C'est marrant ce sujet, car c'est une réflexion que je me pose assez souvent. Je me rappelle étant petite, je regardais un dessin animé ou les objets du quotidien prenaient vie la nuit. Ca s'appelait "Les babalous".

J'adorai le regarder, car du haut de ma dizaine d'année, je m'imaginais du coup toute une histoire autour de mes fourchettes, mes couteaux et mes cuillères, une fois la nuit tombée et la famille couchée.

Sur le bord de l'evier, allongés, après que ma mère les aient lavés. Je les imaginait se redresser d'un coup pour discuter, de leur journée respective.

- Sacrebleu ! Saperlipopette! J'en ai vraiment plus qu'assez! Me retrouver moi, le chef de famille, en si mauvaise posture!

Mr Couteau était d'un caractère assez ronchon et grincheux, car il subissait la même mésaventure depuis maintenant bien trop longtemps. Il ne sait pas pourquoi, mais quand ma mère mettait le couvert, à chaque repas, il se retrouvait tout le temps sur la table, face à mon père, Mr Darling.

Mon paternel avait la facheuse habitude de se servir du couteau pour gratter entre ses dents. Mr couteau ne le supportait plus, car il se retrouvait souvent avec les fesses en l'air et il estime ne pas être une brosse à dent.

Sa femme, Mme Fourchette, était plutôt assez compatissante avec Mr couteau, mais elle avait ce côté piquant quand elle passait des mauvaises journées. Et bien évidemment, elle avait passé une très mauvaise journée!

- Mr Couteau, je n'en peux plus de vos jérémiades incessantes! A force de vous entendre geindre, nous allons finir par être découverts!

Déja, pour commencer au repas du midi, elle est restée dans le tiroir, car Gustin, mon petit frère, avait décidé de manger avec ses doigts. Mes parents, Mr et Mme Darling laissait passer à ce petit garçon bien trop gaté, agé seulement de 5 ans, tout ce qu'il voulait.

Ce soir, ma mère avait mise Mme Fourchette sur la table, mais Gustin, comme à son habitude était assez turbulent. Il décida de s'en prendre à sa fourchette, la jetant à terre de nombreuses fois, la faisant grincer dans son assiette et en la plantant dans la table.

Mme Fourchette avait tellement mal à la tête ce soir, qu'elle décida qu'elle en avait plus qu'assez des plaintes de Mr Couteau. Elle s'approcha au bord de l'évier, prit son élan, et sauta très gracieusement en atterissant sur Mr Torchon, que nous laissions pendre sous l'evier à chaque tour de vaisselle. Il l'aida à atterrir délicatement dans le tiroir de droite auprès de leur fille, Cuillère.

Cuillère, elle, était vraiment une jeune fille très délicate, elle prenait soin de ne blesser personne, mais avant tout, elle veillait bien à ne prendre parti ni pour sa mère, ni pour son père tout en gardant beaucoup d'humour.

- Maman, papa, il faut vous détendre. Vous savez très bien que quand il y a de l'orage dans l'air, c'est que le temps est couvert !

Sur ces belles paroles, Mr Couteau, bondit sur Mr Torchon pour atterir auprès de Mme Fourchette et Cuillère. Une fois tout le monde en place, bien rangés dans le tiroir, il se ferma et le jour se leva.