Combat pour la vie

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Scène 11 : "L’Affrontement"
Lieu : La forêt dense, à l'orée du village. L'ennemi arrive par la forêt, ses guerriers vêtus de cuir sombre, portant des arcs longs et des épées acérées. Le village est prêt à se défendre, avec les guerriers de Kofi alignés, chacun portant l'emblème de l’unité des tribus. L'angoisse est palpable, mais le courage est encore plus fort.
(Les deux armées se font face, séparées par un champ ouvert. Les bruits des tambours de guerre résonnent dans l’air. Kofi se tient à l’avant, son regard fixé sur l’ennemi. Les chefs des tribus se rangent à ses côtés, et Akosua se place derrière lui, prête à attaquer.)
Kofi (d’une voix forte, adressant ses guerriers) :
Nous ne combattons pas pour le sang, mais pour la vie. Nous ne sommes pas ici pour écraser l’ennemi, mais pour prouver que notre union est invincible. Que chaque coup de lance, chaque flèche, chaque épée soit un symbole de notre force commune.
(Les guerriers, unis et déterminés, poussent un cri de guerre puissant, et l’affrontement commence.)
(Des scènes de bataille s’enchaînent. Les guerriers s’affrontent dans une lutte féroce, mais dans chaque mouvement, il y a une harmonie. La terre tremble sous le poids de l’affrontement, mais malgré la violence de la guerre, il y a aussi des gestes de solidarité : des guerriers qui se battent côte à côte, des femmes qui soignent les blessés. La lumière du soleil commence à s'estomper, remplacée par une lueur étrange, comme un signe des ancêtres.)


Scène 12 : "La Victoire de l'Unité"
Lieu : Le champ de bataille, après l’affrontement. L'ennemi est défait, mais la victoire a un goût amer. Les guerriers sont épuisés, les corps jonchent le sol. Kofi se tient debout, les yeux fixés sur l’horizon. Le calme après la tempête est presque aussi lourd que la bataille elle-même. Mais un sentiment de paix commence à envahir les cœurs des survivants.
(Kofi regarde ses guerriers, ses alliés, et les chefs tribaux qui s'approchent lentement de lui. Akosua est à ses côtés, ses vêtements en lambeaux, mais son regard est fier. Kwame, le sage, vient se placer près de Kofi.)
Kwame (avec un sourire sage) :
Aujourd'hui, nous avons non seulement remporté une bataille, mais nous avons reconquis notre âme. L’unité a triomphé, Kofi. Et cette victoire est immortelle.
Kofi (regardant la terre, les yeux empreints de gravité) :
La guerre ne finit jamais, Kwame. Mais tant que nous resterons unis, il n'y a aucune force qui puisse nous détruire. Cette victoire est un cadeau, mais c’est aussi un début. Nous avons encore beaucoup à reconstruire.
Akosua (plaçant une main sur l’épaule de Kofi) :
Reconstructeurs d'âme et de nation. Nous commencerons ce travail ensemble.
Kofi (levant les yeux vers le ciel, son visage serein) :
Que les ancêtres nous guident toujours. Ensemble, rien ne nous arrêtera.
*Le rideau tombe sur une scène où l’unité des tribus est symbolisée par la main tendue vers l’horizon, une promesse d’avenir…

Scène 13 : "L’Héritage du Passé"
Lieu : Le village, à l’aube. La brume matinale s’élève lentement, enveloppant les huttes, les champs et les sentiers. L’atmosphère est calme, presque irréelle, mais l’air porte une lourde promesse : celle du changement. Kofi, Akosua, et les chefs tribaux se retrouvent dans l’enceinte sacrée, un endroit où les ancêtres sont honorés, au cœur du village.
(Kofi et Akosua marchent côte à côte, leurs pas résonnant doucement sur le sol mouillé. Leur conversation est intime, pleine de réflexion et de gratitude après la victoire. Les chefs, plus réservés, les suivent silencieusement.)
Kofi (d’un ton songeur, regardant l’horizon) :
L’unité que nous avons forgée est encore fragile. Chaque souffle de vent pourrait la briser, chaque regard détourné pourrait la faire vaciller. Mais je sais maintenant que l’héritage de nos ancêtres, leur sagesse, leur force, vit en nous. Nous devons l’honorer.
Akosua (souriant légèrement, mais avec une grande détermination) :
Et c’est à toi, Kofi, que revient ce devoir. Tu as mené ce combat non seulement avec la force des bras, mais avec la sagesse du cœur. Ce n’est pas qu’une victoire militaire. C’est une victoire spirituelle.
(Ils arrivent à l’entrée de l’enceinte sacrée, un lieu sacré de la tribu, où les ancêtres sont vénérés. Les chefs prennent un moment de silence, respectant l’atmosphère solennelle.)
Kofi (regardant les totems sacrés qui ornent l’entrée) :
Les ancêtres nous ont guidés, mais il nous revient de prendre la relève. Il est temps que chaque tribu apporte son héritage et le partage pour un avenir commun. Nous devons honorer ceux qui sont tombés, mais surtout, veiller à ce que leurs sacrifices ne soient pas vains. Leur héritage est une flamme, et c’est à nous de la maintenir vivante.
(Les chefs se tournent vers Kofi, un par un, leur respect évident. L’un d’eux, le plus âgé, s’avance lentement, un air grave sur le visage.)
Chef Vieux (d’un ton profond et presque mystique) :
Kofi, le chemin que tu proposes n’est pas sans danger. La paix que tu cherches n’est pas un fruit facile à cultiver. Elle nécessite de déterrer les racines anciennes des rancœurs, de faire face aux ombres du passé. Certains préfèrent l’obscurité, où les conflits peuvent prospérer sans lumière.
Kofi (fixant le chef vieux, un sourire triste sur les lèvres) :
Oui, j’en suis bien conscient. Mais si nous ne faisons pas face à notre passé, nous resterons esclaves de lui. Chaque cicatrice de guerre, chaque bataille menée a sa raison, mais nous ne devons pas laisser ces cicatrices définir notre avenir. Nous devons les transformer en sagesse. Et c’est par cette sagesse que nous ferons avancer notre peuple.
(Il se tourne alors vers Akosua, son regard lourd de sens.)
Kofi :
Et toi, Akosua, quelle place as-tu dans cette vision ? Toi qui es à la fois guérisseuse et guerrière, comment peux-tu nous aider à soigner ce qui est brisé ?
Akosua (avec une tendresse infinie, mais une résolution de fer) :
Je suis à tes côtés, Kofi. Non seulement pour soigner les blessures visibles, mais aussi celles invisibles. La guérison ne se fait pas que sur le corps, mais sur l’âme du peuple. Nous avons besoin de temps, de patience, de compassion. Les divisions dans nos cœurs devront aussi être guéries.
(Les deux échangent un regard complice, mais tout à coup, un cri brisé retentit au loin, rompt leur conversation. Un messager arrive en courant, haletant, l’air effrayé.)
Messager (essoufflé) :
Seigneur Kofi ! Seigneur Akosua ! Il y a... il y a un problème grave ! Un groupe de guerriers étrangers a pénétré notre territoire. Ils viennent de l’Est, des terres que nous croyions alliées ! Ils... ils portent des armes étranges, plus puissantes que tout ce que nous avons vu !
(Les visages des chefs se tendent immédiatement. Kofi et Akosua échangent un regard inquiet, mais déterminé.)
Kofi (d’une voix ferme, avec une volonté de fer) :
Alors, la paix que nous espérions doit encore être forgée dans la tempête. Préparez-vous ! L’ennemi ne fait pas de distinction entre les peuples. Aujourd’hui, c’est à nous de protéger cet héritage. Ensemble, nous résisterons.
(Les chefs se lèvent à l’unisson, leur fierté se réactivant à l’idée de défendre leur terre et leur héritage. Les guerriers se rassemblent en hâte, prêts à défendre la paix qu’ils ont si durement acquise.)


Scène 14 : "Le Choix de l’Avenir"
Lieu : Le campement de guerre, dans la forêt sombre et dense. Kofi, Akosua, et les chefs tribaux se retrouvent autour d’un feu de camp, où les flammes créent des ombres dansantes. Ils discutent stratégiquement de l’attaque imminente. Les guerriers se préparent à prendre position, tandis que les femmes et les enfants se réfugient dans un endroit plus sûr.
Kofi (d’un ton réfléchi) :
L’heure n’est pas seulement à la défense. L’ennemi que nous affrontons aujourd’hui ne se contentera pas d’une simple bataille. Il nous teste. Il veut savoir si notre unité est réelle ou fragile. Il veut voir si nous sommes prêts à sacrifier ce que nous avons reconstruit.
(Akosua prend un moment pour réfléchir avant de parler, ses yeux fixés sur le feu.)
Akosua (doucement) :
Kofi, l’ennemi ne viendra pas seulement avec des armes. Il viendra aussi avec des mensonges, des illusions pour semer la discorde. Nous devons être prêts à protéger non seulement nos corps, mais nos esprits et nos âmes. Si nous tombons dans le piège de la peur, de la haine, alors tout est perdu.
Kofi (regardant les chefs, ses yeux d’acier) :
L’unité est notre arme. Et c’est cette unité qui nous rendra invincibles. Nous devons résister à la tentation de la division, à l'appel de la vengeance. Si nous ne faisons pas cela, nous n’aurons gagné qu’une victoire temporaire, mais pas un avenir.
(Les guerriers commencent à se préparer, leurs visages sont gravés de détermination. Les femmes, aux côtés des hommes, allument des torches et récitent des prières sacrées.)
(Kofi se dirige alors vers le sommet d’une colline, où il peut voir l’horizon. Les premiers rayons de l’aube éclairent lentement les contours du paysage, comme un présage. La grande bataille approche, mais quelque part, dans l’immensité de la nature, il trouve une forme de calme.)
Kofi (d’une voix presque murmurée) :
Que les ancêtres nous montrent la voie. Que la lumière de notre unité guide notre main dans le combat à venir.
Le rideau tombe lentement, laissant le silence s'étendre, tandis que l’ombre de l’avenir se fait plus pressante et plus lumineuse à la fois.

Scène 15 : "Le Combat des Ombres"
Lieu : La grande plaine, à l’aube. La lumière est encore timide, les premières lueurs du jour se frayant un chemin à travers l’épais manteau de brume. Kofi, Akosua, et les chefs tribaux se tiennent sur une colline surplombant le champ de bataille. Les guerriers sont prêts, les flèches taillées, les lances aiguisées, et les femmes prient silencieusement derrière les lignes. Une tension palpable flotte dans l’air.
(Kofi regarde l'horizon, ses yeux perçant la brume. Il semble concentré, mais aussi quelque peu distant, comme s'il percevait quelque chose au-delà de ce qui est visible. Akosua s'approche lentement de lui, l'air sérieux.)
Akosua (inquiète) :
Kofi, tu as l’air préoccupé. Ce n’est pas comme d’habitude. Que vois-tu ?
Kofi (en silence, regardant toujours l’horizon) :
Je vois des ombres. Des ombres qui portent des souvenirs… Des ennemis qui ne sont pas seulement faits de chair et de sang, mais de rancunes et de peurs ancestrales. C’est une guerre que nous menons depuis bien plus longtemps que nous l’imaginons. Ce n’est pas seulement une bataille de guerriers. C’est une bataille de vies et de morts, d’histoire et de mémoire.
Akosua (avec une douce fermeté) :
Ne laisse pas la peur te guider, Kofi. Ce que tu vois, ce sont les fantômes du passé qui tentent de prendre forme. Mais nous, les vivants, avons la force de briser cette chaîne. Nous avons la lumière pour les chasser.
(Un cri de guerre retentit au loin, une cloche de métal qui résonne dans l’air. Les guerriers étrangers arrivent, une silhouette sombre se dessinant à travers la brume. Kofi et Akosua échangent un dernier regard, leur résolution se renforçant.)
Kofi (avec une détermination renouvelée) :
C’est le moment, Akosua. Il est temps de défendre non seulement nos vies, mais l’essence même de notre peuple.
(Les chefs tribaux se regroupent autour de Kofi, chacun prêt à donner ses ordres. Les guerriers prennent position, formant des lignes serrées. Le rythme des tambours se fait plus fort, battant le tempo de la guerre imminente.)
(La bataille éclate soudainement. Les cris, les bruits des armes s’entrechoquant, et les pas lourds des guerriers s’entremêlent dans un chaos effrayant. Kofi et Akosua se battent côte à côte, leur complicité évidente. Les coups d’épée, de lance et les arcs pleuvent de tous côtés.)
(Kofi se trouve face à un guerrier étranger, un homme imposant, portant une armure étrange et brillante. Leurs regards se croisent brièvement, et il est clair que cet affrontement est plus qu'une simple bataille physique. C’est un affrontement d’idées, de visions du monde.)
Guerrier étranger (d’une voix rauque, défiant) :
Tu crois vraiment que tu peux sauver ce peuple avec des promesses vaines ? La paix que tu cherches n’est qu’une illusion, Kofi. Nous sommes venus pour briser tes rêves et forger un nouvel ordre.
Kofi (souriant avec calme, ses yeux d’acier fixant son ennemi) :
L’ordre que vous proposez est fondé sur la domination, l’asservissement. Mais le vrai pouvoir, celui qui perdure, est celui de l’unité, de la liberté de l’âme. Nous ne cherchons pas à dominer, mais à exister dans la dignité. C’est ce qui fait toute la différence.
(Kofi engage le combat avec une violence maîtrisée, chaque mouvement semblant défier la logique et la brutalité du guerrier étranger. Leurs épées s’entrechoquent dans une danse de lumière et d’ombres. Akosua, de son côté, lutte avec agilité, utilisant la sagesse des guérisseurs pour toucher les points vulnérables de ses ennemis.)
(Soudain, un cri perça l’air. Un autre guerrier étranger, plus jeune, s’effondre aux pieds d’Akosua, son épée brisée. Il est gravement blessé, mais il la regarde, ses yeux remplis de peur et de confusion.)
Guerrier étranger jeune (suppliant) :
Pourquoi… pourquoi vous battez-vous contre nous ? Nous venons pour la richesse, pour la gloire ! Pourquoi choisiriez-vous la souffrance d’un combat ?
Akosua (fixant l’homme avec douceur, mais une fermeté dans sa voix) :
Nous ne choisissons pas la souffrance, mais nous choisissons de nous défendre. Nous choisissons de protéger ce que nous avons, ce que nos ancêtres ont sacrifié pour que nous vivions. Ce n’est pas la richesse que nous recherchons, mais la paix dans nos cœurs.
(Le guerrier semble être touché par ses paroles, mais la guerre continue autour d’eux, implacable.)
(Le combat se termine par une victoire décisive pour le peuple de Kofi, mais ce n’est pas une victoire de joie. Les corps des ennemis tombent au sol, et les guerriers sont épuisés. Kofi, Akosua, et les chefs se tiennent au centre de la scène, épuisés mais fiers. Le silence se fait autour d’eux, un silence lourd de signification.)
Kofi (d’un ton solennel, regardant les champs de bataille) :
Nous avons remporté une victoire, mais à quel prix ? Les ombres que nous avons combattues ne disparaîtront jamais complètement. Elles sont les fantômes du passé, et nous devons continuer à les combattre, non avec les armes, mais avec la sagesse et l’unité.
Akosua (réfléchissant, son regard tourné vers le ciel étoilé) :
Chaque victoire nous enseigne une leçon. La guerre ne nous offre pas de véritables récompenses. Ce que nous avons vraiment gagné, c’est la connaissance de nous-mêmes, de notre peuple et de notre histoire.
(Les chefs se rassemblent autour de Kofi, Akosua et les autres guerriers. Le soleil se lève lentement, éclairant les visages fatigués mais résolus. Le peuple, bien que victorieux, sait que la paix, bien qu’acquise, devra être entretenue à chaque instant.)


Scène 16 : "Les Derniers Échos"
Lieu : Le village ancestral, au cœur de la forêt sacrée. La scène s’ouvre sur un cercle de feu, autour duquel se tiennent les anciens, les guerriers, et le peuple. Le ciel est sombre, mais les étoiles brillent avec une intensité rare. Au centre du cercle, un grand totem ancestral. Les bruits de la forêt sont soudainement interrompus par des murmures mystiques. Kofi et Akosua se tiennent devant les anciens.
(Kofi se tient droit, son regard sévère fixé sur l’horizon, tandis qu’Akosua, calme mais déterminée, scrute les visages autour d’elle.)
Kofi (solennel, levant la main pour attirer l’attention de l’assemblée) :
Ce que nous avons fait ce soir, ce n’était pas simplement une victoire sur nos ennemis, mais un combat contre l’histoire elle-même. Nous avons brisé le cercle des guerres ancestrales, mais il ne faut pas se leurrer… Les échos du passé résonneront toujours à travers ces terres.
Akosua (s’approchant de lui, une main posée sur son épaule) :
Nous avons triomphé non pas de nos ennemis, mais de l’ombre de la haine qui les guidait. La véritable guerre commence ici, au cœur de notre peuple, dans nos esprits. Nous devons choisir ce que nous voulons devenir.
(Les anciens commencent à murmurer, leurs voix faibles mais pleines de sagesse. Un silence lourd s’installe dans l’air.)
Ancien 1 (voix profonde, mais sage) :
Kofi, Akosua, vous avez agi avec une force que peu de nos ancêtres auraient pu imaginer. Mais ne vous y trompez pas… Ce n’est pas la force qui nous sauvera. Ce qui nous sauvera, c’est notre capacité à nous rappeler qui nous sommes, à respecter les anciens chemins tout en en créant de nouveaux.
(Kofi regarde l’ancien, son regard perçant.)
Kofi (avec détermination) :
Je sais. Mais la paix n’est pas un don. Elle est le fruit du travail, de la vigilance. L’ennemi ne réside pas seulement au loin, il est aussi en nous, dans les conflits internes, les divisions que nous ne cessons de nourrir. Nous devons nous unir, réellement.
Akosua (d’un ton plus doux, mais ferme) :
Il n’y a pas de paix sans sacrifice, mais il n’y a pas de paix sans pardon. Nous devons accepter que l’avenir se construit dans le respect de nos différences. Ce n’est pas en effaçant les blessures du passé que nous les guérissons, mais en apprenant à vivre avec elles.
(Un silence s’étend, lourd de compréhension, avant que l’Ancien 2 ne s’avance. Son regard est pénétrant, presque mystique.)
Ancien 2 (en levant les bras vers le ciel) :
Les ancêtres nous observent. Ils ont vu la souffrance de notre peuple, mais ils ont aussi vu la lumière qui brille en nous. Cette lumière est notre héritage, et c’est à nous de la préserver. L’épreuve que nous venons de traverser n’est qu’un début. Le véritable défi sera d’accepter notre histoire, nos failles, et d’en faire une force.
(Les tambours résonnent au loin, comme un écho ancestral, et la scène se transforme. La lumière de l’aube commence à percer les ténèbres, une lumière rouge, symbolisant la naissance d’un nouveau jour.)
Akosua (en regardant l’horizon) :
Tout ce que nous avons accompli, tout ce que nous avons perdu, cela fait partie de nous. Mais il ne faut jamais oublier que l’histoire est en constante évolution. Nous sommes à un carrefour, un moment décisif pour nos enfants, pour les générations à venir. Nous devons leur offrir un avenir de dignité.
Kofi (d’un ton grave mais plein d’espoir) :
Nous avons porté nos ancêtres sur nos épaules. Mais maintenant, il est temps de marcher seul, d’affronter nos propres peurs, nos propres défis. L’héritage ne consiste pas à vivre dans le passé, mais à le comprendre pour bâtir l’avenir.
(Un bruit soudain attire l’attention de tout le monde. Les éclats d’un gong ancien retentissent, suivi de bruits de pas précipités. Un messager entre en scène, couvert de poussière, essoufflé.)
Messager (essoufflé, presque hors d’haleine) :
Kofi, Akosua… Il y a quelque chose que vous devez savoir. L’ennemi n’est pas aussi vaincu que nous le pensions. Une nouvelle menace approche… plus insidieuse, plus dangereuse. Ils ont appris de nos erreurs. Ils reviennent, mais cette fois, ils sont plus nombreux et plus organisés. La guerre n’est pas terminée…
Kofi (fixant le messager, son regard devenant aussi dur que l’acier) :
Alors nous serons prêts. Ils ont peut-être appris de nos erreurs, mais ils n’ont pas compris notre force. Nous avons survécu à la souffrance, à la guerre, à la haine. Ils ne comprendront jamais ce que cela signifie… Nous ne laisserons pas notre lumière s’éteindre. La bataille continue.
(Les anciens se lèvent, chacun se préparant à une nouvelle épreuve. Le village s’agite, mais la volonté est claire. Kofi et Akosua se regardent une dernière fois, avant de se tourner vers l’assemblée.)
Akosua (d’un ton ferme mais calme) :
L’histoire ne nous appartient pas seulement, elle appartient à ceux qui viennent après nous. Et c’est pour eux que nous nous battons. Nous bâtirons un avenir où l’ombre de la guerre ne régnera plus. Un avenir où l’humanité et la sagesse se rejoindront.
(Le rideau tombe lentement, la scène plongeant dans l’obscurité, tandis que les derniers échos des tambours résonnent dans la nuit.)

Scène 17 : "L’Épreuve du Choix"
Lieu : La grande place du village, éclairée par la lueur des torches. Une atmosphère électrique règne. Les habitants se sont rassemblés autour d’un grand autel de pierre, et le bruit des tambours est plus intense que jamais. Au centre de la scène, Kofi et Akosua se tiennent face à l'assemblée, entourés des anciens et des guerriers.
(Kofi et Akosua se regardent intensément, comme s’ils étaient les seuls à comprendre l’enjeu de ce moment. Le peuple observe en silence.)
Kofi (d’un ton grave, les poings serrés) :
Ce soir, nous devons choisir. Choisir entre la paix, que nous avons tant désirée, et le sacrifice nécessaire pour la préserver. La guerre n’est jamais terminée, elle se cache sous les pierres de nos cœurs, prête à surgir au moindre faux pas.
Akosua (calme, mais déterminée, son regard ancré dans celui de Kofi) :
La paix n’est pas un chemin sans épines, Kofi. Mais la véritable guerre se livre dans les choix que nous faisons. Nous avons le pouvoir de décider, ici et maintenant, du sort de notre peuple. Nos ancêtres ont fait des sacrifices. Sommes-nous prêts à en faire de même ?
(Les anciens se lèvent lentement, l’air solennel, comme si chaque mot pesait lourd dans l’air. Leur sagesse, malgré les années, reste aussi aiguë que l’acier.)
Ancien 1 (d’un ton profond et calme) :
Les sacrifices que vous évoquez ne sont pas seulement physiques. Ce que vous devez offrir, c’est plus que votre sang, plus que vos vies… C’est l’unité, la volonté de choisir ensemble, malgré nos différences. C’est là, dans cette volonté commune, que réside la véritable puissance.
Ancien 2 (avec un regard perçant, presque accusateur) :
Le peuple a souffert. Mais est-ce que la souffrance seule suffira à nourrir notre avenir ? La guerre n’est pas un jeu d’enfants. Chaque décision prise ce soir scellera notre destin pour les générations à venir. Êtes-vous prêts à en porter le poids ?
(Kofi ferme les yeux un instant, comme pour entendre les voix des ancêtres dans le vent qui souffle doucement. Il prend une profonde inspiration avant de se tourner vers Akosua.)
Kofi (l’air empli de défi, mais aussi de doute) :
Nous avons vu ce que cette guerre a fait à nos familles, à nos voisins. Le prix de la paix est trop lourd, Akosua. Comment pouvons-nous choisir la paix sans sacrifier une partie de nous-mêmes ? Mais je sais aussi que la violence engendre plus de violence. Alors, que devons-nous faire ? Comment faire ce choix ?
(Akosua se rapproche de lui, posant doucement sa main sur son bras. Elle lui sourit tristement, mais avec une certaine lumière dans les yeux.)
Akosua (doucement, mais avec fermeté) :
Ce choix, Kofi, ne dépend pas seulement de la guerre que nous avons connue. Il dépend de la guerre que nous portons en nous-mêmes. Notre peuple est fatigué, mais il n’est pas brisé. Nous devons choisir de soigner les plaies du passé, de nous pardonner, de nous comprendre. C’est ainsi que nous ferons renaître cette paix… Mais pour cela, nous devons faire un dernier sacrifice : l’orgueil.
(Un silence lourd s’abat sur la scène. Les tambours s’arrêtent brusquement, laissant place à une sorte de sérénité avant le tonnerre. La tension monte, comme si l’instant suspendu pouvait décider de tout.)
Kofi (les yeux emplis d’une profonde réflexion) :
L’orgueil… Ce n’est pas un sacrifice facile. Mais je vois, Akosua, que tu as raison. Peut-être est-ce là le seul véritable chemin. Si nous ne nous réconcilions pas avec nous-mêmes, comment pourrons-nous avancer ensemble ?
(Les anciens échangent des regards silencieux, comme s’ils validaient les paroles de Kofi. Un ancien se lève et fait un pas en avant.)
Ancien 3 (d’une voix sage, mais empreinte d’une force tranquille) :
Le sacrifice que vous évoquez n’est pas celui des corps, mais celui des esprits. C’est dans l’humilité que réside la grandeur d’une nation. Vous devez apprendre à vous défaire des chaînes invisibles de vos propres fiertés et à tendre la main à ceux que vous croyez être vos ennemis. C’est ainsi que le vrai pouvoir se manifeste. Ce pouvoir est celui du pardon.
(Kofi baisse la tête, son esprit embrumé par la lourdeur de la décision à prendre. Le vent se lève à nouveau, portant avec lui une voix douce, presque surnaturelle. La scène devient plus lumineuse, comme une lueur d’espoir qui perce à travers les nuages sombres.)
Kofi (doucement, mais avec une clarté nouvelle dans ses yeux) :
Nous allons le faire. Pour notre peuple. Pour nos enfants. Pour l’avenir. Ce soir, nous faisons le choix de guérir, d’unir nos cœurs et nos esprits. Nous acceptons l’humilité, car c’est dans l’humilité que réside la véritable force.
(Akosua sourit, un sourire plein de soulagement et de détermination. Elle prend la main de Kofi dans la sienne.)
Akosua (avec douceur et fermeté) :
Nous choisirons la paix, mais une paix forgée dans la vérité, le pardon, et l’amour. Nous avons le pouvoir de transformer notre destin, à condition de choisir ensemble. C’est le moment. Il n’y a plus de retour possible.
(Les habitants du village commencent à se lever lentement, formant un cercle autour de Kofi et Akosua. Tous s’unissent dans un même regard, un même souffle. La lumière de la torche éclaire leurs visages, illuminant la scène d’un éclat divin.)
(Les tambours recommencent à résonner, plus forts que jamais, comme un appel à la réconciliation. Le rideau tombe lentement, laissant l’espoir naître de l’unité et du sacrifice.)


Scène 18 : “L’Esprit de l’Arbre-Parole”
Lieu : Au pied du grand baobab sacré, l’Arbre-Parole, au lever du jour. Une brume légère enveloppe l’espace, comme un souffle d’éveil ancien. Autour de l’arbre, les anciens du village, les devins, Kofi, Akosua et quelques jeunes initiés sont réunis pour une ultime cérémonie de purification et de bénédiction.
(Le devin principal, Nanan Sika, s’avance lentement, tenant un bâton orné de cauris et de plumes d’aigle. Son regard est aussi perçant que l’aurore qui naît. Il frappe le sol trois fois avec le bâton. Silence total.)
Nanan Sika (d’une voix grave et chantante) :
Ô Arbre-Parole, toi qui portes la mémoire du peuple,
Toi qui as vu tomber les rois, naître les saisons,
Nous venons te parler…
Mais surtout, nous venons t’écouter.
(Il pose son oreille contre l’écorce de l’arbre, ferme les yeux. Un frémissement parcourt les branches. L’arbre “répond”, par un souffle symbolique : une brise se lève doucement. Les villageois retiennent leur souffle.)
Nanan Sika (ouvrant les yeux) :
L’arbre a parlé. Il dit que la terre est prête.
Il dit que le cœur des Hommes, enfin, s’ouvre.
Il dit que l’avenir n’est plus une menace, mais une promesse…
Mais seulement si la parole est tenue, et les esprits apaisés.
(Akosua s’avance avec un petit récipient de terre rouge et des feuilles sacrées.)
Akosua (solennelle) :
Par cette terre que nous avons foulée,
Par ces feuilles nourries du soleil et des pluies,
Nous scellons aujourd’hui notre promesse :
Plus jamais la haine ne guidera nos tambours.
Plus jamais l’orgueil ne nourrira nos palabres.
(Elle étale la terre au pied de l’arbre, puis fait boire un peu d’eau du fleuve à chacun des anciens, des jeunes, et à Kofi.)
Kofi (prenant la parole avec respect) :
Que chaque bouche ayant goûté à cette eau ne mente plus,
Que chaque main ayant touché cette terre ne frappe plus,
Que chaque esprit ayant vu cette aube n’oublie jamais…
Nous sommes liés, désormais, par l’Arbre-Parole.
(Le baobab se met à vibrer légèrement – les branches bruissent, les feuilles frémissent d’un son mystérieux. Le ciel s’éclaire peu à peu. Tous se prosternent brièvement.)
Ancien 1 (en chuchotant) :
Il a accepté. L’Arbre a accepté… Nous sommes bénis.
(Un groupe d’enfants arrive en courant, riant, dansant autour de l’arbre. Ils n’ont pas peur. Ils portent les masques des ancêtres en jouant. Les adultes sourient – un symbole de la vie qui reprend, de la paix qui s’ancre.)
Nanan Sika (en souriant pour la première fois) :
Voyez ! Les enfants dansent avec les esprits…
Quand l’innocence rencontre la mémoire,
C’est que le futur est né.
(Le rideau tombe lentement sur cette scène de lumière, de danse et de promesse, alors que les tambours battent doucement un rythme nouveau : celui d’un peuple réconcilié avec lui-même.)

Scène 19 : “Les Trois Dernières Vérités”
Lieu : Dans la maison du Conseil, au crépuscule. Trois grandes torches sont allumées. Les membres du Conseil sont rassemblés en cercle autour d’un feu sacré. Kofi, Akosua, Nanan Sika et la vieille prêtresse Adoma sont présents. Le silence est dense. L’heure des révélations finales a sonné.
Adoma (d’une voix lente et profonde) :
Voici venue l’heure où la parole pèse plus que la lance,
Où ce qui était caché doit sortir de l’ombre…
Trois vérités, comme les trois lunes du temps Akan,
Doivent aujourd’hui être dites.
Et quiconque mentira… sera maudit pour cent saisons.
(Un tambour retentit lentement trois fois. Puis le silence retombe.)
Nanan Sika (se levant lentement) :
Première vérité :
Ce ne sont pas les dieux qui ont divisé nos clans…
Mais la peur des hommes.
Un ancien chef, plein de jalousie, a brûlé les offrandes et menti au peuple.
Depuis, les esprits se sont tus, non par colère,
Mais par honte.
(Un murmure parcourt l’assemblée. Quelques membres baissent la tête.)
Akosua (la voix tremblante, mais ferme) :
Deuxième vérité :
Ceux que l’on appelait “sorciers de l’Est”,
Nos ennemis d’hier,
Sont de notre sang.
Des fils et filles exilés par ignorance,
Par la faute d’un oracle falsifié.
Ils ont crié dans la brousse, nous avons fermé les oreilles.
Ils reviennent aujourd’hui, non pour se venger,
Mais pour embrasser.
(Un vieillard fond en larmes. Il s’avance et s’agenouille devant elle.)
Vieillard (en pleurant) :
Mon fils… Mon fils est mort là-bas…
Et je l’avais maudit sans savoir. Pardonnez-nous…
(Kofi s’avance lentement. Il tient dans ses mains une peau de bête roulée – un ancien parchemin.)
Kofi (calmement) :
Troisième vérité :
Le pacte des premiers ancêtres n’a jamais été rompu.
Il a été… oublié.
Ici, dans cette peau, sont gravés les mots des origines :
“Aucun frère ne lèvera la main sur un autre.”
Nous pensions devoir nous réinventer,
Mais il suffisait de nous souvenir.
(Il déplie la peau. Les anciens lisent les symboles gravés. Une lumière douce émane du feu. Tous ferment les yeux un instant.)
Nanan Sika (s’adressant à tous) :
Alors, que chacun ici répète avec moi :
“Je suis le frère de celui que j’ai combattu.
Je suis l’enfant de celle que j’ai maudite.
Je suis la mémoire vivante du serment ancien.”
Tous en chœur (d’une seule voix) :
“Je suis le frère de celui que j’ai combattu.
Je suis l’enfant de celle que j’ai maudite.
Je suis la mémoire vivante du serment ancien.”
(Le feu s’élève une dernière fois, haut dans la case, comme si les ancêtres eux-mêmes validaient la scène. Une paix étrange mais solide remplit l’air.


Scène 20 : “Le Dernier Masque”
Lieu : Clairière sacrée, à l’aube. Le soleil perce à travers les palmiers et les grands arbres ancestraux. Une grande fête de réconciliation est en cours. Les anciens clans sont réunis. Hommes, femmes, enfants, guerriers, chasseurs et prêtresses dansent ensemble. Au centre, un masque géant repose sur un autel. C’est le Masque de l’Oubli, qu’on s’apprête à enterrer.
(Un long tam-tam résonne. Le silence se fait. Nanan Sika s’avance avec Akosua et Kofi. Ils tiennent une lance, une calebasse et un livre de palabres.)
Nanan Sika (solennel) :
Voici le masque…
Ce masque qui, jadis, servait à dissimuler les fautes,
À couvrir la honte,
À alimenter la peur…
Aujourd’hui, nous l’inhumons.
Car un peuple ne peut bâtir debout tant qu’il marche masqué.
(Kofi tend la lance vers le ciel.)
Kofi :
Par cette lance qui a transpercé des frères,
Je jure de ne plus la lever que pour protéger.
(Akosua lève la calebasse.)
Akosua :
Par cette calebasse qui a recueilli les larmes,
Je jure d’y verser désormais le vin de la paix.
(Ils posent lance, calebasse et masque sur l’autel. Puis un enfant – un garçon albinos aux yeux clairs – s’avance. Il est le symbole de l’unité. Il prend le livre de palabres et l’ouvre.)
Enfant (innocemment) :
“Il était une fois un village qui avait tout oublié…”
Mais un jour, ils ont décidé de se souvenir.
(Un tumulte de joie éclate. Les tam-tams battent plus vite. Les femmes poussent des cris de fête. Les chasseurs font claquer leurs fusils en l’air. Le masque est enterré, lentement, pendant que tous chantent une dernière fois.)
Chant final (en chœur, chanté par tous) :
“Quand la parole revient, la guerre s’éteint.
Quand le masque tombe, le cœur entend.
Un peuple debout n’oublie jamais…
Ce qu’il a pardonné.”
(Lumière montante. La scène se fige un instant comme une peinture vivante : tout le peuple réuni, le soleil levant, et les tambours battant au rythme d’un avenir possible.)

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