Le matin s’installe doucement sur Kyoto. Le ciel est dégagé, et une brise légère fait danser les branches des cerisiers. Haruto marche vers le lycée, perdu dans ses pensées. Le souvenir d’Aiko à la bibliothèque la veille lui revient sans cesse. Ce sourire, ces mots simples mais sincères… il n’arrive pas à les chasser de sa tête.

Arrivé devant le portail, Renji l’attend déjà, adossé au mur avec son éternel air nonchalant.

— ( taquin ): Alors, monsieur le binôme, t’as réussi à sortir plus qu’un “oui” cette fois ?

Haruto baisse les yeux, gêné.

— J’ai dit quelques phrases…

Renji éclate de rire.

— Waouh, incroyable ! Tu bats ton record personnel !

Haruto soupire et le dépasse, mais un sourire discret se dessine malgré lui.

La salle de classe est déjà animée. Aiko discute joyeusement avec Hinata et Sayaka, leur trio inséparable.

Hinata, avec enthousiasme :

— Vous avez vu ? Le festival d’art approche ! J’ai trop hâte d’accrocher mes dessins !

— Moi aussi ! On pourrait même faire une affiche ensemble, ce serait plus fun.

Sayaka, souriant calmement :

— Vous deux, vous parlez déjà d’affiches alors qu’on n’a même pas commencé le devoir de maths…

Hinata rit, secouant la tête.

— Toujours aussi sérieuse, Sayaka. Mais c’est pour ça qu’on t’adore !

Aiko hoche la tête, complice :

— Oui, tu serais une super grande sœur si tu n’étais pas déjà notre meilleure amie.

Sayaka esquisse un sourire doux, mais ses yeux glissent un instant vers Renji, assis au fond avec Haruto. Renji se gratte la tête en essayant de comprendre l’exercice de physique, et elle détourne rapidement le regard.

*Il est toujours bruyant et maladroit… mais c’est aussi ce qui le rend attachant.*

Elle garde ce secret pour elle, comme toujours.

Sous le cerisier, le groupe est réuni : Aiko, Hinata et Sayaka d’un côté, Renji et Haruto de l’autre. Les boîtes de bentô s’ouvrent, et les discussions s’enchaînent.

Hinata, pleine d’énergie :

— Eh, Renji ! Si tu devais choisir entre manger des ramen toute ta vie ou du curry, tu prendrais quoi ?

Renji réfléchit sérieusement.

— Hm… ramen. Mais avec du curry dedans, c’est autorisé ?

Tout le monde éclate de rire. Même Haruto esquisse un sourire discret.

Sayaka le regarde, amusée.

— Toujours à inventer des combines. Tu ne changes pas.

Renji hausse les épaules, fier de sa réponse.

Aiko, se tournant vers Haruto :

— Et toi, Haruto ? Tu préfères quoi ?

— … Ramen, je crois.

Aiko sourit doucement.

— Alors on est deux.

Ses mots paraissent simples, mais Haruto sent son cœur s’emballer.

La cloche sonne, annonçant la fin des cours. Les élèves quittent la salle, et Haruto reste un instant à son bureau, son sac encore fermé. Renji le remarque.

— ( tapotant l’épaule) :Quoi ? Tu comptes rester assis là jusqu’à demain ?

—( prend une grande inspiration) : Je… je pense que je vais l’inviter à sortir.

Renji ouvre grand les yeux, surpris puis fier.

— Enfin ! Mec, je commençais à croire que tu serais vieux avant d’avoir le courage.

Haruto le fusille du regard, mais son ami lui donne un coup de coude encourageant.

Dans la cour, Aiko discute encore avec Hinata et Sayaka. Haruto s’approche lentement, le cœur battant. Renji reste en retrait, observant avec un sourire complice.

— Aiko…

Aiko se tourne vers lui, surprise.

— Oui ?

Haruto baisse les yeux, puis se force à les relever.

— Tu… tu voudrais… qu’on aille quelque part… un jour ?

Un silence. Hinata et Sayaka échangent un regard, discrètes.

— ( souriante ): Bien sûr. Dis-moi quand, et j’y serai.

Le cœur d’Haruto manque un battement. Il ne s’attendait pas à une réponse aussi naturelle.

Hinata, taquine :

— Ooooh, Haruto invite enfin quelqu’un !

Aiko rit doucement.

— Hinata… arrête, tu vas le gêner.

Haruto détourne le regard, rouge, mais intérieurement, il ressent une joie nouvelle.

Sur le chemin du retour, Haruto et Renji marchent côte à côte.

— Tu vois ? C’était pas si compliqué.

— … J’ai l’impression de rêver.

Renji lui tape l’épaule.

— Eh bien, accroche-toi, parce que ton rêve vient de commencer.

Haruto esquisse un sourire. Pour la première fois depuis longtemps, il sent une lumière nouvelle dans son quotidien.