Le Week-end [2/2]

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Après une brève explication des innombrables activités qui s'offraient à nous, nous avons décidé de commencer ce week-end par une petite partie de console. Et bien évidemment, comme à chaque fois, j'ai battu Pierre à plat de couture.

— T'façon, tu triches s'est obligé, dit-il en riant.

— Et non, c'est le talent. C'est pas de ma faute si je suis le meilleur.

— Oh la ! Pardon monsieur ! Monsieur est le meilleur !

Ceci provoqua encore un fou rire, je ne pourrais dire, c'était le combientième de la journée. Après quelques minutes, on toqua à la porte. Pierre indiqua que l'on pouvait entrer : c'était la mère de Pierre qui venait nous indiquer que le repas était prêt. En effet, il était déjà 19 h 30. Nous sommes tout deux venu mettre la table, et avons dégusté avec plaisir le gratin dauphinois que Christelle avait préparé.

Le repas terminé, Christelle complimentée et la table débarrassée. Les parents de Pierre nous ont proposé de regarder un film avec eux au salon. Ce que nous avons accepté. C'est alors devant un petit film d'une heure et demie que nous nous sommes installé. Malgré certains coups que l'on voyait arriver à des kilomètres, le film était vraiment pas mal. Celui-ci terminé, les Parents de Pierre sont allé se coucher en nous demandant de ne plus faire trop de bruit. Nous les avons salués et sommes allés dans sa chambre.

— Bon, on fait quoi ? demandais-je, tout en m'asseyant sur le lit.

— À la limite, j'ai un jeu de société, mais il est un peu tard.

— On a qu'à faire le jeu des capitales, dis-je en riant.

Il me regarda avec un regard joueur et dit :

— Je ne perds jamais, tu le sais.

— on va voir... Mongolie !

— Oulan-Bator.

— Côte d'Ivoire.

— Laquelle ?

— Politique

— Yamoss... Yamoussoukro.

— Bien, Honduras ?

— Complexe celle-là. Tegucigalpa.

— Quoi, mais ! C'est pas possible.

Je me suis jeté sur mon téléphone pour regarder et la réponse était correcte. Il me regardait avec un regard qui disait "tu vois, c'est moi le meilleur". Ce à quoi j'ai répondu.

— Je sais ce que tu penses. T'as gagné une bataille, mais pas la guerre.

— Ouais, c'est une phrase de perdant ça.

— Je te laisse sur tes lauriers. Tu peux me montrer la salle de bain que je me fasse un brin de toilette vite fait.

Il hocha la tête, je pris mes affaires de bains, et je l'ai suivi. On s'est rapidement brossé les dents, et pour ma part, fait un petit lavage rapide au gant de toilette et l'ai rejoins dans la chambre. Nous nous sommes posés sur le lit et nous avons parlé de tout et de rien pendant des heures accompagnés par de nombreux fous rires étouffés pour ne pas faire de bruit. Le sommeil nous a ensuite rattrapés et nous nous sommes endormis vers 2h du matin.

Le lendemain, je fus réveillé par un mouvement. J'ai ouvert les yeux, et j'ai vu Romain à moitié sorti du lit avec un regard d'échec.

— Ah Romain, je t'ai réveillé, je suis désolé.

— Pas grave, dis-je en riant, il est quelle heure.

— Euh, il regarde son réveil et continue, 10h21.

— Raison de plus, c'est l'heure de se lever.

— Oui, je vais à la douche t'iras après moi.

— OK.

Pierre sorti de la chambre et me laissa seul. J'ai allumé mon téléphone, et, bien évidemment ma mère m'avait harcelée de message depuis 8h : "coucou mon chéri", "ça va", "pas de problème","pourquoi tu ne réponds pas", "tu dors". Tout cela accompagné d'un message de mon père : "ne fais pas attention à ta mère !". Ce message me fit sourire. J'ai répondu à ma mère que tout aller bien, et qu'il fallait juste payer la rançon à mes ravisseurs. Une fois mes affaires prêtes, je me suis remis sur le lit, et j'ai attendu mon tour en allant sur les réseaux. Après dix minutes, Pierre est revenu dans la chambre. Je suis donc allé prendre ma douche et me brosser les dents rapidement. Lavés et habillés, nous avons rejoint ses parents au salon. Ils nous attendaient pour le petit-déjeuner.

— Ah vous voilà enfin ! s'exclama Louis, le père de Pierre.

— Oui, on s'est couché tard, répondis celui-ci.

Son père lui adressa un petit sourire en coin.

— PAPA ! Non !

— Ah, mais je n'ai rien dit ! dit-il en riant.

Il faut dire que j'ai pas trop compris, mon état somatique étant encore présent. Nous nous sommes installés à table et avons pris notre petit-déjeuner.

Celui-ci pris dans la bonne humeur, nous avons aidés Christelle à faire la vaisselle. Louis rentra dans la cuisine et nous proposa d'aller faire une petite balade avant midi, ce que nous avons tous acceptés. Nous nous sommes préparés et montés en voiture sans oublier Napoléon qui lui, avait sa place dans le coffre. Après une vingtaine de minutes de route, nous nous arrêtons sur le bord d'un canal. Nous avons commencé a marcher au bord de celui-ci pierre et moi devant avec napoléon courant dans tous les sens, et Louis et Christelle derrière qui rigolaient bien. Pierre et moi discutions de ce que nous allions faire l'après midi. Mais nous avons été sortis de notre conversation par un gros "PLOUF". Nous nous sommes tous précipité vers le canal et nous avons vu Napoléon en train de se faire sa meilleure baignade.

— Comme au pont d'Arcole ! dis-je en rigolant.

Pierre me regarda avec un regard interrogateur.

— Bah la bataille du pont d'Arcole...

— Ouais et bah ?

— Bah Napoléon, il a failli se noyer.

— Aaaaahh. Je suis pas bon en histoire après, dit-il en riant.

— C'est un détail que tout le monde ne sait pas forcément, ahah.

Après ce petit instant de cours, nous avons dû aider Napoléon à remonter... Pour plonger y'a du monde mais quand il s'agit de faire un effort pour remonter y'a plus personne ! Pendant cinq bonnes minutes, nous avons tout essayé pour le remonter, il a fallu que Louis s'allonge au sol maintenu par Pierre et moi pour le récupérer. Une fois celui-ci remonté, qu'il est fini de se secouer et de nous arroser par la même occasion. Nous avons pu reprendre notre promenade, mais cette fois-ci Napoléon a eu le droit à son collier et la laisse. Notre petite promenade dominicale à continuer pendant une vingtaine de minutes environ. Une fois rentré, Christelle à commencer à faire à manger avec Louis, pendant que Pierre et moi sommes allés dans sa chambre.

— Dis moi Romain ?

— Moi ?

— .....

— .....

— Sors, c'est nul, dit-il avec un petit sourire.

— Ah, bah je ne fais qu'obéir aux ordres !

— Tu sais qui d'autre disais ça ?

— Les Nazis ?

— OUI ! dit-il en riant.

Ce qui provoqua mon rire également.

— T'es vraiment con, dis-je en finissant de rire.

— Oui, je sais.

— Bon sinon tu voulais dire quoi ?

— Ah oui, tu te souviens de notre rencontre ?

— Bien sûr, j'étais sur un banc et tu es venu me parler.

— Oui, ce jour-là, tu m'as dit que t'allais me dire ce qu'il s'était passé.

— Oui ? Dis-je avec un ton interrogateur.

— Bien en soit tu ne m'a dit que les grandes lignes, qu'on t'avais harcelé. Mais jamais précisément.

— Et tu veux savoir, c'est ça ?

Il fit oui de la tête.

— Bien, je pense que tu mérites de savoir, et de toute façon presque tout le monde le sais donc je vais te raconter.

C'est à ce moment que Louis toqua à la porte en nous disant de venir manger.

— Je te raconte après alors.

Il me fit un sourire en guise d'accord. Nous nous sommes rendu à table ou Christelle nous attendait. Après ce bon petit repas simple mais suffisant. Pierre et moi avons aidé son père à faire la vaisselle, tandis que Christelle était partie se reposer. Cela finit, nous sommes retourné dans la chambre.

— Donc, dis-je en m'allongeant sur le lit

Pierre se mit à côté de moi. Je me suis mis à lui raconter tout ce qu'il s'était passé depuis ce jour-là. De Mathias à ma rencontre avec lui. Je lui ai aussi parlé du psy que je vois tous les mardis après-midi depuis. Quand j'eus fini, son regard était comme plein de haine. Il avait les poings serrés. Il me regarda et me dit avec une voix serrée.

— Je... Je te promets que ça ne t'arrivera plus.

— T'inquiètes pas, et tout va mieux maintenant, et encore plus depuis qu'on traîne ensemble, dis-je en riant, alors calme toi...

J'ai accompagné mes derniers mots d'un mouvement de ma main sur la sienne pour le calmer. Il regarda ma main, puis releva la tête. Puis dans un mouvement rapide mais doux, il approcha son visage et m'embrassa. À ce moment, j'ai ressenti dans mes lèvres l'effet d'un feu d'artifice, une explosion de forte et majestueuse, mais tout aussi éphémère. Ce baiser ne dura que deux ou trois secondes. Il se retira, son visage avait totalement changé. Ce n'était plus de la colère, mais de la panique.

— Euh, Romain... je... je suis désolé je sais pas ce qu'il m'a pris.

Je ne savais pas quoi dire, j'était encore sous la surprise. Je me suis ressaisi rapidement devant la panique de Pierre et j'ai dit :

— T'inquiète, tu étais enervé, t'as perdu tes moyens ça arrive. On oublie si tu veux.

Il esquissa un sourire.

— Oui... Je veux bien.

— Aller arrête de faire ta tête de chien battu. Il ne s'est rien passé.

— Merci.

Nous avons continué de parler quelques minutes, mais ce qu'il venait de se passer me trotter dans la tête. J'ai donc dis à Pierre que j'allais rentrer chez moi afin de faire mes devoirs, ce qui n'est pas totalement faux non plus. J'ai envoyé un message a mon père et pris mes affaires. Tout le monde salué, je suis sorti de la maison et suis allé dans la rue attendre mon père qui est arrivé quelques minutes plus tard. Je suis monté dans la voiture et il me dit :

— Oula ça va ? Tu semble préoccupé.

— Oui oui, c'est juste que j'ai pas mal de devoir à finir pour demain.

— Hum... d'accord.

Durant le trajet, il me questionna sur mon petit séjour, je lui ai tour raconté sauf le dernier épisode de celui-ci. Une fois arrivé chez moi, je suis monté dans ma chambre et me suis allongé sur le lit. Pendant une petite heure et demie, je me suis mis au clair avec moi-même sur ce qu'il s'était passé un peu plus tôt.

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