Mon cauchemar n'a pris fin que lorsque j'ai commencé l'enseignement à domicile. Je n'ai plus jamais revu mes harceleurs depuis et, franchement, je n'ai aucune envie de les revoir. Je leur en veux énormément pour tout le mal qu'ils m'ont fait et je ne sais pas si je pourrai leur pardonner un jour. J'accorderai peut-être mon pardon à ceux qui se sont repentis de leur crime et qui sont vraiment désolés du mal qu'ils m'ont fait, si je constate qu'ils sont devenus de bonnes personnes et qu'ils sont prêts à ne plus jamais recommencer, mais pour les autres, c'est quelque chose d'innenvisageable pour l'instant.

Si j'ai quelque chose à dire à mes anciens persécuteurs, c'est que je souhaite de tout coeur qu'ils aient pris conscience de l'horreur de leurs gestes et qu'ils n'aient pas perpétué ces derniers sur d'autre personnes.

J'aimerai remercier chaleureusement ma famille et mes amies pour leur précieux soutien, qui m'a permis de tenir bon pendant toutes ces années. Je tiens aussi à exprimer ma gratitude à ceux et celles qui n'ont pas eu de mauvais comportement à mon égard, même s'ils se sont montrés totalement indifférents vis-à-vis de moi, car ils auraient pu me blesser eux aussi, mais ils ne l'ont pas fait.

À toutes les personnes qui trouvent, lorsque je leur raconte ce que j'ai vécu, que ce n'était pas du harcèlement, sachez qu'il se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Il ne faut donc pas forcément se faire racketer, battre à mort ou être poussé au suicide pour être une victime de harèlement. J'ai personnellement eu beaucoup de chance de ne pas avoir fait partie de l'un de ces cas extrêmes, mais cela ne change rien à la souffrance que j'ai subie pendant six ans.

Quant à vous qui me lisez, j'aimerai vous donner quelques conseils : tout d'abord, si on fait le moindre mal, vous devez en parler à vos proches. C'est parce que je me suis confiée aux miens que j'ai pu bénéficier de leur soutien. Ensuite, ne cherchez jamais à mettre fin à vos jours, quel que soit le niveau de votre douleur, parce que la vie finit toujours par nous sourire, à un moment ou à un autre. Si vous êtes témoin de harcèlement, ne restez pas passif et indifférent. Ce serait comme se rendre de coupable de non-assistance à personne en danger. Prévenez les adultes autour de vous ou n'importe quelle autre personne qui pourrait venir en aide à la victime de cette violence. Enfin, avant de faire quoi que ce soit à autrui, demandez-vous si vous aimeriez être traité de la même façon. Si la réponse est non, ne le faites surtout pas ! C'est le meilleur moyen d'éviter de se rendre coupable de harcèlement et de perpétuer le cycle de la haine, car on peut devenir un harceleur sans même s'en rendre compte.

Merci à vous d'avoir pris le temps de lire mon expérience. Je ne sais pas si elle est intéressante à découvrir, ma vie étant si banale, mais vous avez au moins la certitude que tout y est vrai. C'est l'une des rares fois où je n'écris pas une fiction toute droit sortie de mon imagination.

Je veux finir cette triste histoire sur un message positif, alors je vous souhaite le meilleur et vous demande de prendre bien soin de vous. À bientôt !