Une errance dans les pas de la pensée

Une minute de lecture

Il n’y a à écrire bien moins qu’à vivre. Je traverse deux fuseaux horaires en clignant des yeux sur ton passage, un instantané donnant naissance à l’éternité de ta beauté dont le mouvement impérieux l’éloigne de ma portée. Mains et yeux en échec dans la tentative vaine de t’accaparer.

Deux mers, en étreintes écumantes, recrachent sur le pavé froid les naufragés de l’existence, des rêves éventrés obstruent le chemin de ma ballade nocturne, des badauds par milliers envahissent l’espace où mon esprit vogue, des physionomies sans relief descendent des avenues dans un silence de compassion, des hommes sans nom prêtent leur douleur à ma gloire nouvelle, un peuple acéphale poursuit sa voix dans le concert aphone du monde.

Mes déambulations se nourrissent des métamorphoses de rues, apparitions disparitions des êtres dans le champ spectral de ma pensée, des vagues de fraîcheur, images en rouleaux sous mes pas me plongent dans une mélancolie flamboyante, une chaleur unique chemine depuis mon lointain intérieur vers l’expression d’un idéal refusant le deuil du bonheur auquel j’ai gouté immodérément avec la fougue et l’insouciance des génies capricieux.

Je prolonge ma marche dans des venelles larges comme des océans de lumières, baignade d’illusions dans l’abolition progressive de ma volonté. Je ne désire plus, je vis.

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