L’échographie du cœur vient de se terminer. Sur ce point, pour l’instant, tout va bien.

Mais je ne suis pas au bout de mes peines.
Aujourd’hui, j’ai passé le test du diabète gestationnel, le fameux HGPO.

Je suis prédisposée à ce diabète à cause de mon poids, un détail qui me fait peur depuis le début. Parce que si ce test est positif, ce sera entièrement de ma faute. Je sais depuis longtemps que j’ai un problème de ce côté-là, et je prie pour que cela ne fasse pas souffrir mon bébé.

Le verdict tombe : diabète gestationnel.
Faible, certes, mais bien là.

La culpabilité m’envahit aussitôt. Et si j’avais fait plus attention ? Et si, à cause de moi, cet enfant devait souffrir de problèmes de poids plus tard ? Et si cela impliquait une césarienne ?

Un millier de questions se bousculent, rationnelles ou non.

Je me jette sur internet, cherchant des chiffres, des témoignages, des réponses.
Je ne trouve qu’une information claire : 16 % des femmes souffrent d’un diabète gestationnel.
Le reste, ce sont des mots qui résonnent douloureusement : « macrosomie fœtale », « accouchement difficile », « césarienne », « extraction instrumentale », « hypoglycémie du nouveau-né »...

Tous ces termes me font peur, ils sont autant d’ombres au tableau de ma grossesse.

Il me faut du temps pour accepter.
Je dois tester ma glycémie six fois par jour, une routine épuisante.

Après plusieurs semaines à voir mes taux dans la moyenne demandée, je commence enfin à me détendre. Je suis rassurée, un peu. Je sais que je dois rester vigilante, que tout peut changer à tout moment, mais je me permets, doucement, un peu d’espoir.