Seconde 42

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À l'abri dans la Bulle, ce vieux rafiot caquetant aux vigoureuses lumières, je voyais les giboulées de mars fracasser le sol avec colère. Le ciel avait pris sans avertissement préalable un ton uniformément gris - à peine l'honorait-on d'une pointe verdâtre, comme si un étudiant malade l'avait vomi. Il faisait très froid pour un début de printemps, mais je n'avais pas de rhume, pas encore.

Le ventilateur sur le toit des amphithéâtres tournait furieusement sous les à-coups d'un vent capricieux. On eut dit qu'il tentait d'aspirer la tempête. Alors, je m'imaginai de jeunes nuages s'engouffrer par les fentes. Certains bloquaient les pâles tant ils prenaient de la place. Puis, ils s'asseyaient sagement sur les bancs de bois pour écouter les fables moralisatrices d'un vieux cumulonimbus soporifique.

Je rêvassais de nuages mais moi, j'étais toujours dans ma Bulle, petit matelot sur son ineffable bateau. Désarmée de toutes mes cordes et sans même que mon corps ne pende au mat, on me perdait à dix mètres au-dessus du sol. Alors, de mon cœur se mit à pousser une pâle mélancolie aux cernes tout bleus qui, en quelques heures à peine, menaça d'éclore.

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