Ou comment sauver son histoire de l'enfer !

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" Moi, casque d'acier, etait-ce donc ma destinée de protéger la tête et le cerveau d'un soldat, de lui éviter la blessure fatale ? Serais je assez résistant ou chanceux contre le missile brûlant volant à ma rencontre ? ..."

 Folie des hommes : les éclairs et bles bruits terrifiants de la bataille semblent décroitre petit à petit. L'odeur insistance de la défaite flotte dans l'air, le moral des combattants est au plus bas. Seule la fuite préoccupe la troupe. Quitter le plus vite possible ces lieux d'infortune, ne plus se singulariser par une tenue guerrière. Simplement se fondre dans le paysage, anonyme.

 Voilà ce qui devait se penser sous les casques d'acier, dans les cerveaux des combattants de la Whermacht. Fuyant à pied, à vélo, avec tous les moyens du bord. Une seule idée : devenir incognito, jeter le plus loin possible tout l'attirail militaire devenu gênant. La débandade absolue ... !

 Quelques années plus tard, tout juste adolescent, je trouvais ces reliques jetées et éparpillées dans la propriété agricole de mes grands-parents. Au pied d'un arbre, dans un fossé, des balles de fusils, des douilles démontées sûrement par mon oncle pour récupérer la poudre ; sans doute pour utiliser celle-ci à la confection de cartouches pour la chasse. Là, dans les herbes, aussi un étui métallique vide ayant jadis contenu un masque à gaz. Et surtout un magnifique et fascinant casque allemand. Exactement le même que ceux montrés dans mes livres de lecture de vacances.

 Et l'utilisation inattendue de celui-ci a fortement marqué mon esprit ...

 Accroché au bout d'un long bâton à l'extrémité taillé en fourche, je voyais chaque jour ma grand-mère le remplir d'eau et s'en servir dans le jardin potager : pratique pour arroser et ne pas être obligée d'aller au bout de chaque rangée de légumes. Surtout arrosage des fleurs pour une destination bien précise ...

 Dans ce jardin il y avait donc de magnifiques glaïeuls, multicolores et flamboyants, et qui se retrouvaient bien souvent sur le Maître-autel de l'église du village. Dieu sait tout et voit tout, paraît-il ! Il devait sûrement avoir un petit sourire narquois lorsqu'il contemplait son troupeau de dévotes agenouillées au milieu de toutes ces fleurs arrosées et sublimées par un tel objet guerrier. Singulier destin pour celui-ci.

"Moi, casque d'acier. Réflexion métallique : les desseins de ma destinée étaient décidément inextricables."

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