Lettre à l'être aimé.

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Oh Yves, que c'est compliqué en ce moment. Je suis si triste de te voir si mal. Je voudrais ôter le poids de tes soucis. Je n'aime pas te voir comme ça.

J'ai peur de ce climat, je ne veux pas que tu te rendes malade. Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ? Est-ce que tu veux faire face tout seul et chercher une solution ?
Je t'aime plus que tout au monde, tu es si important pour moi. Je t'aime tellement, ton bien-être est tout ce qui importe, en ce moment. Je m'inquiète pour toi, j'ai peur de ce mal-être, de ces douleurs, de ces tensions. J'ai de la peine pour toi : est-ce une simple fatigue, un ras-le-bol ? Qu'est-ce qui peut bien t'empoisonner à ce point ? Comment faire pour t'aider à t'en débarrasser ? J'admire ton courage et ta force tranquille. Nos enfants ont un papa bien fort et valeureux. Je réalise maintenant quelle figure masculine et paternelle tu incarnes : tu es celui qui ne renonce pas, qui tient bon ses engagements. Tu es celui sur qui on peut compter.

Mon coeur d'épouse te prie de faire attention à toi et à ta santé. L'anneau que je porte à mon doigt me dit : "attention, ton époux ne va pas bien ! " Je suis juste une femme amoureuse et je brûle d'envie de dresser autour de toi un bouclier de tendresse. Je suis forte avec toi à mes côtés, on fait le chemin ensemble, on fait face ensemble, main dans la main. Tes peines passent dans mes veines, je ressens ton mal-être. L'homme que j'aime vacille et je me sens si impuissante.

Je veux mettre ma main sur toi et te couvrir d'un geste tendre et bienfaisant. Je respire l'Amour que tu as pour moi. Je t'aime tant, de tout mon coeur.

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Voilà les mots que j'ai posés dans un cahier, au moment où tu étais allongé dans un lit à l'hôpital. Entré au service de médecine, on t'a transféré dans le service de "petite réanimation", c'est ainsi qu'on me l'a présenté. On t'a fait une transfusion de sang et on t'a mis sous oxygène. Et le dimanche, tu allais un peu mieux. Nous sommes venus te voir.

Une semaine après, un médecin me dit : "nous allons intuber votre mari, il s'affaiblit. Et je ne suis pas sûr qu'il revienne. Je ne comprenais pas et elle m'a dit que c'était une question d'heures. Le toit de l'hôpital m'est tombé sur la tête. J'avais 32 ans, nous avions trois petits et je me suis retrouvée veuve le lendemain matin. Ce médecin m'a dit que personne n'avait osé me dire la vérité.

Depuis ce jour, j'avance sans toi, du mieux que je peux.

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