1.2.8 Se reprendre en main

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Le retour à l'école fut très joyeux. Je reprends mes cours avec sérieux et me replace parmi les premiers de la classe. Je me dispute le podium avec mon cousin, Alice et Rodrigue. Le grand Benoît Lestrange est de retour. Ma famille ne m'aime pas, qu'à cela ne tienne. Je m'en crée une nouvelle avec pour sœur Louise et pour cousins mes potes. Je laisse exprimer mes émotions avec tact comme me l'a appris M. Nott.

Je tourmente bien quelques sangs mêlés, surtout des Rouge et Or, principalement Rodrigue, afin d'asseoir ma réputation de Serpentards. Cette fois, je signe mes farces et en assume les conséquences. L'école n'est plus prise qu'une frénésie vengeresse comme avant Noël. Tous craignent de s'en prendre à moi, mis à part Oliver. Lui, je le taquine juste sur son béguin pour Maeve. Rien de bien méchant somme toute. En plus, les blagues ou quolibets restent puériles et je ne m'en prends pas aux faibles, mais aux plus forts, ceux qui sont capables de se défendre.

Je m'autorise enfin à prendre du plaisir. À penser à moi sans me préoccuper de la réputation de la famille, comme un enfant normal. Je me permets de faire des conneries de gosses avec mes potes, tel un bon Serpentards. Je me mets à fréquenter des sangs mêlés sans craindre d'être contaminés par leur médiocrité. Bref, j'apprends à me connaître tel que je suis vraiment au fond de moi.

Mère et Bellatrix sont très occupées cette année. Je sais qu'ils recherchent la meurtrière de Père. Ils fouillent le monde magique et dans le même temps, ils se préparent au procès qui aura lieu cet été. En effet, l'enfant aura douze ans et pourra répondre de ses actes. Elle a dû entrer dans une école de sorcellerie cette année, sûrement Beauxbatons puisqu'elle est française d'après Bellatrix. Plusieurs des nôtres, je veux dire, des mangemorts, tentent d'infiltrer l'école à l'aide de Polynectar ou de sorts de métamorphose. Ils veulent espionner les élèves de première année.

Pour l'instant, les mangemorts font chou blanc. Personne ne leur semble suspect. D'un autre côté, la directrice et le ministère français sont puissants. L'enfant doit être bien protégé. Cela ne m'étonnerait pas que l'enseignement se fasse à domicile ou que la fillette soit devenue un garçonnet. Les mauvais résultats de ses sbires font enrager Bellatrix et me font doucement rire.

Je passe les vacances de février puis de Pâques dans la famille de Louise. Pour les congés hivernaux, je découvre les joies des stations de ski et des repas chargés en charcuterie et en fromage. Je réalise ma première bataille de boules-de-neige depuis mes six ans. Louise est redoutable, ses tirs sont d'une précision sans faille. Elle a de longues d'années d'expérience par rapport à moi.

Ma douce amie fait de moi un ange de neige en m'apprenant à me laisser tomber au sol et à agiter les bras et jambes. Les descentes en luge manquent de me casser un bras, je ne réussis pas à freiner, j'évite à la dernière seconde le sapin qui se rapproche de moi, et j'atterris dans un tas de poudreuse, tête la première. Heureusement plus de peur que de mal et un bon fou rire de plusieurs jours.

Pâques n'est pas en reste côté détente. Si la neige a fondu, le jardin fleuri est source de partie de cache-cache endiablée. Je me gave de sucreries. Je course Louise quand elle me les dérobe en riant. L'anniversaire de Louise donne lieu à une immense fête où elle est couverte de cadeaux. Je suis le seul garçon au milieu d'un troupeau de filles dont la moitié est folle de moi. Je n'ai d'yeux que pour ma petite chérie, et même Sarah est jalouse que Jamie ne soit pas aussi attentionnés avec elle. J'offre le complément au collier de Noël, des boucles d'oreilles, un bracelet et surtout une bague en émeraude en forme de cœur assortie d'un petit mot :

- Pour ma sœur chérie.

Fort heureusement pour moi, Bellatrix ne surveille pas mes dépenses et le sort pour multiplier les choses y compris l'argent moldu n'a aucun secret pour moi. Ce sort est interdit de lancer sur de la monnaie, mais qui va donc vérifier cela pour une si petite somme ? J'ai été très discret en plus. Mon petit "Duplici exemplari" est passé inaperçu. Je suis un chenapan dans l'âme. Que voulez vous, je suis un Serpentard.

Durant les vacances, je prends un immense plaisir à discuter avec le Père de Louise. Il remplace la figure paternelle qui m'a manquée. Bien sûr, mon oncle, le père d'Oliver a essayé d'être le plus présent possible pour moi, cependant, j'ai manqué de repères masculins, les quelques mages noirs présents n'étant pas franchement des références.

Je crois qu'il apprécie nos discussions maintenant que je suis un peu moins con et moins arrogant. Il m'avoue même qu'il n'appréciait pas mon amitié avec sa fille auparavant. Maintenant qu'il me connaît mieux, tel que Louise m'a toujours vu, il comprend pourquoi sa princesse se sent aussi bien avec moi. Nous avons des tas de points en communs que le père de Louise n'avait pas décerné avant.

Poudlard et la famille Nott deviennent mes nouveaux chez-moi. Je m'épanouis enfin comme une fleur qui aurait manqué de soleil. J'ai l'impression de faire un bond dans ma croissance. Heureusement que je maîtrise le sort d'ajustements des vêtements, qui deviennent tous trop petit peu à peu. Ce n'est pas tellement ma taille qui change, mais plutôt ma carrure, mes épaules s'élargissent tout comme mes biceps et mes cuisses. Je me muscle énormément tout en restant svelte et élancé.

Louise me fait rire. Elle me dit que je deviens encore plus beau et que mon sourire est plus que ravageur. Maintenant que je sais sourire avec honnêteté, je ne m'en prive pas, les plus larges et beaux étant pour ma Louise chérie. Ma mâchoire, d'ordinaire si crispée, se détend et la tension de mon corps se relâche. Le poids que je portais sur les épaules ne m'écrase plus. Je me sens bien plus léger. Je relativise en partie mes soucis familiaux.

Je parle énormément et me confie à Louise sur chacun de mes états d'âme. C'est la seule à savoir que je ne valide pas les propos de ma famille. Je réalise combien les Nott maîtrisent l'art des faux-semblants. J'étais tellement persuadé qu'ils validaient chacun des propos émis par ma famille sur les sangs purs que pas un instant, je n'ai vu qu'ils ne partageaient pas cette opinion.

Louise m'enseigne la science consistant à faire croire à ses interlocuteurs qu'on approuve leurs dires sans jamais le confirmer clairement. Le détournement de discours, les sourires faussement complices silencieux, les phrases toutes faites. L'art de la diplomatie version Nott.

Alors que nous nous chamaillons à propos de confiseries moldus, Maléfique entre dans la salle commune et entends nos propos. Elle nous dit d'une voix calme et un brin espiègle :

- Voldemort, Albus Dumbledore et Harry Potter sont des sangs mêlés. Hermione Granger, une sang-de-Bourbe. Ils ont tous accomplis des actes de grande puissance magique. Donc la théorie de la supériorité des sangs purs est bancale. Et les meilleurs bonbons sont les nounours en guimauve, bande de nazes.

La chipie part vers son dortoir en riant. Louise et moi sourions à ses propos. Puis, nous lui hurlons que nous ne sommes pas d'accord et que les choco-grenouilles et la réglisse méritent davantage de respect. Maléfique redescends avec un immense sourire. Elle est d'excellente humeur ce matin, je crois que la décoration printanière de l'école y est pour beaucoup, tout comme les nombreuses sucreries que nous trouvons tous les jours.

- Vous n'avez vraiment aucun goût, vous les Anglais.

Elle nous fourre chacun deux nounours dans la bouche. Je prends une fausse mine dégoûtée qui la fait éclater de rire. Louise se lance dans un débat contestataire des qualités des nounours en guimauve, d'aussi bonne humeur que Maléfique. Il faut dire que tous les trois, nous réussissons notre énigme tous les matins et nous découvrons une bonne quantité de friandises quotidiennement. Nos esprits de compétition sont fiers de nos performances, nos palais gourmands sont rassasiés de sucre.

Maléfique s'assoit avec nous et continue le débat en cours. Je savoure sa compagnie et l'amitié naissante entre elle et Louise. C'est une bonne chose si Maléfique se fait enfin des amies, surtout si c'est ma petite chérie. Je ne participe pas trop à la discussion pour ne pas prendre le risque de brusquer la farouche donzelle. Je me fais tout petit et découvre peu à peu pourquoi mon cousin craque pour elle. Elle a le même sale caractère, la même fierté et l'esprit aussi vif. J'ai en face de moi Oliver version fille.

- Alors Gargamel, on manque d'arguments pour défendre la réglisse ? Me sort soudain la chipie brune.

- Non, ma douce Maléfique. Les deux beautés autour de moi me rendent muet tout simplement, répondis je.

- Un jour, tu vas finir par me faire rougir Benoît, rigole Louise.

Maeve me regarde avec un drôle d'air. Elle semble réfléchir à une bêtise. Je vois ses yeux passer par une succession de couleur pour se stabiliser en vert espiègle en nous observons Louise et moi. Il faut dire que ma petite chérie est assise entre mes jambes, à même le sol, mes bras entourant sa taille, depuis le début de la discussion.

- La compagnie de Louise vous réussit, Votre Altesse brune. Vous semblez tellement en meilleure santé depuis Noël. Cela fait plaisir à voir. Même notre si jolie blondinette est plus épanouie. Votre amitié est très belle à voir.

- Je suis moins tracassée depuis qu'il va mieux. Benoît et moi avons compris à quel point nous nous aimions et nous nous sommes confiés l'un à l'autre. Pouvoir être moi sans jugement me fait un bien fou, le voir si heureux me comble de joie. Benoît est le frère que j'ai toujours rêvé d'avoir.

Louise parle d'une voix douce dont la sincérité me touche le cœur. Faisant fi de la présence de Maléfique, je serre ma douce amie dans mes bras et embrasse ses cheveux pour retenir les larmes de joie qui menacent de couler. Maeve n'est pas dupe et reste silencieuse et souriante. J'ai envie de dire bienveillante envers moi et Louise pour la première fois. Je n'aime pas me montrer en spectacle alors je change vite de sujet et questionne Maeve sur le contenu de son iPod.

Je lui copie quelques titres que j'aime et qu'elle n'a pas. Nous nous échangeons nos playlists. L'avantage de la technologie moldue, c'est qu'elle est facilement piratable par magie. Louise nous inonde Maeve et moi de chansons sirupeuses, nous répondons hard rock, heavy métal et rap. La fin d'après-midi se termine dans une bonne humeur musicale, Louise se mettant même à chanter une musique dont elle ne connaît pas le titre. C'est faux, pas en rythme, les paroles sont du yaourt. Un désastre sonore et nos oreilles saignent. Maléfique réussit à arrêter le supplice en découvrant de quoi il s'agit, ce qui fait taire ma douce amie.

Maeve me fait écouter la version originale et j'explose de rire tant cela est loin de la ritournelle de Louise, qui ne se vexe pas et ricane avec moi.

- On ne peut pas être absolument parfaite. Je chante faux certes, pour le reste, je suis merveilleuse, magnifique et fantastique, dit Louise d'un ton prétentieux et hautain.

Son imitation de moi me fait rouler par terre en me tenant les côtes. Louise est fantastique et si spirituelle. Je suis si fier d'être son meilleur ami. Il me faut plusieurs minutes pour reprendre mon calme. Ma respiration reprenant un rythme normal, je souffle dans l'oreille de Louise en l'embrassant sur la tempe un mot doux que Maléfique entends.

- Je t'aime ma petite sœur chérie.

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