Chapitre Vingt écrit par Bee-Bloom

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Chapitre Vingt écrit par Bee-Bloom

Papyon et Noémie se trouvaient devant cette entité qui ne leur disait rien qui vaille, bien au contraire.

Apeuré, Papyon recula de quelques pas, laissant Noémie face à cette chose, alors que toutes deux se fixaient dans un combat silencieux. Curieuse, la jeune femme jeta un coup d'œil vers le marais, espérant voir le chevalier resurgir. Son regard resta bloqué plusieurs secondes sur l'eau, lorsqu'il fit interrompu.

– Tu ne le trouveras pas, dit alors l'entité d'une voix rocailleuse, voire désincarnée.

Noémie reporta instantanément son regard sur celle-ci tandis que ses poings se serrèrent instinctivement. Elle ferma les yeux et demanda l'aide silencieuse au prisme de lui venir une dernière fois en aide.

– Je ne ferais pas ça si j'étais toi, poursuit la forme étrange face à elle.

Noémie, surprise par ses paroles, ouvrit les yeux alors que l'interrogation se lisait probablement sur son visage.

– Ne te sens-tu pas irritée ? Épuisée ? Affaiblie ? Comme vidée de toute énergie depuis que tu es ici ?

Noémie ne dit rien et se contenta d'écouter la chose qui flottait devant elle.

– Noémie, intervint alors Papyon. De quoi parle-t-elle ? Demanda celui-ci après l'avoir rejoint. Noémie ! Haussa-t-il alors qu'il l'attrapa par le poignet. Qu'est-ce qui se passe ? De quoi parle-t-elle ?

Bien sûr, Noémie préféra garder le silence, ignorant remarquablement Papyon qui avait toujours sa main serrée sur son poignet.

– Pourquoi ? Reprit l'entité. Pourquoi ne lui dis-tu pas lé vérité ? Qu'as-tu à perdre ? Peste l'entité, un rire malsain s'échappant d'entre ses lèvres, alors que celui-ci résonnait comme un écho à travers la

plaine.

– Noémie ! Insista Papyon alors qu'il lui criait après avant de la forcer à lui faire face. Pourquoi est-ce que cette chose raconte toutes ces inepties ? As-tu oublié de me dire quelque chose ? As-tu trouvé le moyen d'arrêter tout ça ? Continua-t-il de déblatérer sans pouvoir s'arrêter, la peur ayant littéralement pris le dessus sur ces autres émotions.

– Lâche-moi ! Cria Noémie tout en se dégageant furieusement de l'emprise de son ami. Pourquoi fais-tu ça ? Demanda-t-elle alors tout en se tournant vers l'entité.

– Alors c'est ça. Affirme celle-ci. Tu as enfin trouvé la solution, n'est-ce pas ? Riait-elle à nouveau, à gorge déployée.

Rire qui résonnait de plus en plus fort. Noémie continuait de la fixer et sans même s'en apercevoir, l'entité se retrouva nez à nez avec elle, plongeant son regard dans le sien, alors que ses mains froides, vinrent méchamment encercler son visage.

– Arrêtez ! Cria alors Papyon avant de se jeter sur leur ennemi.

Mais, au moment où il pensait pouvoir l'atteindre d'un bon crochet du droit, celui-ci finit par terre, après avoir traversé l'entité. Il se redressa aussitôt et se précipita ensuite vers Noémie. Il tenta de l'attraper pour la libérer, mais au moment ou il posa ses mains sur elle, il subit le même sort.

– Quoi, souffla-t-il alors que la panique l'envahit subitement.

Celui-ci regardait alors ses mains, pensant qu'il était tout simplement en train de disparaître. Pourtant, il n'en était rien. Par réflexe, il se frappa même le visage à plusieurs reprises afin de s'assurer d'être toujours présent. Quand il comprit que c'était le cas, il reporta son regard sur Noémie et l'entité, observant les deux femmes se combattre silencieusement.

– Noémie ! Hurla alors celui-ci. Tu dois reprendre le contrôle, cria-t-il encore plus fort. Noémie ! S'époumona-t-il, alors que celle-ci ne l'entendait pas.

En effet, la jeune femme n'avait plus du tout le contrôle de son corps. Seul, son esprit lui appartenait encore.

– Que vas-tu faire maintenant Noémie ? Demanda l'entité d'une sinistre voix alors qu'un rire diabolique accompagnait sa tyrannie. Sais-tu au moins qui je suis ?

– Tu es mon alter ego, répondit-elle, sans même prendre le temps de réfléchir.

– Sais-tu ce que cela signifie ?

– Je suis le bien et tu es le mal, soupira-t-elle tout en fermant les yeux.

Elle prit alors une grande inspiration et expira péniblement. Les yeux fermés, elle tenta de replonger au point de départ de son périple. Elle mit vraiment toutes ses forces afin de rassembler tous ses souvenirs. Les rencontres qu'elle avait faites, les mondes qu'elle avait visités, les ennemis qu'elle avait pu rencontrer. Elle y mettait tellement de puissance et d'énergie, que subitement, son nez se mit à saigner. Observant cela, l'entité eut un léger mouvement de recul, comprenant ce que Noémie était en train de faire.

– Arrête. Que fais-tu ? Demanda l'entité alors que son sourire démoniaque s'effaça de son visage, laissant la peur progressivement s'installer.

Papyon n'étant qu'un spectateur, assistait, impuissant, à la scène qui se jouait sous ses yeux.

– Noémie, soupira-t-il, des larmes se formant dans ses yeux, visiblement inquiet pour son amie.

– Arrête, je te dis, répéta l'entité alors qu'elle tenta de se défaire du lien qu'elle avait elle-même créé ave Noémie.

Mais, lorsque au moment, ou elle tenta de retirer ses mains de son visage, Noémie contre-attaqua en attrapant furieusement ses mains, les emprisonnant dans les siennes.

– Tu n'iras nulle parle, poursuit la jeune femme, son regard plongé dans le sien, alors qu'on pouvait entendre toute la détermination possible dans l'intonation de sa voix.

– Si tu continues ainsi, tu vas finir par mourir.Je vais finir par mourir ! Haussa-t-elle, la peur prenant de plus en plus en place.

– N'est-ce pas là le seul choix qui s'offre à moi afin de remettre chaque chose à sa place, lança-t-elle, un sourire narquois se dessinant sur ses lèvres ?

– Je t'en prie, ne fais pas ça, surenchérit l'entité.

– De quoi as-tu peur ? Mon alter ego, pouffa-t-elle, les mâchoires serrées, avant de se mettre à rire.

Noémie poursuivit son périple à la recherche de tout souvenir, tout indice caché dans sa mémoire. Le seul et unique signe, susceptible de mettre un terme à tout ça et reprendre enfin sa place d'origine.

Elle chercha et fouilla à travers son esprit, dans les moindres recoins, alors que les saignements de nez étaient de plus abondants, et qu'un violent mal de tête la foudroya brutalement.

– Aaaaah ! Hurla-t-elle, sentant une tortueuse douleur dans sa boîte crânienne lui compresser la tête, la sentant prête à imploser.

– Noémie ! Hurla alors Papyon avant de la rejoindre.

Arrivé à sa hauteur, une explosion de lumière jaillit autour des deux femmes qui se vouaient un effroyable combat mental, avant d'être projetées d'une force inouïe, retombant, chacune d'un côté, lourdement sur le sol. Papyon avait aussi été éjecté. C'est difficilement qu'il se releva, secouant sa tête de droite à gauche avant de se remettre sur pied. Il regarda ensuite autour de lui avant d'apercevoir l'entité, inconsciente, son corps flottant dans le marais.

– Noémie, murmura-t-il avant de regarder tout autour de lui.

Il lui fallut plusieurs secondes avant de trouver le corps inerte de son amie. Il se précipita rapidement vers elle et prit sa main dans la sienne.

– Noémie, commença-t-il à dire, des larmes coulant le long de ses joues. S'il te plaît. Reviens. Tu n'as pas le droit de partir comme ça. S'il te plaît, continua-t-il alors qu'il se mit à pleurer sans pouvoir s'arrêter.

Il redressa son corps contre le sien, sa main toujours emprisonnée dans la sienne alors qu'il passa l'autre derrière son dos.

– Noémie, répèta-t-il, les larmes continuant de couler alors qu'il avait son menton qui reposait sur le haut de sa tête. Je t'en prie. Reviens, reviens...

Brusquement, celle-ci se réveilla dans un sursaut, poussant un long cri, se dégageant de l'emprise de son ami alors qu'elle toussait fortement, tentant de reprendre sa respiration.

Papyon, surpris, même si choqué serait plus approprié, se rapprocha doucement d'elle, observant ses réactions, lorsque son regard croisa le sien. Celle-ci lui sourit tendrement avant de se relever difficilement. Papyon l'a rejoignit avant de la soutenir.

– Que s'est-il passé ? Est-ce qu'elle... Est-ce qu'elle est morte ? Demanda celui-ci, pointant son regard en direction du lac.

Noémie suicit ses yeux et affirma silencieusement que c'était le cas. Papyon, soulagé, soupira bruyamment, lorsque Noémie attrapa ses mains dans les siennes. Elle le regarda ensuite, un sourire tendre et sincère sur les lèvres, alors que des larmes se formaient dans ses yeux. Elle posa ensuite une main sur sa joue, tandis qu'elle posa l'autre sur son avant-bras.

Papyon la guettait, sans comprendre ce qu'il se passait. Il était en même temps surpris et désorienté, tout en ressentant comme un étrange sentiment d'urgence. Noémie s'avança alors vers lui, toujours ce même sourire sur les lèvres et dans un geste inattendu et d'une douceur non calculée, elle vint déposer un doux baiser sur ses lèvres avant de le serrer dans ses bras.

– Faisons-nous la promesse de nous rencontrer dans notre prochaine vie, murmura-t-elle, resserrant son étreinte autour de lui.

Papyon, happé par une horrible sensation, se détacha de la jeune femme avant de poser ses mains sur ses épaules. Leurs regards se croisèrent et se percutèrent, lorsqu'elle prit soudainement ses mains pour

les retirer de ses épaules. Elle recula ensuite d'un pas, un sourire maladroit sur les lèvres alors que larmes coulaient le long de ses joues.

Discrètement, elle se saisit de l'astrolabe qu'elle avait soigneusement caché dans la manche de sa veste. Cet artefact aussi beau que dangereux. Ressemblant à un cristal, aux coins aiguisés et aussi tranchants qu'une lame de rasoir. En soi, une arme parfaite. Papyon, comme une révélation, comprit ce que son amie s'apprêtait à faire. Il se jeta alors sur elle, mais Noémie, beaucoup plus réactive que lui, se planta l'astrolabe dans la poitrine, visant le cœur afin d'atteindre le centre du prisme, avant de s'écrouler lourdement sur le sol.

– Non ! Hurle Papyon...

Ce n'est qu'au matin que Noémie ouvrit difficilement les yeux. Clignant des paupières à plusieurs reprises. Des néons au-dessus sa tête l'éblouissaient et l'étourdissaient. Elle se redressa péniblement avant de frotter ses yeux et de regarder tout autour d'elle. Elle se trouvait dans une ppetite salle, ressemblant un peu à une chambre d'hôpital, sauf qu'il n'en était rien. En face d'elle, un immense miroir se dressait. Il lui fallut plusieurs secondes avant de reprendre conscience, réalisant soudainement où elle se trouvait. En voyant la perfusion dans son bras, le doute s'installait dans son esprit, alors que des images lui revinrent en mémoire. Comme un passé lointain, les images la frappaient de plus en plus, quand, soudainement, des larmes coulèrent le long de ses joues.

À cet instant, beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête, lorsque brutalement, un homme entra dans la pièce, avant de se précipiter vers elle. Il l'attrapa fermement avant de la serrer fortement contre lui, ses mains posées sur son épaule droite, alors que son menton reposait sur le haut de sa tête.

– Tu es de retour, dit alors la voix masculine. Tu es réveillée. Tu es enfin revenue…

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