Sonnet des sonnets

de Image de profil de Rodolphe MénereuiltRodolphe Ménereuilt

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Le plus beau des sonnets.

Sonnet 1

(L’amant venu d’Orient)

 Regarde-moi de tes yeux bleus mon bien-aimé,

 des saphirs forment les fenêtres de ton âme ;

 plus que dans l’océan, je pourrais m’y noyer,

 alors que s’embraserait encore ma flamme !


(L’amant venu d’Occident)

 Tes cheveux : semblables à un tapis d’ébène,

 ma main y passe comme la lune en la nuit ;

 et ton regard, plus intense que l’obsidienne,

 tels deux vitraux en amande où ton ardeur luit.


(Le Chœur)

 Votre idylle : plus éternelle qu’un phénix,

 et vos cœurs : plus légers que le vol d’un bombyx.

 Oh amants ! Vivez votre amour, noble et puissant !


(L’amant venu d’Orient)

 Tu es beau comme un ange, et doux comme un agneau,

 je m’enivre de tes caresses sur ma peau.

 Toi, moi : l’hymen de l’Orient et de l’Occident !

Sonnet 2

(L’amant venu d’Occident)

 Enlace-moi de tes bras, je m’y réfugie

 pour couvrir de baisers ton corps au teint de miel ;

 et mes mains contre tes flancs, ainsi tu frémis.

 Je t’aime, ô mon amour, merveille sous le ciel !


(L’amant venu d’Orient)

 Tu es agréable au toucher, plus que la soie ;

 ta chair : pâle, immaculée, autant que le lait.

 Oh ! Tu es grand, pur, bien plus que le sang des rois,

 comme un chevalier, embrasse-moi sans arrêt !


(Le Chœur)

 Clamez votre affection sous le cèdre et le chêne,

 chantez votre passion en odes par douzaines,

 tendres amants venus des deux bouts de la Terre !


(L’amant venu d’Occident)

 Tes pommettes : vermeilles, tel un bois d’automne.

 Étreins-moi, que j’en oublie ces hommes atones ;

 exprimons ce désir que nous ne pouvons taire !

Sonnet 3

(L’amant venu d’Orient)

 Tel un diadème en or, tu m’as volé mon cœur,

 tu m’as dérobé plus brûlant que le zénith ;

 tes lèvres rosées sont un fruit à cent saveurs.

 À tes côtés je ne connais plus mes limites.


(L’amant venu d’Occident)

 Tu es délicieux, plus que le nard, le safran,

 face à toi, le goût de la cannelle se fane ;

 je hume ton parfum, ta bonne odeur d’encens :

 mystique, plus que les plus grands plaisirs profanes.


(Le Chœur)

 As-tu vu ton prince ? Alors, Perle de l’Asie ?

 Contemple-le, c’est le Joyau de la Francie !

 Regardez-vous, hommes qui êtes amoureux.


(L’amant venu d’Orient)

 Tes membres sont comme des colonnes en marbre ;

 au milieu de moi, tu m’abrites du macabre,

 tu me couves, tel l’oiseau protégeant ses œufs.

Sonnet 4

(L’amant venu d’Orient)

 Ta voix, rassurante : une mélodie de lyre,

 j’en entends ton soupir au creux de mon oreille

 tel un son de cithare ; et résonne ton rire,

 incandescent, bien plus que le cœur du soleil.


(Le Chœur)

 Cachez-vous, loin, dans l’extrémité de la Terre,

 à l’ombre, assis, derrière les haies de troène ;

 aucun diable ne vous voit dans ce carré vert :

 au-dessus de vous, nul sabre de la géhenne.


(L’amant venu d’Orient)

 Tous deux, en cette attrayante promiscuité,

 nous nous effleurons jusque nous faire trembler

 par nos doigts délicats, bien plus que le velours.

(L’amant venu d’Occident)

 Je suis malade, car la fièvre me consume ;

 quand je pense à toi, un brasier en moi s’allume.

 Mes rêves t’appartiennent : des songes d’amour !

Sonnet 5

(L’amant venu d’Occident)

 Viens, atteins ma hauteur, beauté venue des steppes,

 ta majesté ternit les plus précieux trésors,

 les journées t’ont hâlé tel le chapeau des cèpes ;

 trône à ma droite, plus fiers que les sycomores.


(Le Chœur)

 Votre fougue : plus exquise que la grenade,

 votre union sent comme le henné et la myrrhe !

 Vous, qui êtes plus scintillants que les Pléiades,

 protégez-vous des flèches de feu qu’on vous tire !


(L’amant venu d’Orient)

 La turcique cavalerie est arrivée,

 elle t’a emmené loin, loin de ma contrée ;

 bien au-delà la Grande Muraille de Chine !


(L’amant venu d’Occident)

 Ses barbares m’ont séparés de toi ; j’ai fui

 de l’autre côté de l’horizon ; je m’ennuie,

 comme un arbuste sans eau : sans toi je décline.

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Table des matières

En réponse au défi

Le sonnet parfait

Lancé par Alex’s_18

Oyez, oyez, poètes, poétesses ou tout simplement amateurs de poésie en tout genre !

Aujourd'hui, je vous lance un défi de taille. J'ai très souvent pu lire de jolis poèmes, mais ceux-ci étaient tous en vers libres.

Ainsi, en bon petit emmerdeur, j'aimerais beaucoup voir vos talents quant au respect de la versification et des règles de la poésie en général. Pour cela, je vous demande d'écrire un type de poème précis : un sonnet.

Pour ceux.elles qui ne savent pas ce qu'est un sonnet, voici les règles qui le caractérisent (ou du moins, celles que je vous impose. Ceux.elles qui m'ont déjà croisés savent que j'adore imposer des contraintes ^^) :

— Votre texte doit être formé de quatre strophes : deux quatrains en premier, suivis de deux tercets.

— Vos vers seront tous des alexandrins, sans exception.

— Les rimes doivent être les suivantes : rimes croisées pour les huit premiers vers, une rime suivie (ou plate) pour les vers 9 et 10 et une rime embrassée pour les vers 11 à 14. Soit : ABAB, CDCD, EE, FGGF. Si jamais vous trouvez cela trop compliqué, vous pouvez faire deux rimes suivies pour les deux tercets. Mais ne choisissez pas la facilité, je vous vois ;).

— FACULTATIF : Pour les plus téméraires (et les plus doués), des rejets, contre-rejets ou enjambements peuvent être présents.

— Le sujet est libre. Amour, mort, table, chiens, enfant... bref.

Baudelaire ou même Rimbaud ont écrit des sonnets. Pour vous donner une inspiration (mais surtout un exemple), je vous retranscris ci-dessous le poème d'Arthur Rimbaud : Le dormeur du val (octobre 1870).

C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Faites-moi me souvenir de ma Première et de mon bac de Français.

À vos claviers ! :D

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