Mes vrais sentiments

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J’étais debout sans un bruit devant lui, vu les cernes sur son visage, il avait moins bien dormi que moi. Au bout de quelques secondes à attendre comme ça, le prof me demanda de m’asseoir.

C’est donc vraiment à contre cœur que cette fois-ci je me suis assis. Les dix minutes qui ont suivies ont dû être les dix minutes les plus longues de ma vie, un pseudo jeu de regard, dans lequel seul lui me regardais et arrêter quand je tournais la tête dans sa direction.

Quand la sonnerie retentit, ce fut la libération pour moi, je me suis levé à vitesse grand « V » et je suis parti presque en courant vers la cours de récréation. Une fois arrivé dans celle-ci, je me suis dirigé vers Pierre.

— Pierre, dis-je à moitié essoufflé.

— Oui ?

— Il faut que je te parle maintenant !

— Bah j’ai cours moi...

— j’m’en fou.

Je l’ai pris la main et l’ai tiré vers les toilettes du bâtiment là où personne ne va. Un fois à l’intérieur, je lui raconté tout ce qu’il s’était passé depuis la veille, après cela, il avait l’air un peu gêné puis il me dit :

— Perso, ça ne me gêne pas du tout que tu aille avec lui, si c’est toi qu’il a choisi...

— Ah d’accord, après je ne suis pas sûr que ce soit ce que je veux.

— comment ça ?

— Je ne sais pas, même s’il est charmant, gentil et tout, je ne ressens rien de vraiment concret. Tu vois ce que je veux dire ?

Un léger sourire se fit voir sur le coin de ses lèvres, et il dit.

— Hum, oui je pense comprendre ce que tu veux dire. Tu devrais dire à Dylan ce que tu penses, parce que si tu ne lui dit rien, tu le laisse espérer et se détruire à petit feu...

— Oui, je sais, et je m’en voudrais vraiment de le faire souffrir même si c’est sûrement déjà un peu fait.

— Sûrement oui, mais ce n’est pas vraiment de ta faute, c’est aussi de la mienne, c’est pour moi que tu es allé lui parler.

— Mouais, j’ai quand même ma part de responsabilité, je lui parlerai dès que je le peux.

— Te fais pas de bile, je suis sûr que tout va bien se passer. Maintenant, si on retournait en cours ?

— Oui, on a que 20 minutes de retard ça devrait aller.

Après un bref passage en vie scolaire, j’ai rejoint ma classe, et j’ai continué ma dure et longue journée de cours jusqu’à 18 heures.

Une fois rentré chez moi, j’ai envoyé un message à Dylan pour lui donner rendez-vous dans le même parc que l’autre jour afin que l’on puisse discuter calmement, il me répondit dans la seconde que c’était ok pour lui.

J’ai passé le reste de la soirée à préparer ce que j’allais dire, je voulais être claire, mais pas trop méchant. J’avais peur de le brisé plus qu’il ne l’était déjà.

Le week-end est passé, il ne restait qu’un jour avant ce fameux rendez-vous, et le stress m’envahissait car j’avais de plus en plus peur de le blesser. J’ai voulu faire part de ce stress avec Pierre, et c’est en allant le voir, que je l’ai vu parler avec Dylan. J’ai attendu qu’ils finissent leur conversation avant de le rejoindre :

— Salut, pourquoi tu parlais avec Dylan ?

— Ah, euuh... On va dire que j’ai aussi fait le point sur mes sentiments réel.

— Ah ! Et il l’a bien pris ?

— Plus ou moins, il a un peu rigolé, quand je lui ai parlé de ton stratagème pour apprendre des choses sur lui.

— Tu...tu lui a parlé de ça ?! Moi qui stressais déjà à l’idée de lui parler alors en plus s’il sait ça...

— T’inquiètes, je suis sûr que tout va très bien se passer, j’y mettrai ma main au feu !

— À ce point ? C’est que je n’ai vraiment pas de quoi m’inquiéter alors, dis-je en rigolant.

— Oh non, aucune raison, dit-il en rigolant aussi.

Après cette petite rigolade, nous avons un peu parlé, et avons rejoint nos cours respectifs.

La journée c’est plutôt bien passer, n’ayant pas cours d’anglais le lundi, je n’ai jamais été en contact direct avec lui.

Le soir après être rentré chez moi, j’ai tout fait pour penser le moins possible à la rencontre du lendemain. J’ai passé la plus grand partie de la soirée sur mes devoirs, je me suis même avancé sur ce de toute la semaine.

Mardi 17 h. J’attends sur un banc l’arrivé de Dylan. Après une dizaine de minutes d’attentes, je le vois arriver au loin. Je me lève et me dirige vers lui. Une fois à son niveau, je le salut et l’invite à aller s’asseoir. Je prend une grande inspiration, essaye de me souvenir du petit texte que j’ai préparé et dit :

— Bon... Même si tu es quelqu’un de gentil, charmant et j’en passe, je suis désolé Dylan, mais je n’ai pas l’envie, du moins je ne ressens pas l’envie d’être avec toi.... En couple, je précise, en ami ça peut le faire.

Je scrute son visage en quête d’une quelconque émotion, mais rien ne parait. Puis, un petit sourire en coins se fait voir.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Rien Romain, rien. Je le savais. Au début, j’ai cru que tu étais intéressé par moi. Dit-il avec un petit rire nerveux. Mais, reprend-il, après ma petite conversation avec pierre hier, j’ai compris. Il a de la chance de t’avoir en ami, et inversement. Vous faites une belle paire vous deux. Sur ce, moi je dois y aller ma mère m’attend. Bonne soirée Romain.

Il se leva me fit la bise, une petite tape dans le dos et parti.

J’étais assez surpris de la façon dont les choses venaient de se passer. Je m’attendais à une ambiance un peu moins...plus... triste quoi. Mais non. Même si je dois le dire, son petit monologue paraît avoir un double sens.

Je me suis levé également, j’ai envoyé un message à pierre pour lui dire que c’était fait. Il m’appela aussitôt.

— Allô ! Alors comment il l’a pris ?!

— Bien... je ne sais pas. Je dirais bien, mais il a peut-être fait semblant.

— Hum, je pense pas, quand je lui ai parlé hier il avait l’air de comprendre.

— Maintenant que tu le dis, c’est vrai qu’il semblait sur de lui. Tu lui a dit quoi exactement ?

Un silence de quelques secondes prit place.

— Pierre, t’es là ?

— Oui, oui. Bah je lui ai dit que... je l’aimais quoi. Voilà... y’a rien à dire eheh...

—Ok, bon je te laisse, on se parle par message ce soir.

— Ok à plus !

Sa réaction me paraissait bizarre, comme si, il me cachait un truc. Je suis rentré chez moi, et j’ai repensé à toutes les fois où il a agi un peu bizarrement : d’abord y’a quand je suis arrivé chez lui et qu’il m’a dit qu’il était homo, les mots de sa mère, son père. Toutes les fois où il détourne le regard, mais aussi les fois où il bafouille quand je lui parle de sentiments envers quelqu’un. Je pense que je lui en parlerai au calme pour être sûr.

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