Moi

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Je suis au fond du trou.

Je crains la vie qui avance, sans crier gare. Elle avance, inexorablement sans se soucier de moi. Je ne suis pas prêt. Je ne le serai jamais. Mais elle, elle avance encore.

Les idées, les actes, bien que dictés par le même être n'arrivent guère à se concilier.

Comme tout bois ne devient pas violon, j'ai cru un jour, moi aussi, être devenu maestro. Mais j'étais devenu prisonnier de moi-même.

Cette épée de Damoclès qui plane à chaque instant dans l'air, sans jamais me quitter, me rebute au plus haut point. Ces petites choses du quotidien, que j'ai bien trop souvent ignorées par le passé reviennent me hanter.

Il va falloir un jour se lever et se battre. Mais je crains de ne pas avoir cette grandeur d'âme.

Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui pensent pouvoir détruire la peur. Au mieux, je n'en suis qu'un vulgaire laquais.

À l'aube d'une nouvelle page dans ma vie, me voilà tiraillé. Le monde extérieur, comme il le porte si bien, m'est bien trop étranger. Je ne sais pas qui je suis, parmi ces masses d'humains. Peut-être bien que je ne suis rien.

La terreur m'emplit, je m'abandonne à l'épouvante et je me noie dans le doute.

Jouer aux prophètes du malheur ne m'enchante guère, et c'est bien cela le drame. Le problème de tous les hommes n'est-il pas au final, de ne pas savoir demeurer en paix avec soi-même ?

Nous sommes doubles, presque contradictoires. Et je ne déroge pas à la règle. Certaines fractions de moi-même me dégoûtent pronfondément. Qu'importe l'intensité de mes pensées, face à la morosité du réel, ces facettes ne se contrôlent pas !

Aller de l'avant est une chose, mais en sommes-nous vraiment capables ? Viendra-t-il, ce jour où je ne serai plus que moi-même ? Pas cet autre que l'on m'a imposé, mais cette petite voix intérieure toute puissante ?

Quand se brisera cette carapace qui nous empoisonne l'existence ? Moi, nous... Au fond, nous ne faisons qu'un. Celui qui se connaît est capable de connaître l'autre.

Mais toutes ces morales de façade, ces belles paroles exquises, ne sont rien.

J'y renonce, si c'est pour trouver la paix.

Je le veux, sincèrement, ce courage de me dresser face au monde.

Je veux me battre.

Je ne sais pas où ménera ce combat contre moi-même.

Mais je pars en croisade.

Pour que jamais je ne me sentis inférieur à ce que je vaux.

Je crains de vivre en oubliant qui je suis.

Je refuse de devenir pantin de mes stupides idées sangrenues.

Tout ça, c'est moi.

La peur, la terreur, l'épouvente, le courage, l'envie, la détermination.

Je suis à la fois un tout et un rien.

Et c'est là, mon problème.

Je ne sais plus qui je suis, ni où je vais.

Et vous, alors ? Qu'êtes-vous ?

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Chacun lit à travers son monde, et c'est la beauté que je trouve à l'écriture. Je me demande ce que vous y avez vu, ce que vous avez ressenti. En attendant, pour moi, c'est mon histoire qui s'écrit à travers ces quelques lignes. Je finis mes études en France tout seul après avoir vécu 18 ans au Maroc. Je souhaite garder une trace de tout ce que j'ai ressenti. Pour ne pas m'oublier, pour ne pas me perdre.

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