Chapitre 7 : Soline : Quonrade

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Lorsque nous sortîmes dans le couloir, je fus ravi de voir qu'Andromé nous y attendais. Il me regarda et je sentis mes joues s'empourprer à nouveau. Qu'est-ce que je ressentais ?

"Bien, vous voilà. Dit Soren. Le roi et la reine souhaitent que vous nous prépariez une calèche et des vivres pour deux jours. Nous partons pour la forêt Bleu.

Il avait dit ça sur un ton pompeux (qui ne me plut pas du tout) et se décomposa lorsqu'il vit Andromé qui pouffait (rire qu'il avait fort beau) :

-Si vous partez pour la forêt Bleu, ça ne sert à rien que je vous prépare des provisions. Et je vous conseille de prendre des balais plutôt que des calèches. Plus sûr de la survoler que d'y pénétrer.

-Et pourquoi ce refus pour les provisions ? Demanda un Soren visiblement vexé.

-Tout simplement parce qu'il ne faut que quelques heures pour passer la Forêt Bleu. Je pense que vous pouvez tenir. Et, avant que vous partiez, il faudra aller voir le maître d'armes, Quonrade, pour vérifier l'état de votre arc ou de vos épées, les nettoyer...

-C'est vrai que ce serait plus prudent. Concéda Riham. Mon épée a besoin d'être aiguisée.

-Et mon bâton, d'être retaillé. Ajouta Katamo. "

Nous décidâmes donc de suivre Andromé jusqu'au terrain d'entraînement. Il se trouvait à l'arrière du château et on pouvait apercevoir plusieurs mannequins de combats qui attendaient, lances et boucliers à la main. La pelouse, où l’on combattait, semblait être régulièrement entretenue : pas un seul brin d'herbe ne dépassait. Notre guide traversa toute la cour et s'arrêta devant un homme d'âge mûr, aux cheveux aussi bleu qu'un ciel sans nuage. Une pipe dans la bouche, les yeux fermés, on aurait dit qu'il dormait. Ou qu'il était mort...

« Maître Quonrade. Appela Andromé. Maître Quonrade ?

Il se tourna vers nous avec un soupir et nous fit signe de nous boucher les oreillers. Puis, il hurla :

-MAÎTRE QUONRADE !!

Aussitôt, le maître d'armes eut un sursaut et ouvrit les yeux :

-QuiQueQuoiOùSuis-je ?!! Cria-t-il.

-Maître, c'est moi, Andromé. Je vous apporte les invités du roi et de la reine. Ils doivent vérifiez leur matériel.

Quonrade nous fixa un instant sans comprendre et il se leva. Alors que nous pensions qu'il avait sans doute perdu la boule, il se tourna vers nous :

-Qu'est ce vous attendez ? Suivez mien. Grogna-t-il.

Andromé, dans sa grande gentillesse, se chargea de la traduction :

-Il vous prie de bien vouloir l'accompagnez dans la réserve dans les plus brefs délais. Dit-il avec un sourire. »

Presque aussitôt, des papillons se mirent à danser dans mon ventre. Que se passe-t-il ? Pourquoi je me sentais si mal et bien en même temps ?

Ma réflexion fut interrompue par le grincement des gonds rouillés de la porte de la réserve. Nous découvrîmes alors un atelier sombre, encombré par des centaines d'épées, de lances, de boucliers et d'armures. Quonrade se bagarra pendant plus de cinq minutes avec une lampe magique qui refusait de s'allumer, jusqu'à ce qu'Andromé se lance à sa rescousse. Une fois à la lumière, l'endroit paraissait plus accueillant.

« Passez mien vos défenses ! Lança l'homme en tirant sur sa pipe.

-Ce que mon ami veut dire, commença Andromé, c'est...

-Nous savons ce qu'il veut dire. Le coupa Soren, agacé. Tenez, mon brave. Ajouta-t-il à l'adresse de Quonrad.

Cette phrase eut pour effet de me faire monter la moutarde au nez. Comprenant la situation, Iram parla pour la première fois depuis que nous avions quitté ses majestés :

-C'est très gentil de ta part de nous traduire ce qu'il dit, Andromé. En échange, laisse-moi te traduire ce que voulait dire Soren : "Merci de nous expliquer le sombre langage de Quonrade mais je pense que l'on pourra s'en occuper. Nous comprenons ce qu'il nous veut."

Soren fronça les sourcils mais Andromé se mit à rire :

-Tu maîtrises bien les mots. Bravo. Souviens-toi que les mots sont la plus grande magie du monde. Ils peuvent autant blesser que soigner...

-Bien reçu. Répondit Iram avec un sourire.

Il attendit qu'Andromé parte discuter avec Katamo pour me murmurer :

-Dis, sœurette, tu le trouve comment Andromé ?

Cette question me fit perdre tous mes moyens :

-Qu'est ce... Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Bredouillais-je.

Iram sourit encore plus :

-Je veux dire que tu sembles t'intéresser à lui. Et que ça m'a l'air réciproque.

-Tu... Tu dis n'importe quoi ! Je ne suis pas amoureuse... Je...

Mon regard se posa sur Riham et Andromé qui s'entraînaient dans un combat d'escrime.

-Je ne... suis pas... »

Je secouais ma tête et voulus me tourner vers mon frère, mais il était déjà parti s'occuper de son pinceau géant.

La vérification prit plus de temps que prévu et, quand nous quittâmes enfin Quonrade, le soleil était déjà bien haut.

Alors que je m’avançais vers le château, pour récupérer les balais, Andromé m’arrêta :

« Soline… J’aimerais te demander quelque chose. Tu veux bien m’accompagner ?

Je regardais mon frère, qui me fit signe de rester et commençais à marcher à ses côtés. Le vent faisait voler ses cheveux et j’appréciais le spectacle de sa silhouette se découpant dans le ciel bleu.

-Sur quoi voulais-tu me questionner ? Dis-je, pour briser le silence.

Il prit une grande inspiration et parla dans un souffle :

-Qui a-t-il exactement entre Riham et toi ?

Il avait voulu paraître calme, mais sa voix trahissait sa nervosité.

-Absolument rien, répondis-je en rougissant. Nous sommes juste ami. Rien de plus.

-Pourtant vous semblez très proche et j’ai remarqué que tu le regardais beaucoup lors de l’entraînement. Insista-t-il.

-Mais ce n’est pas lui que je regardais ! M’écriais-je.

-Alors qui ? Demanda Andromé, mi-calme, mi-embarrassé. »

Je devins sans doute plus rouge qu’une tomate, à en juger par la chaleur de mes joues. Gardant le silence, nous continuâmes notre route.

Quand j’aperçus mes amis, je m’élançais vers eux. Ils me passèrent un balai et nous nous mîmes en position de décollage.

Au moment de décoller, j’apostrophais Andromé :

« Hey Andromé !

Il tourna sa tête vers moi.

-Oui ?

-Quand on reviendra de chez Caligostro, rejoins-nous ! Pars à l'aventure avec nous ! Tu pourras visiter tous les royaumes et faire des tas de rencontres. Et tu pourras m'entrainer à la magie !

Il eut un grand sourire et répondit :

-Avec grand plaisir ! Ne tardez pas trop ! Je vous attends ! »

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