chapitre 18
La brune salua d’un geste de la tête le service d’accueil et s’engagea dans les couloirs froids du bâtiment. Une fois devant la porte son corps semblait avoir été frappé par une enclume. Impossible de tendre le bras vers la poignée. La terreur qui la prenait s’enlisait jusqu’aux tréfonds de son âme. Elle sorti de sa paralysie quand la porte s’ouvrit et qu’elle se retrouva nez à nez avec l’amnésique. Appuyé sur une béquille. La surprise laissa alors la place à de l’apaisement.
- Commandante.
- Bonjour. Enfin… Re…Bonjour.
- Entrez, entrez.
Elle l’invita à rejoindre le lit et s’assit face à lui sur le fauteuil. Le silence qui régnait dans la pièce était lourd, presque étouffant.
- Vous avez avancé dans votre enquête ? Des pistes sur quelque chose ?
- Nous avons quelques idées à approfondir. Et vous ?
- Rien j’en ai peur… Je rêve d’une cigarette mais c’est tout.
- J’aimerai vous emmenez-quelque part. J’ai des choses à vous dire et le lieu ne s’y prête pas.
- Oui bien entendu. Mais s’il vous plait, pouvons nous nous tutoyer ?
- On va prendre ma voiture.
Le brun sorti de la pièce blanche accompagné de la brune. Ils prirent l’ascenseur et rejoignirent le pick-up garé près de l’entrée. La commandante regrettait déjà son choix mais elle savait aussi pertinemment qu’il n’y avait pas beaucoup d’option et que celle-ci était la plus radicale.
Quelques minutes plus tard, une bâtisse entourée d’arbres apparue. Lorsque la brune coupa le moteur, elle lui ouvrit la portière et avança à son allure jusqu’à la porte d’entrée. Un chat noir les accueillis, assit face à la porte comme pour garder l’entrée.
- Où sommes nous ?
- Chez moi. C’est surement l’endroit le plus sûre de la ville. Ne vous… Ne t’inquiète pas.
L’entrée donnait sur une grande salle de vie avec cuisine ouverte. Aaron et Doc’ les attendaient. Doc’ lisait un dossier et Aaron faisait du café.
- Vous voila ! Les médecins n’ont pas trop rechigné à le laisser sortir ?
- Je leur ai promis qu’on ne le lâcherai pas d’une semelle.
Aaron se retourna tout sourire et proposa du café au petit groupe avant de signaler à sa supérieur qu’il s’était permis de nourrir le chat. L’amnésique ne comprenait pas ce qui se tramait. Ses tripes se tordaient dans un sens puis dans un autre. Quelque chose ne lui plaisait pas.
Ses craintes s’atténuèrent un peu quand la brune lui tendu une cigarette. Il se jeta presque dessus. Apparement il était un gros fumeur parce qu’à la première tafe le brun ferma les yeux pour se délecter du moment.
- Merci Aaron pour le chat. Il n’a pas trop râlé ?
- Non elle est cool ta bestiole. Bon, tu l’as briefé sur ce qu’il va se passer ?
L’amnésique boiteux revient soudain à la réalité. Comprenant que la suite du programme n’allait pas lui plaire. Avaient-ils trouvé qui il était ? Y avait-il eu une autre victime ?
- Je pense que le mieux est que tu prenne une chaise.
La commandante lui avait adressé ces mots avec une telle tendresse que ce n’en fut que plus perturbant.
- Est ce que le nom Grandbelly te dis quelque chose ?
Une envie soudaine de vomir le prit. Grandbelly… Comment avait-il pu oublier ? C’était ça le fameux nom sur cette immense grille ! L’amnésique ne parvint pas à répondre par la parole mais, hésitant, il acquiesça. La commandante baissa la tête et tout en fixant ses pied elle continua.
- Et est-ce que les noms de Rosalinde et Ezekiel Grandbelly te parlent ?
Le Brun manqua de tomber de sa chaise.
Des images lui revenait par flash. Il revoyait les jumeaux, il se rappelait les soirées d’hiver à jouer avec eux près d’une grande cheminée. Le Brun à la mémoire retrouvée entendait la musique funeste des jumeaux. Il ferma même les yeux pour mieux écouter. Il se revoyait, enfant, entrain de jouer à cache cache dans les cuisines avec les jumeaux. Non. Avec trois enfants.
Le Brun écarquilla les yeux comme si Dieu avait rendu la vue à un aveugle.
- Évangéline…
Annotations
Versions