Chapitre 10 : La rançon du feu

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Le lendemain de l’entretien, j’ai une forme olympique et quelques missions à effectuer, cela occupera ma semaine au moins, aussi je me perds dans les lignes de code, acharnée, je ne relève la tête que lorsque j'ai trop faim, ou que je me rends compte qu'il est déjà minuit. Je me perds dans les jours. Les cycles soleil et lune s'enchaînent sans que j'arrive à distinguer, sans aide, à quel moment de la semaine nous sommes.

Je m'évade tristement dans une énième masturbation. Pas de support, juste mon imagination. Je me laisse bercer par le regard glacial qui hante mes songes, je me laisse envahir par l'idée que sa main soit à l'origine de mon actuel plaisir. Je monte, je monte, et je redescends en plein milieu de cette savoureuse pente à la jouissance.

La réalité me frappe de plein fouet, je suis seule. Deux cadavres de bouteille de vodka à côté de la table basse, et mon verre renversé, me rappellent que j'ai passé des journées sans but. Les assiettes de malbouffe empilées sur la table-basse, je me vois mal appeler ça de la nourriture, me susurrent que je m'autodétruis. Je regarde mon écran, nous sommes vendredi matin. J'enfile une tenue adéquate, et mes chaussures de course, je m'en vais faire hurler les pavés.

Je m'épuise une heure et demie durant, me laissant me convaincre que je vais l'appeler. Je vais faire sonner le combiné de son entreprise. Je vais l'inviter une nouvelle fois à sortir. Je vais oser. Si ça lui déplait, tant pis.

Je pénètre dans mon appartement, et fonce sous la douche. Mon corps exténué me demande de le finir, de lui infliger l'ultime effort. Je me munis d'un gode qui traîne non-loin de la cabine embuée. Je l'applique au mur grâce à sa ventouse, et essaye de l'insérer droit dans mon abysse interdit. Je n'ai envie que de ça. J'ai envie que lui me désire comme ça. Je veux qu'il ose me demander de me plier à ses moindres caprices, à ceux que certains hommes n'osent même pas demander.

J'éteins l'eau, ça ne veut pas glisser. La verge synthétique ne rentre pas et me fait mal. J'attrape du gel intime dont j'en imbibe l'objet siliconé et me perds à imaginer que son sexe fait cette taille aussi. Non, il ne faut pas confondre fantasme et réalité. La surface plastique est enfin glissante, j'écarte les cuisses et m'empale dessus, ça passe sans souci. Je m'appuie sur la vitre face à moi, je m'insulte, et finis par me masturber le clitoris en même temps que le sex-toy m'embrase. Je plaque mon visage contre la cabine froide, j'aimerais qu'on me tire les cheveux en plus. Je me remémore l'allure de Xavier, je le revois assis derrière son bureau, je m'imagine dessous, mais qu'est-ce qui se passe. Je miaule et me laisse sillonner par des frissons électriques, mes jambes vacillent, ma mouille et le lubrifiant dévalent mes jambes. Les bouffées de chaleur sont intenses, je me plie à l'orgasme et me laisse envahir par une vague de convulsions. Lentement je reprends mon souffle, toute tremblotante. Je m'extrais de ce simulacre de pénétration et m'assieds sur le carrelage chaud. Je relance l'eau, et finis par m'assoupir sous les ondées réconfortantes d'une douche brûlante. Au moins quelques instants, au moins le temps de m'abandonner.

Je sors de la douche, je m'essuie. Je l'appelle demain parce que maintenant, je ne m'en sens plus capable.

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