Préparatifs et légitimité

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Dans la chambre de la princesse sans ailes, la Fée enfilait, avec difficulté sa robe que lui avait donné l'un des serviteurs de la reine pour la cérémonie : corset, talons, froufrous, diadème, maquillages... Tout un attirail pour être la plus belle du royaume féerique.

Sous le regard admiratif de ses deux parents et de ses deux amis, elle poussa un soupir d'épuisement et de soulagement lorsque le costumier finit de l'habiller, c'était tout une épreuve cette préparation pour le trône de Sylvania, qui aurait cru qu'il était si difficile d'être reine ? Elle avait révisé tous ses cours, s'était entrainée à toute épreuve physique, parlait diverses langues autant féériques qu'humaines... mais les robes officielles étaient vraiment un enfer pour elle, elle n'arrivait décidément pas à s'y habituer.

- Foutu corset, déclara-t-elle, fatiguée de toutes ses manœuvres.

- C'est ce que vous devrez porter si vous devenez reine, vous ferez mieux de vous habituer, lui dit le costumier avant de lui cracher, si vous aviez la moindre chance de le devenir. Cela m'ennuie déjà que cette magnifique robe soit portée pour une abomination pareille, même en tant que suivante aucune des autres princesses ne voudraient de vous...

Le père de la Fée lui montra gentiment la sortie à l'homme à la moustache bien peignée, fatiguée de l'entendre médire sur sa fille bien-aimée. Il avait fini son travail, il pouvait désormais s'en aller, et celui-ci s'exécuta sans demander son reste.

La mère vint rassurer sa fille qui, malgré son sourire de façade, était affectée par toutes ces attaques à son encontre.

- Que tu deviennes reine ou pas, ce n'est pas le plus important. Le plus important c'est que tu ailles au bout des choses auxquelles tu crois. Donc, pour l'instant, profite de la cérémonie ! Ce n'est pas tous les jours qu'on est l'objet de l'attention, surtout pour un évènement aussi grandiose.

La Fée essuya ses larmes et fit un véritable sourire à sa mère.

- Je suis certaine que tu seras capable de devenir la nouvelle reine du Royaume, affirma Mina.

- De toute manière, qui pourrait résister à cette poitrine outrageusement généreuse, ajouta l'elfe.

La naine lui mit un coup de coude dans le bras pour le faire taire, Lin lui rendit son coup s'ensuivit une dispute puérile entre les deux.

Les voir se disputer fit rire la princesse aptère, ce qui lui remonta un peu le moral de l'assemblée.

Au même moment, quelqu'un toqua à l'entrée. C'est le père de la Fée, Niselios, qui se chargea d'ouvrir la porte. À son ouverture, il put voir que c'était le champion de sa fille qui se tenait en face de lui.

- Bonjour, monsieur Niselios, le salua le jeune homme, est-elle là ?

- Oui, bien sûr. Elle est dans sa chambre en train de se préparer pour la parade avant l'introduction du tournoi, dit-il en l'invitant à entrer.

Il s'installa sur une chaise et attendit que sa protégée ait fini de s'embellir et de revêtir sa tenue de princesse pour se présenter à elle.

Cet homme qui attendait celle qu'il se devait d'honorer de par sa fierté, sa bravoure, son courage, son honneur et sa fidélité se nommait Beneltig, une fée issue d'une famille assez prestigieuse du royaume féérique sans pour autant être l'élite de Sylvania. Il avait été intégré de force par sa maternelle dans les forces militaires alors qu'il avait une âme d'artiste. Il avait pu échapper à son service à cause de sa faible constitution, donc, son seul travail avant d'être le champion de la fée sans ailes avait été de patrouiller dans la Haute-ville ou le Sanctuaire - c'était, on peut le dire, un planqué. Le temps libre que lui offrait son travail, il pouvait le consacrer à sa passion qui était le dessin et à la fille dont il s'était entiché depuis l'école supérieure.

La Fée s'approcha de lui sans qu'il le remarque et l'enlaça tendrement, ressentant son étreinte, Beneltig se retourna vers elle et tous les deux s'embrassèrent langoureusement.

- Prête ? lui demanda le champion.

La Fée hocha la tête joyeusement et recula pour lui montrer sa robe remplie d'ornements et de froufrous, dansant élégamment et en faisant des révérences pour lui présenter son nouveau vêtement de cérémonie.

- Tu ressembles à un arbre de Winzolok, se moqua son amoureux.

Winzolok était le Noël des Féériques de ce royaume.

Vexée, la Fée fit la moue devant son petit-ami qui était hilare devant sa blague.

Ils finirent les finitions de la belle tenue de la magnifique fée-princesse et Beneltig emmena sa dulcinée jusqu'au Palace de la Sylve, lieu de résidence de la reine du Royaume de la Forêt des Fées.

Au château, toutes les princesses prétendantes au trône de Sylvania ont été rassemblées dans la cour du jardin royal - jardin dont l'architecture, le design, la composition florale et l'agencement des décorations n'étaient pas sans rappeler ceux du jardin de Versailles, l'un des seuls vestiges du passé pré-fusion des mondes et Ère des Ténèbres à avoir survécu à travers les âges, survivant aux affres du temps et aux catastrophes plus que surnaturelles.

Toutes réunies, les princesses purent se toiser du regard, se défiant toutes, se jugeant sur les différents critères exigés par la reine et ses ministres et sur leurs champions qui en firent de même pour les uns et les autres, évaluant la condition physique de leurs futures adversaires, peu importe la race à laquelle ils pouvaient appartenir.

Nonobstant, la principale attraction de cette réunion, comme l'avait deviné sa mère, n'était autre que la Fée accompagnée de son héros au corps filiforme. On pouvait clairement sentir qu'elle faisait tache dans cette assemblée, parmi toutes ces autres fées qui s'amusaient à déployer leurs élégantes ailes qui affichaient d'innombrables couleurs scintillantes, de toutes les tailles et de toutes les formes pour la rendre mal à l'aise. Beneltig tenta de la rassurer en lui caressant le dos, mais lui non plus n'était pas vraiment serein dans cet endroit alors qu'il était venu plusieurs fois au château pour divers évènements liés à la royauté.

Bien qu'elle ne l'affichait pas, la Fée était vraiment jalouse de ses homologues ailées, cela faisait combien de temps qu'elle avait arrêté de se lamenter d'être née sans ailes et de montrer son envie de voler - le pire étant que les fées-princesses étaient celles qui possédaient les plus belles ailes de toute cette Terre. Les seules occasions où elle put voler c'était en compagnie de sa mère lorsqu'elle était plus jeune et que sa mère avait encore la capacité de la faire voler en la portant.

Elle affichait un sourire de façade malgré les gloussements, les railleries, les remarques graveleuses et les incessantes messes-basses de ses concurrentes et de leurs champions - alors qu'une grande majorité des champions ici présents n'était même pas des fées, et ils se permettaient de la dévisager ouvertement.

Le « preux chevalier » de la fée aptère voulut réagir mais face à la masse de « monsieur muscles » et de maîtres magiciens level 75 qui lui rappelèrent sa place de simple pleutre, il prit peur et se tut.

- C'est vraiment lui qui va combattre pour sa protégée ? chuchota un champion à un autre.

- Quel pleutre ! souligna un autre.

Ces deux-là étaient réellement, au sein de leurs pairs, de véritables parias - l'un le méritait plus que l'autre mais bon... - car le champion n'avait aucunement toutes les qualités que possédaient ses illustres ancêtres et était considéré comme la honte du royaume mais la Fée n'était pas en reste puisque malgré le fait qu'elles soient sans ailes, qu'elle ait les yeux roses comme les autres, qu'elle partageait le même teint rosé, qu'elle avait les mêmes oreilles pointues, qu'elles possédaient, elle aussi, l'iris dorée... qu'elle était en tout point similaire à ses congénères, pour eux, et l'ensemble de la Cité Rose - le quartier dans le quartier entourant Java-Aleim où résidait les plus hauts nobles de Sylvania, mais pas les ministres, la famille royale, donc ceux liés par le sang avec la reine actuels, et ses sujets - et du Sanctuaire - le quartier où réside tous les nobles, même les moins prestigieux -, elle ressemblait trait pour trait à la Grande Félonne.

Répugnant ! Immonde ! Déchet ! Catin ! Abomination ! Anomalie ! Démone ! Dévergondée ! et tant d'autres sobriquets qui servaient à insulter la Fée de façon gratuite et injuste.

Cela devait faire quinze ans qu'elle devait supporter ces injures à son égard, chaque jour et chaque nuit, sans arrêt, non-stop... Durant combien de temps devrait-elle subir cela ? Même son abruti de champion qui était censé l'honorer et la mettre au pinacle de toutes les princesses étaient incapables de la défendre convenablement.

Subitement et instantanément, les chuchoteries prirent fin à l'arrivée de la souveraine de Sylvania, accompagnée de ses ministres, de ses suivantes, de ses gardes et gardes du corps. Tous les champions courbèrent l'échine face à la reine et toutes les princesses firent la révérence devant leur future prédécesseuse.

Sa Majesté la reine s'avança fièrement, avec toute sa troupe, devant toutes ces jeunes pousses, puis arrivant à la hauteur de la Fée, elle lui jeta un regard furtif avant de reprendre sa marche.

Il m'est étonné de voir que cette jeune fille soit toujours en vie après tout ce temps, songea la reine, bien que les fées aptères soient censées vivre jusqu'à leur dix-huit ans, il est rare que celles-ci atteignent cet âge à cause de différentes causes médicales ou... idéologiques... Mais même si elle réussissait à accéder au trône que pourrait-elle bien accomplir en quatre ans ? Déjà qu'elle aurait dû mourir une bonne trentaine de fois au cours de sa vie à cause de toutes ces tentatives d'assassinats ou la pression mentale que lui mettent les autres fées et autres êtres féériques. Nonobstant, si elle est bien la fée se trouvant dans cette vision... ça serait vraiment une aubaine, s'amusa la reine.

La reine Audisélia s'assit sur son trône doré estival ornée de paillettes, de rubis et de saphir, au milieu de son kiosque royal où elle pouvait profiter du beau temps que leur offraient les mages en écartant toute tempête qui puisse surgir durant cet évènement si particulier. À ses côtés, ses ministres assis en face de table où ils déposèrent plusieurs parchemins et documents concernant le tournoi et la procédure de succession, les gardes entouraient le kiosque, armés de leurs hallebardes flamboyantes, de leurs lances foudroyantes et de leurs épées tranchantes.

Leur allure, posture et stature étaient d'un autre niveau par rapport à celles des champions, eux étaient dignes de se tenir au côté de leur reine. Coordonnés, droits, remplis d'honneur et de courage, ces hommes étaient bien la fierté et le fleuron du fabuleux royaume de la Forêt des Fées.

Ils étaient nommés les « Saints de la Reine » - sans mauvais jeu de mots ! Et leur chef se tenait en face du kioske, la tête ornée d'un caque ne recouvrant que sa face à trois piques sur le haut dont la plus grande étaient dorée.

Croisant légèrement les jambes, elle avança son visage, plaçant ses mains face à elle, les doigts entrelacés, les coudes posés sur la table au côté de ses ministres aux visages autoritaires et impassibles.

- Prétendantes au trône de Sylvania... Si vous, mes loyaux sujets, êtes en face de moi, c'est parce que, comme vous avez dû l'avoir appris : je vais devoir laisser le trône vacant pour que l'une d'entre vous puisse le prendre et diriger le royaume féérique avec justesse, expliqua-t-elle, mais vos petites têtes blondes, pour une minorité d'entre vous, doivent miroiter des questions qui restent insolubles et qui nécessitent forcément des réponses, j'imagine ?

Toute l'assistance montra son approbation d'un seul et unique son.

- Bien évidemment ! s'exclama Audisélia, qui ne voudrait pas le savoir ?

- Mais vous devriez savoir que tout ce qui sera dit ici, intervint l'un des ministres, ne devra aucunement sortir d'ici et...

- Finalement, intervint la reine, après réflexion, je ne vous dirai rien.

Toute l'assemblée s'offusqua du changement de décision de leur souveraine, d'un simple regard noir de sa part, tous se calmèrent.

- Donc vous pensez réellement à ce que nous avons discuté ? s'étonna le ministre Chabersburry.

La fée qui parla était un homme au visage disgracieux, la face ressemblant à celui d'une grenouille, les yeux un peu écartés, une énorme calvitie en guise de couvre-chef et des oreilles rouges et décollées.

- Effectivement ! confirma Sa Majesté, mais détournez votre horrible face de moi, lui chuchota-t-elle, rendant tout penaud son fidèle ministre, si je devais vous raconter d'où me vient cette idée d'abdiquer, je pourrais, selon mes conseillers, juste à côté de moi, modifier le cours du destin car avoir connaissance du futur et voir entre ses lignes met déjà le désordre dans l'équilibre du temps. Le simple fait de vous l'explique influe sûrement déjà dessus.

La reine se leva et se mit droite comme un pique, bombant le torse pour déclamer un discours solennel.

- Ce que devra assumer ma successeuse dépassera le cadre de notre simple royaume, avertit Audisélia, le poids qu'elle aura sur les épaules sera sans précédent, prévient-elle, de façon théâtrale, en descendant les marches du kiosque et marchant entre les princesses et leur champion, ce n'est pas seulement l'avenir de notre peuple qui est en jeu mais celui du monde ! Je sais bien que vous êtes bien trop jeunes pour que vous puissiez affronter cet inconnu, concéda Sa Majesté des fées d'un air abattu, autant vous, que nombre de ces vaillants garçons qui sont vos champions avec qui vous avez sûrement dû grandir depuis votre enfance, c'est pour ça que j'ai fait une petite entorse aux règles... J'aurai bien voulu assumer cette lourde responsabilité et combattre ce danger à bras le corps à votre place...

Et piller les caisses du royaume encore plus pour t'assurer une retraite « convenable », je suppose.

- C'est pour ça que le tournoi de succession est organisé ! Je vais désormais laisser les modalités de cet évènement à Caemgen Barskersclay, le ministre des festivités.

C'est après cette longue déclaration que la reine s'assit sur sa « chaise de repos royal », laissant la place à un homme au corps plutôt élancé. Il avait de longs cheveux blonds dont les pointes étaient dorées, des grosses lunettes de verre opaques à travers lesquelles on pouvait apercevoir deux grosses énormes cernes noires, une énorme cicatrice sur le front datant de la période où il était l'un des plus grands commandants du Royaume de la Forêt des Fées.

C'est lors de l'une des batailles où de grandes nations se sont confrontées au royaume qu'il aurait perdu sa paire d'ailes droites, le condamnant à marcher sur le sol comme la fée aptère et les criminels isolés dans les limbes à qui on avait retiré le droit de voler.

En tout cas, son visage maussade et fatigué était en inadéquation avec son travail.

Il expliqua à tous ces jeunes gens le fonctionnement du tournoi, énonçant les différentes règles qui avaient été discutées et établies : autorisation d'utiliser tout type d'armes (sauf humaine) et de magie, des combats de trente minutes avec arbitre, aucune intervention extérieure...

Tout ce boniment était long et ronflant, certains se demandaient où était passé l'homme dont leurs parents se targuaient d'avoir touché l'épaule - ou d'avoir fini dans son lit -, le soldat qu'on hissait à la hauteur des autres grands héros de cette nation féérique...

La lenteur du ministre de la reine, en plus de sa voix monotone rendait son discours difficile à suivre. Il était réellement difficile de penser que cet homme ait pu repousser une menace si dangereuse qu'elle avait été la source de l'anéantissement de l'ancienne île judiciaire Massilia. Ile qui était connue, non seulement pour son savon extra doux, mais aussi son marché d'esclaves à ciel ouvert duquel profitaient les nobles de grand pays pour faire leurs courses.

Ce fin stratège et guerrier aguerri ne pouvait pas être l'homme qu'ils avaient en face d'eux. Il était encore plus impensable qu'il ne soit pas devenu Suprême Commandant des Forces Armées Féériques, beaucoup pensaient que c'étaient ses origines modestes qui l'empêchaient d'atteindre ce titre et que c'était pour cela qu'on avait mis à sa place un clown comme Mathgen, mais il n'en était rien...

La reine connaissait bien Caemgen. Elle n'était pas sourde aux exploits d'un tel homme, elle savait ce qu'il avait accompli au cours de sa carrière et comptait bien le faire devenir ce pourquoi le peuple attendait de lui.

Cependant, en étudiant plus en profondeur son cas, elle découvrit quelque chose que ce prestigieux héros avait réussi à cacher toute sa vie : il était un métis issu d'une fée et d'un humain. Dans quelles circonstances il avait été conçu ? Elle n'en savait rien - viol ou mariage d'amour ? Malheureusement, avant qu'elle puisse détruire sa découverte, le père de Mathgen, Don Mathgen, fit chanter la reine pour que son fils puisse avoir ce poste prestigieux - et fut la première et dernière personne à réussir à le faire. Étant d'une trop grande bonté, elle céda mais exécuta ce malotru qui la déshonora.

Depuis ce jour, Caemgen ne fut plus le même homme.

Voilà la raison de pourquoi il était devenu ce qu'il était face à ces enfants.

Puis vint le moment où il aborda le sujet de la fameuse « entorse » de la reine. Donc contrairement aux précédents tournois de succession, les combats se feront par groupe de cinq combattants car au vu des événements qui risquent de survenir, ils n'ont vraiment pas le temps pour jouer au « preux chevalier » dans des combats singuliers, en un contre un.

Les champions les plus bagarreurs se réjouirent d'une telle nouvelle, de la fraîcheur dans le combat dans l'arène durant ce tournoi ne sera pas de trop, mais les champions et princesses les plus réfractaires, ceux étant les plus attachés aux traditions - à cause de l'éducation prodiguée par leurs parents sinon je ne vois pas en quoi des jeunots en aurait quelque chose à faire -, désapprouvèrent ce remaniement du rituel ancestral du passage de flambeau. Pour eux, c'était craché sur la mémoire de leurs aïeux.

Beneltig se dit que c'était fichu pour lui. Déjà qu'il n'avait aucune chance en un contre un alors affronter quatre adversaires en même temps... À moins de se les faire lâchement, ou prier la Bonne Fée des Chanceux, il n'aurait aucune chance de victoire. Surtout si la foule, avide de sang frais, le pousser à aller se confronter à eux.

La reine leva la main pour imposer le silence sur cette foule indisciplinée, tous lui obéirent en un rien de temps. Elle n'aurait jamais pensé que faire une toute petite altération aux règles aurait autant déchaîné les passions.

Hâte de voir quelles seront leurs réactions lorsqu'ils apprendront le second changement, rit-elle jaune en son for intérieur.

Elle fit signe Barskersclay de continuer.

- Jeee vouus annnonce quuee les cooommmbats ne serooonnt pas morrrrteeeels....

À ce moment-là, tout le monde se leva, en colère, heurté par cette déclaration - sauf le champion de la fée sans ailes qui soupira de soulagement. Ils exprimèrent de façon véhémente leur mécontentement, disant que ce tournoi était une grande fumisterie, la pire des trahisons que l'on puisse faire à leurs prédécesseurs qui ont foulé le sol saint de l'arène de combat. Mais parmi toutes les personnes ici présentes, une princesse se démarqua de toutes, puisqu'elle s'était levée avant tous pour exprimer son désaccord vis-à-vis de tout ce qui a été dit jusqu'à présent.

C'était une fille dont la taille dépassait la moyenne des princesses réunies, elle avait une longue chevelure brune qui était proportionnelle à sa taille, elle avait un corps plutôt fin, des dents bien alignées bien qu'elles soient petites et surtout elles étaient bien blanches, mais elle avait l'air d'avoir été moins gâté par la Nature que la Fée. Elle se tenait de manière arrogante, semblait imbue d'elle-même avec sa main sur ses hanches et son regard appuyé sur la reine, la dévisageant furieusement.

- Il y a trop d'écart par rapport à notre rituel de succession ! Cela fait des années que vous bafouez nos coutumes et traditions, que vous empiffrez des récoltes et des dîmes des citoyens et que...

- Viens-en au fait, lui coupa la reine, ayant déjà connaissance de ce qu'on lui reprochait.

Je me moquais du fait qu'elle comptait piquer dans les caisse, mais je me dois dire, pour sa défense, qu'elle est l'une des souveraines, voire la souveraine qui en a le plus fait pour le royaume - à son échelle, bien entendu, car il n'était pas encore d'aborder certains sujets -, et, pourtant, elle avait bon nombre de détracteurs à cause de son indulgence vis-à-vis des fées aptères, de certaines innovations apportées au royaume, d'avoir rendu l'étude de la magie plus académique et encore d'autres sujets plus ou moins intéressants, mais le plus important : d'avoir, jadis, était amie avec une certaine humaine... et pas n'importe quelle humaine.

Pointant la Fée d'un doigt accusateur, la princesse révoltée dit, avec un ton rempli de mépris :

- De quel droit cette chose peut se permettre de se tenir face à vous et de participer au tournoi pour devenir notre nouvelle reine ? Vous comptez sérieusement lui donner la mince possibilité d'avoir la fragile espérance de pouvoir penser à régner sur le royaume Sylvania et nos concitoyens ?

La Fée, révulsée qu'on s'en prenne à elle, aussi gratuitement, devant tout le monde, mais surtout devant la reine, se leva pour se défendre, mais Sa Majesté, lui intima de se taire, elle se devait d'être irréprochable.

Alors celle-ci baissa la tête devant tous les yeux de ses adversaires dégoûtés par sa simple présence, elle serrait les dents, les larmes aux yeux, contrariée de ne pas pouvoir se défendre et de leur rendre leur méchanceté.

Comment une fille aussi stupide que Mananélia Diasirée se permettait de la juger ? D'être aussi méprisante avec elle ? devait-elle penser.

Cependant, il était vrai qu'elle avait mauvaise presse du fait de sa simple existence. S'abroger de sa bonne conduite ne lui apporterait rien de bon et écourterait, peut-être ses chances de devenir reine - déjà qu'elles étaient bien maigres au vu de ses « armes » ...

La reine Audisélia, exaspérée par ces plaintes redondantes qu'elle subit depuis sa décision de garder en vie des fées aptères, se faisant garante des diverses « malédictions » qui pourraient s'abattre sur le royaume et jurant que Sylvania ne chuterait pas à cause de la naissance de fées sans ailes provenant de bourgeons royaux ne s'étant pas transformé en crêpes de chair et de viscères sauce hémoglobine, soupira longuement. Au fil des ans, la reine se disait que ces deux filles étaient devenues plus un fardeau pour elle qu'une quelconque malédiction pour ce foutu royaume d'abrutis illuminés qui aurait dû disparaître dans les méandres de la consanguinité si « la Félonne » n'avait pas initié le plan d'immigration de toutes les fées peuplant ce monde avant de l'étendre aux autres races... même aux humains... à une certaine époque...

Elle s'affala sur son trône d'exaspération, se cachant le visage pendant quelques secondes avant de se lever, emplie de rage, en un claquement de toi, un éclair s'abattit en face d'elle alors que le ciel était d'un bleu clair étincelant.

- Elle est en train de l'utiliser là ? chuchota l'un des gardes, inquiet.

- Ce n'est pas bon ça ! ajouta un autre garde.

- Taisez-vous, leur intima leur chef.

Elle descendit les escaliers de son kiosque dont le bois était d'un blanc aussi pur que le lait, couvert d'un tapis rouge filé avec des fils d'or. Elle atteignit la hauteur de la princesse insurgée. Diasirée était grande, mais la reine Audisélia était gigantesque, elle projetait une immense ombre terrifiante sur elle. Juste sa présence et sa prestance devrait rendre tout le jardin royal silencieux, mais manifestement, elle n'avait pas obtenu le respect qui lui était dû. Le visage caché par sa propre ombre faisait ressortir ses brillants yeux pastel qui, malgré leur beauté, paraissaient terrifiant dans les orbites de la reine - le Héros n'avait pas le monopole des yeux qui font peur sous ombre !

- Diasirée..., commença la reine en allongeant longuement son nom et en se craquant le cou, sais-tu à qui tu t'adresses de cette façon aussi vulgaire avec ton intonation véhémente à mon égard et ta minable crise enfantine ?

Puis elle secoua la tête en riant de frustration et haussa les épaules. Les ministres et les gardes s'attendaient au pire, comment allaient-ils pouvoir la gérer si elle devenait folle, une nouvelle fois ?

Audisélia, bien étant une femme altruiste, philanthrope, d'une générosité sans borne, limitée par son devoir de reine et par les règles imposées par ce titre, elle avait acquis la réputation de « reine folle », pas folle comme la quatrième reine qui adorait la bagarre, la guerre et la violence - comme certains de ses prédécesseurs -, mais juste folle. Cela allait si bien avec son autre sobriquet.

Elle expira un grand coup pour se calmer mettant sa main sur son cœur.

- Mais je suis bonne, je suis vertueuse et je ne veux point être jugé par nos dieux pour avoir arraché le cœur d'une enfant à main nue... Donc je vais faire amende honorable, se complimenta-t-elle avec un large sourire, et cette bonté dont j'ai fait preuve devant vous tous, pour vous, car vous êtes tous concernés, je l'ai eu en pensant à votre jeunesse. Je me suis dit que des jeunes bourgeons, telles que vous, qui n'avez encore rien vécu, ne pouvaient se permettre de mourir au combat alors que vous n'avez aucun fait d'armes à part être de futurs perdants pour vos protégées, expliqua-t-elle, et pour celles-ci, étant donné qu'elles n'auraient pas eu à risquer leurs vies dans l'arène comme si vous étiez des esclaves pour amuser mes sujets, et peut-être pour l'une d'entre vous, ses futurs sujets, j'ai pensé que faire tuer leurs amis d'enfance sous leurs yeux étaient bien trop cruels, bien que pour certaines, ça n'est aucunement leurs amis d'enfance qui vont combattre...

La reine se tourna vers la Fée et dit :

- Je vous dois des explications concernant la légitimité de cette fille pour me succéder... même si je ne me souviens pas vous devoir quelque chose.

La reine attira sa chaise royale vers elle en tendant simplement la main, l'attrapa et s'assit en face des prétendantes et de leurs champions, croisa les jambes et monologua :

- Cette fille que vous dénigrez tant, dont vous adorez ternir le nom et la réputation, objet de vos médiocres railleries et sujet de vos stupides sobriquets, a prouvé, tout au long de sa vie, qu'elle était digne de se ternir parmi vous et face à moi, s'exclama la reine prenant partie pour sa protégée, elle a prouvé être extrêmement intelligente, étant capable d'exécuter de la magie d'un niveau complexe, ce qui est plus que convenable, au regard des résultats médiocres de nombre d'entre vous. Mais je le concède, cela n'a jamais été obligatoire de savoir pratiquer la magie à ce niveau à votre âge, cependant cela démontre bien ce qu'elle s'évertue à vous montrer : elle a redoublé d'efforts pour vous surpasser et montrer qu'elle avait autant de valeurs que vous toutes même sans aile, et elle n'est pas la seule à l'avoir fait...

- Ce n'est pas suffisant pour qu'on accepte qu'elle puisse concourir au même titre que nous ! Sinon tous les mages pourraient prétendre à des titres de noblesse. Et ce n'est pas simplement parce qu'elle n'a pas d'aile que nous la fustigeons ! s'époumona une princesse au fond du public.

- Déjà que la survie d'une fée aptère provenant d'un bourgeon royal est un scandale, mais si en plus elle a les traits de la Grande Félonne, comment pourrions-nous l'accepter ? s'exclama une autre princesse.

- Si elle arrive sur le trône, reprit Diasirée, ce qui ne risque pas d'arriver au vu de son champion, cela serait répété l'erreur de nos ancêtres ! Quel malheur pourrait encore s'abattre sur nos vies et sur ce royaume ?

Elle n'avait pas tort. On pouvait bien lui retirer tous les défauts du monde, mais son faciès qui était semblable à celui de la plus grande traîtresse du Royaume de la Forêt des Fées ne jouait pas en sa faveur. Pour beaucoup, cela n'était pas anodin, qu'elle ressemble à celle-ci, cela était un message des dieux, indiquant qu'il fallait s'en débarrasser. Personne n'arrivait à se le retirer de l'esprit, la rendant si détestable aux yeux de tous, même de citoyens lambdas. Elle n'avait peut-être pas demandé à ressembler à cette femme qui avait trahi leur royaume, mais c'était bien la chose qu'on voyait le plus chez elle, malgré qu'on puisse la connaître.

Apparemment ce n'était pas apparu à sa naissance lorsque sa mère l'avait trouvé dans le jardin des naissances, sur l'arbre de Java-Aleim, c'est lorsqu'elle eut atteint la préadolescence, voire l'adolescence tout court, que tout le monde put s'apercevoir de cette similitude fortuite entre les deux, mais ils continuèrent à l'aimer de tout leur cœur malgré cela.

La Fée se démena avec force et courage pour pouvoir démonter cette ressemblance et qu'elle fût différente d'elle, travaillant d'arrache-pied auprès de tous les citoyens du royaume pour les aider dans leurs besoins respectifs de façon bénévole, mais ce n'était toujours pas assez. Même le fait qu'elle se soit amourachée de Beneltig n'était pas suffisant pour prouver qu'elle était différente... Mais les gens disaient que ce n'était pas un amour véritable, il n'était à ses côtés que pour les apparences - en même temps, qui voudrait d'un lâche pareil. Il fallut qu'elle le désigne comme son champion pour qu'ils comprennent qu'elle l'aimait vraiment étant donné qu'elle mettait sa vie entre les mains du « dernier des apprentis des soldats de l'armée féérique » - surnom mensonger ! Cela reflétait juste le fait qu'il n'était pas très fort, mais il était deuxième parmi les derniers gente messieurs et gentes dames ! Le véritable dernier n'est autre qu'un dénommé « Gaëtan », un elfe aussi maigrichon que lui et aussi idiot que lui, leur seule différence était la taille en faveur de Gaëtan, merci les gènes d'elfe.

Si la Fée était la malédiction de la reine actuelle, le souvenir de la Félonne était sa propre malédiction.

- Effectivement. Il est impossible de nier qu'elle est le sosie de la Félonne, et que celle-ci est la preuve que nos légendes n'avaient pas tort sur les fées sans ailes, etcetera, etcetera, etcetera... Mais au regard des efforts qu'elle a fournis tout au long de sa vie, je me porte garante d'elle, affirma-t-elle avec conviction, de toute manière, si vous la craignez tant que ça, battez-vous avec toute votre ferveur pour ne pas lui laisser la chance d'être la fée aptère qui condamnera notre royaume, pouffa-t-elle de rire, en plus, elle n'est pas la seule fée sans ailes à participer, donc... redoublez d'effort !

Mais bon, a-t-elle vraiment des chances de gagner contre tous ses guerriers aguerris ? se mit à douter Audisélia, car si elle veut vraiment prouver sa valeur, il faut que son champion soit la hauteur de ses ambitions, ce qui n'est bien évidemment pas le cas à ce moment précis. Le destin ne lui mettait-il pas des bâtons dans les roues pour qu'elle n'accède pas au trône car finalement ce n'est pas d'elle dont parle la légende ? se demanda Audisélia, heureusement que j'ai piqué dans les caisses du royaume pour...

La Fée se mit à se frapper les joues avec la paume de ses mains, se secouant la tête, elle se tourna vers son amoureux et lui sourit, lui signifiant qu'elle avait totalement confiance en lui. La reine comprit qu'elle avait pensé la même chose qu'elle, mais elle ne comptait pas abandonner pour autant : elle comptait bien devenir la reine de Sylvania ! Et ce n'est pas en capitulant qu'elle saura si elle en est capable ou pas.

La princesse paria affichait un large rictus radieux face à ses adversaires, feintant avoir pleinement confiance en elle, ce qui les énerva mais ravit la reine. Voyant que l'une de ses favorites - qu'elle ne comptait pas favoriser - ne s'était pas démontée malgré les obstacles qui se dressaient face à elle.

Cette assurance renouvelée n'était pas partagée par son héros, il affichait lui aussi un sourire, mais il n'arrivait pas à cacher son inquiétude et sa peur de faire face aux autres champions de toute race qui lui renvoyaient des sourires carnassiers. Il déglutit à s'en couper la respiration, néanmoins, l'annonce du fait que les combats ne seront pas à mort le soulagea un peu.

- Si tout a été compris, je vous prierai de vous installer dans les chars pour la parade, indiqua la reine en montrant du doigt ses fameux chars qui venaient d'arriver dans le jardin royal.

Tous furent éblouis par la beauté et la grandeur de ces chars. Ils étaient rose pâle, remplis de décorations, affichant les convictions de chacune des fées. Des gardes royaux, armés de lances décoratives, ornées de rubis et de paillettes d'or se tenaient à côtés de leurs bases. Au sommet de ces chariots se trouvaient un siège pour la princesse et un petit balcon pour son champion pour montrait la vigueur de ceux-ci, se tenant à côté d'elle pour signifier qu'ils étaient leurs bras droits.

Chaque char était séparé de sept mètres de distance pour qu'ils ne se percutent pas entre eux, ils étaient tous tirés par des chevaux mythiques, de vrai pur-sang - ils tenaient là lieu plus de bijoux que d'animaux dressés. Et ces animaux étaient aidés dans leur tâche par des humains amenés depuis une prison, depuis l'abolition de l'asservissement des autres races féériques.

Ils avaient bien l'air fatigués et effrayés ces pauvres bougres d'humains, se disait la reine, interloquée, j'espère que le directeur ne s'est pas joué de moi sur la marchandise. Ou qu'il m'est amené les pires trouble-fêtes de son établissement carcéral. Ou que les gardes ne se sont pas encore « amusés » avec eux. Je leur ai pourtant tous dit que c'était un jour important, s'énerva-t-elle, on va finir par me surnommer la « reine laxiste » dans les écrits historiques.

Nonobstant, elle vit l'un des gardes des limbes parler avec l'un des gardes royaux disant que l'un des humains était un véritable monstre, il avait réussi à se confronter aux araignées Mexacula avec la chaine en Ardésium avec laquelle ils l'avaient attaché et à main nue ! Cette chose belliqueuse ne pouvait pas être humaine, peut-être une de leur création qu'ils appelaient androïde, robot ou il ne sait quoi, mais il n'avait jamais vu aucun être humain ou Féérique être capable de se confronter de façon aussi aisée et brutale contre une trentaine d'araignées Mexacula.

Pourquoi il y a des araignées Mexacula dans les limbes ? se demanda la reine, et un « humain » capable de les vaincre sans armes ? J'aimerais bien le rencontrer s'il est si fort que ça...

Tous les enfants étaient tous excités à l'idée de grimper dans ces majestueux chars en quartz rose qui ressemblaient à des pièces montées de mariage. Leur extravagance les faisait ressembler au carnaval d'un ancien pays d'un autre temps, dans un autre monde. Bizarrement, les princesses avaient délaissé une place qui se trouvait vers le milieu de cette file de chars. En temps normal, elles l'auraient prise et délaissé celles qui se trouvaient tout au fond étant donné que le public allait suivre le trajet du défilé. La Fée, ne se doutant de rien, l'a prise, se disant que, finalement, le plaidoyer de la reine Audisélia a dû les faire changer d'avis sur sa personne.

En s'approchant de ce char vide, elle vit à quelques mètres derrière, un homme plus petit que les autres, elle n'arrivait pas à discerner son visage, caché derrière une capuche dégoûtante remplie de trous dispersés un peu partout dessus. Ce n'était pas seulement sa capuche qui était crasseuse mais aussi l'ensemble de ses vêtements, elle n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi négligé - pour être poli. Elle ne pouvait l'observer de façon précise pour le voir correctement car l'humain avait la tête baissée. Il faisait vraiment tâche avec tous les préparatifs qui avaient été faits pour rendre ce jour mémorable. Plus elle l'observait, plus elle sentit un certain frisson lui parcourir l'échine, elle ne sentit rien de bon ressortir de cet individu, pourtant elle perçut qu'il y avait quelque chose d'intriguant chez cet Homme.

Son observation se stoppa net lorsqu'elle s'aperçut que l'étranger qu'elle scrutait du regard, la regardait, elle aussi, elle ne vit que l'un de ses yeux mais il était tellement effrayant qu'il la fit pâlir de terreur, elle le faisait frissonner au point d'avoir de la chair de poule sur les bras.

Elle grimpa à toute vitesse jusqu'à sa place rejoignant son héros qui était perché sur son promontoire, elle était tout essoufflée et affalée sur son siège, affolée par cette étrange impression qu'elle avait eu en croisant son regard. Ce n'était pas de la peur qu'elle avait ressenti, mais quelque chose de plus profond, qui allait au-delà de sa compréhension, elle ne comprenait ce qui venait de lui arriver.

Le sentiment qu'elle avait ressenti c'était... de la nostalgie ?

- Qu'est-ce qui t'arrive ? lui demanda Beneltig, à peine intrigué, regardant ailleurs.

- Rien... Rien du tout... lui répondit-elle d'une voix tremblotante.

Lorsqu'elle se calma, elle remarqua que la princesse fée devant elle la fixa, la toisant du regard avant de regarder devant elle.

Finalement,le discours de la reine n'avait rien changé à sa situation, en conclut-elle.

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