Paris la Déchue | Rencontre avec le Héros

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J'imagine que je dois encore continuer à continuer à raconter son histoire...

J'espère être au moins être la dernière narratrice...

Alors, débutons.

Il était une fois, il y a fort, fort... fort longtemps. Alors que l'humanité s'apprêtait à rejoindre les étoiles et s'aventurer dans le vide spatiale. Le monde vint à connaître la plus grande catastrophe qu'elle a jamais connue : la fusion des mondes, comme on l'appelait.

Un événement improbable dans l'Histoire. Cette « catastrophe » amena sur Terre des êtres surnaturels provenant de l'imaginaire collectif des Hommes.

En somme, toutes les fantaisies prirent vie.

Toutes les superstitions dont les Hommes s'étaient attachés à rejeter depuis des siècles, au nom de l'évolution sociétale, vinrent à leur rencontre.

Tout ce qu'ils avaient considérés jusqu'alors comme de simples chimères ou légendes : lilliputiens, fées, gnomes, nains, fantômes, manticores, Talorich —même s'ils se comptent sur les doigts d'une main—, loups-garous, succubes, Enfants Solaires, sirènes, Titan-Chevaliers, Solifloriens, orcs, dragons, Big Foot et même le monstre du Loch Ness !

Les humains qui n'avaient juré que par la science, des siècles durant, faisaient face à quelque chose qui dépassait l'entendement. Ce joyeux petit monde n 'avait laissé aucune place à la rationalité.

Au départ, naquit une certaine curiosité —qui était d'ailleurs réciproque entre les deux peuples. La science pour les uns et la magie pour les autres. Les plans de conquête spatiale avaient été mis à l'arrêt. Tous les yeux semblaient rivés sur ce nouveau mystère apparu soudainement. Les premières théories ne tardèrent pas. Ces êtres apprenant que les humains allaient peut-être quitter la Terre, étaient venus reprendre la place qui leur était dû. Une théorie écologiste, en somme. Malheureusement, cela ne fonctionnait pas puisque les "Féériques"— nom qui leur avait été attribué lors de leur apparition— semblaient tout ignorer de l'existence des « humains ».

Une autre théorie, plus plausible, émergea ensuite. Tout laissait entendre une fusion dimensionnelle. En effet, ce n'étaient pas simplement des êtres magiques qui avaient été transportés ou devrais-je dire téléportés sur Terre ; c'étaient des morceaux de leur monde qui étaient venus s'ajouter à notre planète. On ne l'avait pas remarqué tout de suite, mais la Planète Bleue avait bel et bien changé. Elle paraissait plus volumineuse. Quant à l'agencement des continents, il était...différent. Alors que certains semblaient avoir doublé, voire triplé de volume, d'autres ne ressemblaient plus qu'à de simples territoires insulaires ; face à l'immensité des océans qui s'étaient formés. Et puis, je ne saurais l'expliquer mais il y avait quelque chose de différent dans l'atmosphère.

Enfin, l'appellation "Planète Bleue" était dépassée de mode puisque celle-ci tirait désormais vers le turquoise. C'était un tout nouveau monde ; avec ses propres continents, écosystèmes et surtout une nouvelle chaîne alimentaire. Cette nouvelle Terre portait un nom : Fayiera Terra.

Toutefois, force est d'admettre qu'en réalité la seule chose dont ils pouvaient être certains, tant les humains que les Féériques, était qu'ils ne savaient rien.

Des relations cordiales ne tardèrent pas à s'installer entre les deux peuples. Seulement, la guerre grondait sur Fayiera Terra. Celle-ci ne tarda d'ailleurs pas à éclater et, de chaque côté, les représentants prirent les armes. Ce conflit qui s'annonçait comme de courte durée sembla durer une éternité. C'est une nouvelle affaire, plus grave encore vint brutalement mettre fin à ce crépage de chignons. Croyez-moi, l'arrivée des Féériques n'était rien comparée à cette nouvelle menace.

Ce qui est amusant, c'est que lorsqu'on semble avoir touché le fond on se conforte dans la certitude qu'on ne pourra, de toute manière, sombrer plus bas. Toutefois, c'est sous-estimer la malchance.

Un vent de catastrophe soufflait. Déjà ravagé par la guerre, la famine et autres calamités ; le globe plongea un peu plus profondément encore dans les ténèbres. Les entrailles de la Terre s'étaient ouvertes, et, ce qui en sorti était bien plus terrifiant que tout ce qu'on avait rencontré jusqu'à lors. Ces sinistres créatures, sorties de terre, paraissaient tout droit venues du Tartare.

Ces démons, puisqu'il faut les appeler par leur nom, étaient féroces. Ils étaient implacables, sanguinaires, impitoyables, sadiques, sans pitié. Pour ne rien arranger, ils ne connaissaient ni la faim, ni la soif, ni la douleur. Par-dessus tout, ceux-ci se voyaient dotés d'une force herculéenne. Tout cela en devenait presque absurde. Face à ses Goliath, qui pouvaient atteindre la taille du New Empire State Building, ni les humains, ni les Féériques ne pouvaient prétendre sortir victorieux. Ils se réfugièrent alors dans des bunkers dans l'espoir de leur échapper. Rapidement, ces abris souterrains se changèrent en véritables cités mobiles.

Mais tout cela était vain. Les Féériques terriens se rapprochaient inexorablement de la fin.

De leur fin.

C'est alors qu'un miracle se produit. Au milieu des ténèbres, un faisceau de lumière était apparu. Un héros—dont le nom avait été abandonné dans les tréfonds de l'histoire—venait de se révéler à la face du monde. Le Soleil semblait enfin se lever. C'était le sillon de l'horizon. Il avait vaincu l'instigateur de cette ère de ténèbres et disparut presqu'aussitôt ; s'inscrivant, ainsi, dans les mythes et légendes de ses contemporains.

La dernière image de lui qui restait gravé dans la mémoire de chacun, c'était son visage impassible débordant de larmes. Ses yeux étaient rivés sur ce monde qu'il venait de libérer des flammes de l'enfer. Il était parvenu à insuffler un vent d'espoir dans le cœur des habitants de Fayiera Terra.

De l'Humanité, il ne restait que de simples vestiges, datant d'époques glorieuses oubliées de tous, et surtout, que nos protagonistes n'auraient jamais le plaisir de connaître.

Cinq mille trois cent soixante-quinze années se sont écoulées depuis l'apparition de ce mystérieux héros qui était parvenu à redonner des couleurs au ciel devenu si terne.

L'humanité avait une fois de plus mis en déroute son extinction.

Pour autant, elle était loin d'être sortie vainqueur. En effet, sa planète ne lui appartenait plus. Non seulement, la Nature avait repris ses droits mais les Féeriques, qui—contrairement aux humains—, vivaient en parfaite harmonie avec celle-ci, pouvaient jouir pleinement de ses bienfaits. Par chance, les Hommes réussirent à reconstruire des sociétés disséminées à travers le monde grâce aux connaissances logées dans les différentes Bibliothèques Universelles. Créées par les Archivistes, un groupe occulte notant l'Histoire de l'humanité – ou juste depuis la fusion des mondes –, elles servaient de répertoire pour l'ensemble des savoirs des Hommes. Ceci leur permit de recevoir un niveau de civilisation conséquent, mais tous n'y eurent pas droit, remettant le paradigme de puissants dominants et de puissants dominés.

Toutefois, ne confondais-je pas le ciel libéré des ténèbres avec celui du futur ?

Enfin, ce n'est pas moi qui confonds avec le futur, c'est le narrateur du livre qu'est en train de lire le Héros qui semblait vouloir rassurer son lecteur en lui parlant de futurs jours meilleurs.

C'est pour cela qu'il balança le bouquin par terre après avoir lu ces fumist... ce conte pour enfant bête à brouter de l'herbe.

La Réalité était devenue tout autre malheureusement.

Le Héros posa les yeux sur le sol et les compta :

Un... Deux... Trois... Quatre... Cinq... Quinze... Vingt-cinq... Cent ?

C'était plus d'une centaine de cadavres qui jonchaient la route. Ce qu'il avait sous les yeux correspondait fortement à la description qu'on lui avait faite : des usines délabrées, des bâtiments en ruine, des monticules de déchets et, pour finir, des tas de morts...

Manifestement, il était bien arrivé à Paris la Déchue, ville de tous les dangers et de toutes les misères.

Anciennement "plus belle ville du monde", la voici désormais infestée de rats, cafards, anthropophages et autres destructeurs d'espèces. Étrangère à ce nouveau monde, elle n'était plus que les décombres d'une époque maintenant révolue.

En temps normal, ce mois-ci était son mois de repos. Il aurait donc dû être entrain de promener son clébard mutant le long du ruisseau qui s'écoule juste en bas de chez-lui. Mais, celui-ci s'était fait dévorer par un alligator géant il y a peu. (Pas de bol). Lui qui était d'ordinaire toujours sur le qui-vive avait fait l'erreur de souffler un bref instant et voilà qu'un nouveau malheur venait se greffer à sa vie déjà misérable. Parfois, il lui arrivait de se demander si ce destin qui semblait s'acharner si durement n'était pas sur lui n'accomplissait une justice divine... Le temps était venu pour lui de reprendre ses recherches, c'est comme ça qu'il avait atterri dans ce dépotoir—qu'on avait l'outrecuidance d'appeler « ville ».

D'après les rumeurs qui circulaient sur ce lieu, on y trouvait en son sein une bête avide de chair fraîche et surtout d'hommes. Peu de personnes s'étaient risquées à se confronter à cette créature, et parmi le nombre ridicule de courageux qui étaient partis se battre face à ce monstre, aucun n'en est jamais revenu. Je ne sais pas si le terme "courageux" était bien choisi. Enfin, je veux dire, où se situe la limite entre le courage et la bêtise ?

Cette fois c'était au tour de ce guerrier à l'armure rouillée—armure qui avait l'air d'être sortie d'une époque encore plus lointaine que la vôtre— de reprendre le flambeau des guerriers précédents. Pour ne rien arranger, sa cape était, elle aussi, dans un état douteux. Le plus ironique était que ces belliqueux couraient les uns après les autres vers une mort précipitée pour une simple poignée de deniers—même pas de quoi s'acheter une canette de Cola bon marché dans la Vécong.

Chacun de ses pas dans cette cuirasse d'un autre âge s'accompagnait d'un bruit insupportable. C'était semblable à celui des ongles d'une vieille maîtresse d'école contre un tableau noir ; elle faisait un bruit à réveiller les morts de leur repos éternel. Les lambeaux qui pendant à son armure étaient ornés d'un dessin —les vestiges du blason d'une ancienne maison de nobles, je suppose. Cet emblème était censé inspirer la peur, l'effroi et le respect à tous ceux qui croisait sa route.

Elle était tachée de sang. Qui, manifestement, n'appartenait pas à notre inconnu. Elle était sale et était la chose qui empestait le plus dans toutes les choses que portait le jeune homme, elle était la seule chose qui donnait un passé à ce jeunot qui refusait de voir la réalité, et de grandir par la même occasion.

Le garçon circulait dans les rues de cette ville réduite à néant, dans ces dédales de déchets. Il croisait par hasard le regard furtif de ses habitants.

Cette cité était à l'image de la plupart des villes qui parsemaient la planète bleue, des vestiges d'un passé reculé que presque personne, voire personne tout court ne se souvenait.

Ici se trouvait une tour en métal dont la base était divisée en quatre pieds. Ce squelette d'acier, qui était devenu au fil des rénovations un haricot magique, tenait, vaillamment, mais difficilement, debout malgré les tempêtes, les guerres, les intempéries et le temps qui avançait inexorablement vers sa fin.

Bien entendu, sa construction datait d'une ère antérieure à celle-ci, bien avant l'ère des ténèbres, bien avant la conquête spatiale. Elle n'était pas la première de son genre, elle devait en être sa sixième représentante. Elle faisait partie des splendeurs passées de l'Humanité, un souvenir de sa présence, datant de temps glorieux que les gens devaient sûrement avoir besoin de se rappeler avec les différentes catastrophes causées par les monstres peuplant cette planète, pour se donner un peu d'espoir. Mais les Hommes semblaient n'y prêtaient guère d'attention, préférant se laisser aller à la folie en compagnie de leur colocataire de planète, les Féériques.

Peut-être la Terre elle-même était devenue folle à cause de tous ces changements ?

Ce garçon ne pourrait jamais connaître cette ère de prospérité et d'allégresse. Condamné à vivre à cette période désastreuse où il n'y avait pas de place pour l'insouciance ou la bonté, où tout était corrompu jusqu'à la moelle : les institutions, les êtres vivants et même les légendes de l'Histoire.

Pas étonnant que cet enfant ait perdu confiance en toute chose...

Mais pas le temps de réfléchir à cela, il y avait un monstre qui tyrannisait ce lieu qu'il se devait de rencontrer pour obtenir certaines informations sur un certain homme... si cela tournait mal, il pourrait toujours libérer la ville du joug de cette infâme créature, bien sûr. Après tout, c'était son rôle, j'imagine...

Au carrefour de deux rues, il croisa un Ammu-robot avachi sur le sol, l'écran clignotant. Il frappa la machine pour voir si ses coups allaient la remettre en état de marche et s'il allait lui offrir quelques balles à plasma pour son fusil. Néanmoins non seulement, rien n'en sortit, mais en plus, l'interface afficha que la boîte de conserve était vide. Pris de colère, il fracassa l'écran à coups de pied.

Cette fois-ci, il était vraiment cassé.

Il entendit quelque chose derrière lui. Il se retourna rapidement et dégaina son épée. Mais ne vit personne face à lui. Il regardait de gauche à droite, c'était le désert complet. Mis-à-part le corps inanimé d'un clochard qui se faisait boulotter par une meute de charognards mutants – dont une partie observait dans les cieux l'enfant, ils devaient espérer pouvoir se délecter d'un corps ayant plus de chair que les squelettes vivants de cette ville –, rien de bien inquiétant. Il ne vit qu'un obus planté dans un bâtiment où il était marqué « URSS III » – le retour de la revanche.

Était-ce un nouveau monstre d'un nouveau genre qui se confrontait à lui ? Il tenait fermement son épée Ymir, et se mit en garde, guettant toutes les possibilités d'attaques que pouvait prendre son nouvel ennemi pour l'attaquer. Ses nerfs étaient à vifs, son regard et son esprit étaient affutés, il était paré à toute éventualité...

Le garçon sentit quelque chose toquer sur sa jambière. Il baissa les yeux et vit une petite fille au regard morne. Elle portait un sac à patates de la marque MEXDEX en guise d'habits et son visage était rempli de suie. L'odeur qui se dégageait d'elle était pestilentielle, mais il ne pouvait se permettre de la juger : cela faisait deux semaines qu'il ne s'était pas lavé ou qu'il soit sorti de son armure – alors je ne vous dis pas l'aromate à l'intérieur.

Il courba son dos et fixa cette gamine. Il put observer qu'elle avait les cheveux gras et sales, pleins d'impuretés, son visage étant rempli de boutons et elle avait les yeux gonflés et rouges. Elle avait d'énormes cernes qui tombaient en-dessous de ceux-ci.

Elle avait vraiment l'air malade.

- Vous venez pour l'Ogresse ? demanda la petite fille.

Lorsqu'elle ouvrit la bouche, il put s'apercevoir qu'il lui manquait quelques dents.

Pauvre fille... Ce monde était devenu un terrible endroit...

Le garçon à l'armure hocha la tête, elle lui indiqua de le suivre, ce qu'il fit, puisqu'il ne savait pas où se terrait sa cible.

Ils arrivèrent face à un bâtiment dégradé, un ancien bâtiment officiel, la petite fille le fit rentrer à l'intérieur. Le chevalier devina que l'ensemble de la population de la ville se trouvait à cet endroit. La fille s'approcha du comptoir en face d'eux et secoua la clochette devant eux pour avertir de leur arrivée.

Pendant les quelques secondes d'attente pour que quelqu'un vienne répondre à l'appel, le chevalier à la cape orange put examiner ce lieu à l'odeur fétide et au papier peint terne à en mourir. Les gens qui se rassemblaient ici étaient à l'image de cette fille pleine de saletés : certains semblaient atteints de la lèpre, leurs membres tombant en lambeaux, d'autres avaient contracté la peste et avaient donc d'énormes bubons sur leurs corps.

Le cavalier de la pestilence avait fait son œuvre, ici...

Bien que leurs regards étaient vides de vie et qu'on pouvait voir qu'ils avaient perdu tout espoir, on ressentait chez eux leur intense désespoir.

Ces gens dormaient à même le sol, les plus chanceux avaient droit à un bout de tissu sur lequel s'allonger, et pour les plus forts, ils avaient droit à un banc, une chaise...voire une table ? Il en voyait même dormir sur un congélateur inutilisable ou sous les tables occupées avec des couteaux pour se protéger des voleurs, des meurtriers ou des violeurs...

Non. Ces gens ne ressemblaient pas à la petite fille, ils ressemblaient à cette ville-dépotoir elle-même.

Qu'est-ce qui avait pu arriver à ces gens pour se retrouver dans une telle situation ? La ville était connue pour être une métropole-poubelle, mais était-ce encore vivable pour que des gens puissent penser y vivre ?

Il n'y avait rien qui pourrait les sauver.

Même s'il advenait que le jeune homme soit capable de tuer l'Ogresse, cela les sauverait-il de l'immense désespoir qui les habitait ? Tuer l'Ogresse leur rendra-t-il leurs morts ? Cela ramènera-t-il leurs âmes des sombres abîmes qui semblaient leur avoir été arrachées ?

Ça n'avait aucune sorte d'importance pour le garçon. Il avait quelque chose de bien plus important à lui demander...

Au comptoir arriva une sorte d'énorme homme au ventre bedonnant, portant une chemise hawaïenne à fleurs ouverte et déchirée, il était affublé d'un nez de porc, des yeux vitreux et d'un triple menton. Il n'avait pas l'air d'être un thérianthrope, malgré ses airs d'animal de la basse-cour.

Il baissa les yeux et regarda la petite, celle-ci pointa le chevalier du doigt.

- Il est venu pour elle.

- Pourquoi d'autre serait-il venu ? rétorqua l'homme à l'ossature lourde.

Il déposa sur le comptoir un sac de tissu. Le chevalier secoua la main, il n'était pas intéressé par une quelconque récompense.

- Ne t'inquiète pas, dit le « réceptionniste » d'une voix faussement rassurante, ce n'est pas pour toi. C'est pour elle.

Le garçon ne comprit où elle voulait en venir, puis il remarqua que le fond de la bourse dégoulinait d'un liquide écarlate, une tâche remontait vers le haut du sac. Il n'avait vraiment aucune envie de savoir ce qu'il y avait dedans, cela lui éviterait de porter un quelconque jugement sur eux.

- C'est toi qui as décidé de te confronter à elle, alors là-haut ne nous maudis pas que nous te considérions comme un sacrifice...

Ah donc, il faisait partie de l'offrande ?

Le chevalier ne fit qu'hausser les épaules de façon nonchalante.

- Prend ce sac, il s'agit de notre tribut pour l'Ogresse, il contient les cœurs de femme qu'elle a demandés, expliqua-t-elle, pour que nous puissions vivre encore quelques jours de répit...

Il venait de dire qu'il ne voulait pas savoir ce qu'il y avait dans ce sac !

Le garçon obéit et prit la bourse, il s'apprêtait à s'en aller, mais s'arrêta, il se retourna et ébouriffa les cheveux de la petite au sac à patates avant de lui enfoncer une sucette dans la bouche qui traînait dans l'une des poches de son armure, puis partit de l'établissement.

La fille écarquilla les yeux devant l'étrange goût qu'elle avait en bouche, elle n'avait jamais goûté quelque chose d'aussi délicieux, c'était si doux. C'était tout simplement bon.

Cela devait être la première fois qu'elle mangeait quelque chose de sucré.

Un étrange sourire commençait à être sur son visage, comme s'il avait été figé dans la pierre et qu'il sortait de sa léthargie, il se décrispait peu à peu, c'était comme si son esprit de semi-morte et ses émotions de vivantes se battaient pour l'obtention des sentiments que montreraient son visage.

Alors que le mystérieux jeune homme commençait à partir, le gros homme sortit de derrière le comptoir en se saisissant d'un appareil photo.

- Montre-moi ton visage pour que je puisse l'immortaliser. Quel intérêt te demandes-tu ? Hé bien, dans ce monde, l'espérance de vie d'un humain ou des Féériques est aussi éphémère que celle d'un flash, la majorité d'entre nous n'a aucune personne, ni aucun endroit qui aura la trace de notre passage sur cette terre ravagée que nous avons perdue, il y a bien longtemps.

Le chevalier comprit très bien où voulait en venir le sacrificateur, lui aussi avait perdu tous ceux qui pouvaient potentiellement se souvenir de lui, alors avoir une photo de lui dans ce lieu désolé n'était pas un mal en soi.

Il retira son heaume et mit sa tête à découvert. L'étrange homme au corps gras lâcha son appareil photo qui se brisa sur le sol face à la surprise à laquelle il faisait face. Il abandonna l'idée de le prendre en photo, il n'en avait nul besoin : tous connaissaient cet enfant.

Le jeune guerrier en armure eut un sourire en coin, amusé de l'impression qu'il avait donnée au réceptionniste à la vue de son visage.

Rien d'étonnant à cela ! Rien de nouveau sous le soleil...

Il remit son casque et sortit de la bâtisse.

L'homme au visage de porc s'écroula par terre, ses jambes n'ayant plus la force de soutenir le poids de son cœur, il eut le souffle coupé par le visage de cet adolescent.

- Cet étranger que tu as amené Astarté sera sans doute notre salut, commenta-t-il, mais troquer un monstre contre un démon est-il la bonne solution ?

Dehors, le chevalier à l'armure sale réfléchissait à comment il irait à la rencontre de l'Ogresse. Il fut interrompu une nouvelle fois dans sa réflexion par la fille qui toquait à l'arrière de sa jambière, il se retourna et la vit encore en train de lécher la sucette qu'il lui avait donnée.

- Monsieur, c'est quoi ce truc ? demanda la toute jeune Astarté.

Le garçon ne savait absolument pas comment cela se nommait, il lui répondit simplement par un haussement.

Il remarqua que l'expression qu'exprimait la petite bouille de cette môme malpropre s'était métamorphosée. Ses yeux avaient changé : ils n'étaient plus aussi vides que lorsqu'il l'avait rencontrée. Elle lui paraissait différente, plus... joyeuse.

- C'est vrai que vous êtes capable de vaincre le monstre en haut de la « Flèche Verte » ? lui demanda la petiote tout en continuant à lécher pleine d'extase sa sucette, comme le prétend la maire.

Il n'en croyait pas ses oreilles, ce gros tas à qui il n'aurait pas confié sa chèvre parce qu'il semblait être un pervers sexuel était le maire de ce dépotoir. Le monde était vraiment rempli de curiosités étranges.

C'est vraiment lui qui se permet de juger ?

Il fixa la tour de fer qui se dressait face à lui, il haussa, une nouvelle fois, les épaules – il ne savait vraiment rien, ma parole !

- S'il vous plaît monsieur, je vous en prie, sauvez mes parents !

Le chevalier hocha la tête sur le côté, ne comprenant pas vraiment ce qu'elle voulait. Seulement les hommes étaient emmenés en haut de cette tour.

- Elle est partie chercher mon père ! s'exclama-t-elle, j'avais perdu tout espoir de les revoir jusqu'à que vous arriviez, que vous me fassiez savourer ce bâton sucré et que la maire Maxine dise que vous êtes capable de tuer cette chose qui a tué plein de gens...

Donc ce n'était vraiment pas une faute de frappe, elle est une femme... Hé bah...

Le mystérieux guerrier s'agenouilla en face d'elle et la regarda à travers son casque avant d'essuyer les larmes de la petite fille et de... hausser les épaules. Puis partit pour le lieu où résidait le monstre qui terrorisait cette déchetterie qu'on se permettait d'appeler « ville ».

- Donc vous allez les sauver ? demanda la demoiselle.

Il leva les bras au ciel de manière à dire « je ne sais pas ».

Ce gars est vraiment impayable. Il a envie de se mouiller dans rien.

Mais après tout, il ne savait pas ce qu'il se passerait lorsqu'il rencontrerait l'Ogresse, rien ne l'obligeait concrètement à la tuer, puis d'un autre côté, il était venu à Paris la « Capitale Déchue » pour lui soutirer des informations sur l'assassin de sa mère.

Le reste, il n'en avait cure.

Et si elle faisait la maligne, il utiliserait le petit cadeau qu'il pensait lui apporter.

Il revint à l'endroit où il avait rencontré Astarté, avant de la quitter, il lui avait demandé de lui apporter une très longue corde pour grimper la Tour Eiffel VI d'au moins dix mètres de long pour pouvoir transporter la petite surprise qu'il allait devoir se traîner jusque là-haut.

Après quatre heures trente de marche et de futiles confrontations contre des monstres issus de détritus et autres immondices, de stupides bandits de grands chemins en quête de malheureuses victimes à qui ils pourraient dépouiller le peu d'affaires qu'il possédait sur eux ou d'Hommes amoureux de la chair de leurs semblables, le guerrier arriva enfin en face de cet illustre vestige du passé de Paris, cette tour en acier vert qui s'enroulait sur elle-même.

Il enleva son heaume et l'accrocha sur ses hanches, il tint la corde avec ses dents et il l'enroula autour de ses bras avant de démarrer sa longue ascension en haut de l'ancien monument – il aurait très bien pu prendre l'ascenseur, mais comme tout le monde le sait, c'est une mauvaise idée de monter avec des objets dangereux dans un monte-charge, peu importe la taille.

Le chevalier atteignit le deuxième étage de la Tour Eiffel, qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit face à lui un véritable charnier où une montagne de cadavres s'amoncelaient sur le sol... cadavres ? Pas vraiment. A la base de cette montagne, il était irréfutable qu'ils étaient morts mais d'après ses observations, la grande majorité des corps qui se trouvaient face à lui semblaient encore en vie, mais leurs regards montraient pourtant le contraire : ils avaient les mêmes yeux que ceux d'un poisson mort, leurs corps étaient amorphes, vidés de toute énergie vitale, la bouche grande ouverte, un filet de bave pendant sur le coin de leurs lèvres, en plus de ce macabre sourire.

Soudain, il entendit un cri provenant d'en haut, il remit son casque en vitesse et s'arma de son fusil – bien qu'il lui restât à peine de balles de plasma.

Un projectile paraissait se diriger dans sa direction. Mais ça n'avait pas l'air d'être un véritable projectile ou une créature magique aimant sauter de tout son poids sur lui sans craindre que leurs os de leurs jambes se brisent à cause de la gravité.

Il plissa les yeux et s'aperçut qu'il ne s'agissait que d'un corps humain torse nu qui chutait vers l'étage du jeune homme. Celui-ci s'écrasa contre la montagne de « macchabées » et roula jusqu'à ses pieds, il était dans le même état que les autres mâles du mont de corps. Il s'agenouilla et observa l'Homme qui était tombé du ciel et qui était à ses pieds, le fouilla et trouva un holophone. Il le sortit de sa veille et vit en fond d'écran la petite Astarté avec de meilleurs habits que ceux qu'elle portait désormais, mais il ne s'était rien de plus que de simples haillons aussi sales que le sac à patates.

Cela devait être son paternel, et sa mère en fond qui les enserra entre ses bras – elle portait la culotte de la famille.

Lui aussi avait le corps dénudé et ce visage d'ahuri comme toutes les autres victimes.

Il leva la tête et aperçut au loin, malgré sa mauvaise vue, des grandes ombres.

L'Ogresse ne semblait pas être l'une d'entre elles.

Le chevalier prit le corps de cet homme et le descendit avec la corde.

Il viendrait le chercher plus tard pour l'amener à sa fille, il ne lui restait plus qu'à trouver sa femme, mais il n'avait pas vraiment d'espoir pour elle.

Puis il réattacha la corde à la « surprise » qu'il réservait au monstre qui se trouvait en haut du monument et reprit son escalade de la Tour Eiffel VI. Le chevalier grimpait jusqu'au deuxième étage en tirant le « colis » qu'il s'amusait à transporter jusqu'au point de livraison, ce joli paquet trouvé dans un coin de rue de cette horrible ville allait bientôt lui servir.

La rencontre avec l'Ogresse allait être terriblement explosive.

Il se présenta enfin au troisième étage du monument de ferraille, il vit face à lui le monte-charge menant à l'antenne, et juste avant, il remarqua la présence d'une multitude de monstres entourant un immense trou d'où il avait vu le corps sans étincelle de vie du père d'Astarté tomber.

La présence du garçon ne prit pas longtemps à se faire remarquer.

Soudain, deux humains sortirent du lot et coururent vers lui, ils avaient l'air en si grande détresse, de loin, ils le suppliaient de leur venir en aide. C'étaient un homme et d'une femme, tous les deux nus.

Le jeune homme s'avança vers eux, sans crainte, il allait s'occuper aisément de ces créatures qui allaient indubitablement lui bloquer le passage.

Cependant, brusquement, les deux humains s'approchant de lui se changèrent en serpents humanoïdes et se jetèrent sur l'adolescent en armure.

Comme il l'a dit plutôt, il allait devoir s'occuper des deux monstres qui allaient lui bloquer le passage, il hésitait juste entre utiliser son arme à plasma ou les laisser jouer leur petite comédie pathétique d'humains en détresse, mais il se souvint qu'il ne lui restait pas suffisamment de charges plasmiques pour s'amuser à ce genre de petit jeu.

A contraire, bien qu'il détestât l'utiliser, il allait devoir se servir de l'épée maudite Ymir.

Dégainant la lame de son fourreau aussi vite que l'éclair, le jeune jouvenceau en armure découpa les deux monstres en fines tranches en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les transformant en escalope de serpents frits.

Pensaient-ils réellement duper une illusion tel que lui ? Quelle fadaise.

Il rit face à cette absurdité, c'était lui le plus grand menteur de cet univers. Mais il était bon, il pardonnait cette maladresse de ses adversaires, il est vrai que rien n'indiquait sa véritable nature, ni qu'il était l'être que les citoyens lambdas et les gens du monde souterrain que tant de gens craignaient et espéraient à la fois... et eux aussi ne le sauraient pas.

Voyant leurs camarades devenir de fines lamelles de viande, les autres créatures magiques se jetèrent sur le jeune guerrier, celui-ci était ravi de voir tant d'enthousiasme à son égard émanant de ces vils Féériques qui avaient l'imprudence de croire qu'ils avaient la moindre chance face à lui. En même temps, comment pouvaient-ils imaginer qu'ils avaient quelque chose de plus terrible qu'eux tous réunis ?

Cinq minutes lui suffirent pour les réduire en charpie. Ils n'avaient aucune chance face au chevalier : le fait qu'il soit en possession d'Ymir et qu'il utilise cette arme maudite qui le répugnait tant, les effets secondaires que lui procuraient cette arme et l'énervement dû à son utilisation réduisait les chances de le vaincre à : zéro.

Le jeune homme essuya le sang dégoulinant de sa lame avant de la ranger dans son fourreau, puis d'ensuite rentrer dans l'ascenseur et d'appuyer sur le bouton menant au dernier étage.

Les portes métalliques grincèrent à leur ouverture comme si une vieille enseignante d'école griffait un tableau noir avec d'affreux ongles longs - la maîtresse des lieux aurait pu faire l'entretien de l'endroit.

Il s'engouffra dans le monte-charge de la tour verte et arriva dans la salle du trône de celle qui terrorisait les habitants de la ville d'en dessous. La pièce était bien plus somptueuse que tout ce qu'il avait vu jusqu'alors depuis qu'il était arrivé dans la ville.

Il sortit de l'ascenseur sans crainte, il ne voyait pas cette fameuse dévoreuse de mâles dont on lui avait tant rabâché les oreilles avant de venir à Paris la Déchue, il ne vit que dans cette salle six hommes tenus en laisse à quatre pattes devant le fauteuil royal de Sa Monstruosité. Derrière, il aperçut un alignement de têtes avec des cheveux longs ou courts, il s'approcha de l'une d'entre elles et s'aperçut qu'ils s'agissaient de têtes de femme, c'était donc ça qu'elles devenaient lorsqu'elles tentaient de venir sauver leurs maris : des gobelets.

Il était plus attristé à la vue de ses pauvres mères de famille, ses femmes aimantes que par la vue de ces hommes qui avaient été asservis et condamnés à cette position servile de canidé. Ce n'était pas son problème s'ils avaient subi le contrecoup d'être les esclaves sexuels de ce monstre, si ses actions rendent service aux victimes de l'Ogresse, grand bien leur fasse, sinon, qu'elle reste maîtresse de Paris, cela reviendrait du pareil au même pour lui.

Alors qu'il allait déposer le cadeau des gens d'en bas sur le trône « royal », il esquiva une attaque provenant de l'un des coins sombres de la pièce, dernier moment, en faisant un flip arrière. Il se retourna dans la direction d'où provenait l'attaque et il vit celle qu'il était venu rencontrer : Albedo Wata, la Dévoreuse de d'hommes.

- OH ! s'extasia-t-elle, je vois que je n'ai pas affaire à un petit joueur.

Cette femme était bien différente de la description qu'on lui avait faite, on aurait dit qu'elle était issue d'une fusion entre un homme-poisson avec ses jambes recouvertes d'écailles et d'un bouc à cause des cornes qu'elle avait sur la tête. Son corps fin et son visage délicat le faisaient douter sur la personne qu'il ciblait.

[Ce n'est pas comme s'il s'attendait à rencontrer une célèbre ogresse, ni qu'elle ait la peau verte ou que ses crocs sortent de sa bouche comme les autres ogres de race porcine.]

C'est qui qui raconte l'histoire ? Toi ou moi ?

[...]

Voilà.

Et donc, il savait qu'elle avait une apparence humaine, mais il ne s'attendait pas à rencontrer une aussi belle femme. Mais surtout, il s'attendait plus à la sorcière d'Hanzel et Gretel qu'à Blanche-Neige.

Elle s'approcha du garçon et caressa la partie gauche de son casque avant de repartir à sa place. Elle claqua des doigts et l'un des esclaves vint vers elle. Elle l'utilisa comme repose-pied.

Cette attitude déplaisait fortement au jeune garçon.

- Bien que tu sois sous ses ordres, ne pourrais-tu pas faire preuve d'un peu plus de déférence à mon égard ? rit l'Ogresse.

Cette phrase confirma ce qu'il voulait absolument entendre : elle savait pour lui.

Cela redonna le sourire au jeune garçon, ses yeux s'illuminèrent d'un rouge écarlate, il avait du mal à contenir sa rage, mais il fallait qu'il le fasse s'il voulait obtenir une piste au-delà de celles qu'il donnait.

Le mystérieux voyageur secoua la tête pour lui signifier qu'elle se trompait sur sa personne.

- Comment ça « non » ? dit étonnée la mangeuse d'hommes, tu manques de respect ! Ou tu n'es pas avec lui....

Il ne lui répondit par la positive en lui montrant son pouce levé.

- Donc tu es l'un de ces imbéciles d'aventuriers qui pensent avoir ma tête ? À combien s'élève ma prime, désormais ? rit-elle allégrement.

Toujours faux.

Il lui signifia avec sa main gantée que oui et non. Ce n'est pas obligatoire.

- Tu commences à m'énerver à ne pas parler ! s'énerva Albedo.

Il leva les bras au ciel et haussa les épaules.

Elle ressentait son sourire plein de mépris à travers son armet volé. Devant cette nonchalance, elle ne pouvait restait indifférente face à l'arrogance de cet homme qu'elle avait face à elle. Elle allongea l'un de ses ongles qui transperça le casque du chevalier et il valsa dans les airs avant d'atterrir lourdement sur le sol, révélant au passage le visage de notre protagoniste.

Bien qu'il eût sa protection à la tête, elle ne fut pas suffisante pour le protéger complètement : il se retrouva blessé au front. Il ne pouvait nier que cette Féérique était forte : à peine eut-il un moment d'inattention qu'il ne vit pas le coup partir.

Lui qui était étonné par l'attaque de son adversaire, il ne se doutait pas de la stupeur avec laquelle Albedo Wata réagit devant la vue de son visage. L'expression de terreur qu'affichait sa figure était mémorable : elle ne ressemblait plus à la femme imperturbable qu'elle présentait, mais plus au tableau de l'artiste norvégien Edvard Munch « le Cri » - oui, je sais, je suis une personne cultivée... Elle n'aurait jamais pensé qu'elle recroiserait la route de l'un des survivants de Novillios, puisqu'ils étaient censés être tous morts.

- Toi ! s'écria-t-elle avec une voix tremblotante.

Six ans s'étaient écoulés depuis ce fameux douzième jour d'Amikan, il ne pouvait pas être en vie après tout ce qu'il s'était passé.

- Donc si tu as ce casque, c'est parce que tu as réussi à tuer l'un de ses généraux !

Le garçon se retourna et ramassa le heaume, il le nettoya avant de revenir où il était juste avant. Il pointa le casque du doigt pour lui faire comprendre qu'il voulait savoir où était la troupe des Techno-Knight et leur chef qu'il recherchait depuis six ans.

L'expression de terreur qu'afficha l'Ogresse ravit l'étranger, cela allait être bien plus rapide d'obtenir des réponses si elle le craignait. Il n'aurait peut-être pas à faire couler le sang.

- Comme si j'allais te le dire ! Tu peux toujours cour...

Il l'interrompit avec un tir de fusil à plasma, le projectile frôla son oreille. Il l'avait fait exprès pour l'intimider, il n'avait vraiment pas le temps, ni l'envie de se battre.

Malheureusement, sa tentative d'intimidation se résulta par un échec, elle était vraiment en colère là. Mettre une pression à cette pseudo-reine de ce trou perdu n'était vraiment pas une bonne idée, alors qu'il n'y avait pas de témoin, elle s'est retrouvée humiliée par un enfant de quinze ans, et ça, non, ça, elle ne l'accepterait pas.

Il soupira d'exaspération, lui qui voulait faire ça en douceur, il allait devoir une nouvelle fois se battre. Et le pire, c'est qu'il venait d'user une balle de plasma pour rien, il devait à tout prix lui en restait une pour son plan de secours. À l'expression de son visage, on pouvait se douter qu'il devait se dire « C'est usant. ».

- Tu penses vraiment pouvoir me menacer dans mon propre palais pour venger cette stupide femme ?

Là, c'en était trop.

Il avait laissé toutes les ignominies qu'elle a et avait pu faire, dont il était témoin à ce moment précis et qu'il avait entendu, mais l'insulter, fut la goutte de trop.

- Que comptes-tu faire ? le nargua-t-elle, me tuer ? Laisse-moi rire ! Porter l'armure de cette pauvre femme t'octroie le droit d'être aussi arrogant ? C'est ce que tu penses ? Je vais te faire redescendre sur terre, au sens propre comme au figuré.

Ah ! Elle aussi a cette idée en tête.

Elle fonça sur le chevalier en transformant son bras en une multitude de serpents, celui-ci eut seulement le temps de ranger son fusil dans son dos, et de reprendre Ymir entre ses mains pour se défendre. Ses pupilles s'illuminèrent d'un rouge écarlate.

Il était prêt à se battre.

Il alla à la rencontre d'Albedo en tranchant son armée de serpent et lui donna un coup de pied dans les côtes, l'envoya valser contre le mur. Ce n'était pas assez pour l'arrêter. Elle revint à la charge en poussant un cri strident qui désarçonna le garçon, mais pas assez pour qu'il lâche son arme. Celle-ci en profita pour répandre ses serpents dans le sol et qu'ils attaquent le chevalier dans toutes les directions.

Les serpents l'encerclaient déjà et se jetèrent sur lui, il découpa tous ceux qui se risquaient à s'en prendre à lui, il n'était pas stupide, il savait que leur but n'était pas le mordre directement mais de s'infiltrer d'abord dans les interstices de son armure.

Albedo reconnut que ce gamin était plus malin que tous ses prédécesseurs qui vinrent remplis d'arrogance, posséder un atout comme lui dans ses rangs lui permettrait de pouvoir le défier, surtout que l'Héroïne n'était plus là, il était moins expérimenté qu'elle mais il lui servirait face au bras droit de leur chef.

Pour le garçon, il y avait bien trop de reptiles à son goût qui l'entouraient, il se laissa alors imprégner par le pouvoir de l'épée au nom « divin », acquérant une force titanesque, ses muscles se gonflant, il explosa le sol pour tuer tous les serpents – au risque de tomber – et reprit sa course vers la dévoreuse de mâles.

Prise de court, elle siffla, alertant ses sbires de venir l'aider. Malheureusement pour elle, ceux de l'étage en-dessous étaient déjà mort, il ne restait plus que ses esclaves sexuels qui se jetèrent sur le garçon, ils le retenaient de toutes parts. Bien qu'il ait obtenu une force dépassant celle d'un enfant, les effets prodigieux qu'offrait l'épée étaient limités s'il utilisait l'arme que comme un vulgaire boost de puissance. Là, il avait juste la force d'un adulte lambda – plus quelques suppléments non négligeables –, et elle continuait à régresser jusqu'à qu'il revienne à sa vraie force.

Il n'avait aucune envie de les blesser ses pauvres bougres, mais il n'avait ni la voix, ni l'insouciance de vouloir les résonner vu l'état minable dans lequel ils étaient. Il utilisa encore une fois le pouvoir d'Ymir et tournoya sur lui-même provoquant une tornade de vent, les hommes d'Albedo Wata se retrouvèrent dans les airs avant de se fracasser brutalement sur le sol, mais apparemment, ce n'était pas assez pour les arrêter.

Si elle tenait tant à perdre ses partenaires...

Le chevalier explosa la mâchoire du premier mâle qui se présenta face à lui, puis éclata la jambe du deuxième avant de lui mettre une balayette et de le faire tomber sur le sol, de saisir les cornes d'un orc, de lui mettre un double coup de pied dans le menton et de l'envoyer contre les autres « séduits » – les courbatures du lendemain vont être d'un tout autre niveau.

- Tu es vraiment fort..., lui concéda la dévoreuse d'hommes, mais ce n'est toujours pas assez pour me faire parler.

Elle se jeta sur lui et griffa le casque du jeune guerrier avec ses longs ongles, mais le jeune homme lui attrapa le bras et lui tordit en le rapprochant vers elle, lui faisant pousser un cri de douleur. Il commença à le plier de plus en plus, jusqu'à ce que l'Ogresse s'avoue vaincue et qu'elle lui dise où se trouvait le chevalier qu'il recherchait.

Se tordant de douleurs, elle le supplia d'arrêter, mais il fit la sourde oreille, alors elle tenta de le séduire.

- Si tu voulais tant te rapprocher de moi, tu n'avais pas besoin de faire tout ce vacarme pour ça, dit l'Ogresse amusée, t'en prendre à une femme aussi frêle que moi, ce n'est pas très chevaleresque, pas très héroïque. Surtout que cela se voit que tu es attiré par moi, insinua-t-elle, aucun homme ne me résiste et toi, tu n'y fais pas exception, je le sens bien...

Quel délire !

Utiliser les pulsions d'un jeune garçon de quinze ans, c'est un coup bas... qui aurait marché avec un humain normal. Il resserra son étreinte, agacé par les sous-entendus graveleux de cette femme. L'avoir par le sexe était bien, là, la pire idée qu'elle avait le concernant. Mais elle continua son entreprise en ajoutant quelque chose qui devrait l'intéresser.

- Tu pourrais y réfléchir au moins, haleta-t-elle en ayant toujours mal, si tu devenais mon homme, je t'offrirais la puissance nécessaire pour te venger, je pourrais même guérir tes stigmates, lui susurra-t-elle, sois mien.

Il approcha sa tête, lorsqu'elle la vit, elle put constater son refus par son secouement de tête.

- C'est bien dommage pour toi et moi, confia-t-elle désolée, nous aurions fait un bien joli couple d'abomination... Premier sort des vents aquilons : Poussée.

Un vent violent l'écarta du chevalier et elle se rattrapa sur ses mains. Le garçon en avait marre de ce combat, il allait en finir, une bonne fois pour toute. Il lui redemanda une nouvelle fois où se trouvait le chef des Techno- Knight en tapotant sur son casque.

- Il est bien le seul homme que je craigne en ce monde, donc ne compte pas sur moi pour te révéler quoi que ce soit.

C'est bien dommage.

Il rangea son épée et reprit son fusil et chargea la balle de plasma en direction d'Albedo Wata, celle-ci courut vers lui en sortant les griffes et les crocs. Le chevalier fit tournoyer son arme à plasma, stoppa le canon en direction du le sol et tira. La balle traversant le plancher atteignit le « cadeau » que le chevalier lui avait apporté qui n'était autre que l'obus qui s'était engouffré dans un bâtiment. Celui-ci explosa, détruisant l'antenne et le dernier étage de la Tour Eiffel Six. Toute la structure trembla, vacilla, avant de s'écrouler sur elle-même, les boulons de la structure métallique sautèrent, elle était bien trop vieille pour résister à une telle explosion – quoi que n'importe quelle structure n'aurait supporter cette explosion.

Albedo tomba dans le vide sans même s'en être rendue compte de ce qu'il s'était passé. Celle-ci était tombée dans le trou qu'avait provoqué l'explosion de la « surprise » de son visiteur. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle assistait, aux premières loges, de la chute de son « palais ». Elle n'arrivait pas à croire qu'un simple individu, qu'un simple humain, un simple mâle, un simple enfant ait été capable de tout détruire ce qu'elle s'était évertuée à construire.

Mais elle le savait, il n'était pas simple, c'est pour cela qu'il en a été capable.

C'était effectivement ça le plan du garçon, si elle ne répondait pas à sa question, il lui prendrait tout comme ils lui ont tout pris à leur venue à Novillios.

Mais au fait, ce suicidaire où se trouvait-il ?

Hé bien, celui-ci a eu le trait d'esprit de sortir son épée pour s'accrocher à une paroi tombante de la tour de fer, lorsqu'il vit sa cible traverser le squelette métallique du monument, il arracha son épée et se propulsa vers elle, plongeant à sa poursuite.

Il la vit au loin, entre des poteaux qui se détachaient de la construction verte en acier. Le chevalier sauta de barres en barres, courut sur l'une d'entre elles pour se rapprocher de l'Ogresse, fonçant à toute vitesse vers elle et alla pour lui planter son épée dans le torse.

Cependant, la dévoreuse d'hommes le bloqua avec un bouclier fait de serpents, Ymir s'enfonça dans la protection de la chimère mais se stoppa, il ne tenait sur rien pour exploiter la pleine puissance de ses coups. Elle voulut l'attaquer mais il fut le premier à riposter en usant de son épée comme point d'appui pour lui enfoncer l'un de ses solerets en fer dans la colonne vertébrale, lui rendant sa véritable apparence de gorgone.

C'est à ce moment-là qu'elle comprit qu'elle n'avait pas affaire aux simples guerriers ou aventuriers qui venaient en découdre en essayant de la vaincre, et qu'ensuite, face à leurs faiblesses, elle les asservissait en les transformant en jouet sexuel. Lui avait affuté sa lame et ses capacités physiques dans un seul but : tuer. Dans chacun de ses coups, elle sentait sa hargne, sa rage, son envie de la tuer, qu'elle comprenait parfaitement au vu de ce qu'il avait vécu. Elle n'était qu'un simple vermisseau sur son passage sur lequel il avait droit de vie ou de mort. Et ça, elle ne pouvait pas l'accepter !

- Qui que tu sois en ce monde infâme, je ne me laisserai pas insulter, ni rabaisser !

L'Ogresse fit apparaître des écailles sur ses bras et frappa la jambe du guerrier juvénile, déformant sa jambe d'armure, il retira son pied du dos de la mangeuse de mâles et avant qu'il puisse s'en dégager complètement, elle lui mit une droite qui l'envoya contre une poutre en métal.

Il toucha son plastron et remarqua un renfoncement qu'elle avait créé dessus, cela l'énerva au plus haut point.

Le heaume avait peut-être été volé, mais l'armure lui avait été légué par sa mère, elle était son seul souvenir dans ce monde éphémère, et il n'accepterait qu'on lui abîme.

Le chevalier saisit la poutre contre laquelle il avait été projeté, et allait la projeter contre son opposante, et oubliant qu'ils étaient en pleine chute libre et qu'ils se rapprochaient dangereusement du sol, pour lui, la seule chose qui comptait s'était de rendre le coup que lui avait porté Albedo. Cependant, bougeant dans tous les sens, il rata son objectif. Il voulut retenter le coup, malencontreusement, la gravité les rattrapa, ils se fracassèrent sur le sol avec le reste de la structure.

Un énorme nuage de fumée se créa avec la chute du symbole de l'ancienne capitale.

Miraculeusement, Albedo s'en était sortie indemne, elle se releva pleine de douleurs articulaires, elle n'arrivait même plus à utiliser ses jambes, elle les changea en queue de serpent pour se déplacer plus aisément entre les morceaux de métal qui s'étaient répandus sur le sol. Elle pouvait remercier le chevalier que recherchait le Héros pour ce corps corrompu.

Déjà que Paris ne ressemblait à rien, cela n'allait pas s'arranger avec ce champ de métal qui la faisait encore plus ressembler à une déchetterie.

Se déplaçant entre les pylônes d'acier, elle trouva le casque de cet inconnu qui était venu le défier, un large sourire s'afficha sur son visage, elle rit à gorge déployée.

- Tu es venu jusqu'à chez moi, tout détruire pour finir par mourir aussi misérablement ? Pitoyable !

Elle prit le casque et en retira la tête d'une des femmes qui servait pour la décoration de son intérieur.

Devant son incompréhension, son visage se déconfit et ses mains se mirent à trembler, elle lâcha le heaume et la tête de son ancienne victime. Le casque roula jusqu'au pied de son « propriétaire » qui l'arrêta et celui-ci pointa, dans la direction de l'Ogresse de Paris-la-Déchue, l'épée Ymir.

Levant les yeux vers son bourreau, elle put voir distinctement, à la lumière du soleil couchant, le visage noir du monstre qu'ils avaient créé : ses yeux écarlates brillant d'un rouge étincelant, aussi rouge que le sang, sa face aussi noire que le bleu de la nuit éternelle qu'aucun héros n'avait su retirer, seules ses dents étincelaient d'une brillance incroyable. De sa tête coulait tant de sang qui devait sortir de tant de blessures, mais aucune n'était perceptible à cause de cette « tâche » qui recouvrait son visage, et sur le haut de son crâne s'était planté une tige de métal qui devait sans doute appartenir à la Tour Verte, laissant s'écoulait du trou créé une grande quantité de sang qui se répandait sur toute sa tête et son cou tordu à quatre-vingt-dix degrés qu'il réajusta d'un simple mouvement de tête et de sa main.

Alors qu'aucun trait de son visage ne lui était visible, l'Ogresse pouvait tout de même ressentir toutes les émotions qui s'échappaient de celui-ci : colère, haine, rage, rancœur...

En le voyant, elle devait se dire : « Qu'avons-nous créé ? ».

Son regard de tueur n'était pas factice, elle ne serait pas sa première victime, mais elle avait encore une chance de survivre si elle répondait à sa question.

Le chevalier baissa la pointe de sa lame de son arme et le pointa sur le casque.

- Toujours cette obsession..., siffla l'ensorceleuse d'hommes, comme si j'allais te dire quelque chose ! Même si tu as l'épée de l'ennemi naturel des Terriens, tu n'es rien face à sa puissance démesurée. Cette arme n'est qu'un fragment de sa force !

Le Héros claqua sa langue de mécontentement.

L'Ogresse tenta le tout pour le tout et se jeta une nouvelle fois sur le garçon.

Mauvaise idée...

Il lui trancha la tête avant de lui tirer dessus une balle de plasma en plein front, la laissant s'écraser par terre et l'observant fondre petit à petit jusqu'à devenir un liquide visqueux à cause de l'étrange sang de la gorgone. Le corps de la chimère fit jaillir du sang de sa gorge, comme un arrosoir automatique, avant qu'il puisse s'écrouler lourdement sur le sol.

Le corps du monstre se mit à prendre forme humaine, ce qui étonna le garçon, pourtant ce n'était pas la première fois qu'il voyait ça, c'était rare mais cela arrivait.

Cela avait-il un rapport avec sa malédiction ?

C'était le seizième truand lié à ce foutu chevalier que liquidait le jeune homme sans avoir le moindre indice d'où il pourrait bien se trouvait.

Encore une perte de temps.

Il prit la tête de la mère d'Astarté, enfila le heaume et alla chercher le corps du père qui était, étonnamment, encore en vie.

Quel miracle !

Puis il revint sur ses pas : il faillit oublier le corps de la terreur de Paris-la-Déchue.

Arrivé à l'entrée de la « mairie », il jeta sur le sol la dépouille de leur persécutrice, ils étaient subjugués de la voir d'aussi près, celle qui les avait fait ressentir un tel désespoir pendant toutes ses années.

- C'est pas possible ! s'écria la maire Maxine.

Elle sortit de derrière le comptoir et accourut voir le cadavre de l'Ogresse.

- Alors vous êtes bien qui je craignais..., chuchota-t-elle.

Maxine dégaina un magnum de derrière son dos et visa la face du « sauveur » de Paris.

Celui-ci saisit l'arme à feu d'un autre temps et la brisa en deux juste avec sa propre force.

Quelle force, pensa la femme porcine.

Le garçon remarqua que la main de la maire était bien poilue pour un être humain femelle : était-il face à un homoursporc ?

Il tourna les talons pour voir Astarté dans un coin de la pièce, tous sursautaient au moindre de ses mouvements - ils avaient de quoi. Il avait réussi à vaincre un monstre qu'ils n'ont jamais réussi à tuer malgré leur nombre parce qu'ils étaient trop peureux pour agir d'eux-mêmes (après la déloger en faisant exploser son habitat à l'explosif, ce ne sont même pas des techniques de dératiseurs). Mais cela serait de mauvaise foi de dire cela, il était bien le seul à pouvoir vaincre ces monstres.

La petite fille qui n'avait pas réussi à garder son euphorie obtenue avec le sucre de la sucette qu'il lui avait offerte, elle avait tenté vainement de la garder mais avec l'atmosphère morose de ce lieu, c'était peine perdue.

Il déposa en face d'elle la tête de sa mère et le corps sans intelligence de son père. À leur vue, elle n'eut aucune réaction, elle resta interdite, assise par terre, guettant ces restes d'êtres humains. Seules ses larmes coulèrent sur son visage.

Le garçon voulut approcher sa main, mais se retint, il ne trouverait aucun mot pour la consoler, il n'en trouvait même pas pour se réconforter lui-même... et de toute manière, il faudrait qu'il ait une voix pour prononcer ces dits-mots réconfortants.

Tout ce qu'il put faire c'était l'observer pleurer, ses larmes s'écoulant sur son visage inexpressif.

Il se mit debout et s'en alla de ce funeste bâtiment, s'éloignant au loin. Nonobstant, il entendit qu'on criait après lui, il se retourna et vit la petite Astarté, les yeux gonflés et embués de larmes, elle lui montrait les crocs.

- C'est votre faute tout ça ! cria-t-elle, vous aviez promis de me les ramener en vie !

Le jeune homme la regardait, sans rien faire, sans rien dire.

- Je jure de vous retrouver et vous faire payer ! Peu importe le nombre d'années, je vous ferai la peau !

Le chevalier se retourna et secoua sa main en signe d'adieu. Il n'avait rien à se reprocher, elle se fourvoyait en pensant qu'il lui avait fait la moindre promesse. Et pourtant... et pourtant, il aurait tellement voulu les sauver...

En bas de son casque, un liquide rosé s'écoulait et s'égouttait à la pointe de son menton. Sans doute du sang, à moins que...

On le qualifiait de monstre, voire d'abomination, mais surtout de démon....

Alors qu'il restait quand même qu'un enfant de quinze ans à qui on avait pris les espoirs et les rêves, vivant cette malédiction qui le réduisait à cette condition de paria. Tout ce qui lui restait c'était l'amertume qui noyait son cœur.

Voilà qui est le héros de cette histoire...

Voilà qui est le Héros.

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