2.1.8 L'été mystérieux

9 minutes de lecture

Après deux jours de repos, le professeur Bordial vient me récupérer chez Horace et me conduit à un lieu secret pour ma sécurité et la leur. En fait, il m'amène à Poudlard. Avant de partir, Maeve est venu me voir et m'a dit de faire confiance au Professeur et rien qu'à lui. Elle s'est excusée de nouveau de ce qui m'arrive puis elle s'est enfuit avant que je puisse lui parler.

L'été se poursuit sans que mes parents n'essayent de me récupérer. Ils sont suivis par le ministère ainsi que ma tante et son nouveau compagnon. Officiellement, j'ai fait une fugue. C'est ce que mes parents ont déclaré. Je trouve quand même étrange que tout le monde croient cette version dans mon entourage familial. Je sais que j'ai un sacré caractère, pourtant, je ne suis pas du genre à fuguer.

Des mages noirs se sont approchés de la maison d'Horace, de Jamie et de Poudlard, ainsi que des maisons de plusieurs membres de ma famille chez qui j'aurais pu trouver refuge. Tout le monde a été protégé. Je suis introuvable aux yeux du monde. Il n'y a que les Aurors, Maeve, Horace et le Professeur qui savent où je suis réellement.

J'ai appris par hibou ou par des Aurors venus à Poudlard que quelqu'un avait essayé d'entrer dans la tête d'Horace, de Jamie et de leurs parents. Jamie et ses parents ignorent ce qui m'est arrivé. Les Aurors ont laissé faire. L'intrus n'a rien pu découvrir. Pour Horace, cela a été plus compliqué. Maeve était présente quand les tentatives d'intrusions ont eu lieu. Elle a bloqué l'esprit des parents d'Horace sans rien faire d'autre.

Quand Horace a été attaqué, elle est devenue verte de nouveau, puis, elle a souri et a repris son aspect normal en ricanant. Dans le même temps, le compagnon de ma tante a été emmené d'urgence à l'hôpital pour blessures multiples. Une attaque d'origine inconnue l'a laissé lacéré sur le sol, comme attaqué par de multiples poignards ou une épée.

L'Auror qui me narre l'événement parle d'un vieux sort de magie noire créé par Severus Rogue, un puissant sorcier qui a joué double jeu pour tenter de détruire Voldemort. Un héros. "Sectum Sempra ". Un sortilège nécessitant une très grande puissance et une maîtrise magique.

Il soupçonne Maeve d'avoir réussi à l'utiliser à distance. Cela l'effraie l'Auror. Je sens combien Maeve lui fait peur dans ses paroles. Ce sort n'est pas utilisable par tout le monde et encore moins à plusieurs centaines de kilomètres de distance. Si elle est capable de cela, elle est plus puissante que les Aurors.

Malgré plusieurs interrogatoires, Maeve n'a rien voulu dire de plus aux Aurors. Elle se referme dans sa coquille et les envoie sur les roses plus ou moins poliment. J'ai essayé d'entrer en communication avec elle. J'avais besoin de comprendre certaines choses.

Elle m'a répondu qu'il fallait qu'on apprenne à se défaire du lien pour ma sécurité, puis elle m'as promis de protéger Horace. J'ai confiance en elle sur ce point. Elle adore Horace. Sa puissance magique est impressionnante. Maeve saura veiller sur lui. Cependant, sur mes autres questions, Maeve est restée muette.

Malgré sa puissance et son sale caractère fâché quasi en permanence contre moi, Maeve ne m'effraie nullement. Quelque chose me dit qu'elle ne me fera jamais de mal au fond de moi. Après tout, elle a empêché ce Carrow de pénétrer mon esprit.

Si elle m'a envoyé ses visions, c'est pour me faire comprendre sa haine du monde des sorciers et les peurs nocturnes quotidiennes qu'elle subit. Le Basilic m'a défendu contre cet horrible sorcier. Maeve s'est assurée que je sois en sécurité. Elle a prévenu des secours. Non, aussi puissante et colérique que soit Maeve, elle ne me fera jamais de mal. J'en suis sûr.

Peut-être que ce sentiment est lié aux courriers d'Horace qui me raconte ses espiègleries de gamine et la complicité qu'il a avec les deux filles. Horace est quelqu'un de bon. Il juge assez bien les gens. Maeve est parfois flippante, toutefois, il n'a jamais eu peur d'elle, l'adoptant totalement comme petite sœur. Mon ami est heureux, à dorloter les deux filles avec plaisir, et subissant leurs caprices avec une patience exemplaire.

Je n'ai plus aucune nouvelle de Maeve directement. Elle refuse tout contact mental et ne répond pas à mes lettres. Je sais qu'elle les lit par l'intermédiaire d'Horace. Cependant, elle les brûle aussitôt, soupirant d'exaspération. Mon pote me demande d'arrêter de la questionner.

Maeve refuse de parler et s'énerve dès qu'on aborde le sujet de ses pouvoirs ou des mangemorts. La seule chose que Maeve a bien voulu lui dire est de ne pas s'inquiéter, mes parents ne sont pas des mages noirs et quelqu'un veille sur eux en secret.

Je m'ennuie à mourir dans l'école déserte. Je ne peux rejoindre aucun de mes proches sans les mettre en danger. Savoir mes parents enfermés et prisonniers d'un sort m'exaspère. Je me renseigne sur ce sortilège impardonnable et ses utilisations.

Replongeant dans les grandes guerres du temps de Voldemort, toute l'horreur de ce maléfice ressort. Aucun contre sort n'est connu. Personne n'a su le combattre. Ce qu'à dit Maeve, la supplique mentale de Maman est déjà invraisemblable. Je ne trouve aucun moyen de libérer mes parents et cela me fait pleurer.

Pour m'occuper, et me changer les idées, je fais des recherches sur toutes les Morganes sorcières connues. Ce nom, sorti lors du procès de Maeve, me semble important. Il y a très peu de Morgane en fait. Ce prénom est un peu maudit comme les Adolf en Allemagne depuis la Seconde Guerre mondiale moldue.

Dans un très vieux livre, je trouve l'image d'une femme dont le visage correspond parfaitement à celui aperçu dans la vision du procès que m'a envoyé Maeve. Mais c'est impossible. La reine Morgane. La demi-sœur du roi Arthur. L'ennemie de Merlin. Elle aurait plus de mille ans cinq cent ans. Maeve lui ressemble un peu pourtant. Cette piste ne me mène nulle part.

Je commence à me poser des questions sur ma famille, en particulier sur mon oncle décédé. Se pourrait-il que les Lestrange aient continué à vénérer Voldemort et à pratiquer la magie noire? Drago les a surveillés de très près durant toute sa vie adulte.

Traquant les derniers mages noirs, il avait fait enquêter sur une sorcière se prénommant Delphi, clamant qu'elle était la fille de Bellatrix et de Voldemort. La folie de la jeune femme n'avait pas permis d'en savoir plus, toutefois mon ancêtre avait gardé en lui ce sentiment de mensonges et de secrets noirs. La femme est morte à Azkaban sans enfant.

Officiellement, Voldemort n'a pas de descendant. Et s'il y avait eu un autre enfant ? Si Voldemort avait eu un ou une héritière ? Le viol était l'un des moyens des mangemorts de torturer les prisonniers en se divertissant.

Une sorcière aurait pu tomber enceinte et de honte, cacher l'enfant. Je me mets à spéculer. J'émets les théories les plus folles. J'épluche les généalogies des sorciers, cherchant l'indice qui me permettra de voir quelque chose d'étrange ou de suspect.

Une seule chose me saute aux yeux lorsque je vois l'arbre généalogique des Lestrange. Rodolphus et son frère Rabastan se ressemblaient beaucoup. Si on place des cheveux noirs sur Delphi, celle-ci a bien le même visage que Bellatrix. Cependant, Delphi ne possède aucune des caractéristiques physiques des Lestrange.

Je mets en parallèle la photo de son cousin, le fils de Rabastan Lestrange. L'arrière-grand-père de Benoît. Lui aussi ressemble à Bellatrix et non aux Lestrange. Son fils puis son petit fils Benoît sont les portraits crachés de Bellatrix, avec leurs cheveux noirs, leurs mâchoires fortes et leurs lèvres minces. Tout comme je ressemble à Drago, Benoît ressemble à Bellatrix.

Je découvre un autre fait troublant en continuant mes recherches. Une photo de Voldemort adolescent, du temps où il était encore Tom Riddle. La ressemblance avec Benoît me frappe de plein fouet. Je n'arrive pas à croire ce que je vois.

Une certitude m'envahit. Benoît est l'arrière-petit-fils de Voldemort et de Bellatrix. Je ne peux pas le croire et pourtant, j'en suis sûr. Mon cousin que j'aime tant ne peut pas être le futur Seigneur des Ténèbres. Il est con, pas mauvais.

Tremblant, je vais voir le professeur Bordial. Je suis devant sa porte et je n'ose pas toquer. Mon Hypothèse est folle. J'aime tellement mon cousin et je refuse de croire qu'il puisse devenir un mage noir un jour. Pourtant, les ressemblances physiques sont troublantes et les faits coïncident avec mon histoire familiale. Je fais demi-tour. Je dois vérifier quelque chose avant de trouver le professeur.

Je consulte le registre des emprunts de livres. Quatre personnes ont emprunté exactement les mêmes livres que moi. Moi, Maeve, Benoît, le professeur Bordial. Pourquoi diable Maeve et mon cousin ont fait des recherches sur Morgane et la magie noire ? Je suis en plein désarroi.

Cependant, à mon grand désespoir, ces emprunts confirment ma théorie de filiation de Benoît. Maeve et Benoît ont emprunté un autre livre, je décide d'aller le lire. C'est un ouvrage de la réserve, ils y ont eu accès puisque la Bibliothécaire les apprécie. Elle n'est pas là aujourd'hui et j'utilise donc un sort de déverrouillage de serrure pour y accéder."Alohomora."

Je farfouille pour découvrir un gros livre à couverture noir et argent, caché tout en bas sur l'étagère la plus basse du meuble bibliothèque le plus éloigné. Le livre est couvert de poussière. Intitulé " La vraie source de magie et le mensonge des sorciers" ce livre porte sur sa couverture un avertissement. " Ne peut être lu que par les êtres de magie pure".

Je l'ouvre illico. Un visage hurlant semblant vouloir me mordre et me vrillant les oreilles surgit immédiatement et m'oblige à refermer le livre qui continue de crier comme une alarme.

Heureusement que Poudlard est vide, sinon j'aurais ameuté toute l'école. Le professeur Bordial arrive en courant. Il se saisit du livre et marmonne quelques mots en français, une sorte de chanson pour enfants dont je ne saisis pas les paroles. Le livre se tait rapidement, comme endormi après avoir émis un énorme rot. Il repose le livre sur l'étagère et me regarde en souriant.

- Vous êtes le deuxième à faire hurler ce pauvre Colas. Votre cousin Benoît a eu aussi peu de succès que vous et il a échappé à la punition à l'aide d'un sort de silence. Pouvez-vous me dire pourquoi vous tenez tant à le lire ?

- Je... Je voulais le lire justement pour savoir pourquoi Benoît le voulait.

- Et pour quelles raisons vous intéressez vous aux lectures de votre cousin ?

- Mes parents m'ont amené auprès du compagnon de ma tante. Je pensais que m'intéresser à Benoît m'aiderait à comprendre.

- Ce livre ne vous sera d'aucune utilité. Seule Maeve sait le lire. Moi, je ne peux que le rendormir. Quant à votre cousin, tranquillisez-vous. Quoique vous ayez découvert ou supposé, il n'est pas un serviteur du mal d'après Maeve. Je le soupçonne même d'être celui qui a permis votre fuite lors de votre agression. Je n'ai aucune preuve. Maeve refuse de me parler.

- Vous pensez que c'est lui qui assure la protection de mes parents ?

- Je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que votre amie Maeve m'empêche d'enquêter sur lui et sape le travail de filature des Aurors.

Cette discussion me laissa perplexe. Pourquoi Maeve semble protéger Benoît ? Elle le déteste pour ses idées sur les sangs purs et lui la méprise pour son statut de sang-de-bourbe. Quelque chose m'échappe. Je dois faire confiance à Maeve sans comprendre et cela ne me convient pas. Elle ne répond pas à mes appels mentaux ni à mes hiboux.

Je poursuis mes lectures pendant plusieurs jours. La bibliothèque est devenue ma seconde maison. Un matin, vers la fin août, le professeur Bordial rentre soudain dans la bibliothèque. J'entends sa voix et ferme mon livre précipitamment. Il est accompagné de deux personnes. Je me cache.

Ce sont mes parents. Ma mère est en larmes. Elle lui demande de l'aide pour me retrouver. Le professeur fait mine d'ignorer où je suis. Alors qu'ils passent tout près de ma cachette, je vois ma mère qui fait tomber un papier sur le sol en se cachant de mon père. Ils sortent. Je ramasse le bout de papier.

- Je t'aime mon chéri. Pardonne-moi. Je n'étais pas moi-même. Ton amie aux yeux violets m'a libéré de L'Impero. J'espionne pour le ministère. Ne dis rien à personne. Ils me tueraient ainsi que ton père. Ta tante est une mangemort ainsi que son compagnon. Ils en veulent à la vie de ton amie. J'ignore pourquoi. Reste caché à Poudlard. Tu es en danger ainsi que tous tes amis. Je t'aime tellement. Tu me manque.

Annotations

Vous aimez lire danslalune123 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0