Psychologie d'un perso.

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Quand je regarde tous ces gens bien-pensants, tous plus bêtes les uns que les autres, jouissant de grands postes et d’une situation économique infaillible. Ils en arrivent à me dégouter par leurs sottises. Je m’aperçois donc aisément dès les premiers mots échangés avec eux, que par-dessus leurs basiques idioties qui sauteraient aisément aux yeux d’un aveugle, ils disposent aussi d’un flagrant mépris éprouvé à mon égard. Mépris, certes partagé, mais qui, en ce qui me concerne, s’exacerbe davantage. Car, en plus de les détester du plus profond de mon être, je me haïs d’autant plus. Et pourquoi donc me direz-vous ? Qu’est-ce qui pourrait justifier cette haine supplémentaire ressentie à mon égard ?

Car je n’ai tout simplement pas réussi à faire la part des choses et à devenir le lèche-cul qui saura le mieux, épongez cette merde que l’on me refourgue à longueur de temps. Dans ce domaine, tous m’ont devancé de loin, et c’est d’ailleurs même tout à leurs honneurs. Pour conclure, je dirais que si je devais faire l’effort de détester ou bien, pire, de haïr quelqu’un, ce serait avant tout, moi-même. Mais pour tout vous dire, en réalité, je demeure à mille lieues de toutes ces basses pensées, ou plutôt même à des centaines de kilomètres sous terre. Je me suis résigné depuis bien longtemps, j’ai compris à force d’avilissement quotidien et prolongé, que rien ne servait de conserver en soi des ambitions exacerbées ou bien des rêves plein la tête. N’importe qui se ferait un malin plaisir, soit par bêtise ou bien même pire, par pure méchanceté à briser le moindre sursaut d’espoir subsistant au sein de chacun.

Le monde est ainsi conçu, et j’ai décidé, telle une larve, peut-être par lâcheté, ou bien par peur, de me contenter des restes, que la vie daignait m’offrir. Je ne me berce donc plus d’illusions sur mon avenir. Je sais que tout est déjà tracé par tous ces « libres penseurs ». Eux savent forcément mieux que moi, où se situe ma place.

Et les bas-fonds me conviennent parfaitement. Non pas que je ne veuille pas prendre de responsabilités, bien au contraire. Mais cela me peine quelque peu de devoir me battre quotidiennement, pour subsister. Même si en réalité, économiquement, le combat apparait à chaque instant de ma vie courante. Survivre est devenu monnaie courante pour moi et pour tous ceux appartenant à ma classe sociale. Il faut néanmoins admettre, dès que la compréhension de certaines choses régissant la société dans laquelle nous vivons nous est offerte. Tout nous apparait alors plus limpide, et l’envie de se battre pour ses idéaux se dissipe aussi vite que cette connaissance s’acquiert. Et je ne dis pas disposer de la science infuse loin de là. Je me trouve d’ailleurs très bête, et retrouve en moi les similitudes d’un adolescent en pleine crise identitaire, du fait de ces quelques mots couchés sur ce papier.

J’envie d’ailleurs tous ceux capables de conserver un tant soit peu cette utopie d’un monde meilleur en eux, ainsi que cette flamme qui en moi se tarit de plus en plus vite de jour en jour, me faisant ressembler à un défaitiste abject et pitoyable ayant perdu tout espoir.

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