15. FIN

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Sarah laissa échapper un souffle amusé en secouant la tête. Une valse de souvenirs heureux traversa son esprit.

— Vous savez, j’ai toujours pensé que son travail était plus important que tout le reste. Il partait des semaines, parfois des mois entiers, et pourtant… je ne lui en ai jamais voulu. Chaque retour était un rayon de soleil : il revenait heureux, vivant pleinement ce qu’il aimait. En fait, ce temps passé auprès de vous lui permettait d’être lui-même, sans masque, sans filtre… le véritable Henry.

Sarah se leva et s’approcha de la fenêtre. La mer s’étendait devant elle, vaste et tranquille. Malgré les larmes qui lui brûlaient les yeux, un sourire sincère éclairait son visage.

— Henry n’était pas complexe, murmura-t-elle. Il voulait simplement être heureux, vivre sa vie comme n’importe quel être humain. J’aurais tellement aimé pouvoir l’aider…

— Vous ne pouviez pas, répondit doucement Léandre en la rejoignant. C’était son combat, son fardeau. Personne ne pouvait l’en délester.

Il se tourna vers elle et prit ses mains dans les siennes. Un silence tendre s’installa, juste humain, ni pesant ni gêné. Sarah sentit quelque chose se délier en elle : la colère, la honte, les « pourquoi »… Tout se dissolvait dans une paix nouvelle. Le bruit de la mer emplissait l’espace entre eux, apaisant les mots avant qu’ils ne viennent.

— J’ai cru qu’il m’avait menti pendant tout ce temps, dit-elle en levant un regard serein vers Léandre. Mais maintenant, je comprends : il a juste essayé de m’aimer comme il le pouvait.

Léandre esquissa un sourire.

— C’est sans doute ce que nous faisons tous…

Délicatement, elle l’attira contre elle et le serra dans ses bras. Une étreinte apaisée, sans promesse ni regret. Ils restèrent ainsi, longtemps, immobiles, enveloppés par la lumière qui se reflétait sur les eaux calmes. Le passé flottait encore entre eux, mais il s’était fondu dans la respiration lente de la mer, dans le battement partagé de deux cœurs qui, pour la première fois, battaient sans rancune l’un pour l’autre.

Quand enfin Sarah se détacha, un léger sourire effleura ses lèvres.

— Je crois qu’il aurait voulu qu’on se rencontre autrement…

Léandre hocha la tête.

— Peut-être. Mais je crois surtout qu’il aurait voulu qu’on se pardonne… qu’on lui pardonne…

Ils se serrèrent encore une fois, tandis que le vent soufflait doucement contre les vitres de la petite maison en pierre. Au loin, la mer se repliait sur elle-même avec lenteur, traçant sur le sable des lignes aussitôt effacées par la vague suivante. Tout semblait paisible, comme si le monde avait décidé, enfin, de se taire.

FIN

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