La folle
(Pour vous placer dans un contexte : j'adore écrire mes rêves depuis toujours. Celui-ci est une rédaction que je devais faire quand j'avais 14 ans en français sur le même thème. donc je m'excuse par avance pour les fautes ce texte est loin d'être parfait mais je voulais le laisser tel quel... donc nous voici plongé dans la Lucile il y a 6 ans...)
Elisa était ma soeur. On était fausses jumelles, avec seulement six minutes d'écart. On vivait dans une petite ville non loin de Marseille. Nous étions toutes les deux les extrêmes opposées. L'une était grande, cheveux ondulés, courts, très féminine. Elle adorait jouer avec les enfants et inspirait la joie de vivre. Quant à l'autre, elle était clairement plus petite. Un peu plus dodu, renfermée, cachée derrière ses longs cheveux et ses longs vêtements noir. Oui. J'étais une grande timide.
Comme deux soeurs normales, on se disputait souvent. Mais jamais cela ne durait longtemps.
Nous n'avions pas les mêmes occupation. Elle préférait jouer dehors alors que moi j'étais bien dans ma chambre avec mes jeux vidéos. Je vais vous raconter une histoire. Une histoire dont Je me rappellerais toute ma vie.
C'était un soir ce qu'il y avait de plus normal. Je venais de finir une partie de mon jeux mais mes yeux ne voulaient plus rester ouverts. C'était un signe: il était l'heure de dormir. Je me blottis alors confortablement sous ma grosse couverture, prête à disparaître dans un profond sommeil. Les couleurs vivent dansaient dans mes pensées quand tout à coup ce fût le noir total.
Le lendemain, je me réveillais tranquillement. Toute la famille semblait agitée, et moi je déjeunais encore les yeux entre-ouverts. Ma mère me rejoigna dans la cuisine. Elle semblait tracassée quand tout à coup elle me dit "ta soeur a fait une crise de folie cette nuit. Elle s'est mise à hurler, hurler comme si quelqu'un l'égorgeait. On l'a amené à l'hopital. Elle s'est cognée violemment contre sa table de nuit. Elle est devenue folle."
Je n'en croyais pas mes oreilles. Ma soeur ! Ma soeur jumelle à l'hopital suite à une crise de folie ! Je n'y arrivais pas. Mais quelques heures plus tard, on était tous là, collé derrière une vitre sans comprendre ce qu'il se passait. On y voyait Elisa, attachée sur un lit d'hôpital, complètement hystérique. Ma vie s'est écroulée quand je l'ai vue dans cet état. Ma soeur adoré me manquait déjà. Je ne pouvais pas voir ni supporter la façon dont elle se débattait en hurlant "JE VAIS TOUS VOUS TUER". Je n'y croyais pas.
On rentra tous à la maison, cogitant sur les dernières paroles plutôt délicates de ma soeur.
Pendant la nuit, les images d'Elisa fusaient dans ma tête. Elle se dandinait, hurlait, pleurait. Mais qui veut voir sa soeur dans cet état ? Qui pourrait supporter de la voir souffrir ainsi ? En tout cas, pas moi. Les cauchemars et les visions d'horreur se bousculaient dans mon cerveau. Aucune images apaisantes avaient sa place dans ce déluge effrayant. Je tournais, virais, ne sachant pas dans quel position me mettre. J'avais chaud. Quand tout à coup, j'explose, en larme.
Chaque matin quand on se levait, on constatait la chambre vide de Elisa. On espérait tous au fond de nous que ce n'était qu'un mauvais rêve et qu'elle reviendrait un jour parmis nous comme si rien ne s'était passé. Ce fût le cas ce jour ci. Alors qu'on se réveillait tous traînant des pieds, devant encore affronter une journée terrible, nos yeux restaient fixés sur un bol au bout de la table. Chacun se regardait les yeux grand ouvert, quand on aperçut Elisa au bout de ce bol. Elle buvait tranquillement un chocolat chaud. Les questions se bousculaient dans nos têtes. Il y avait énormément de question à se poser. Elle est apparue comme une revenante. Elisa tourna brusquement sa tête puis ses lèvres s'écartèrent formant un large sourire. Un sourire qui nous glaçait le sang.
Elle se leva. Elle rangea son bol dans le lave-vaisselle comme une personne normal puis, s'approcha de nous, une famille tétanisée par sa présence. Elle s'approcha en particulier de moi, me tendant de sa main droite plusieurs billets d'entrée pour un voyage "renversant". Puis c'est un son qui nous glaça le sang à son tour. Le son de sa voix disant "invite des amis, on va bien s'amuser."
J'avais toujours son regard en tête. Son regard, le son de sa voix, son visage lui même, son odeur. Tout était devenu effrayant chez elle. Elle m'avait lancé un regard si vide. Si noir. Je devais lui obéir. Comme prévu, l'après midi même j'avais invité des amis pour une journée "renversante" avec Elisa. On la rejoigna alors devant l'attraction. C'était un bus. Un bus très haut dans le ciel, tellement haut qu'on ne le voyait pas du sol. Il était soutenu par des roues très fines. Des roues de trottinette. Pour accéder au bus, nous devions prendre une échelle. Personne n'avait confiance en ce bus. Mais Elisa nous suivait toujours le sourire aux lèvres.
Nous étions seuls dans le bus. Une fois qu'on avait tous pris place, hésitant, le bus se mit à vibrer puis une voix robotique retentit dans le bus :"bon voyage à tous !"
Comme nous l'avions prédit, le bus n'avait pas tenu une seule minute avant de s'écrouler. Nous avons été propulsé à une vitesse extraordinaire pour ensuite retomber au sol d'une force grandiose. Je ne pouvais plus bouger. J'entendais mes amis à côté de moi puiser dans leurs dernières forces pour se plaindre de leur douleur. Puis, plus aucun son. Plus aucune odeur. Plus aucune douleur. Aucune vision. Juste le noir total.
Quelques heures plus tard, je me réveilla dans la même chambre que mes amis. On était tous allongés sur un lit d'hôpital. Les médecins étaient stupéfaits. On avait fait une chute de dizaines de mètres, mais les séries de tests n'ont montrées rien de grave. C'est ainsi que quelques heures plus tard, on se retrouva tous dans ma cuisine pour fêter notre survie.
On avait pas le coeur à rire. Personne ne parlait. Personne ne brisait le silence qui régnait dans la pièce. Au bout d'un moment, quelqu'un fini par briser ce silence. On ne parlait qu'en chuchotant. On avait peur.
La porte de la cuisine s'ouvrit. Elisa avait rejoint la petite fête.
On osait plus rien dire. La raison de notre peur était très clair. C'était à cause d'elle. Elle avait essayé de nous tuer. Mais personne ne voulait parler. Elle se servit un verre tranquillement. Un léger sourire apparaissait aux coins de ses lèvres. Elle avait l'air satisfaite. Mais moi non. Je ne pouvais pas la laisser faire. Elle a voulu nous tuer, mes amis et moi. Je la regarde alors avec un regard sec. Elle me regarda aussi dans les yeux. Les mots avaient du mal à sortir de ma bouche. Elle l'avait compris. On se fixa un moment. Quand enfin, ma voix se dénoua laissant une ribambelle de mots s'exprimer. Je hurlais et les larmes sortaient toutes seules au rythme des mots qui sortaient de ma bouche. Je ne me contrôlais même plus. Mes sentiments avaient le contrôle total de mon corps. Lorsqu'à un moment mes lèvres ont laissé passer les mots interdits:"tu es folle !" Son visage s'obscurcit. Ses cheveux courts et marron poussaient à une vitesse effroyable et blanchissaient à la meme allure. Une tempête envahit la cuisine. Le vent soufflait si fort qu'Elisa s'envola. Elle hurlait. Hurlait de toutes ses forces. Un cri strident terrifiant. Sa peau fonçait, passait au gris et formée d'affreuses rides sur son visage qui était jeune la minute précédente. Le blanc de ses yeux laissaient apparaître des horribles veines rouges prêtes à exploser. Elle ne s'arrêtait plus de hurler. Elle ressemblait ensuite à une horrible vieille sorcière. Elle hurlait et le vent qui soufflait dans la cuisine faisait voler toute la pièce. Les meubles ne savaient pas où aller et voltigeaient dangereusement dans la pièce à toute allure. Elisa attrapa un poignard derrière elle puis me fonça droit dessus. Je n'ai pas pu esquiver son coup si brutal.
La lame de son poignard traversait ma chair. Un bruit affreux retentit dans la cuisine faisant ainsi fuir mes invités. Le bruit de la lame déchirant mes vêtements puis ma peau puis l'intérieur de mon corps jusqu'à mon coeur. J'avais froid. Ma tête tournait. Mes mains était noyé dans mon propre sang et mes pieds couvert de cet épais liquide rouge. J'avais si froid. Elisa riait en faisant tourner le poignard pour l'enfoncer petit à petit dans l'organe qui m'avait fait vivre 14 ans de ma vie. Une vie que j'avais partagé avec elle neuf mois plus tôt encore.
Elle planta sa main dans le trou qu'elle avait créé. Je tombai raide morte au sol.
Je me réveille en sursaut. J'avais si chaud, si mal, aucune sensation ne pouvaient décrire ce que j'ai ressenti à cet instant. Je me mis alors à pleurer. Pleurer pour je ne sais quelles raisons. La peur. La vie. Les visions de ma soeur. Je me leva. J'arrivais à peine à marcher. En ouvrant ma porte j'aperçu celle de Elisa qui était juste en face de la mienne. Elisa en sorti. Elle était belle comme avant. Elle avait l'air normal. Beaucoup moins effrayante. Je lui souris joyeusement, rassurée que ce terrible cauchemar soit enfin terminer. Je préparais mon petit déjeuner comme à mon habitude. La vie reprenait son cours normal. Elisa n'était pas folle. Mes parents pas dépressifs. Ma famille était au complet et heureuse comme chaques matins. Je m'assois sur ma chaise. Ma cuillère trempait dans mon bol, prête à remuer le lait et le chocolat du matin. Mais je n'arrivais plus à bouger. Il y avait quelque chose qui n'allait pas. Elisa n'était pas folle, certes. Mais que faisaient ses longs cheveux blancs sur moi ?
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