IX

Une minute de lecture

L’air était lourd.

Elle n’avait pas suivi ses camarades. Ses yeux dorés brillaient dans l’obscurité et fixaient le fiacre dans lequel son vieux maître et l’inconnu s’entretenaient.

« Entretien » n’était peut-être pas le bon mot. Les cris du connard qui lui avait servi d’employeur n’avaient eu cesse de résonner, entrecoupés par des gémissements et des pleurs. Une aura noire émanait du véhicule et qui, peu à peu, se mourait, comme aspirée. Elle demeura cachée derrière un arbre, pressée de rencontrer le voyageur. Celui-ci était comme elle. Ou plutôt comme sa mère à qui ce vieillard obèse l’avait arraché à sa naissance.

Elle avait grandi dans le palais du silence, au milieu de ces femmes — ou femelles comme elle les appelait parfois sans réfléchir — à qui on leur avait ôté la parole.

Était-ce sa chance d’aspirer à une nouvelle vie ?

Quelque chose jaillit dans l’obscurité et s’enroula autour de sa poitrine. Elle se retrouva propulsée dans l’air. Ses yeux dorés rencontrèrent le mystérieux voyageur. Il arborait un sourire amusé.

— Coucou, petite cousine. Et si on rentrait tous les deux à la maison ?

Elle acquiesça joyeusement.

— Ces sauvages t’ont même pas donné de nom ? s’enquit son interlocuteur. Pas grave, nous t’en donnerons un. Tu as faim ?

Un nom ? Quelle chance. Elle enveloppa ses bras autour de son cou.

— Au fait, moi c’est Itt, petite cousine.

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