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Souvenirs, rêves, cauchemars, réalité… tout est si flou. Se rappeler. Mais quoi au juste ? Après sa disparition j’ai été la proie de diverses hallucinations… J’étais tendu je ne trouvais plus le sommeil. Je l’attendais et je la voyais partout. Je l’entendais également. Un murmure, une sensation de frôlement dans mon oreille. Attendre son retour. C’était devenu une obsession. L’attendre, ne rien faire d’autre… Et puis petit à petit après la découverte de sa voiture dans le ravin j’ai cessé d’attendre. Mais pas de la voir. Mes nuits d’insomnies étaient et sont hantées par sa présence. Elle est vaporeuse, presque toujours inaccessible…

 Elle joue avec moi. On dirait presque qu’elle m’aguiche. Puis ses vêtements tombent un a un sur le sol, elle s’étend sur le lit et un autre homme que moi l’enlace. Je reste impuissant. Je voudrais crier et interrompre la scène mais je reste planté là à les regarder faire. Il la touche. Elle aime ça. Mon cœur est en feu. Il lui fait l’amour elle me regarde et me sourit. Il me faut bouger.

La rage et le dégoût se mélangent. Elle est a moi rien qu’a moi. Pourquoi me regarde t elle ? Elle me provoque ? Quelle garce, quelle magnifique garce… une dose de passion et de haine coulent dans mes veines. J’ai mal à m’en cogner la tête contre les murs. Que tout ça s’arrête par pitié. Le décor tourne un peu autour de moi. Mon champs de vision se rétrécit je ne vois plus que son corps ondulant sur le sien. Je boue a l’intérieur. A moi, j’ai dit « rien qu’à moi ». Je pourrais le tuer de mes mains mais je ne peux bouger. Les jointures de mes doigts deviennent blanches a force de serrer les poings. Elle jouit sous ses mains. C’est un coup de poignard dans mon cœur. Son cri me déchire. Il ne compte déjà plus c’est elle que mes mains réclament…

*

 Des idées étranges. La peur. Non plutôt une sensation tenace d’angoisse. Elle ne me quitte plus. Des flashs, des images confuses : Des gyrophares, du sang sur mes mains, Jean-Paul qui me regarde a travers une vitre. Autour de moi la pièce est blanche, neutre, il n’y a qu’un lit qui trône en son milieu. La lumière crue du néon blesse mes pupilles. Je ne sais pas où je suis.

 Encore un cauchemar ? Je ne peux pas bouger. Je suis attaché. Mon cœur s’accélère, je sens la panique monter. Mon dieu ? Où suis-je ? Que se passe t il ? Je veux me réveiller…

 Et Jean Paul qui me regarde. Aide-moi ! Il pose son front sur la vitre. Il a mal. Je vois qu’il serre ses poings contre la vitre. Pourquoi reste-t-il impuissant à me regarder ? Je cris, je me débats, je l’implore… Je suis coincé dans ce songe… un homme s’approche. Il saisit mon poignet. Une douleur intense parcours mon avant bras. Mon rythme cardiaque ralenti… Je flotte doucement au dessus de mon lit. Je n’arrive plus à crier, ma bouche se fait pâteuse, je me suis mordu la langue, le goût du sang envahit ma bouche… Je quitte ce monde. Je la rejoins. Je la vois elle est déjà là elle me sourit, je suis apaisé…


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