants à mon goût, tu serais là, tu ne me lâcherais pas. Que je pourrais compter sur toi quand j'aurais besoin de parler, que tu m'empêcherais de tomber.

J'y ai cru parce que pour moi, quand on promet une chose, on le fait.

Parce que je te faisais confiance.

Sauf que, visiblement, les filles qui ont un an de moins que toi ne méritent pas que tu tiennes tes promesses pour elles.

Si tu me l'avais dis clairement, je l'aurais compris, tu sais. J'aurais juste été un peu déçue. Mais je n'aurais pas pu te prendre pour un parfait salaud, comme je pourrais le faire maintenant.

Si tu m'avais dis que je te soûlais avec mes messages, soi-disants incessants, je t'aurais foutu la paix.

J'aurais pleuré, dans ton dos bien sûr, mais je t'aurais foutu la paix.

Si tu m'avais dis que tu préférais manger tout seul comme un malheureux plutôt qu'avec moi, je t'aurais laissé faire. Je t'aurais laissé manger seul, tranquillement.

J'aurais fais ce qu'aurais une amie.

Parce que pour moi, tu étais mon meilleur ami.

Celui sur qui je pouvais compter, celui qui me faisait sourire rien qu'en me disant disant bonjour.

En fait, pour moi, tu étais plus que mon meilleur ami.

Alors j'aurais juste été déçue que tu préfères manger dans ton coin après tes révisions. Mais ça se serait arêté là.

Evidemment, tu ne pouvais pas faire ça. Alors tu as préféré mentir.

Quoi de plus anodin que "Désolé, mon téléphone ne voulait pas fonctionner" ?

Quoi de plus anodin que "Désolé, je dois réviser des maths, du français et de l'espagnol, je voudrais t'épargner ça" ?

Pourquoi ne m'as-tu pas tout simplement ditrquoi préfères-tu me mentir et me déchirer le coeur ?

Pourquoi préfères-tu la taquiner, elle, celle dont les cheveux noirs ressemblent à une perruque ?

Pourquoi ne me fais-tu jamais ça, à moi ?

Pourquoi me fais-tu cet effet-là, alors que tu as certainement largement assez de soupirantes superficielles ?

Pourquoi préfères-tu les filles qui gloussent à longueur de temps ?

Pourquoi, pourquoi...

Pourquoi tout ça ?

Pourquoi n'as-tu pas pu tenir ta promesse, plutôt que de mettre mon coeur en miettes et de le piétiner ?

Maintenant, mes amies te détestent, et sont à la limite de cracher sur ton passage.

Mais moi, bien que désormais j'ai un trou dans la poitrine, moi, je ne réussis pas.

Je ne parviens pas à te détester, à te traiter de salaud, de connard et d'égoïste.

Je n'y arrive pas.

Et tu sais pourquoi ? Cela t'intéresse-t-il seulement ?

Tu veux savoir, n'est-ce pas ?

Parce que je t'aime beaucoup trop pour te haïr.

Je ne réalise toujours pas, et je ne sais toujours pas comment je vais me comporter, lundi, quand je te verrais.

La seule chose que j'espère, c'est qu'un jour, tu reviendras.

Qu'un jour, tu te rendras compte que tu m'as fait mal.

Qu'un jour, tu repenseras à ton amie, discrète et un peu ridicule.

Qu'un jour, tu reviendras tenir ta promesse.

Qu'un jour, tu viennes frapper chez moi, et que, stupéfaite, je découvre les miettes de mon coeur, rafistolées, entre tes mains, et que tu me regardes, souriant, en me prenant dans tes bras.

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