003 - me faire évanouir

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C’est tellement intense… l’excitation de l’interdit et l’impression de revivre ma grande histoire d’amour de jeunesse. Je décide d’en profiter, vraiment. À fond. Passionnément. À la folie. Mais ce n’est juste une histoire de cul, qui passe et qui s’éteint naturellement quand il rencontre une autre femme, une fille de son âge et puis c’est tout. La prof que je suis retourne faire des galipettes avec la secrétaire pour me consoler de cette passade passionnée et passionnante d’avoir fait l’amour avec mon passé perdu.

  • On court toutes après des souvenirs à faire revivre, tu crois pas, Natacha ?
  • Non, surtout pas, pas moi. Heureusement qu’il est mort à la guerre, mon con de père. Même pas mort au combat, c’était juste un accident de voiture. Avant ça il en a bien profité à me défoncer le cul. De toutes façons il n’aurait pas vécu longtemps parce que dès que j’ai eu la force de tenir un de ses flingues à la con, je suis allé tirer sur sa tombe, faute de mieux.

On a toutes des histoires intimes qui nous hantent. Un jour je croise Blanche avec son mari. C’est un blanc aussi. Ou alors c’est son amant ? Ou son nouveau mec ? J’en parle à Natacha qui regarde le dossier. Elle fait même mieux. Elle jette sur mon bureau un paquet de photocopies.

  • Parents adoptifs.
  • Comment tu as eu ça ?
  • Par une collègue du darknet. J’ai dû le payer de mon corps. Elle a essayé sur moi toute sa collection de jouets, les vibrants, les chauffants, il y en a même qui clignotent et ça envoie des lasers catégorie 4 dans tous les sens, il faut des lunettes de protection pour les utiliser.

Tout ceci est bizarre, étrange. Ça me rappelle ma propre histoire. Je vérifie. Heureusement, les dates et les lieux ne correspondent pas. Mais c’est un signe, du destin ? Du passé. Un écho.

  • Quand j’étais jeune, avec mon ami, un black, je suis tombée enceinte et je n’ai pas pu dire non à la vie, j’ai accouché, sous X. Le bébé a été adopté. Ça aurait pu être lui.
  • Mon dieu, Nathalie. Ma pauvre petite.
  • C’est rien, t’as pas eu la vie facile non plus.
  • L’enfance non, mais je me suis rattrapée depuis. Viens mon amour, je vais te rattraper aussi, de tous tes malheurs qui se photocopient de génération en génération.

Et elle me caresse de sa bouche sur tout mon corps surtout là où elle sait que j’aime ça, pour me faire oublier, pour me faire évanouir.

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