Roxanne

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« Merci et bonne journée »

Roxanne prend son double expresso en adressant un sourire resplendissant à la caissière. Une rousse d'un mètre quatre-vingt, des yeux verts magnifiques et des tâches de rousseurs qui viennent renforcer la beauté naturelle de cette femme. De petites boucles d'oreilles couleurs émeraude subliment ce visage angélique. Ce soir, si tout se passe bien, elle dîne chez Roxanne, mais la rouquine ne le sait pas.

La blondinette se retourne et sort dans la rue. Du haut de son mètre quatre-vingt-cinq et de ses 29 ans, Roxanne plaît autant aux hommes qu'aux femmes, jeunes et moins jeunes. Ses yeux qui oscillent entre le bleu et le vert attirent les regards. Ses formes plutôt bien disposées ne sont pas en reste pour faire parler son charme. De plus, elle sait s'habiller pour mettre le tout en valeur. Aujourd'hui, c'est une veste tailleur violette avec la jupe assortie. Une touche de maquillage et des escarpins à talons, Roxanne est irrésistible. Mais ce n'est pas pour le monde extérieur qu'elle s'apprête comme ceci, elle ne porte pas grand intérêt au regard des autres. Non, c'est pour elle. Bien habillée, bien coiffée, bien préparée, elle se sent bien. La jeune femme se sait belle, elle n'a aucune raison de se cacher.

Roxanne arrive aux locaux de son journal. Ils ne payent pas de mine, le salaire non plus, mais ses collègues sont adorables. Et elle aime son métier. En plus de ça, le travail ne manque pas à la rédaction, notamment grâce à un tueur qui sévit en ville. Los Angeles est en proie à la panique depuis que trois corps, découpés en morceaux, ont été retrouvés. Deux femmes et un homme. Les trois meurtres sont liés, selon la police. Le FBI, justement. est un peu en panique, suite à une affaire de meurtres en série à San Francisco, qui a provoqué un tollé chez les fédéraux de la ville sur la baie.

Cela fait deux mois maintenant que Roxanne couvre l'affaire et ce qui est sûr, c'est que la police n'avance pas. Les trois victimes étant toutes différentes les unes des autres, les profileurs du FBI n'arrivent pas à dresser un portrait correct du meurtrier. Le rythme des meurtres n'a également pas beaucoup de sens pour eux, les premiers ayant été espacé de un mois et demi et le dernier seulement deux semaines après le précédent. Si elles ont toutes été tuées par un coup de couteau, net, au niveau de la gorge, les victimes n'ont pas reçu exactement le même traitement post mortem. C'est respectivement une hache, une scie et une tronçonneuse qui ont été utilisés pour le découpage. Autant de changements qui n'aide pas vraiment la police. Si Roxanne en sait autant sur l'affaire, c'est que Kim, sa meilleure amie, fait partie de l'équipe traquant le tueur en série. Jusqu'à présent, ils avaient déterminé que c'était une femme, âgée entre 18 et 30 ans. Mais la découverte d'un corps, masculin, hier, avait fait basculer cette hypothèse et le FBI était repartit à zéro.

Roxanne s'assoit à son bureau. Comme souvent, elle est la première. Allumant son ordinateur, elle s'empresse de regarder sa messagerie perso. Olivia lui a répondu. Olivia, c'est la rouquine du café d'en face. Elle est d'accord pour se voir ce soir, chez Roxanne. La journaliste espère bien passer à l'acte ce soir : cela fait trois mois qu'elles échangent des mails toute les deux. Si Olivia n'avait pas hésité à lui envoyer une photo d'elle, Roxanne s'était montrée plus méfiante et c'est donc pour ça que la serveuse ne l'avait pas reconnue ce matin. Cela ne l'empêche pas pour autant d'aller lui prendre un café, tous les matins, et de la faire rougir en la gratifiant de son plus beau sourire.

« Salut Rox' ! »

Roxanne est tirée de ses pensées par Michael qui vient d'arriver.

« Salut Mickey ! T'as passé une bonne soirée ? »

« Bof, foot et chips sur le canapé. Rien de bien passionnant. Et toi ? »

« Pas grand-chose non plus. Je me suis maté un film et puis je suis allé au lit assez tôt. »

« Ahah, tu veux être fraiche pour ton interview de cette après-midi, hein ? »

« Oui, en effet ! Ce n'est pas souvent que l'occasion se présente d'interviewer un inspecteur du FBI sur une aussi grosse enquête.»

Michael Kord. Célibataire endurci de 40 ans, il n'en restait pas moins la personne la plus adorable dans l'entourage de la journaliste. Ils avaient flirté ensemble, mais la différence d'âge, surement, n'avait pas mené la relation plus loin. Et puis Roxanne n'avait pas envie de lui faire du mal. Ça ne les a pas empêché de rester amis et Michael sait être bon conseiller, quand il ne parle pas de football. Pour autant, Roxanne ne lui parle pas de son rendez-vous de ce soir. Elle n'aime pas vraiment étaler sa vie privée, elle a trop peur que cela lui porte préjudice.

Elle relit l'article qu'elle a écrit hier, sur la troisième victime retrouvée par la police. Il est parfait. Elle n'aura plus qu'à glisser l'interview que doit lui donner l'inspecteur du FBI en charge du dossier sur le tueur en série et elle pourra le boucler.

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« Bonjour inspecteur Owen. Merci de me recevoir pour répondre à mes questions. »

Ils sont dans le bureau de l'inspecteur. La pièce n'a aucune personnalité, aucun charme. Deux étagères fermées à clé, un bureau trop ordonné, des murs blancs, nus. Roxanne aurait bien vu un poster de Sherlock Holmes ou de détective Conan. Soit, le FBI est sérieux.

« Bonjour miss Miles. Il est tout naturel pour nous de garder les citoyens de Los Angeles informés.»

« Bien sûr. Pouvons-nous commencer ? »

« Allons-y. »

Roxanne lance l'enregistrement sur son portable.

« Il y a trois jours, un troisième corps démembré a été retrouvé par la police locale. Pouvez-vous confirmer qu'il s'agit d'une autre victime du meurtrier de Michelle Johns et Alicia Denvers »

« Les conditions de la mort nous laisse supposer que, en effet, il s'agit du même meurtrier. »

« Les conditions de la mort ? »

« La victime est morte la gorge tranchée. Le meurtrier l'a ensuite démembrée post mortem. Le corps a également été nettoyé pour supprimer toute trace du tueur. »

« Nous avons donc affaire à un tueur en série ? »

«Au vue du mode opératoire et de la fréquence des meurtres, à ce jour, nous pouvons effectivement admettre ce fait. »

« Que pouvez-vous en déduire d'autre ? Est-ce un homme ou une femme ? Agit-il tout seul ? Connaissons-nous son motif ? »

« Je suis désolé, mais à ce stade de l'enquête nous ne pouvons en dire plus sur l'identité du tueur. J'invite donc les habitants de notre belle ville à éviter de se promener seul le soir, pour plus de sécurité. »

« Vous pensez donc qu'il tuerait ses victimes dans la rue ? »

« Ce n'est pas improbable. La seule chose qui est sûre, c'est que les lieux des meurtres ne correspondent pas aux lieux où les corps ont été retrouvés. »

« Quand est-il de la troisième victime ? Qui était-elle ? »

« Il s'agit d'un homme âgé de vingt-quatre ans. »

« Vous ne pouvez pas nous dire son nom ? »

« Sa famille n'a pas souhaité que l'on diffuse d'information à son sujet. C'est tous ce que je peux vous dire. »

« Une dernière question agent Owen : pouvez-vous assurer à nos lecteurs que vous comptez tout faire pour arrêter ce meurtrier ? »

« Je peux vous promettre que nous faisons tous ce qui est en notre pouvoir et que toutes les ressources pour traquer ce fou furieux sont mises en oeuvre. »

« Je vous remercie agent Owen. »

Et voilà. Roxanne n'a plus qu'à rentrer au bureau et mettre son interview au propre. Ensuite, elle pourra rentrer se pomponner pour Olivia.

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