Le Démon-Sans-Visage contre la Déesse de Foudre partie 1

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Tous étaient bouche bée, ils n'auraient jamais cru qu'un Homme puisse se proposer en tant que champion.

Était-ce seulement autorisé ?

- Qu'est-ce que tu racontes ? s'écria Helmir, tu déraisonnes là ? Tu n'as pas le temps de participer à cela et surtout, tu n'as pas le droit. Je crois...

- Non, absolument pas ! Je déraille pas ! Je compte bien aider cette gamine à devenir reine.

La Fée ne s'y attendait pas. Il prenait une nouvelle fois son partie. Pour quelle raison s'obstinait-il à la défendre ? À vouloir l'aider ? Cependant, à chaque fois qu'il la défendait, elle ressentait une chaleureuse sensation lui traversait le cœur.

- Ne sois pas impertinent, vil humain, s'interposa Mathgen, déjà que nous avons l'immense honneur de supporter ta présence au sein de notre prestigieux royaume, ne prends pas tes aises chez nous, fils d'Adam ! Tu crois qu'un humain a le droit d'être l'auguste champion de l'une de nos princesses ? l'invectiva Mathgen, comment oses-tu ?

La reine projeta un éclair au pied du Commandant Suprême.

- ASSEZ ! Je ne me souviens pas vous avoir autorisé à parler à ma place, le réprimanda la reine Audisélia.

Ensuite, elle se tourna vers le Héros.

- Ce n'est pas ainsi qu'on formule ce genre de demande, et surtout pas à moi, lui précisa Audisélia, mais comme j'ai un droit de véto sur tous les aspects de cette société... Tu peux t'exprimer auprès de moi. Et de façon un peu plus sérieuse, on dirait tu me défies. Dis ton nom, le nom de ton ascendant et la raison de pourquoi tu veux être le champion de cette princesse.

Des grands cris de protestation se firent entendre dans toute la salle du trône.

C'était intolérable qu'un humain puisse intercéder en l'honneur de l'une des leurs prinesses comme s'ils avaient besoin de ces foutus tortionnaires parmi leurs rangs. De plus, avoir la charge de la protection d'un des joyaux du royaume, aussi ignoble soit-il – selon leurs critères de beauté –, était une infamie.

- Ma Majesté, intervint Sawyer dans le tumulte en chuchotant, n'avez-vous pas entendu que ce garçon n'avait plus de parents et qu'il ne possédait pas de patronyme, ni de nom de baptême comme la fée sans aile. Savoir sa raison serait plus que suffisant sachant que de toute façon il n'avait pas de nobles parents Féériques...

- Nous allons tout de même suivre le protocole, lui répondit-elle d'une voix grave et éteinte en l'envoyant balader d'un revers de main.

Puis elle exigea le silence de la foule. Ils se permettaient bien trop de libertés depuis quelques temps à discuter ses décisions – en gros, ils l'ouvraient trop.

- Ce n'est pas parce qu'il me reste que quelques mois avant ma « démission » que vous pouvez vous permettre ce genre d'insubordination. Rappelez-vous que je peux vous envoyer dans les Sillons des Morts en un seul coup d'éclair. Maintenant, garçon, fais ce que je t'ai dit.

L'humain prit une grande inspiration, remplissant ses poumons d'air, puis expira tout son soûl.

- Moi, humain sans nom, nouveau héros de la légende, fils de Sœur Elena Barros, je me présente en tant que nouveau champion de la princesse sans nom, clama-t-il fièrement en se frappant la poitrine au niveau du cœur y faisant jaillir une flopée de sang.

Le Héros cracha une giclée de sang dans le même temps, mais resta droit. La douleur et le contrecoup du sortilège se faisait ressentir, il était à deux doigts de s'évanouir.

Toutefois, aucune personne n'avait d'intérêt pour ses accidents sanguins, sauf la fée qui s'en inquiéta, elle vint à son secours et lança un sort de guérison sur sa poitrine et essuya, avec l'un de ses mouchoirs personnels, le sang qui sortait de sa bouche.

Le reste de l'audience resta bouche bée face à cette déclaration inattendue, si elle était fausse, cela serait un véritable outrage de se prétendre être cette illustre figure de Fayiera Terra et sa tête volerait, mais si elle était vraie...

Le seul à s'être exprimé est Globox qui ne put juste dire :

- Sans déconner...

Pour le garde du corps et meilleur ami de la reine, cela était la pire situation à laquelle il aurait pu être confrontée. Cela allait même au-delà de cela : ces deux plus dangereuses suppositions s'étaient réunies en une seule ! Pour lui, soit il était le nouveau héros et il pourchassa un usurpateur, soit il était effectivement le fils d'Elena et il avait une rancœur infinie contre le nouveau héros comme l'aurait eu Audisélia en apprenant la nouvelle de la mort de son amie. Pas que le fils d'Elena soit le nouveau héros !

La suite des évènements allait être hors de son contrôle. La fée la plus puissante, la plus destructrice, la plus dangereuse et la plus instable était en train de s'éveiller.

Dans son crâne résonnait une sirène alertant d'un danger imminent, son instinct de survie lui ordonnait de fuir le plus loin possible, mais il ne pouvait pas, il ne devait pas ! Ce n'est pas dû au fait de ses jambes tétanisées de peur, mais à son devoir et à la promesse qu'il avait faite à son défunt père. Il avait tant envie de sauter par l'une des fenêtres de la salle du trône, quitte à briser l'un des vitraux, et s'envoler loin de cet endroit qui allait devenir un lieu de mort. Pouvait-il stopper ce carnage avant qu'ils ne se produisent ?

Sawyer s'était confronté à bon nombre d'ennemis, d'individus malveillants, mais aucun n'était plus ou aussi menaçant que la reine de Sylvania en colère. Elle était le cauchemar de leurs ennemis et une bombe à retardement qui sommeillait au sein du royaume.

Bien qu'il l'aimât de tout son cœur et de toute son âme, il en avait extrêmement peur.

Pourquoi fallait-il que tu meures, Elena ? se lamenta-t-il, et pourquoi fallait-il que ton fils croise la route d'Audisélia ?

À ce moment précis, il se demandait pourquoi était-il le seul à s'apercevoir de la catastrophe à venir.

C'était comme si l'espace et le temps s'était arrêtés au moment où le garçon avait révélé sa véritable identité, moult de sentiments s'était mélangé dans le cerveau des témoins de cette proclamation « fortuite ». La reine restait immobile, elle ne disait aucun moment, comme si les paroles du jeune Homme avait brisé les engrenages qui la faisaient fonctionner, la faisant cesser de réfléchir.

Ce qui n'amenait rien de bon, généralement...

- Euh... Sélia... calme-toi, ce n'est en rien la faute de cet enfant, il ne...

La reine se tourna vers son garde et lui dit avec un sourire de poupée de cire, un visage vide d'émotion et des yeux vitreux.

- Sincèrement Sawyereli, qu'est-ce que je peux bien en avoir quelque chose à foutre ?

Elle se mettait à débiter des phrases à peine compréhensibles, cela sentait plus que mauvais...

- Et tu sais que je n'ai qu'une seule parole, Sawyereli.

Deux fois qu'elle l'appelait par son surnom, alors qu'il le haïssait...

Alors que les ministres et les conseillers avaient des tonnes de questions à poser au successeur du précédent héros de légende, l'air de la pièce fut inondé d'électricité, les membres et les cheveux de la reine se faisait électriser, les montures des écuries royales s'affolaient, même celles des plébéiens poussaient des cris de terreur. Les bébés se mettaient à hurler, pleurant à grosses gouttes sous le regard médusé de leurs géniteurs, l'eau des lacs, des fleuves et des fontaines remuaient, le ciel qui était toujours clair s'assombrit d'un coup sous les yeux stupéfaits des mages qui se démenaient pour qu'il soit toujours sans nuage. Des éclairs se mirent à s'abattre sur les maisons des sujets du royaume qu'ils soient nobles, plébéiens ou invisibles, les enflammant. Des vents forts circulaient dans tous les coins du royaume, faisant s'envoler les êtres les plus faibles sans qu'ils ne puissent espérer rejoindre la terme ferme. Toutes ces catastrophes ne laissaient aucun répit à leurs victimes qui étaient surchargées par tous les problèmes qui surgissaient face à eux.

Mais dans la salle du trône d'aucun ne se rendit compte de ce qu'il se passait à l'extérieur, bien trop occuper avec ce qu'il se passait devant eux. La reine ferma les yeux, s'étira les bras jusqu'à les mettre derrière elle avant de les faire revenir en pulvériserant les accoudoirs de son siège royal avec ses poings en les fracassant dessus, projetant dans le même temps une décharge électrique sans précédent dans la pièce. Cette décharge était si puissante qu'elle éclata presque tous les vitraux de la pièce – cela valait bien la peine de s'en inquiéter.

Le Héros protégea la Fée de cette décharge, la subissant de plein fouet à sa place. Il y avait autant de tension dans celle-ci que dans une station énergétique.

Après qu'elle fut passée, la reine prit l'épée incrustée dans son trône royal, et descendit les marches des escaliers menant à son siège qui se fracturaient sous la pression de ses pas. Atteignant le sol, elle se prépara à attaquer le Héros, mettant l'épée face à sa poitrine, apposant la main sur le pommeau de son arme. Elle comptait lui foncer dessus et lui enfoncer sa lame dans la colonne vertébrale sans même prendre en compte que la Fée était devant le Héros.

Préssentant le danger venir, la Fée hurla au Héros :

- SAUVE-TOI !

À peine eut-il entendu ces mots qu'il agit inconsciemment dans un court laps de temps : il jeta tout d'abord la Fée loin de lui, puis enfila le gant tout en se retournant, l'armure lui recouvrit tout le corps. Il eut à peine le temps de voir la reine-fée filait dans sa direction et qu'elle lui enfonça la pointe de sa lame, l'embrochant violemment contre le mur, avec l'aide de son épée et lui envoya une décharge foudre fracassant le mur contre lequel elle avait empalé le Héros et fissura l'arme de la reine.

Ils avaient sous les yeux l'incontestable puissance de leur dirigeante, peu de personnes auraient pu survivre à un coup pareil, armure ou pas. Et leur vision confirma, après la retombée de la poussière, leur appréhension : le Héros semblait inconscient. Il avait le dos coincé dans le mur, le corps enfoncé dans un cratère d'impact créé par l'attaque de la reine ; seuls ses bras et ses jambes ressortaient. Il avait la bouche grande ouverte, bavant du sang et avait les paupières basses supportant mal la douleur.

- Si tu es effectivement ce que tu prétends être, tu es le plus pitoyable qui soit, cracha la reine.

Les paupières du Héros se rouvrirent petit à petit. Il toussa le sang qui s'était accumulé dans sa gorge. Il saisit la partie fissurée de l'épée et la brisa en mille morceaux.

Il venait de briser l'épée légendaire des rois-fée combattants à la seule force de ses mains.

Il abaissa le plastron de son armure, entrelaça ses doigts, mit ses pouces l'un contre l'autre puis se les enfonça dans le torse.

- Cinquante pour cent, chuchota-t-il.

Il referma le plastron et se mit en garde.

- Qu'est-ce que tu comptes bien faire face à moi ? le provoqua-t-elle, toi qui ne fais que cracher tes tripes depuis ton arrivée ici. Ce n'est pas parce que tu es capable de casser un bâton de fer que tu as une quelconque chance face à moi. Abandonne et je te promets de te tuer rapidement.

- T'es complètement tarée, ma parole. Je t'ai fait quoi pour que tu changes de comportement à ce point et que tu t'en prennes à moi ?

- Tu es né des tripes de la mauvaise personne !

Audisélia lui envoya des lames de foudre à l'aide de la lame brisée de son épée que le Héros s'empressa d'esquiver en faisant une roulade sur le côté, mais aussitôt qu'il avait fini sa série de roulades, la reine s'envola dans les airs et lui fonça dessus en piqué, il esquiva de justesse l'épée de celle-ci qui s'enfonça dans le sol.

- Penses-tu réellement que la fuite est la meilleure solution face à moi ?

- Ferme-la, je réfléchis ! lui rétorqua le Héros.

Son ennemie était bien trop puissante. Même en étant à cinquante pour cent de sa puissance, cela ne suffirait pas. Le temps que l'adrénaline parcoure tout son corps, il finirait embroché. Il allait devoir utiliser Ymir à sa pleine puissance. Le Héros tendit la main vers le sol et hurla le nom de l'épée maudite qui se trouvait à l'étage inférieur. Alors que la reine reprit son assaut, reconstituant son épée grâce à l'éléctricité, l'arme perfora le sol, atterrissant dans la main du Héros, il put contrer le coup d'estoc de la reine mettant son épée à l'horizontal pour stopper la pointe de sa lame.

- Je t'ai vu combattre à l'épée, c'était pitoyable ! Avec ton misérable niveau à l'épée, tu n'as aucune chance face à moi, héros de pacotille. De plus, que feras-tu pour contrer ma magie, toi qui en es dépourvu ?

- Tu parles beaucoup pour quelqu'un qui tient tellement à me tuer, s'énerva le Héros.

Il la repoussa en lui mettant un coup de pied dans le ventre et se jeta sur elle en tentant de la trancher de bas en haut, mais la reine esquiva en faisant un simple pas de côté. Se vautrant sur le sol, il tournoya sur lui-même pour lui trancher l'abdomen, la reine plia son ventre de justesse pour ne pas subir le coup.

Ils plantèrent leur regard dans les yeux de l'autre, se fixant dans le blanc des yeux avant de s'élancer l'un vers l'autre, et de débuter un combat d'épée, combattant lame contre lame. Audisélia put observer à travers leurs échanges de coups que la force du héros augmentait graduellement, mais aussi que l'un de ses yeux avait une sclorite jaune doré et que l'autre était devenu d'une couleur jaune de cobalt mais que son globe oculaire était injecté de sang. Elle n'avait jamais vu chez sa prédécesseuse, ni dans les légendes qu'elle avait étudiées. Bien que cet œil l'intriguât beaucoup, elle avait confirmation avec celui qui était brillant qu'il était effectivement le successeur de son amie, et que donc, elle était définitivement morte.

La boîte du chat de Schrödinger venait d'être ouverte.

- Pourquoi a-t-il fallu que tu existes ? se lamenta-t-elle.

- Oui, on me le dit souvent quand on arrive aux portes de sa propre fin, dit le Héros.

Mais la reine ne l'écoutait plus, elle était perdue dans ses pensées. Comment faisait-elle pour suivre ses mouvements alors qu'elle n'était plus concentrée ? Elle avait une mine triste qui déconcentrait le Héros. Il se jeta en arrière sentant qu'il perdit la bataille.

La tête basse, des larmes se mirent à couler sur les joues de la reine-fée.

- Je ne... je ne... peux pas accepter qu'elle t'ait eu avec un autre et qu'en plus, tu sois son remplaçant ! Je vais t'exécuter ici et maintenant pour que l'erreur que tu aies n'existe plus.

Le Héros avait déjà entendu ses mots durs à son encontre, il ne lui faisait plus rien depuis longtemps, il s'en était accommodé depuis qu'il était petit. Mais les siens semblaient différent, elle paraissait lui reprocher quelque chose qui ne le concernait pas directement lui, sa maladie, ses exactions ou son apparence. Plus il réfléchissait à cela, plus il comprenait là où elle voulait en venir, et cela était en train de le mettre hors de lui. Mettre en danger tant de danger pour ça, c'était ça qui était vraiment pitoyable. Il percevait le cri des civils qui étaient soumis à l'irritation de leur reine. Si elle voulait s'en prendre à lui, soit, mais qu'elle ne mette pas des innocents en danger parce qu'elle était incapable de raisonner comme une adulte.

- Mais aucun de vous ne va intervenir pour les arrêter ? clama Helmir, inquiète.

Il était rare de voir Helmir troublée, mais la colère de la reine ne lui était pas inconnue, elle-même savait qu'il n'était pas bon de se retrouver sur son passage dans cet état, mais la laisser prendre autant d'ampleur causerait plus de dommages que de raison.

- Celui qui interféra dans notre affrontement se verra pulvériser, déclara la reine à l'attention de tous.

L'intensité de l'électricité qui émanait d'elle s'intensifia et elle se déchaîna sur le garçon, acharnant la lame de son épée reconstituée sur l'armure du jeune humain. Qu'elle soit au sol ou dans les airs, allant jusqu'à le frapper avec ses jambes et ses poings, le blessant de part en part, lui scarifiant le visage et épluchant sa capuche petit bout par petit bout.

À la fin de son assaut, elle lui mit un coup de pied dans le ventre, l'envoyant valser au loin.

- Tu es bien trop faible pour te confronter à moi ! Tu ne mérites pas d'être le nouveau héros qui va combattre le Némésis. Ni d'avoir l'armure d'Elena d'ailleurs. Pourquoi a-t-il fallu que ça soit un vermisseau tel que toi qui soit son fils et son successeur ? pleura-t-il, je compte bien te retirer la vie comme je lui avais pr...

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que le Héros revint à la charge en un saut en se propulsant avec la force de son pied en hurlant :

- Mais tu vas la fermer, ta grande gueule !

Choquée par la vulgarité du Héros, elle voulut le trancher en deux pour le punir de son outrecuidance, mais celui-ci ne l'entendait pas de cette oreille. Voyant le coup de la reine arrivait, il se téléporta derrière elle, une fois que la lame atteignit presque son front et lui décocha une droite dans la mâchoire avant de l'envoyer contre le mur où se situait les vitraux montrant les malheurs du royaume avec le même coup de pied qu'elle lui donna plus tôt. Au-dessus d'elle se trouvait, le visage rieur de la Sorcière Félonne qui se délectait du feu et de la destruction qu'elle semblait avoir causé à Sylvania.

On pouvait percevoir toute la hargne et la rage qui déchirait son « visage » à travers ses yeux. Dans la fureur de son coup, il clama avec fureur :

- Parce que tu crois que tu es la seule à pleurer sa mort ?

Audisélia se toucha la joue qui avait pris le coup, elle sentit un liquide chaud lui obstruait les narines, elle le toucha et regarda ses doigts, elle s'aperçut qu'il s'agissait de son propre sang qui coulait de son nez.

Pour la première fois, depuis des dizaines d'années, la reine venait d'être blessée. Jamais depuis qu'elle était au pouvoir, elle n'avait subi de dégâts, surtout avec une telle violence.

Personne n'arrivait à en croire leurs mirettes. Nul être connu à ce jour avait réussi à s'en prendre à elle de cette manière sous sa gouvernance. C'était même impensable.

Sawyer voyait dans le regard du garçon qu'il jugeait leur souveraine. Le même regard de jugement qu'aurait porté leur amie décédée si elle voyait Audisélia dans un tel état. Il était indéniablement le fils d'Elena.

La Fée était époustouflée par la force du garçon qu'elle avait eue sous sa tutelle. Il était encore plus impressionnant que lorsqu'il avait affronté son assassin.

Elle s'avança vers lui et lui demanda :

- Mais qui es-tu ?

- T'es bouchée ou quoi ? lui répondit sèchement le Héros.

Le Héros se tourna vers elle et lui dit avec un sourire faussement rassurant :

- Je suis ton nouveau champion : le héros de la légende !

La Fée aurait bien voulu le croire mais... elle n'y arrivait pas, depuis qu'il avait pris possession de cette épée maléfique, son apparence s'était mise à changer, avec ce fluide noir et rouge qui traversait son visage, ses dents qui s'aiguisaient, cette corne noire qui lui était poussée sur le haut de la tête qui avait un trait jaune qui la traversait jusqu'à sa pointe et cette fumée ou vapeur qui s'échappait de tous les pores de son corps... Il avait plus l'air d'un démon que d'un héros. Une peur incontrôlable lui avait envahi son corps.

Le Héros se retourna vers la reine et réétendit la Noirceur jusqu'à ses cheveux puis retira sa capuche pour pouvoir se battre à cent pour cent de ses capacités sans craindre qu'on le juge sur son apparence.

- Prends ta véritable forme, Bras du Titan Ymir.

La lame de l'épée partit en poussière et son manche se noircit et s'allongea. Une nouvelle lame naquit du manche, elle avait une couleur bleutée, elle était d'un bleu cristal, avait une épaisseur de trois fois la largeur de l'ancienne épée Ymir, elle était hérissée sur ses bords, le milieu de la lame se noircit et des inscriptions écarlates s'y inscrivirent.

Le Héros se tordit le poignet tenant son arme pour la mettre en travers, face à lui, pour qu'elle soit en position de garde.

- Je déteste prendre ce rôle mais tu es en train de t'en prendre à bien trop d'innocents à travers ce royaume que tu es censée protéger, donc je ne me répéterai : arrête-toi là parce que ce n'est pas le Destin qui ne le permettra pas, mais moi.

La reine, au sol, dos au mur, bouillonnait, grognait de colère.

Est-elle vraiment en train de se faire mettre à l'amende par un gosse ?

Elle n'allait absolument pas laisser passer à un tel outrage à sa personne.

Elle n'allait pas laisser le rejeton d'un inconnu avec qui Elena avait forniqué vivre alors que le sien n'a jamais eu la chance de naître.

Elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour lui arracher son cœur qu'il soit le héros de la légende ou non.

Après tout c'est bien pour ça qu'elle avait été conçue.

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