2.2.2 Jouer les entremetteurs

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Ma pauvre Louise est malheureuse. Oliver ne lui jette pas le moindre regard. Je décide de me mêler de ses affaires et de mettre mon grain de sel là-dedans. Du samedi, je colle mon cousin et lui tape la discut à propos de la gent féminine. Je cherche à le provoquer. Il me rembarre. Il est mûr.

Je vois Maeve et Horace partir. Sûrement mes propos à la con sur les moldus. Allez, je vais énerver encore un peu Oliver. Je me mets à critiquer Maeve la sang-de-bourbe, Jamie et Horace les sangs mêlés ... Puis j'attaque. Je lui parle de Louise. Louise si parfaite. Louise la sang pur. Louise si belle. Si douce. Si amoureuse de lui.

- T'as qu'à la draguer si elle est si bien. Ça m'en débarrassera.

Parfait. C'est la réaction que j'attendais. Je vais faire appel à son cœur de preux chevalier. Je vais parler de mon amie comme d'un morceau de viande. Pour qu'il est l'envie de la protéger de son cousin malfaisant.

- Elle est trop jeune pour l'instant, mais quand elle sera plus âgée, si tu ne changes pas d'état d'esprit pourquoi pas. Sa famille est puissante, riche et pure. C'est un bon parti.

Bon sang. Sa tête est impayable. J'ai réussi mon coup. Je fais un signe discret à Louise comme convenu. Elle vient nous parler que ses parents organisent un bal pour Halloween. Elle doit se trouver un cavalier parmi les familles invitées.

- Tu sais qui est invité ? Demande mon cousin.

Louise énumère les noms. Je sais qu'aucun d'eux n'est respectable. Oliver va se sacrifier pour la sauver de mes griffes. Lorsque ce crétin se propose, je fais un signe de victoire à Louise dans le dos de mon cousin. Alors ? Il n'est pas beau mon esprit Serpentard ?

Louise m'offre un merveilleux sourire de remerciement. J'ai manipulé mon cousin avec tellement de facilité que je m'auto félicite de mon don de persuasion. Alors qu'Oliver regarde ailleurs, j'embrasse mes mains et mes biceps pour distraire Louise.

Un rire nous fait tourner la tête. Alice est à califourchon sur Horace et le chatouille. Il se débat dans tous les sens. C'est trop drôle. La rouge et or a le dessus et va remporter la victoire. Mon pote me manque. J'adorerais pourvoir aller le défendre. Mais je dois rester dans mon rôle de parfait connard de sang pur.

- Le petit peuple n'a vraiment aucune tenue ni classe, dis-je avec dédain.

- Tu sais ce qu'il te dit le petit peuple connard ?

Merde. Maeve m'a entendu. Je ne voulais pas la blesser. J'ouvre la bouche pour tenter de réparer mes propos, je n'ai pas le temps de dire un seul mot que je décolle du sol pour atterrir dans une fange de cochon. Je tente de me mettre debout, mais des seaux de fumier de cheval et de bouse de vache se déversent sur moi.

Oliver prend ma défense et ne fait qu'irriter davantage Maeve. Je tente de la désarmer afin de faire cesser sa colère. Mon « Expelliarmus » fait chou blanc et provoque la fureur de Maléfique J'atterris dans le lac noir avec mon cousin.

PUTAIN ! Elle a tué Père. J'y suis pour rien. Elle me déteste. Ça m'énerve. Je n'ai pas mérité sa haine. J'enrage. J'en ai marre de prendre pour une bande de connards de Mangemorts. Marre de ne pas pouvoir vivre comme bon me semble. Je dois donner le change devant Oliver pour qu'il ne comprenne pas les vraies raisons de ma colère.

- Je vais me plaindre en haut lieu. La faire virer de l'école. J'ai des connaissances.

- C'est ma meilleure amie. Enfin, elle l'était jusqu'à ce que t'arrive tout foutre en l'air. Putain pourquoi t'es devenu aussi con en grandissant ? Tu me fais honte.

Sa dernière phrase me fait mal. Je reste bouche ouverte en entendant ses propos. J'ai envie de pleurer devant la violence de son ton. Mon cousin fait quelque chose auquel je ne m'attendais pas. Il me renvoie au dortoir avec mépris.

Je pleure jusqu'à ce que j'entende quelqu'un rentrer. En apercevant Louise, je me remets à sangloter. Mon cousin a honte de moi. Maeve me hait. Ma famille sont des monstres. Ma vie est minable.

Louise me prend dans ses bras et me berce comme un enfant. J'en ai tellement ras le bol de ma famille. J'ai envie de tout plaquer ce soir et de prendre une potion pour supprimer mes pouvoirs. Ou alors de concocter de la mort vivante pour en faire boire à tout le manoir, détruisant un grand nombre de mangemorts.

Je suis sûr que Bellatrix trouvera encore le moyen de s'en sortir et de me le faire payer. Je hais ma vie. Si Louise n'était pas là, j'attenterais sûrement à ma vie. Mon amie lance un sort de dissimulation pour dormir avec moi cette nuit.

Congés d'octobre. Cette fois, je n'ai pas la chance d'être chez Louise. Je passe des vacances pourries. En plus, ce sale con de Carrow me colle. Il tente de sonder mon esprit en cachette. Ce connard ignore que je pratique l'occlumancie avec brio. Non seulement, il ne voit rien, mais je vais lui faire payer. Tous ces sorciers noirs me soûlent et je ne les supporte plus. J'ai envie qu'il leur arrive du mal.

Je vais voir Bellatrix et me plains de Carrow sans mâcher mes mots. Comment un larbin ose faire cela au descendant ? Je mets en doute sa loyauté. J'en appelle à mon honneur bafoué. Ce qui est bien avec la folle, c'est qu'elle est prompte s'emporter et à défendre sa famille aussi. Ce crétin subit le sortilège Doloris dans les minutes qui suivent.

Mon premier moment de plaisir des vacances. Pas que j'ai apprécié de voir un homme se faire torturer, mais ce sale con l'a bien cherché. Je me régale à le voir hurler de douleur et supplier d'arrêter. Bellatrix n'a aucune pitié et aime faire souffrir. Carrow subit le sort de nombreuses minutes. Dès qu'elle arrête, il se rue à mes pieds en me suppliant de le pardonner.

Je lui crache au visage, osant lui dire qu'il a de la chance que je respecte mon arrière-grand-mère et la laisse punir le personnel. Si cela avait été moi, j'aurais été moins compatissant. Je lui dis que s'il recommence, je n'aurais aucune pitié contrairement à Bellatrix. Un grand bluff, digne du descendant de Voldemort, que tous croient dur comme fer. La folle est fière de moi.

Louise a réussi à m'envoyer un petit cadeau via son hibou. Un bracelet d'amitié qu'elle a tressé elle-même. C'est adorable. Ainsi, elle sera toujours un peu avec moi. Ce qui peut paraître puéril est un vrai bonheur pour moi. La blondinette m'aime tellement. J'ai énormément de chance qu'elle soit mon amie, ma sœur de cœur.

Je tente de lui faire un bracelet à mon tour, je m'en révèle incapable et finir par mes ficeler les doigts en tentant. Je dois me libérer avec les dents, n'arrivant même pas à saisir ma baguette. Je suis un gros naze pas dégourdi. Le récit de ma péripétie fait bien rire mon amie en tout cas.

Halloween approche. C'est enfin le moment du bal. Mère m'a trouvé une gre-luche pour cavalière. Une espèce de snobinarde énervante qui veut juste attirer les regards à mon bras. Je me demande où elle l'a dégotée celle-là. Elle a un visage grossier et un peu bouffi.

Bien qu'elle soit maigre, son ascendance Crabbe ressort dans ses traits. Elle doit avoir dans les quinze ans. Si son corps doit plaire à bon nombre de messieurs, sa tête est vraiment disgracieuse.

En revanche, Louise est magnifique au bras d'Oliver. Son immense sourire est si agréable à mes yeux. Mon cousin est certes un peu grincheux, mais reste poli et courtois envers la petite princesse. Il a trouvé un super costard. Mon amie ressemble de plus en plus à un petit ange avec le temps. Je pense que bientôt papa Nott et moi-même devrons la surveiller de près pour éloigner les garçons indélicats.

Je remarque que Louise porte le collier que je lui aie offert l'an dernier ainsi que la robe qu'elle a agrandi avec un sort d'ajustement. Elle est resplendissante. Si je ne la voyais pas comme une sœur, je baverais. Comment fait mon cousin pour rester aussi insensible à son charme ? Alors qu'Oliver va lui chercher un jus de fruits, Louise se tourne vers moi et me chuchote un "je t'aime" silencieux de parfaite groupie. Je lui envoie un baiser dans l'air pour la faire sourire davantage.

Quand vient l'heure des danses, je profite de l'absence d'Oliver parti pisser pour exécuter une valse parfaite au bras de mon amie. Nous sommes parfaitement coordonnés et une véritable pub ambulante pour les cours de danse de Madame Nott. Mon cousin est revenu. Il croît que je drague Louise. Voulant agir en preux chevalier et la sauver de mes griffes, il se comporte comme un parfait gentleman et couvre enfin Louise de compliments.

Je jubile et reviens de temps en temps à la charge pour qu'Oliver se montre le plus adorable possible avec ma blondinette. Je subis bien quelques remarques acerbes et regards assassins, mon cousin m'en voulant toujours pour l'histoire avec Maeve, cependant la joie de ma petite chérie me fait oublier ce triste moment et les paroles dures.

Je me trouve une seconde occupation en plus de casser le pied à mon cousin. Je m'amuse à exaspérer ma cavalière, me trompant exprès de prénom. Alors qu'elle tente de me séduire avec sa haute naissance, je la rabroue sans ménagement, lui rappelant que son statut de sang n'est pas aussi certain que le mien et que ses ancêtres sont surtout connus pour leurs piètres performances magiques.

La nana, agit avec classe et me montre enfin son dédain dans une posture digne de la pouf des films hollywoodiens. Elle lève les yeux au ciel, puis détourne le regard, me snobant parfaitement. À force, j'ai fini par l'énerver et elle décide enfin de se taire, ce qui me rend joyeux. Nous passons Louise et moi une merveilleuse soirée. Je ne me rappelle même pas le prénom de la greluche. J'ai juste une image de pouffe en tête quand je pense à elle.

Novembre. Défense contre les forces du mal. Duel Maeve/Oliver. Leurs mauvaises humeurs respectives font un vrai carnage. Une vraie dispute. Maléfique fait apparaître un énorme serpent qui crache sur Oliver. Le reptile insulte mon cousin de sale sang pur en fourchelangue. Le Professeur Bordial intervient. Maeve s'enfuit. Le professeur veut la retenir. Mauvaise idée.

Bordial est plaqué contre le mur sans pouvoir réagir. Le petit chat se met à miauler contre Maeve qui s'évanouit. Elle est inconsciente et saigne abondamment du nez et de la bouche dans les bras d'Horace. Je ne peux m'empêcher de voir les flammèches qui pointent dans toute la salle.

Personne d'autre que moi ne l'a vu, cela a duré une seconde à peine, Maeve est redevenue boule de feu avant d'imploser, projetant le professeur dans les airs. Le voilà d'ailleurs qui reprend ses esprits. À mon grand étonnement, il reste calme. Il caresse les cheveux de Maléfique puis la soulève dans ses bras.

- Charline, suis-moi à l'infirmerie. Ta sœur va avoir besoin de toi.

À qui il parle ? Merde ! C'est au chat. Line ? Charline ? Sœur ? C'est quoi ce bordel ? Maeve est orpheline. C'est la fille unique de Bellatrix. Mon cousin et ses potes semblent paumer aussi. Il vient de se passer quelque chose. Même Horace a l'air ahuri de celui qui ne pige rien aux événements. Les professeurs nous font sortir de la salle pour la nettoyer. Nous suivons nos cours de la journée sans revoir Maeve ou son chat. 

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