Chapitre 1
Et merde... Encore en retard à mon cours de boxe. J'enfile mes baskets en courant, le sac sur l'épaule. Le coach va me tuer.
C'est bon, j'y suis arrivée.
J'ouvre les portes et tombe nez à nez avec mon coach, Bruel. Il me fixe, les sourcils froncés.
— Mon réveil n'a pas sonné !,dis-je pour me défendre tout en sachant très bien que j'ai sorti la même excuse au dernier cours.
— Cléo...,souffla-t-il.
Étonnamment, il ne me crie pas dessus et pointe les vestiaires du doigt, toujours la mine furieuse. J'y vais donc de ce pas.
Une fois sortie des vestiaires, vêtue de mes gants et de ma tenue de boxe, mon coach m'invite à rejoindre le coin des sacs de frappe. J'avance et me positionne devant l'un d'eux, attendant un signal de sa part.
— TOP ! ,crie-t-il.
J'essaie de donner des coups puissants, mais le sac de frappe ne bouge pas autant que je l'espérais.
— Cléo, ça ne sert à rien de donner des coups forts s'ils sont lents. Il faut des coups secs et courts, réplique-t-il. Tu es l'une de mes meilleures élèves. Cléo, je t'entraîne depuis tes 12 ans, tu en as 23 aujourd'hui. Tu es douée, mais pas assez. Il faut retravailler ta rapidité. Le jour de la compétition, ton adversaire arrêtera tes coups avant même qu'ils ne les touchent. C'est vraiment ce que tu veux ?
Ses mots me blessent, mais je ne le montre pas. Je secoue simplement la tête.
Deux heures plus tard
Je suis essoufflée. Des gouttes de sueur tombent de mon front. Je ne veux même pas imaginer à quoi je ressemble maintenant... Peut-être à un chihuahua sorti de la douche ?
Je chasse ces pensées de ma tête qui me font doucement rire, puis me dirige vers les vestiaires pour me changer. J'ai juste envie de me barrer. La boxe n'est pas une partie de plaisir pour moi et ça l'a jamais été. Les bleus, la sueur, les remarques du coach... Je ne fais pas ça par passion.
Je fais ça pour lui. Pour lui, et uniquement lui.
En sortant des vestiaires, j'entends la pluie qui tape sur le toit. Je décide de passer par le gymnase accolé au mien pour accéder directement au parking en évitant la pluie.
Le gymnase est grand et lumineux, contrairement au mien. Une équipe de basket y joue. Pendant que je marche, j'observe celui qui tient le ballon. Il tente tant bien que mal de tirer malgré ses adversaires qui essaient de l'en empêcher. Il a la peau matte et porte un t-shirt à manches longues ainsi qu'un jogging, pas mal..Oh! Je crois qu'il va...
Ma vision de trouble et je suis prise d'incompréhension.
— Aïe...
Oh, la honte.
Pitié, faites-moi disparaître six pieds sous terre. J'étais tellement concentrée sur leur match que je me suis pris un poteau de badminton en plein visage.
J'entends un rire éclater derrière moi. Il se fout littéralement de ma gueule, connard...
Une fois qu'il est retourné sur le terrain je décide de me faufiler dans leurs vestiaires en m'assurant de ne faire aucun bruit, il croit quand même pas que j'allais sortir sans rien faire ? Je connais exactement le gars qui rigolait il est dans ma fac et je le croise souvent ici alors je sais où sont ses affaires. Une fois dans les vestiaires je repère son sac ou je sors ses vêtements je force comme une dingue sur le tissu. Le pull cède assez vite. Le jean ? Un peu plus coriace, mais je finis par l'éventrer au niveau de la jambe. Voilà je prend bien soin de bien tout ranger dans le sac pour repartir dans la plus grande discrétion. Qu'il essaie de jouer au malin maintenant.
J'ai conscience que ce que j'ai fait peut paraître comme un comportement abusif, et c'est sûrement le cas mais je refuse de me laisser marcher dessus, pas comme avant. Je ne veux plus être faible.
Le soir même, 22h
Je regarde Nora ,les yeux écarquillés, en train d'essayer d'assimiler ce que je viens de lui raconter.
— T'as déchiré les vêtements d'Axel... juste parce qu'il a rigolé quand t'es tombée ?
Elle me fixe, bouche à moitié ouverte, comme si elle n'était pas sûre d'avoir bien entendu.
Je hoche la tête, sans le moindre remords.
— Tu trouves pas que c'est un peu excessif, Cléo ?
Elle soupire, désespérée.
Je ris, amusée par sa réaction, et hausse les épaules.
— Il l'a mérité, il m'a humilié devant toute son équipe.
Elle croise les bras et roule les yeux tentant de dissimuler son sourire.
Nora et moi, on se connaît depuis qu'on a douze ans.
Et pourtant, on est l'exact opposé.
Moi, je parle avant de réfléchir. Elle, elle analyse avant de respirer.
Nous sommes colocataires, ce qui ne cesse de renforcer nos liens.
Quelque chose nous relie, une raison pour laquelle nous sommes devenue amies, un traumatisme.
Elle est allée de l'avant, moi non. Je la jalouse tellement.
Nora me regarde me perdre dans mes pensées sombre puis lâche
- Tu penses encore a lui?
Ses mots suffisent à me bloquer, ma gorge brûle, mon cœur loupe des battements, et mon cerveau ne sait pas quoi répondre.
- Cléo, c'est du passé, continua-t-elle.
Je vois qu'elle essaye de me rassurer mais ça ne marche pas, je lui fais comprendre que je ne veux pas en parler et part en direction de mon lit.
Le lendemain 8h40, salle de boxe
Je sors des vestiaires, prête, j'avance en direction de mon coach qui se tient à côté du coach des basketteurs. Je vois aussi quelqu'un, un basketteur qui parle à son coach je ne le vois que dos mais je peux reconnaître que c'était lui que j'observais jouer à la perfection juste avant l'incident. Une fois arrivé au niveau de mon coach, je tourne la tête vers le joueur et soudain mes joues deviennent rouges, il montre les vêtements que j'avais saccagés la veille à son coach. Pas de doute, je me suis trompée de sac.
Ce dernier dit:
-Surement un joueur jaloux.
Les deux continuent de parler et suspectent chaque joueur de l'équipe sans savoir que le vrai coupable se tient juste à côté d'eux.
Bruel lança la conversation
-Cléo, j'ai trouvé une solution
-Pour ?
- Améliorer ta performance, comme je te l'ai dis au dernier cours tu est trop lente et tu n'as pas assez d'endurence, j'ai donc parler de ces problème la au coach de l'équipe de basket (il montre du doigt le coach qui se tient à côté de lui) et on a trouver une solution ensemble!
-Et c'est ? ,répondis-je méfiante
- Eden manque de coordination et de souplesse tandis que toi tu manque d'endurance et de vitesse c'est pourquoi tu vas travailler avec Eden, tu feras du basket avec lui et lui fera de la boxe avec toi afin d'améliorer vos compétences sportives
Je devine que Éden est celui qui se tient à côté de moi, celui que j'observais.
...
Dites moi que je rêve
Je vais devoir faire équipe avec celui à qui j'ai arraché ses vêtements par erreur...?
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