Ron sentait la faim le ronger. Il s’était jeté sur un rat l’autre jour. Pendant près de trois jours il l’avait chassé mais à chaque fois cette maudite bestiole avait réussi à fuir par une petite fissure. Il avait vite regretté d’avoir mangé un rat. Premièrement l’animal était cru, deuxièmement il s’agissait sûrement d’un rat d’égout plein de maladies, et troisièmement l’animal était innocent et libre. Ron avait eu honte d’avoir volé la liberté puis la vie d’un être inoffensif.

Son ravisseur ne s’était toujours pas montré et le jeune papa commençait à succomber à la folie de la solitude. Depuis quelques jours il parlait tout seul, se rongeait les ongles jusqu’au sang histoire d’avoir quelque chose à mâcher. Il s’était même arraché un bout de peau sur la main. Son bourreau lui avait tout prit. Il lui avait volé sa vie, sa liberté, sa famille et maintenant il lui prenait sa dignité et son humanité. Tout ce qui faisait de Ron Gressman ce qu’il était avait disparu en quelques jours de captivité.

Était-ce comme cela que la vie se finirait pour lui ?

Lui qui avait tant rêvé d’avoir un deuxième enfant, de vieillir avec sa petite famille dans ne petite maison près d’un lac.

Mais Ron Gressman ne finirait pas la semaine en vie.