La raison du défi
Une semaine et demie à deux Sertraline.
Résultat : les pleurs sont revenus. Il suffit que j’y pense, ils sont juste derrière mes yeux. Rien que d’en parler, j’ai envie de pleurer.
Alors hier matin, très bien. Symbolisme, pleurs acceptables.
Mais le soir, avant d’aller dormir, j’ai voulu respirer en me disant : je suis en sécurité.
J’ai fondu en larmes. Je me suis couchée en sanglots.
Alors j’ai éloigné cette pensée en me demandant, tout de même, ce qui avait bien pu m’arriver pour que cette simple phrase — je suis en sécurité — me détruise à ce point.
Ce matin, j’ai pensé qu’on était en mai.
Donc : fais ce qu’il te plaît.
J’ai lancé ce défi, car je voulais savoir ce qui vous met en joie, vous.
Parce que, pour contrebalancer la baisse évidente de sérotonine :
La redescente… sans montées fulgurantes dans l’espace musical clair-obscur d’une soirée, mais simplement parce qu’on m’a retiré un cachet ? Même effet.
Bref.
Je voulais donc explorer ce qui me plaisait.
Mais finalement, aujourd’hui, c’est un peu gris.
J’adore faire le ménage, par exemple. Tout nettoyer, tout purifier.
Pas besoin de ranger, ça l’est constamment.
Mais là, en train de passer mon chiffon sur les portes du meuble sous l’évier, je les ai sentis venir.
Même lorsque j’ai nettoyé la douche.
Il y avait cette présence sourde.
Je ne suis plus seule.
Non. Elle est revenue, ma douce obscurité.
Soit.
Alors, je redose mon traitement ? Ou j’avance ainsi ?
J’aimerais évidemment tout arrêter.
Mais ce qu’il faut réduire, normalement, ce sont les anxiolytiques, nan ?
Je vais demander à échanger.
Enfin, j’ai rendez-vous dans une semaine et demie.
Peut-être vais-je m’habituer.
Je voulais vraiment parler de ce qui me plaît.
Mais là, je n’y arrive pas.
Je crois que ce sera pour une autre fois.
Mais, fais ce qu’il te plaît !
Oui. Je continuerai.
Aujourd’hui, je ne sais pas vraiment ce qui me plaît.
Mai, fais que tu me plaises.
Je tâcherai de te rendre plaisant.
Les plaisirs, ce n’est pas pour l’instant.
***
Après avoir écrit ces mots, j’avais froid, malgré les 20 degrés. La tristesse, sans doute.
Alors, j’ai mis mon manteau d’appartement. C’est un pull en moumoute, pour homme, taille M. Il recouvre la moitié de mon corps. L’intérieur est style imper, il se ferme en zip avec un col en haut, et il est violet pastel, j’adore !
Une merveille de réconfort.
Puis j’ai marché les 100 pas, pour me dépenser. J’ai pu voir une réponse au défi, qui m’a donné le sourire, et réchauffer le cœur.
Ensuite, c’est l’eau chaude qui a pris le relais. Et puis, le massage à l’huile de coco et l’huile essentielle de rose de Damas, fait par mes soins, me recouvrant moi-même d’amour.
Je me suis donné l’énergie que j’ai créée et dont j’avais besoin.
Place au dîner maintenant. J’ai cuit du brocoli avec un peu d’eau et des graines de lin. J’ai ajouté de la mangue et des tomates cerises assaisonnées au curry vert thaï. Un peu d’huile d’olive et hop, deux œufs au plat.
Une fois dans l’assiette, j’ai rajouté des graines de tournesol, un peu de sauce piquante, ainsi que du parmesan. J’ai mangé le tout avec de fines petites tranches de pain sans gluten.
Sucré, salé, pimenté, à croquer !
Je pense que la suite de la soirée sera douce. Hercule sera avec moi. J’ai mis un encens healing, ça sent la rose, et j’écris en rose d’ailleurs !
Que de douceur…
Finalement, en une soirée, beaucoup de choses m’ont fait plaisir.
Marcher, lire de beaux mots, prendre soin de mon corps, de l’extérieur et de l’intérieur, apprécier l’orage qui est encore là ce soir et cette divine pluie qu’on entend différemment grâce aux feuilles des arbres.
La lumière est revenue avec la nuit.
Il n’y aura pas de blues, mais du jazz ce soir.
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