Aujourd’hui j’ai 20 ans et je pleure mes bougies. 

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Aujourd’hui j’ai 20 ans et quand je regarde ce que j’ai fait de ma vie jusqu’ici je n’y vois que du négatif.

Aujourd’hui j’ai 20 ans et je suis seule, dans une chambre aussi obscure que mon esprit.

Aujourd’hui j’ai 20 ans et mes larmes ne se tarissent toujours pas.

Aujourd’hui j’ai 20 ans et je n’aurai rien à raconter à mes enfants de mes années passées.

Souvenirs gravés d’amertume.

De mes 13 ans je retiens mon premier téléphone, mon premier copain, ma première déception.

De mes 14 ans je retiens ma pureté bafouée par des aînés corrompus dont j’aimerais tellement pouvoir parler aujourd’hui, je retiens aussi des amies qui ne m’ont pas écoutées.

De mes 15 ans je retiens ma première fois, ma première cigarette, la première fois que je l’ai trompé et quitté. Et des « salopes » murmurés dans les couloirs juste parce que j’ai croqué la vie à pleine dent.

De mes 16 ans je retiens mon premier joint, mon premier ecstasy, la première fois qu’on m’a trompé, la première lame qui glisse sur ma peau pour calmer mes maux, la première séance de psy, les premiers médocs pour dompter des cauchemars de l’insomnie et beaucoup de tristesse. La première fois qu’un ami très cher m’a abandonné, les premiers attouchements, et le binge drinking qui a fini sur un premier de l’an dans la cuvette.

De mes 17 ans je retiens la séparation la plus difficile de ma vie, ma première hospitalisation en psychiatrie, mes premiers points de sutures à cause d’une peine trop profonde, d’autres attouchement et tellement de joints pour oublier, de l’argent volé aussi et une deuxième hospitalisation. Des garçons et ... une fille que je porte toujours dans mon coeur mais qui m’a sûrement oublié.

De mes 18 ans, je retiens Lex qui est toujours là aujourd’hui, la seule personne qui m’aime encore. Je retiens toujours plus de joints, toujours plus de taz, et mes premières truffes hallucinogènes. Un surdosage de tramadol, et ma dernière séance de psy à laquelle je ne me suis jamais rendue alors que ça m’était plus que fortement conseillée. Le sevrage des traitements pour soigner mon âme. Mes premières vacances seule à la maison, mon bac S que j’ai obtenu sans aucunes notes scientifiques au dessus de la moyenne. L’école d’infirmière dans laquelle je suis entrée. La première et seule fois que je suis allée dans un restaurant étoile. Et enfin ce voyage à Paris que j’ai offert à Lex et moi, les kilomètres faits à pieds à causes des grèves, les transports bondés, ce merveilleux petit resto où on y a mangé à deux pour vingt euros, et puis notre superbe beuh qu’on s’est fait voler par un pickpocket.

De mes 19 ans, je retiens une fête d’anniversaire ratée, mon premier mort en EHPAD, le confinement, les cours a distance. Mes premiers longs trajets dans ma petite 106 rouge, mon premier carton de L, la plus grande perche de ma vie sous taz enchaînée le lendemain par une potion alcoolisée où j’ai mis presque une semaine à m’en remettre. Ma deuxième rentrée en tant qu’étudiante, mon premier stage de nuit en cardiologie, et des insomnies à m´en taper la tête contre les murs. L’écriture aussi, et le manque d’inspiration qui m’a forcé à arrête, le crâne bourré de tellement d’autres choses. Je retiens aussi, ma première télé, ma première switch. Mon premier 1er de l’an seule avec Lex, à s’endormir à 23h.

Peut-être que finalement j’avais juste besoin d’être écoutée, aimée et comprise. Peut-être que j’avais juste besoin que l’on me donne la parole, pendant toutes ces années.

Peut-être que cela m’aurait évité de devoir graver mes maux sur ma peau pour l’éternité.

Et si seulement je n’avais pas été si pressée d’avoir 20 ans, quand maintenant je rêve de tout rembobiner pour mieux exister.

Aujourd’hui j’ai 20 ans et j’aimerais qu’on me laisse le temps.

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attention: c´est un brouillon qui le restera. Ce texte vient tout juste d'être écrit. Il ne sera je pense pas modifié car il vient tout droit de mon coeur. Il m'a fait arrêter de pleurer voir même sourire doucement...

Je m'excuse donc pour les fautes, pour les phrases bien trop longues, pour le vocabulaire parfois tordu.

Si je poste ici, c'est parce que cest le seul lieu où l'on ne me jugera pas pour mes maux mais pour mes mots. Parce que, je sais aussi que la communauté est excellente et parce que aussi je me sens lue, écoutée, anonymisée ...

Pardon aussi aux membres de la super équipe du Brad, d'avoir abandonné le défi si tôt, le covid et tout ce qu'il a impliqué dans ma vie depuis septembre en tant qu'ESI m'a bouffé toute mon inspi, en plus des demons abordés plus hauts qui me traquaient en attendant mes 20 ans. Je preferai ne rien sortir du tout plutôt que de sortir un texte à deux balles qui n´effleurait aucunement l'aura de vos talents.

Merci à vous si vous m'avez lu jusqu'ici.

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