Retour sur le Héros|Course-poursuite à Vicenti

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Vicenti était connu pour être la ville la plus meurtrière de toute la région, bien que son niveau technologique soit supérieur à toutes les autres qui s’étalaient sur le territoire, la métropole était le haut-lieu de toutes les discriminations et brimades que pouvaient subir tous les Féériques : arrachage d’oreilles pointues et d’ailes de fées ou d’autres créatures ailées, commerce d’écailles de tritons et de sirènes, torture, bastonnades, chasse à travers la ville de tout êtres magiques… Un véritable repère pour les plus grands psychopathes des provinces qui l’entouraient, ce qui contrastait avec le fait que c’est ici qu’on pouvait retrouver les plus grands esprits de l’Humanité, mais sa réputation s’était forgée sur ses jeux barbares où des Féériques étaient battus pour le bon plaisir du peuple humain. Bien évidemment, tout être humain étant en désaccord, ouvertement avec ce qui se tramait à Vicenti se retrouvait parmi les participants de ces jeux macabres. Cette cité était l’un des ultime bastion de la cruauté des Hommes, peu importe son environnement ou ceux qu’ils tourmentent…

Mais je ne suis pas là pour philosopher sur l’Humanité, mais pour vous conter l’histoire de ce jeune enfant tourmenté qu’est notre héros !

Alors revenons là où nous nous étions arrêtés.

La « police » de Vicenti avait coincé le plus grand criminel de Francilia avec un armement digne d’une préparation de guerre : des chars à canons électriques, des hélicos de combat équipés de missiles à fragmentation, des voitures blindés avec des piques partout, d'autres policiers étaient positionnés, dans des immeubles, équipés de fusil de précision haut de gamme à balles perforantes et balles laser, des bombardiers mobile sur roues et sur pattes, des mortiers, des armes semi-automatiques, des fusils laser, des lance-roquettes, des soldats qui installaient des mines à fragmentation, des claymores laser…

Le danger que représentait le Héros n’était pas usurpé, apparemment.

Le commissaire descendit du 4X4 qui arborait le sigle de la société d’armement et de hautes technologies du docteur Gear-O. Il était vêtu d’un smoking blanc et de mocassins tout neuf. Il s’avança vers le Héros sur un hoverboard à roulette – car il avait encore du mal à le diriger… comme son vélo – pour que ses mocassins ne touchent pas le sol.

Il s’accroupit et saisit le visage du Héros avec sa main bionique, tout en lui souhaitant la bienvenue.

- Combien de temps ne nous sommes pas revus ? l’interrogea le commissaire, bientôt un an, n’est-ce pas, le monstre Matendo ?

Encore un endroit où le Héros a acquis une mauvaise réputation…

- Si ce sale ecapse n’avait pas dévoilé que tu créchais dans le royaume de Sylvania tout ce temps, tu m’aurais encore filé entre les doigts, heureusement que mes agents ont mis la main sur lui après qu’il a été couvert de dettes au Legos casino, rit le commissaire.

Un ecapse ? Parlait-il de Seb’is ? C’est vrai qu’il n’avait jamais su la race de cet étrange personnage porté disparu. Cela voudrait dire qu’il l’avait trahi.

S’il avait encore du temps à perdre, il serait retourné au pays de Kano en faire de ka chair à pâté de ce sale Féérique.

- Bien, il est temps d’attirer le principal concerné par ta capture.

Le Héros l’avait bien compris. Le commissaire Keler n’était pas homme à se soucier de la justice et de la paix. D’apparence soigné, comme vous avez pu le voir, les cheveux bien brossés en arrière, les doigts soignés, le corps svelte et des yeux de fouine, il était le genre de personne a bien prendre soin de lui, donc son principal attrait était de lécher les bottes du docteur Gear-O pour obtenir des récompenses pour se goinfrer d’apparat. Dans cet quête d’apparat, il refusait le titre de lèche-cul pour garder une certaine prestance alors que c’était ce qu’il était. Il préféra se donna le titre de commissaire de police et les gens l’avaient accepté, alors qu’il n’était que la tête « pensante » d’une milice bien organisée, engagé par le docteur Gear-O – lui aussi je le soupçonnais de s’être donné un titre pour l’influence que cela montrait de sa personne – pour n’être que l’homme de main du mania de l’armement de Vicenti.

Il se releva et sortit de sa poche une sorte de tube ressemblant à un sifflet mais il ne fit que parler à travers. De l’autre côté en ressortit sa voix qui fut amplifier pour que tout le monde puisse l’entendre. Ce bruit infâme explosait les tympans du Héros qui était enchainé à terre sans possibilité de pouvoir se mouvoir et se boucher les oreilles.

- Astéron ! Bouge-toi le fion ! Je tiens ton petit frère alors sors de ton bar miteux dans la zone de non-droit du quartier des Falgans et viens te rendre avant que je l’exécute sur la place publique ou que je le réduis en assez petit tas de bout de chair pour qu’il puisse rentrer dans une boîte de conserve.

La voix du commissaire Keler se répandait dans toute la partie Sud de la ville jusqu’à atteindre le quartier des Falgans qui était à peine à côté de l’entrée Sud de Vicenti. L’objet qu’il venait d’user était le mégaphone réflecteur de son, un mégaphone si puissant qu’il pouvait répandre votre voix sur cinquante kilomètres – de quoi faire chier vos voisins s’ils s’amusent à faire du tapage « nocturne » toute la nuitée alors que vous vouliez dormir après une longue nuitée de tr… à insulter des gens en ligne.

Le dernier cri des industries Gear-O.

Il ne fut pas longtemps pour se faire attendre. Une voiture blindée vint en direction du Héros et du commissaire mais étant donné que le barrage qu’avait créé les agents de police de Keler Holace, elle n’allait pas faire long feu. Malgré tous les tirs qu’elle put recevoir, elle tint bon alors qu’elle était en train de prendre feu, puis elle réussit à atteindre les chars et à les percuter mais s’arrêta net, ce qui permit à la moto se trouvant dessus de prendre son envol.

Ni le Héros, ni le commissaire au bras bionique ne se doutèrent de ce qu’il allait se produire. Le conducteur de la moto détacha son lasso de fer de ses hanches et l’utilisa pour attraper le Héros et l’arracher du sol, le traînant sur la longueur sous les yeux ébahis des policiers.

- Mais qu’est-ce que vous foutez à vous extasiez comme ça ? hurla Keler, tirez leur dessus.

Le motard conduisit jusqu’à atteindre des échafaudages de rénovation et grimpa jusqu’au toit des immeubles et les parcourra en roulant au-dessus, tout en ayant le Héros qui se balançait maladroitement de gauche à droite comme un sac à patates. Malmené autant sur les murs que sur le sol, que sur les échafaudages. Il se débattait pour sortir du lasso du motard qui le traînait sur le sol mais celui-ci le rapprocha de lui jusqu’à qu’il puisse l’installer à l’arrière du véhicule.

Il cliqua sur un bouton sur le manche du lasso et le lien se défit d’au tour du Héros.

Il tapota sur le côté de son véhicule pour lui montrer une arme qu’il pourrait utiliser pour combattre leurs poursuivants.

- Prends-la, lui dit le conducteur, les ennuis risquent de pas tarder.

Le Héros se saisit de l’arme que lui indiqua son potentiel sauveur qui n’était autre qu’un pistolet mitrailleur, avec des balles – à l’ancienne donc. Et comme présagé par cet inconnu, les ennuis n’avaient pas tardé.

Les hélicoptères de combat rattrapèrent rapidement le fuyard et son complice. Et ni une, ni deux, ils envoyèrent une rafale de balle avec un minigun sous l’avant du véhicule. Le motard esquive du mieux qu’elle peut les projectiles envoyées par l’objet volant, cependant, avec ses mouvements, le Héros a du mal à riposter, mais surtout à cause du lasso de son sauveur. Peu importe s’il y tenait mais il fallait qu’il agisse. Alors il éclata les liens du fouet et put pointer la mitrailleuse en direction de leurs poursuivants et leur tira dessus.

Au sol, Keler Holace chargeait les hélicoptères de leur indiquer leur position en temps réel pour qu’ils puissent mettre en chasse le reste de ses troupes lorsque soudain, il entendit, grâce à ses oreilles modifiées synthétiques, des bruits étranges les entouraient… des bruits de pas et des grognements… Au premier abord, on aurait pu penser à un monstre ou à des animaux sauvages – ce qui revenait du pareil au même au final – mais ces bruits étaient… synthétiques ? En tout cas, il n’avait rien d’humain. Il avait un très mauvais pressentiment et se douter que ces bruits étaient le signe avant-coureur de l’humour déplorable du plus grand criminel de cette ville, voire de ce pays.

D’un seul coup, il perçut les cris de l’un de ses hommes, puis d’un deuxième, puis deux autres en même temps, d’un cinquième, d’un sixième… jusqu’à qu’il voit débarquer une horde de singes androïde aux yeux rouges qui écharpaient tous les policiers qui allaient se mettre en route à la poursuite du Héros.

- Qu’est-ce que c’est que ce foutu bordel ? dit le commissaire presque sans voix.

Et avant qu’il puisse faire quelque chose, il sentit le froid glacial et terrifiant du canon d’une arme contre son cou. Il entendit l’inspiration d’un homme et le souffle chaud et indélicat de la fumée de cigarette contre son cou.

- Dis-moi Keler, dit l’inconnu derrière lui, t’a-t-on déjà dit que la vie ne tenait qu’à un fil ?

- Où veux-tu en venir, le Seigneur de Guerre ?

- Doucement sur les surnoms, voyons, lui rétorqua son ravisseur, c’est bien trop facile de m’appeler comme cela alors que tu te fournis chez le plus grand marchand d’armes d’Europea voire de toute la partie nord-ouest de l’hémisphère, ricana-t-il, ne t’inquiète pas, je ne vais pas attenter à ta vie. Tu as essayé de me prendre pour une bille en lui tendant un piège, mais rappelle-toi : mon quotient intellectuel est toujours plus grand que le tien, ce qui fait que j’ai toujours un coup d’avance, ricana-t-il.

Les cris des hommes et des animaux de Keler devenaient de plus en plus forts et s’approchaient de Keler et de l’inconnu jusqu’à qu’il voit jaillir de derrière une voiture de police un immense gorille mécanique, puis d’autres apparurent aussi et tous poussèrent de bruyants cris d’animaux synthétisés.

L’humour de cet homme était bien particulier…

- Numéro deux cent vingt-sept ! appela l’inconnu, prend les affaires du garçon.

Un robot gorille qui n’était qu’un squelette par rapport à ses congénères eut le regard qui s’illumina, les circuits à l’intérieur de sa tête se mirent en branle et il se rendit vers les bagages du Héros et les prit avec lui.

- Allez, nous nous en allons, ordonna-t-il.

Et les gorilles frappèrent leurs torses avant de courir dans toutes les directions pour s’enfuir, les policiers qui étaient indemnes ou gravement blessés, mais en aucun cas tués, étaient en état de choc. De toute leur carrière, ils n’auraient jamais cru devoir combattre des reproductions robotiques d’animaux. Ils ne pouvaient en finir qu’à une seule et unique conclusion, cette même conclusion qu’à chaque fois que cet homme intervenait et interférait dans la capture de son frère ou dans le business de leur patron : cet esprit malade n’avait pas volé le surnom de Génie de la Guerre.

Ils savaient au fond d’eux qu’il avait construit cette armée comme passe-temps, rien ne l’empêchait de faire une guerre ouverte au docteur Gear-O et de raser toute la ville juste pour son bon plaisir. Son intelligence égalait celui du chef de cette cité humaine, si ce n’est qu’elle la surpassait pour les plus pétochard.

Pour moi, il n’est qu’un mal appris qui n’a de cesse de corrompre le jeune garçon avec ces idioties.

Sortant de sa torpeur, Keler fit volte-face et pointa son arme dans le dos de son agresseur et sans hésiter, lui tira une balle dans le dos. La puissance de l’arme du commissaire était redoutable, il n’était pas rare qu’on ressorte avec un bras en moins ou qu’on puisse finir cul-de-jatte, néanmoins… l’individu, après avoir boitillé quelques instants, se stoppa, se toucha le ventre là où se situait le trou créé par la balle de l’arme de son opposant. Puis eut un petit rire, avant de se tourner en direction de Keler et de lui révéler sa face.

Keler serra les dents de rage, retroussant ses lèvres jusqu’à ses gencives.

- Enfoiré ! hurla-t-il.

Celui qu’ils pensaient être le « Génie des Armes » ou plus communément appelé « le Seigneur de la Guerre », releva ses cheveux qui cachaient son regard et dévoila des yeux bleus scintillants, beaucoup trop brillants pour être ceux d’un humain.

- Je savais que tu ne te déplacerais pas par toi-même, même pour ton frère.

- C’est bien pour ça que je m’abstiendrais de te rendre la pareille du coup que tu m’as porté, rit le Génie de la Guerre à travers l’androïde qu’il avait envoyé contre les ravisseurs de son frère, j’ai un business à faire tourner, moi ! Je n’ai pas de temps à perdre avec de tels chamailleries.

- Un jour, Astéron, un jour, tu sortiras du trou à rat qui te sert de cachette et je peux te jurer que je te ferai la peau, s’énerva Keler.

L’androïde souleva les épaules et ses mains avec un air mesquin.

- Déjà que tu n’arrives toujours pas à battre mon garde du corps, comment pourrais-je avoir une once d’effroi à ton égard ?

Puis le visage du robot se durcit.

- Mais tu as raison sur un point, bouffon apprivoisé de Gear-O, viendra le jour où je sortirai de mon trou à rat qui me sert de cachette et je peux te jurer que cela ne sera pas pour n’importe quel évènement mais pour la destruction de ce monde.

- C’est pour ça que je t’arrêterai.

- Ne te prends pas pour un justicier, déjà que le héros de ce monde n’embrasse pas cette Volonté.

L’androïde rentra dans le véhicule avec lequel il était venu et repartit dans le sens inverse.

Keler, fou de rage d’avoir été humilié ainsi, cria et se frappa farouchement les jambes avec ses poings jusqu’à en être complètement épuisé.

- Ne croyez pas vous en sortir ainsi, un jour, votre destin vous rattrapera…

Sur les toits de Vicenti, dans le quartier résidentiel de Mornantine, les coups de fou à base de calibre sept n’avait pas cessé et s’était même accentué. Pour les policiers, avoir quelques dommages collatéraux en échange de la mise à mort du Héros ou au moins de sa capture, cela ne les gênait aucunement. Il y plus de six mois de cela, cela n’aurait fait ni chaud, ni froid au Héros, mais en cette nouvelle nuit, cela… le contrariait, si on pouvait dire.

Il indiqua alors au conducteur de la moto qui le transportait de se diriger vers les rails du métro suspendu.

- T’es timbré ? lui dit le motard casqué, on risque de se faire foudroyer et moi, je mourrai, pas toi.

Il lui força tout de même la main en lui faisant comprendre que s’il ne s’exécutait pas, il tirerait dans les pneus du véhicules pour les faire dérailler.

- Putain ! s’égosilla-t-il, n’y en a pas un pour rattraper l’autre ! J’espère que ton salopard de frère a eu la bonne idée de me filer la moto avec les roues magnétiques sinon je viendrais te hanter dans ton sommeil.

Le conducteur activa sa montre connectée et déploya une carte holographique de là où il se situait par rapport aux rails du train suspendu et vit qu’ils n’étaient qu’à cent mètres de celui. Il redonna un coup d’accélérateur en indiquant au Héros de tirer sur un panneau publicitaire volant à hélice pour une nouvelle boîte de nuit « excentrique » – un mot, pour ne pas choquer les enfants de la ville et vous, cher public. Le Héros s’exécute et envoie une salve de balles contre les hélices qui fait chuter le panneau créant aux deux fuyards un pont pour rejoindre plus facilement les rails du train suspendu.

Malheureusement, et sans crier gare, un missile sorti de nulle part détruisit le bon alors qu’ils allaient le traverser. Alors que le motard criait de terreur de s’écraser à cent mètres du sol, mais le Héros, connaissant difficilement la peur, surtout pour une broutille qu’est une chute libre, garda son sang-froid, et du gantelet de sa main droite, tira son grapin rapprochant leur véhicule à deux roues contre le mur. Le conducteur sortit de sa torpeur et redressa l’engin contre la façade de l’immeuble pour que les roues puissent adhérer.

- Hé bien qu’est-ce que je ne ferai pas sans t…

Pas le temps pour les remerciements, un hélicoptère de combat retrouva leur trace, ne comptant pas les lâcher, les cibla avec un projecteur et les aspergea d’une pluie de balles en continu. Être la cible de cet hélicoptère sur une façade d’immeuble habité ne pouvait que causer des dégâts humains et cela, le Héros ne l’accepterait plus. Il se mit dos à dos avec son sauveur et mitrailla le projecteur de l’hélicoptère avant de viser l’hélice mais finit par se rendre compte de l’immense erreur qu’il allait commettre : détruire son hélice reviendrait à transformer ce véhicule volant en énorme projectile qui finirait par être reçu par des civils innocents.

La seule chose qu’ils puissent faire c’est de détruire les miniguns et les lance-missiles de l’hélicoptère avant d’accélérer sans discontinuer jusqu’aux rails du train suspendu et échapper à leurs poursuivants… s’ils n’arrivent pas avant.

Le Héros se défit de ses liens et tira son grapin sur le toit pour passer au-dessus de l’hélicoptère.

- Hé où tu vas ? lui hurla la motarde, et puis putain comme si t’allais me répondre.

Le Héros lui fait signe de poursuivre sa route pendant que lui s’occupe de leurs poursuivants. Il gravit l’immeuble dans une course latérale effrénée avant de rejoindre le dessus de l’immeuble où ils roulaient. Dans sa montée, il avait perçu le vrombissement d’autres hélices, puis, sans être étonné, vit deux autres hélicoptères derrière le premier qui prenait en chasse son partenaire temporaire.

Sans hésiter, il sauta à l’intérieur du dernier hélicoptère en se balançant à l’aide de son grapin et atteignit la portière de celui-ci, à la simple force de ses poings, il la défonça et l’arracha du véhicule à hélice. A l’intérieur, il surprit deux policiers qui ne s’attendaient pas à son arrivée. Ils n’eurent pas le temps de se lever qui le Héros les attaqua, l’un en lui donnant un coup de poing dans la poitrine, lui écrasant les poumons jusqu’à l’omoplate et l’autre avec un coup de manchette directe dans la trachée, en brisant au passage son casque, avant de lui briser son bras avec son coude et de balancer les deux individus hors de l’engin. Il partit à l’avant, à la place du conducteur et ne vit personne, cet engin était piloté par pilotage automatique.

Il avait appris de la dernière fois, se dit le Héros.

Cependant, cela ne changeait pas le fait qu’il pouvait détruire l’hélicoptère comme bon lui semble.

Il arracha les commandes et les câbles à main nue avant de se jeter en dehors du véhicule par la vitre de celui-ci, de se balancer grâce à son grappin et de rejoindre l’autre hélicoptère et de lui prodiguer le même traitement. Il ne restait plus que le tout premier, celui qui est équipé de lance-missiles.

Alors qu’il parcourut la surface de l’immeuble latéralement, et qu’il s’apprêta à sauter sur l’hélicoptère de combat, il écarquilla les yeux en apercevant que l’un des lance-missiles était dirigé contre sa personne.

Hein ? s’écria-t-il.

Une fusée explosive sortit de son compartiment et fonça sur le Héros.

Il aurait très bien pu l’esquiver en sautant par-dessus grâce à un salto, comme lui avait appris la Fée, mais il savait que s’il le faisait, les personnes qui se trouvaient dans l’appartement derrière lui en pâtirait. Faire ce genre de choses n’était pas digne de l’Homme qu’admirait Avelilinélia.

Au moment où le missile fut à quelques centimètres de sa personne, il décrocha son grappin et saisit, de ses deux mains, la tête du missile, la pointe s’enfonçant dans sa poitrine, et fut projeté à l’intérieur de l’une des habitations de l’immeuble, se retrouvant dans le salon d’une famille qui habitait là. Les dents serrés, les muscles contractés, la sueur au front, il usa de toutes ses forces pour stopper la course de l’engin propulsé en prenant toutes les précautions pour qu’il n’explose pas. Les flammes du divergent de la tuyère du missile s’intensifièrent d’un seul coup avant de s’éteindre et que l’engin explosif se laisse tomber, le Héros le maintint en lévitation, l’empêchant de tomber alors que ses mains étaient pleines de transpiration.

Le Héros soupira, ravit d’avoir empêché un évènement dramatique. Il se tourna vers la famille qu’il avait dérangé en plein repas, hocha la tête en guise d’excuse et repartit avec l’explosif sous le bras, sans demander son reste, se balançant de fil de grappin en fil de grappin.

Le motard poursuivait son inlassable course atteignant bientôt les rails du train suspendu. Malheureusement l’hélicoptère qui la prenait en chasse n’en avait pas fini avec elle, et l’avait presque rattrapé lorsque, depuis les cieux – à peine quelques mètres au-dessus de leur poursuivant, il ne faut pas abuser –, débarqua le Héros, muni du missile qui lui avait envoyé et le retourna à l’envoyeur explosant l’hélicoptère en mille morceaux dans une grande explosion. Le Héros rejoignit son sauveur et se réinstalla sur la moto.

- Des interventions toujours aussi grandiloquentes ! commenta le motard.

Ils purent rejoindre, en toute sécurité, les rails du train qui les mènerait jusqu’à leur refuge. Néanmoins leur péripétie n’était pas terminée…

Ils roulèrent, la tête à l’envers, les roues de la moto magnétisées sur les rails jusqu’à atteindre le train qui se trouvait proche d’eux. Malheureusement pour eux, les ennuis n’en avaient pas fini avec eux. Deux objets non identifiés foncèrent sur eux à contre-vitesse, le Héros n’eut pas le temps de prévenir son partenaire qu’ils furent envoyés valdinguer à l’intérieur du train, le motard fit des tonneaux sur le sol, glissant jusqu’à la sortie du wagon, le Héros, lui, n’était pas allé très loin puisqu’il heurta lourdement, de tout son corps, une barre du wagon la tordant avant de tomber mollement sur le sol.

- Touché, c’est toi le chat, dirent deux voix enfantines.

Il y avait peu de personnes qui avait un sens de l’humour aussi peu marrant – et il fallait le faire pour que le Héros lui-même se dise qu’il y avait moins drôle qu’Elena.

Ce n’est pas très gentil, mais je ne vais rien dire, hein. Le garçon que se pense critique humoristique alors qu’il a découvert le second degré y a quatre ans…

Sinon, si vous voulez savoir ce qu’il est en train de faire, il se relevait du touché de ses nouveaux adversaires - enfin, ils sont généralement plus des ennemis redondants qu’ils n’arrivaient pas à se défaire –, se craqua le dos et leur fit face. Devant lui se trouvait, deux androïdes, un blond et une brune, les deux avaient les yeux bleus luminescents, le corps sveltes, des traits juvéniles, leurs corps étaient emmitouflés dans des vêtements de civils normaux alors qu’il n’en était rien. Ils étaient les androïdes de sixième génération du savant fou qu’était le docteur Gear-O, « Numéro 118 » et « Numéro 217 ». Bizarrement, ils étaient jumeaux alors qu’ils ne venaient pas de la même série d’androïde construit, une erreur dans leur fabrication qui a fait qu’ils ont été conçus en même temps. Et le plus surprenant, c’est qu’ils n’ont aucun protocole d’obéissance en eux, ils sont (presque) totalement indépendants de leur fonction première qui était différente pour l’un et l’autre – l’un d’eux devaient être conçu pour le transport maritime tout de même, donc un marin bien viril.

Le Héros tendit le bras pour appeler Ymir mais, à peine l’avait-t-il levé qu’il fut coupé par l’un des deux jumeaux qui lui envoya une lame d’air en un instant sans même craindre de blesser un citoyen de Vicenti.

- Non, non, non, dit cent dix-huit avec un sourire malsain, aujourd’hui nous n’avons pas très envie de jouer à chat perché ou à cache-cache avec toi.

- Tes téléportations incessante sont fatigantes à la longue, poursuivit le second cyborg.

- Surtout que tu n’as de cesse que de te régénérer, ajouta le premier

Bien qu’ils parussent ridicules avec leurs jeux stupides, ces tas de ferrailles parlant n’étaient pas dénués de force. Il faut dire que parmi tous les ennemis récurrents du Héros – oui comme dans ces livres que vous appeliez « bande dessinée » dans l’ancien monde où les héros affrontaient des casses-couilles sans jamais pouvoir s’en débarrasser définitivement, sauf à de rares fois comme elle me l’a expliqué –, hormis le Némésis, ces deux-là pouvaient être qualifiés des plus chiants qu’il ait à affronter.

Et puisqu’ils l’ont notifié, le Héros régénéra son bras gauche qui lui a été coupé, bras qui portait son gantelet d’armure et son grapin. Dépossédé de ses armes et gadgets, le Héros allait devoir combattre ces machines aguerries pour pouvoir s’échapper de là. Le seul hic, c’est qu’il devra faire attention à ce qu’aucun passager ne soit blessé, voire qu’ils ne se fassent juste pas tuer.

Il soupira en pensant à cela.

Être à la hauteur des espérances de cette fille n’était pas chose aisée, pensa-t-il.

Bien heureusement, comme toujours lorsqu’il affrontait ces deux guignols, il savait pertinemment comment s’en sortir.

Sans difficulté, il recréa son bras coupé et balança, en arrière, d’un simple coup de pied, le bras inutile. Pas besoin d’une grande concentration pour ces deux freluquets…

Le Héros coupa une barre de soutien de deux simple coup d’arrêt de sa main et les défit.

Les deux androïdes rirent avec nonchalance avant de lui foncer dessus. 217 se saisit d’une grand-mère la lança sur le Héros, le savant bien trop balourd pour l’esquiver, il la trancherait en deux et avec le sang et les boyaux, il serait distrait et tous les deux pourraient le prendre à revers. Malheureusement pour eux, notre héros n’était plus celui qu’ils avaient connu ces dernières années…

Le Héros se propulsa et planta ses doigts dans le plafond du wagon, réceptionna la vielle dame avec ses jambes, gardant la barre de fer découpée dans le creux de sa main et l’envoya derrière lui pour que le motard la réceptionna. Les deux androïdes ne le savaient pas aussi agile, ils ne s’attendaient pas à ce qu’il soit apte à faire ce genre de choses, ils le savaient juste fort et non aussi droit avec son corps. Cela changeait complètement les paramètres qu’il savait de lui… et ça le Héros s’en doutait. Il profita de ce temps de latence qu’ils avaient pour se dresser face à eux et donner à un coup à l’androïde féminin avant de faire un saut sur lui-même en s’aidant du siège où était assis la vielle dame pour lui mettre un coup de coude sur le haut de la tête et l’enfoncer dans le sol du wagon.

- Comment ? s’écria dit 217.

Le Héros allait lui mettre un coup de bâton dans la tempe mais le robot esquive de justesse et retire sa sœur du sol. Elle avait le visage déchiré à cause de la paroi de fer qui est devenue coupante lorsqu’elle sa tête y créa un trou.

- Ce n’est pas le même gamin que nous avons connu, Lapiz.

- Il est vrai, Lazuli, lui concéda-t-il, il disparaît un an et demi, et il devient un nouvel homme. Cela doit être cela qu’on appelle la puberté chez les humains, rit-elle.

Tous les deux se relevèrent, les yeux rougeoyant, le corps vaporeux.

Le Héros connaissait cet état, le docteur Gear-O avait copié certains états du Héros pour les attribuer aux androïde, et là, il devinait qu’il passait dans ce qu’ils appelaient leur « mode de combat destructeur », ce qui copiait ses états de rage extrême. Il y a une différence avec son état de rage : lui ne possédait pas des projecteurs de laser dans les mais et les yeux. Lapiz envoya le premier laser que le Héros esquiva en sautant en arrière avant de repartir à la charge. Leur vitesse d’exécution s’était accrue, le Héros ne pouvait se permettre de s’accrocher nulle part, cela serait perdre du temps qui lui coûterait forcément un membre. Alors il sautait, se balançait, sautillait, s’entortillait comme il pouvait jusqu’à atteindre les deux jumeaux, dans le cri et les larmes des passagers qui ne comprenaient pas ce qu’il se passait sous leurs yeux.

Peut-être que ces deux androïdes avaient copié son état de rage en l’analysant, mais ils n’étaient pas les seuls à avoir copié leur ennemi juré : le Héros n’avait-t-il pas conçu avec Fokatino des répulseurs pour s’envoler et envoyer des rayons de feu à Sylvania ? Cette idée ne lui était pas venue de nulle part, et s’il s’était entraîné avec, il savait comment les esquiver.

Lorsqu’il fut trop proche du duo, Lazuli passa dans son frère, et activa les lames dans ses bras et combattit le Héros en combat rapproché avec ses couteaux implantés dans chacun de ses bras. Celui qu’on nommait le Démon-Sans-Visage se retrouvait soudainement en position de faiblesse : il devait à la fois esquiver les coups d’armes blanches de sa première adversaire, alors que son second adversaire le canardait de rayons laser de façon incessante. Il se devait d’augmenter sa concentration pour pouvoir tenir la cadence, il devait rentrer en état de concentration maximum et rentrer dans « le flux » comme lui a appris la reine Audisélia en jouant avec son corps grâce à ses pouvoirs de foudre. Le temps d’un instant, d’une simple seconde, il soupira et se concentra au maximum, ne faisant attention qu’à ses deux adversaires, Lazuli l’enchaîna de coups de lame que le Héros esquivait avec une maîtrise presque parfaite de son corps et une fluidité époustouflante. Le motard n’en revenait, il n’aurait jamais cru voir le Héros si furieux, si brutal et si violent dans ses combats combattre de cette manière.

Le Héros perçut une faille dans les mouvements des deux androïdes et sans hésiter, il s’y engouffra, il se laissa aller en arrière, comme attendu Lazuli le suivit, le Héros se mit ensuite à courir en avant ce qui surpris l’androïde 218, elle s’attendait à le réceptionner en lui mettant un coup de lame dans le coup. Cependant, le Héros la surprit en saisit une barre de soutien pour lui donner un coup de pied élancé en pleine face qui l’envoya hors du wagon.

- Incroyable, laissa sortir le motard.

Il ne restait plus que 217. Tous les deux allaient en finir lorsque, se remettant de son coup, 218 les rattrapa en volant grâce à ses propulseurs et les avertit que quelque chose approchait.

- Qu’est-ce qui approche ? lui demanda l’androïde 217.

Elle n’eut pas le temps de répondre qu’ils attendirent un grand fracas s’entendre en dessous et au-dessus d’eux. Le Héros se retourna et fit des griffes traversaient le sol, il se mettait à craindre le pire.

Un silence de mort régnait à l’intéreieur du wagon, les parents mettaient leurs mains sur la bouche des enfants pour qu’ils s’arrêtent de crier, les adultes eux se restreignaient d’hurler de peur que le pire leur arrive. Le Héros et l’androïde sentaient la peur des passagers se répandre comme un virus, au moindre faux pas de leur part, ce wagon pourrait finir en carnage. Le Héros força ses yeux pour savoir si dans le wagon suivant, le massacre avait débuté, malgré sa mauvaise vue, il ne voyait rien d’anormal, cela voulait dire que ces créatures – car il se doutait qu’elle n’était pas venue seule – cherchaient quelqu’un, et il n’y avait aucun doute que cela soit lui. Comme l’aileron d’un requin à la surface de l’eau, les griffes s’avancèrent doucement jusqu’au Héros, arrachant la paroi de métal qui le sert de sol, le crissement horrible des griffes traversant le métal et l’écartelant sur le passage de ces énormes bouts de kératine, ce bruit résonnait dans chacun des êtres des personnes se trouvant dans ce wagon. Puis soudain les griffes disparurent avant que quatres bras noirs et rouges sortent du sol et aggripent les jambes du Héros, une énorme masse rouge ressemblant à un reptile sortit du sol dans un affreux cri stridant à en percer les tympan, il souleva le Héros du sol avant de le faire traverser le sol du wagon comme un vulgaire sac à patates, une autre de ces créatures réceptionna le Héros pour l’emporter dans les tréfonds des sous-sols de la ville.

217 cria à son homologue de s’occuper des passagers du train suspendu, lui allait poursuivre le Héros et son ravisseur.

Sans même s’en apercevoir, le Héros finit au fond des égouts de Vicenti, au milieu d’un carrefour où l’attendaient un groupe de ces créatures diaboliques qui portaient le doux de diablotins écailleux. Pendant longtemps ces créatures portaient des écailles, mais les déchets que rejetaient les habitants de la ville ont fini par leur faire perdre, cependant ils avaient gardé l’adjectif écailleux.

Comme dit plutôt, ils étaient rouge cinabre, l’intérieur de leurs gueules et de leurs vaisseaux sanguins qui se voyaient à travers leur peau étaient noirâtres, avaient le museau et les naseaux d’un périssodactyle qui leur attribué à bon odorat qui leur permettaient de repérer leurs victimes sur des dizaines de kilomètres, une longue langue rouge écarlate qu’ils s’amusaient à faire claquer pour effrayer leurs proies, équipés de quatre bras pourvues de longues griffes bien affutées, il était difficilement possible de survivre à leurs assauts, mais surtout… elles étaient pourvues du sentiment de vengeance. Agissant comme une ruche, si l’un de leurs congénères étaient attaqués et tués, elles se souviendraient à l’unisson de l’être qui leur a retiré l’un des leurs, ce qui était le cas du Héros. Il avait effectivement, par le passé, il n’y a pas si longtemps de cela, avant son départ, retirer malencontreusement la vie à l’un de ces monstres, en échange d’argent pour une requête qui avait été envoyé à son grand-frère de l’un de ces clients qui voulaient l’un de ces monstres pour en faire un aphrodisiaque – je ne pense pas que ces créatures savaient la superstition qui tournaient autour d’eux sinon, si elle savait communiquer en langage humain ou Féérique, elle n’apprécierait pas de savoir qu’ils servaient, cela n’a pas été prouvé scientifiquement, de viagra.

L’aura meurtrière qui se dégageait de ces créatures diaboliques était écrasante, presque étouffante. Si le Héros n’était pas un Homme différent, il suffoquerait de peur devant ces sanglants prédateurs.

Sans civil à ses côtés, le Héros n’aurait pas à se retenir, il pouvait tout simplement se déchaîner comme il le voulait. Il sautilla dans l’eau crasseuse qui lui montait jusqu’au mollet, ressentait une certaine excitation, une certaine adrénaline de pouvoir se défouler sans penser que cela pouvait être des bêtes conscientes, doués de raison et de sentiments, il pouvait tout simplement les massacrer sans aucun remord. L’un de ces monstres lui sauta dessus, il l’esquiva aisément, lui attrapa la queue et la retourna en lui éclatant le dos comme s’il n’était qu’un gros sac de farine qu’on jette sur le sol.

Les autres créatures suivirent et le Héros les reçut comme s’il était l’hôte de cette petite soirée privée. Il ne fit pas longtemps pour qu’il soit rejoint par Lapis qui continua ses tirs qu’il envoyait sur le Héros mais sur les diablotins. Le Héros leur fracassa leur crâne sans se fouler, les éventrant à l’aide de ces simples mains, renforcés avec sa super-force héroïque et sa malédiction, leur déboitant la mâchoire… Les diablotins pouvaient aussi bien le mordre, le griffer, lui arracher sa chair, lui transpercer le corps…

C’était tout simplement inutile !

Ils étaient voués à mourir s’ils ne comprenaient pas que le Héros était immortel, et invincible dans cet état d’extase dont il était enivré. Néanmoins, comme les humains et les Féériques qui avaient croisé le chemin du Héros, ils finirent par comprendre. Par comprendre la terreur qu’insufflait le Héros chez chacun de ces opposants, les sobriquets qu’on lui attribuait n’étaient pas dénués de sens, ce garçon de quinze ans était tout simplement dérangé, nul être pouvait se laisser à cette ultra violence dans le sang, la douleur et la sueur sans y laisser un état mental déplorable. Et plus le combat s’éternisait le corps se mettait à se transformer, ses dents s’acéraient, son pique ressortaient du haut de son crâne…

La vapeur s’inversait. Les diablotins qui avaient dégagé une aura meurtrière terrifiante pour préparer le Héros mentalement à l’horrible avenir qui lui promettaient, fut soumis à celle du Héros qui les aplatissait. Certains comprenaient déjà l’erreur qu’ils avaient commises en voulant venger leur confrère et s’enfuir la queue entre les jambes dans de ridicules clapissement de douleur et de terreur devant cet être qui dépassait tout ce qu’ils avaient pu traquer, ceux qui restaient avaient perdu toute conscience du danger et avancer sans le vouloir complètement, sans le comprendre, vers leurs funestes sous l’horrible transformation du Héros.

Mais soudain, le comabt fut stoppé par les tirs d’une gatling qui trouait les corps squelettiques des diablotins écailleux. Ils prirent la tangente devant cette arme humaine, laissant le Héros qui se laissait aller à la colère, riant et criant devant la couardise de ces adversaires, mais vraisemblablement, il n’arrivait plus à redevenir humain. Le motard déposa le minigun au sol, et descendit grâce au bras du Héros équipé du grappin de la balustrade qui se trouvait en haut des égouts jusqu’au sol du carrefour. Il retira son casque et se découvrit comme étant une femme rousse, aux yeux cheveux, aux joues un peu creuses mais au regard vivace. Elle agita les bras en appelant le Héros et lui cria

- Ressaisis-toi ! Gamin, je suis là ! Tu me reconnais ?

Le Héros tourna son regard vers cette jeune femme, la fente de ses yeux se rétrécit encore plus avant de retrouver une forme normal et que sa transformation s’estompa et qu’il retrouve sa forme « humaine ». Un terrible mal de tête le frappa, il se tint le front en titubant. Berle, la motarde rousse l’attrapa et le colla contre elle.

- Ça va aller…, lui dit-elle.

Elle tourna son regard vers l’androïde qui était descendu vers eux.

- Tu veux encore l’affronter ? lui demanda Berle.

Il regarda le garçon puis secoua la tête.

- Disons que c’est notre petit comité d’accueil pour son retour à Vicenti. On réglera nos comptes une autre fois. Qu’il passe le bonjour à son minable frère, dit-il avant de s’envoler hors des égouts.

Une fois le mal de tête parti, le Héros enserra Berle dans ses bras.

- Maintenant, je suis certaine que tu ne m’as pas oublié, pot de colle. Allez, rentrons.

Elle le mit sur son dos et l’emmena hors des souterrains.

Il était difficile de dire que ce retour à Vicenti était mouvementé puisque c’était dans le quotidien du Héros chaque jour qui passait dans cette ville. On pouvait tout simplement dire que c’était la manière de la ville de lui souhaitait la bienvenue.

Un petit drone qui les guettait s’envola dans les airs avant de rentrer jusqu’au Coupe-Gorge, un étrange bar où devait se rendre le Héros. Un homme dans un siège plutôt moelleux retira son casque de réalité virtuelle et s’essuya le front.

- Il va enfin, se soulagea l’homme, je peux enfin ouvrir et me mettre au travail.

Il s’alluma une clope et s’affala allégrement sur son siège en se félicitant de son rôle de grand-frère consciencieux.

Grand-frère consciencieux, hein… T’as tellement de chance que nos routes ne se croisent jamais Astéron, sinon… Rah !

[Cinq mois moins un jour avant la destruction d’Octobre]

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