Épilogue : Le silence sera toujours un coupable
Ces mains froides n’étaient pas les siennes et pourtant, elles caressaient sa nuque. Pourtant, elles descendirent brusquement jusqu’au bas de son dos. Pourtant, elles étaient si belles, ces mains. Mais ce n’étaient pas les siennes. Veineuses, avec quelques cavités qui laissaient apparaître des semblants d’os. Absolues de toute graisse, aux ongles raffinés et proprement coupés. Aux phalanges brillantes, aux doigts à la fois secs et musclés. Cette paume glaciale attrapait tout son corps. Et venait s’accaparer de tout son être. Rapprochant, inéluctablement, la femme de l’homme. Jusqu’à ressentir ce souffle masculin, venant apporter la brise à ses oreilles. Comme le vent apporte la pluie. Ce souffle fit partir le soleil de son visage rayonnant. Chaque respiration comme un appel aux larmes pour venir nourrir les champs de son visage. Il respira, encore, plus fort et plus intensément, et la pluie tomba. Ce n’était pas des cordes, mais une légère pluie fébrile qui s’écoula le long de son visage, terni par ce temps grisâtre. Et elle tomba. La terre s’était arrêtée de tourner. Son monde s’écoula. Elle aussi respirait fortement, elle aussi souffla. Néanmoins, le soleil n’était plus une étoile, il était devenu un souvenir. Elle essaya de couper son souffle, de cesser de respirer. Son âme refusa. Alors elle succomba, et l’homme pécha.
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