Autobiographie magique
Je suis née dans une famille de moldus, à Londres, dans un appartement au-dessus d’une vieille librairie poussiéreuse que tenait mon grand-père. Autant dire que j’ai grandi entourée de livres… mais aucun ne parlait explicitement de baguettes ou de Quidditch.
La première fois que j’ai compris que j’étais différente, j’avais huit ans. J’essayais de me débarrasser d’un exposé qui me stressait, et, sans comprendre comment, les pages se sont mises à se recopier toutes seules, comme si un stylo invisible travaillait pour moi. Mes parents ont cru à un mauvais tour… moi aussi, d’ailleurs.
Ma lettre pour Poudlard est arrivée un matin d’août, par un hibou qui a frappé au carreau de ma chambre. Mon père a failli tomber de sa chaise, persuadé qu’un pigeon mutant venait s’écraser contre notre fenêtre. Ma mère, elle, lisait la lettre avec des yeux ronds, comme si tout son univers venait de changer (ce qui, en un sens, était vrai).
Le 1er septembre, j’ai pris le train depuis la gare de King’s Cross. Le passage par le mur entre les quais 9 et 10 a été… terrifiant. J’étais persuadée que j’allais me cogner. Mais en voyant l’énorme locomotive rouge et la fumée blanche, j’ai compris que ma vie venait de basculer. Sur le trajet, j’ai rencontré Jade, une fille vive, aux yeux d’un bleu perçant, qui avait déjà l’assurance d’une sorcière née dans le monde magique. Elle est devenue ma meilleure amie… même si le Choixpeau l’a envoyée à Serpentard.
Moi, il m’a placée à Gryffondor. Je crois qu’il a senti mon besoin d’action… et mon incapacité à rester assise trop longtemps sur une chaise sans pouvoir bouger.
Le premier soir dans la salle commune, j’étais hypnotisée par le feu crépitant dans l’âtre et par les portraits qui chuchotaient.
À Poudlard, j’adorais la métamorphose (merci, Professeur McGonagall, pour votre patience… et pour ne pas m’avoir retenue trop longtemps après l’incident du hérisson). Par contre, les cours de potions… disons que le Professeur Slughorn et moi n’étions pas les meilleurs amis du monde.
Jade et moi avions un rituel : se retrouver, malgré nos maisons différentes, pour aller grignoter en douce dans les cuisines. C’est d’ailleurs là qu’on a entendu pour la première fois parler du passage secret qui menait jusqu’à Pré-au-Lard. Une découverte qui nous a valu un sermon mémorable de Rusard.
Mon plus grand moment à Poudlard ? Le jour où, en troisième année, j’ai marqué le but décisif en tant que poursuiveuse lors de la finale de Quidditch. Les applaudissements résonnent encore dans mes oreilles… ou alors c’est juste le souvenir de la batte qui m’a frôlé la tête ce jour-là.
Après Poudlard, j’ai rejoint le Ministère de la Magie, au Département de la coopération magique internationale. Je travaille à harmoniser les lois magiques entre pays. Ce qui veut dire beaucoup de paperasse, certes, mais aussi des voyages et des négociations serrées.
Jade, ironie du sort, est devenue avocate au Magenmagot. On se croise souvent… parfois en tant qu’alliées, parfois en tant qu’adversaires dans les mêmes affaires.
Mon conseil aux futurs élèves ?
N’ayez pas peur de vous perdre dans les couloirs : à Poudlard, se perdre est parfois la meilleure façon de se trouver.
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