Tu n'es pas dans mes chaussures,
elles ne seraient sûrement pas à ta pointure.
Tu n'as pas emprunté les mêmes chemins que moi.
Tu n'as pas eu à faire mes choix.
Tu n'as pas connu mes déceptions,
ni mes éternelles joies
ou encore les amours que j'ai chéri.
Tu ne partage pas mes fardeaux.

On ne peut parler que de ce qu'on connaît
alors retourne à tes occupations.
Même si la vie est parfois un pesant cadeau,
moi c'est chaque matin que je renais.
Il n'y a que dans le miroir que je me reconnais.
Je me fous que tu me juges,
après moi le déluge.

J'ai bien assez à faire avec ma vie
sans, en plus, me préoccuper de ton avis.
Je ne suis pas parfaite, je le confesse
mais je ne suis pas faîte pour cette manie
de comparer son existence à une autre.
Je te suggère de t'occuper de tes fesses
au lieu d'être toujours derrière les miennes.
Patiente, je fais la morte.
J'entends que les rumeurs vont bon train.
Je te le dis, quoi qu'il advienne
je préfère mettre la clé sous la porte
que de rester derrière le judas.
Car je sais qu'à trop épier son prochain
on ne peut que tomber bien bas.

À chacun sa vie, à chacun ses envies.
À chacun sa croix, à chacun sa foi.
À chacun ses drames, à chacun ses larmes.
À chacun ses peines, à chacun ses chaînes.
À chacun ses amours, à chacun son parcours.
À chacun de choisir, à chacun ses loisirs.
À chacun ses désirs, ses chances à saisir.